Présidentielle 2017 : les délirantes propositions de Robert Ménard

« Oz ta droite » n’est « pas un parti politique » mais un « mouvement de citoyens » assénait en milieu de semaine Robert Ménard. Il avait alors promis de livrer « des propositions, une cinquantaine environ, aux candidats ». Voilà qui est chose faite. Comme révèle le blog Droite(s) extrême(s) du Monde, qui s’est procuré la liste des propositions rédigées par le maire de Béziers, Robert Ménard a établi une liste qui correspond aux tables rondes qui se tiendront dès demain lors des « Rendez-vous de Béziers ». Parmi les propositions, toutes très polémiques, on découvre le « non-renouvellement des titres de séjour tant que le chômage ne sera pas descendu en-dessous de 5% » ou bien encore la réforme de l’Etat civil « pour obliger à la francisation des prénoms ». Le maire de Béziers est également en faveur de la « répression effective du racisme antiblancs » ou bien encore « l’instauration d’une responsabilité personnelle des juges, lorsque la personne qu’ils ont libérée commet un nouveau crime dans un délai de cinq ans après son élargissement », explique Le Monde.

Des tests ADN pour lutter contre les déjections canines

Habitué des propositions farfelues, le maire de Béziers a souhaité, en avril dernier, lancer des tests ADN pour lutter contre les déjections canines dans sa ville. Les chiens de sa commune seront ainsi fichés et leurs maîtres verbalisés. Plus polémique, Robert Ménard avait décidé en décembre dernier de créer une « garde bitteroise », sorte de milice qui lui avait valu un bras de fer avec le préfet de l’Hérault. Elle avait été suspendue quelques semaines plus tard.

Pour lutter contre les crottes de chien, Robert Ménard lance les tests ADN pour ficher les chiens. #Bezierspic.twitter.com/e1zOcUjWmh

— Midi Libre Béziers (@MLBeziers) 22 avril 2016

S’il y a peu de chances que le Front national ou Les Républicains ne s’inspirent de ces propositions radicales en l’état, le maire de Béziers assure qu’elles pourraient évoluer au fil du temps : « il y a des choses qui sont ajoutées, d’autres enlevées », a-t-il expliqué au Monde. Les rendez-vous de Béziers se tiendront du 27 au 29 mai. 1 800 personnes inscrites y discuteront de propositions pour l’avenir de la droite. « Dimanche, à l’issue de ces trois jours de rencontres, une ou plusieurs personnes seront désignées pour porter ces propositions et en faire la promotion », a assuré Robert Ménard en conférence de presse, ce mercredi.

Présidentielle 2017 : FN cherche banque désespérément

À moins d’un an de la présidentielle, le parti d’extrême droite peine à convaincre des banques françaises de le financer. D’après les informations d’Europe 1 dévoilées ce mardi 24 mai, le Front national se tourne donc vers l’étranger pour trouver des banques susceptibles de lui prêter de l’argent. Quarante-cinq auraient été contactées en Chine, en Inde et en Russie notamment, en vue de la présidentielle de 2017. Marine Le Pen, très contrariée de voir que « des partis politiques à des niveaux d’endettement inouïs ont le soutien des banques et pas le FN », compte même s’entretenir avec Frédéric Oudéa, le président de la Fédération des banques françaises et patron de la Société générale (banque historique du FN), pour comprendre les raisons qui poussent les banques françaises à ne pas leur prêter d’argent.

La galère du financement

Le désamour des banques françaises pour le parti d’extrême droite dure depuis plusieurs années. Nombre d’entre elles rechignent à financer le FN, obligeant le parti à se tourner vers des financements étrangers. La présidente frontiste l’utilise même comme argument principal pour expliquer des prêts effectués à l’étranger. En 2014, par exemple, Marine Le Pen justifiait ainsi un prêt russe de 9 millions d’euros : « Avec les départementales dans quatre mois, il y a urgence ! En tout, avec les régionales, c’est 30 millions. Nous disposons de 5 millions d’euros de subventions par an. Nous n’avons plus de biens immeubles. On est obligés de souscrire des prêts, dans des établissements français ou étrangers », avait-elle déclaré. « On a lancé des hameçons partout : en Espagne, en Italie, aux États-Unis, en Asie et en Russie. Et le premier qu’on a attrapé, on a signé et on est très contents », avait lancé la présidente du FN. À l’époque, la présidente du Front national soulignait le caractère légal de ces transactions.

Selon une enquête de Mediapart publiée en novembre 2015, le Front national a obtenu au fil des années plusieurs prêts russes « et a transmis à Moscou une demande portant sur des besoins financiers estimés à 40 millions d’euros, d’ici à 2017 ». Proche de la Russie, idéologiquement, le Front national compte pourtant cette année sur le soutien d’autres pays pour sa campagne présidentielle. D’autant que le parti d’extrême droite devra montrer patte blanche, déjà visé par une affaire sur des soupçons surfacturation dans le financement de sa campagne en 2012. Selon Europe 1, cependant, aucune banque n’a pour l’instant répondu à son appel.

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Sarkozy ressuscite le clivage droite-gauche

Est-ce pour tenter de chambouler les sondages qui le maltraitent depuis trop longtemps maintenant ou parce qu’il lui manque un stratège capable d’une véritable réflexion historico-politique ? Quelle que soit la raison, Nicolas Sarkozy a effectué hier sur TF1 une petite révolution discursive, une sorte de retournement de veste l’air de rien.

Alors qu’on l’interroge sur la situation politique en Autriche où le candidat d’extrême droite et le candidat écologiste se talonnent au second tour de l’élection présidentielle, le patron des Républicains formule cette réponse inattendue. « Cela fait, je crois, dix ans qu’en Autriche comme en Allemagne, il y a une grande coalition au pouvoir, c’est-à-dire un mélange entre la droite et la gauche. Quand il n’y a plus de droite et quand il n’y a plus de gauche, les extrêmes en profitent. »

On se pince ! Entendre Sarkozy fustiger l’absence de clivage, le même Sarkozy qui, hier encore, sous l’influence du gaulliste Henri Guaino et de l’idéologue Patrick Buisson clamait la fin du clivage droite-gauche, voilà qui ne manque pas de piquant. Dès la fin de la campagne présidentielle 2012, le dépassement des clivages partisans trottait dans la tête du président déchu. Plus précisément, une question le taraudait : comment additionner les contraires ? L’ancien sondeur Pierre Giacometti ne cachait pas à l’époque son souhait de voir le clivant Nicolas Sarkozy se transformer en candidat « souple, élastique » disait-il, suffisamment universel pour séduire la plus large partie du spectre électoral.

Le signe de son pragmatisme ?

Au moment de revenir dans l’arène politique, à l’orée de la campagne pour la présidence de l’ancienne UMP en 2014, dans sa tête et dans ses mots, le clivage peuple/élites semblait avoir remplacé la séparation parlementaire droite/gauche. D’ailleurs, le terme « droite » n’était jamais prononcé, et le candidat à la tête du parti se gardait bien d’évoquer son appartenance à une famille politique. En privé, il refusait même de se définir comme « un homme de droite ». Bref, le locataire de la rue de Miromesnil tentait de réaliser une drôle de synthèse tout en rejetant le MoDem de Bayrou, coupable de ne pas pencher assez… à droite – en politique personne n’est à une contradiction près !

Et soudain, le voici qui affirme que « ce qui se passe en Autriche, si le débat politique français ne réagit pas, si l’alternance ne se fait pas autour d’idées fortes où chacun défend ses convictions sans l’obsession de ressembler à tous, eh bien, c’est ce qui peut arriver ». Ses contempteurs verront dans ce changement de pied la preuve de son angoisse face à un Juppé toujours au firmament sondagier. Ses soutiens préféreront y déceler le signe de son incroyable pragmatisme, teinté d’une grande adaptabilité. Et s’il fallait y voir plutôt la conviction très sarkozyenne de la radicalisation de la société française ?

Depuis qu’il a repris son tour de France, le patron des Républicains voit croître le besoin de radicalité. Les manifestations, le succès ou l’émergence de penseurs tels que Finkielkraut ou Bellamy, nettement moins onctueux que Stéphane Hessel, le confortent dans cette idée. Alors quand Alain Juppé discourt sur « l’identité heureuse », Sarkozy ricane, sûr que son rival commet là une faute électorale. Son nouveau pari, sa dernière tentative pour remonter la pente, tient donc en trois mots : ressusciter les clivages. Organiser le débat, faire vivre la confrontation. Et au jeu du plus clivant, Sarkozy excelle. Reste à savoir si les électeurs de la primaire ont envie de faire gagner le plus clivant ou le plus apaisant.

Loi travail : une nouvelle semaine mouvementée s’annonce

Les partisans d’un retrait de la loi travail promettent de durcir une nouvelle fois leur mouvement la semaine prochaine pour tenter de faire plier le gouvernement. Blocage de raffineries et de ports, huitième journée nationale d’action, tentative de « généraliser la grève »… Les actions se multiplient.

Une huitième journée nationale jeudi

Ce jeudi, les opposants au projet de loi battront le pavé, lors d’une huitième journée nationale de grèves et de manifestations à l’appel de l’intersyndicale (CGT, FO, Solidaires, FSU, Unef, Fidl, UNL). Une neuvième journée est déjà programmée le 14 juin, avec ce jour-là, un rassemblement uniquement à Paris. Alors que le mouvement semblait s’essouffler depuis le 31 mars (entre 390 000 et 1,2 million de manifestants), il a repris de l’ampleur jeudi, avec entre 128 000 et 400 000 manifestants. Mais l’enjeu, pour les syndicats, est désormais de propager la mobilisation de la rue aux entreprises, en multipliant les arrêts de travail. Le leader cégétiste Philippe Martinez a appelé mardi à « généraliser les grèves ». Jeudi, l’objectif sera de « s’appuyer sur les secteurs en grève reconductible – raffineries, cheminots – pour faire la jonction avec ceux qui vont entrer dans le mouvement », expliquait vendredi Fabrice Angéi, membre de la direction de la CGT.

Le blocage des raffineries se poursuit

C’est désormais l’épicentre de la contestation. Quatre des huit raffineries de pétrole implantées dans l’Hexagone, qui représentent près de 50 % de la capacité de raffinage française, sont affectées par la grève : Gonfreville-l’Orcher (Seine-Maritime), Donges (Loire-Atlantique) et Feyzin (Lyon) sont à l’arrêt, tandis que Grandpuits (Seine-et-Marne) tourne au ralenti. Tout le week-end, par crainte de pénurie, les automobilistes ont pris d’assaut les pompes à essence du Nord-Ouest. Résultat : 1 500 stations en rupture partielle ou totale, sur 12 000 en France, selon les chiffres du secrétaire d’État aux Transports Alain Vidalies. Plusieurs départements ont pris des arrêtés limitant la distribution de carburant. « Nous sommes très déterminés à ce qu’il n’y ait aucune pénurie en France », a prévenu dimanche Manuel Valls. « Nous maîtrisons pleinement la situation », a-t-il assuré, « je pense qu’un certain nombre de raffineries ou de dépôts qui étaient bloqués sont débloqués ou vont l’être dans les heures ou dans les jours qui viennent. »

Vendredi et dimanche, les forces de l’ordre ont débloqué plusieurs importants dépôts de carburant, permettant de réalimenter certaines stations, mais en courant le risque de mettre de l’huile sur le feu. « Hollande et Valls utilisent les mêmes méthodes que M. Sarkozy en 2010. Face à la lutte des salariés, ils envoient les forces de l’ordre pour casser les grèves », a dénoncé samedi Philippe Martinez, promettant « une réaction à la hauteur de ce que le gouvernement fait ». « Des discussions et des assemblées générales sont engagées pour amplifier le mouvement » dans le secteur, a-t-il prévenu.

Nouvelles actions dans les ports

La CGT appelle les dockers à suivre les appels à la grève des 26 mai et 14 juin. « L’activité sera à zéro dans la plupart des ports », a prévenu Tony Hautbois, secrétaire général de la fédération des ports et docks, interrogé par l’Agence France-Presse. En dehors des deux journées nationales, « on appelle nos camarades à être solidaires des initiatives territoriales », après les actions dans les ports de Nantes-Saint-Nazaire, du Havre ou encore de Lorient la semaine dernière. À Nantes-Saint-Nazaire, quatrième port français, le personnel a reconduit jusqu’à lundi sa grève, qui empêche tout mouvement de bateau. Une nouvelle assemblée générale se tiendra à 8 heures pour décider des suites du mouvement.

Incendie éteint chez les routiers ?

Le gouvernement espère avoir désamorcé le mouvement des routiers en leur promettant que le projet de loi n’aura pas d’effet sur leurs heures supplémentaires, qui ne pourront donc pas être majorées de moins de 25 %. Une « très bonne nouvelle » saluée par la CGT et FO, qui ont toutefois appelé à poursuivre les opérations escargots, blocages de zones logistiques et autres barrages filtrants. Mais pas sûr que l’appel soit entendu, selon une source syndicale : « On appelle à poursuivre jusqu’au retrait du projet de loi, mais on sait que la réaction des salariés ne sera pas tout à fait la même. Les heures supplémentaires, c’est vraiment ce qui crispait la base. »

Sarkozy au Bon Coin : « Je n’ai pas tout compris »

Quand Sarkozy découvre Le Bon Coin… Souvenez-vous le 12 mai dernier, alors qu’il rencontre des entrepreneurs à Lyon, l’ancien chef d’Etat crée la surprise en affirmant qu’il ne connaît pas le célèbre site d’annonces, qui compte pourtant 25 millions de visiteurs uniques par mois.

Un chef d’entreprise à #Sarkozy : « Nous recrutons beaucoup grâce au Bon Coin ». Sarkozy : « c’est quoi #leBonCoin ? pic.twitter.com/xntAuaVKPj

— Dominique Tenza (@domtenz) 12 mai 2016

Une bourde qui n’avait pas échappé aux internautes. Si nombre d’entre eux avaient raillé le patron des Républicains sur les réseaux sociaux, son rival, Alain Juppé, s’était également amusé de cet impair. Dans un tweet, le maire de Bordeaux avait indiqué la présence du Bon Coin dans sa ville. « Bienvenue au site français qui propose déjà 260 000 offres d’emploi, dont 77 000 en Aquitaine », avait-il écrit, non sans arrière-pensée.

A la rencontre des dirigeants

Aujourd’hui, plus d’une semaine après cette confession, Nicolas Sarkozy a tenu à se rattraper. L’ex-président s’est rendu ce vendredi après-midi dans les locaux du Bon Coin, afin d’y rencontrer ses dirigeants. Une manière de se racheter une crédibilité. Car comment faire de la lutte contre le chômage une priorité, lorsqu’on ne connaît pas un site qui compte près de 250 000 offres d’emploi ?

Entouré des salariés de la société, du maire de Châteauroux et du secrétaire national des Républicains en charge de l’Économie numérique, le patron des Républicains s’est donc prêté à une séance de rattrapage. « Je n’avais jamais utilisé Le Bon Coin mais depuis, je suis à fond dans la session de rattrapage », a assuré Nicolas Sarkozy, comme le rapporte Le Figaro. Et d’affirmer : « Je n’ai pas absolument tout compris, mais c’était très interessant », relaye le site de RTL.

L’homme politique a également profité de sa présence sur place pour répondre à ses détracteurs : « Qui peut dire qu’il connaît tout ? C’est le monde d’avant de dire ça », s’est indigné Nicolas Sarkozy avant de s’intéresser à la situation personnelle des employés : « Quel est le salaire moyen ici ? Quelle est votre formation ? Vous venez d’où ? », aurait-il demandé selon Challenges. A l’une d’entre elles, le patron des Républicain a même demandé de faire la recherche : « Sarkozy 2017 ». Une manière de se déclarer, à demi-mot, à l’élection présidentielle ?

Et voilà ! Sarkozy visite les locaux du Bon coin… pic.twitter.com/8s6j78AF1g

— Olivier Beaumont (@olivierbeaumont) 20 mai 2016

Banderole anti-Estrosi : « Une opération commandée par le FN »

À quelques jours d’une législative partielle, ô combien symbolique, ça chauffe à Nice ! Dimanche, les électeurs de la cinquième circonscription des Alpes-Maritimes sont appelés à choisir celle ou celui qui succédera au député Christian Estrosi, démissionnaire à la suite de son élection à la tête de la région Paca. Or, à quelques jours du scrutin, l’ambiance monte d’un cran dans la ville. Ceux qui ont allumé la mèche ? Sept militants « identitaires » d’extrême droite qui, le 13 mai dernier, ont déployé sur un immeuble privé de l’avenue Jean-Médecin qui accueille la permanence de Christian Es…

Français de l’étranger : le BP vote à l’unanimité pour le compromis

Les Français de l’étranger habitant loin des grandes villes pourront voter par Internet, les autres devront se rendre dans des bureaux de vote dont l’implantation aura été soigneusement choisie au préalable par le comité et la Haute autorité de la primaire. Voilà donc le compromis choisi par l’ensemble du bureau politique de LR ce mardi 17 mai. Mais chez les Républicains comme dans une grande famille, avant de tomber d’accord, on se taquine, on s’emporte, on s’engueule. Morceaux choisis d’un BP gentiment agité.

« Cours d’école »

Une minute d’avance. A 17 h 59, le top départ du bureau politique est donné par Nicolas Sarkozy. Signe d’une grande ponctualité ou d’une inquiétante fébrilité ? « Quand des sujets importants vont être évoqués en BP, il aime démarrer pile à l’heure, c’est sa manière à lui de prendre les gens de court, d’installer de la gravité », juge un participant. Et de l’avis de plusieurs membres du bureau, aujourd’hui « Sarko était tendu ». Tendu parce que quelle que soit l’issue du vote, en ouvrant ce bureau politique il sait, il flaire, en fin politicien, que son image sortira écornée de cette bagarre ubuesque à laquelle les électeurs ont assisté avec désolation.

A peine prend-il la parole qu’il s’emmêle les pinceaux et parle de « la primaire de la gauche ». Pas question d’en rester là, Sarkozy saisit l’occasion pour lancer une blague en forme de pique à son rival Alain Juppé assis juste à sa droite : « Pardon, je voulais parler de la primaire de la droite mais comme je regardais Alain… » Rires dans l’assistance. Le maire de Bordeaux – « qui a beaucoup d’humour », martèlent souvent ses proches – esquisse le petit sourire de celui qui prépare un bon mot. Le voici qui élève la voix : « Cher président, moi qui suis à ta droite aujourd’hui et pour l’instant… » Nouveaux gloussements dans la salle. Et le favori des sondages de reprendre, plus sérieusement : « Le travail de Thierry Solère était précis. On aurait pu se passer de la semaine de psychodrame autour de ça, l’argument d’un scrutin inégalitaire était inutile. » Première flèche envoyée.  Réponse immédiate et agacée de Sarkozy : « Pas la peine d’être agressif Alain, tout va bien, aucun débat n’est ridicule. » « Non j’ai pas dit que c’était ridicule, j’ai dit que c’était inutile, ne changeons pas les mots. » L’échange – de haute volée – sera qualifié à la sortie du BP de « truc de cours d’école » par un participant consterné qui conclue :« Tout le monde veut garder la face »

Sarkozy : « Ne nous lions pas les mains »

Quelques minutes plus tard, c’est au tour des Nathalie Kosciusko-Morizet de prévenir : « Il faut que ce soit la dernière modification de la charte. » Sauf que Nicolas Sarkozy n’entend pas s’engager sur ce point. « Non, il ne faut pas qu’on dise que c’est la dernière modification de la charte, rétorque-t-il. On va potentiellement continuer à modifier la charte, imaginons qu’il y ait des conditions sécuritaires graves dans le pays, ne nous lions pas les mains. »

Le numéro 1 et son ancienne numéro 2 auraient pu en rester là mais Eric Woerth chargé du projet des Républicains décide de profiter de ce BP où l’entente règne pour s’attaquer à NKM. « Nathalie, tu vas sur toutes les radios et les télés pour dire qu’on tripatouille la charte, c’est faux, tu peux pas faire ça, tu discrédites la primaire. » Réponse de l’intéressée : « Tu te trompes, on a effectivement changé la charte, il y a un an on avait décidé qu’on faisait le même système de parrainages pour les élus que pour la présidentielle. »

Heureusement, après quarante minutes d’échanges stériles, dans un coin de la grande salle de la rue de Vaugirard, Christian Jacob, patron du groupe LR à l’Assemblée, semble revenir à la raison. A ses comparses, il lance : « Bon, comme on a l’air tous d’accord on va peut-être arrêter les débats maintenant et passer au vote. »  A l’unanimité, tout ce petit monde d’accord sur rien a donc voté pour un compromis sur le vote des Français de l’étranger. Le mot de la fin revient à ce député non-aligné qui déplore, lucide : « Personne n’en sort grandi mais tant pis. »

Coignard – Montebourg, les frondeurs et les Gaulois

Comme chaque année depuis 2004, Arnaud Montebourg gravit en ce lundi de Pentecôte le mont Beuvray, en Bourgogne. Une excursion qui n’a rien de solitaire ni de désintéressé : là-haut, les caméras sont au rendez-vous et l’ancien ministre du Redressement productif transforme l’événement en séance d’autocélébration. En 2013, il en profitait pour vanter son action de ministre. En 2014, il y prônait l’union de tous les socialistes, ce qui ne manquait pas de sel pour un homme qui venait d’avoir la peau du Premier ministre sortant Jean-Marc Ayrault. En 2015, ayant retrouvé sa liberté, il jouait à c…

Loi travail : Cazeneuve déplore « l’abaissement de la politique »

Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a fustigé vendredi le « narcissisme » et les « égotismes » à l’oeuvre dans la classe politique, alors que le gouvernement est en butte à de vives critiques, notamment socialistes, pour son utilisation du 49-3 sur la loi travail.

Interrogé sur France 2 sur un éventuel manque d’autorité au sommet de l’Etat, le ministre, qui s’est dit « plus que jamais » fidèle à François Hollande, a pointé « un problème » sur lequel « chaque responsable politique devrait s’interroger », celui des « égotismes face à ce que l’on appelle, quand on est responsable, le sens de l’Etat ». « Les égotismes, ce sont tous ceux qui considèrent que pour 3 minutes d’antenne à BFM, on peut oublier ce qu’est l’intérêt de la nation », a lancé Bernard Cazeneuve. Et d’ajouter : « ils sont plus nombreux qu’on ne le croit. »

« L’abaissement de la politique »

Le recours mardi au 49-3 (adoption d’un texte sans vote avec engagement de la responsabilité du gouvernement) pour forcer l’adoption de la loi travail, contestée aussi dans la rue, a conduit – une première sous ce quinquennat – 56 députés de gauche, dont 28 socialistes ou apparentés, à signer un projet de motion de censure qui a échoué d’un cheveu. La droite, de son côté, a échoué sans surprise à faire adopter sa propre motion de censure.

Chaque responsable politique doit se poser « une seule et unique question », a expliqué Bernard Cazeneuve: « comment fait-on dans un contexte difficile pour conforter les institutions et pour être dans l’éthique de la responsabilité davantage que dans le narcissisme ? » « Le problème n’est pas seulement celui de l’autorité » mais celui de « l’abaissement de la politique », a dénoncé le ministre, appelant à faire « prévaloir le sens de l’Etat sur toute considération de petite politique ».

Harcèlement sexuel : Denis Baupin rattrapé par ses propres tweets

L’enquête est accablante : au micro de France Inter et sous la plume de Mediapart, quatre femmes témoignent ce lundi matin à visage découvert et dénoncent des faits relevant d’agressions sexuelles et de harcèlement sexuel de la part du député écologiste de Paris Denis Baupin. D’autres femmes, collaboratrices ou salariées, ont également appuyé ces accusations via des témoignages anonymes.

« Il m’a plaquée contre le mur en me tenant par la poitrine et a tenté de m’embrasser dans le couloir, durant une pause alors que j’animais une réunion », révèle notamment Sandrine Rousseau, porte-parole d’EELV et ancienne tête de liste aux élections régionales. « J’en ai parlé à deux membres de la direction du parti. L’un m’a dit : Ah, il a recommencé ! L’autre : Ce sont des choses qui arrivent très souvent », confie-t-elle encore aux auteurs de l’enquête.

Comme souvent dans ces cas-là, les réactions des internautes sont nombreuses et l’indignation est générale. Là où l’affaire prend une tournure toute particulière sur Twitter, c’est lorsque d’anciens tweets, gênants dans ce cas précis pour le député, viennent étayer les sarcasmes et amplifier la vindicte populaire.

Reconnu pour être un utilisateur de Twitter très actif, tweetant même parfois en présidant les séances au perchoir de l’Assemblée nationale, Denis Baupin compte aujourd’hui près de 70 000 messages sur son compte. Une activité parfois démesurée qui compte évidemment bon nombre de tweets en rapport avec l’activité parlementaire, par exemple sur l’adoption par l’Assemblée d’une loi sur le harcèlement sexuel…

Vote à l’unanimité de la loi contre le harcèlement sexuel. Fierté de participer à ce vote de justice. Fin de la session extraordinaire

— Denis_Baupin (@Denis_Baupin) 31 juillet 2012

En mars dernier, l’écologiste participait aussi à l’opération #mettezdurouge sur le Web, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Une opération de communication politique que les internautes ont évidemment immédiatement raillée aujourd’hui en prenant quelques captures d’écran pour immortaliser ces clichés pris pour l’occasion.

« Quand j’ai vu la photo de #Baupin pour la journée du #8mars je suis allé vomir » @debostelenhttps://t.co/lmtE3MFWUmpic.twitter.com/yCdiPH23Nx

— Paul Denton (@paul_denton) 9 mai 2016

Entre les commentaires indignés et l’émoi suscité par de telles accusations, les utilisateurs de Twitter se permettent également de jouer quelques traits d’humour en établissant des parallèles avec d’autres politiques, un en particulier, non des moins connus pour ses affaires de moeurs…

« On accueille un nouvel arrivant.

Bonjour Denis.

Sois le bienvenu.

-Un conseil?

-Une question? »#TraduisonsLespic.twitter.com/1oudstNlYw

— Guillaume Blardone (@gblardone) 9 mai 2016