Mois : janvier 2016

L’affaire Merah, «pas un attentat» : vives condamnations après les propos de Woerth

Les propos de l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy, Eric Woerth, selon lesquels l’affaire Merah n’est «pas un attentat» mais simplement «le crime d’un furieux», ont été vivement condamnés samedi par le père de l’une des victimes, par des organisations et des responsables politiques.

«Ce sont des propos tout à fait choquants vis-à-vis des victimes» de Mohamed Merah, a déclaré à l’AFP le vice-président du Front national, Florian Philippot.

Sur le plateau d’i-TÉLÉ jeudi soir, alors qu’il débattait avec M. Philippot, Eric Woerth avait affirmé: «Il n’y a pas eu d’attentats terroristes sous Sarkozy. Le niveau de sécurité sous Sarkozy n’a jamais été aussi élevé».

En mars 2012, Mohamed Merah avait perpétré plusieurs attentats à Toulouse et Montauban, au nom de l’islam radical, tuant sept personnes (trois militaires ainsi qu’un professeur et trois enfants d’une école juive) avant d’être abattu alors qu’il était retranché à son domicile, d’où il avait ouvert le feu sur les forces de l’ordre.

Le père d’un des militaires assassinés, Albert Chennouf, a également dénoncé les propos d’Eric Woerth: «votre stratégie à nier l’attentat de 2012 à Toulouse pour nettoyer votre bilan est absurde», a-t-il réagi sur Twitter.

Alors que l’eurodéputé FN lui rappelait les attentats de Mohamed Merah, M. Woerth avait rétorqué: «c’est pas un attentat, c’est le crime d’un furieux. C’est pas Daech, c’est pas un réseau international». Il avait également affirmé, à propos de Merah: «il a été arrêté».

M. Chennouf et sa famille avaient déjà exprimé en décembre, via leurs avocats, leur «indignation» après des déclarations de Nicolas Sarkozy expliquant qu’il n’y avait eu «aucun attentat en France» entre 2002 et 2011, période où il était aux affaires. «Dans le bilan qu’il présente, Nicolas Sarkozy omet à dessein de mentionner que son quinquennat s’est terminé par les tueries atroces» de Merah, s’étaient-ils offusqués.

Carole Delga, présidente PS de la région Midi/Languedoc, a demandé pour sa part «des excuses publiques» à Eric Woerth. «Cette volonté de Nicolas Sarkozy et de ses amis de masquer la terrible vérité constitue une véritable insulte à la mémoire des sept victimes, dont trois enfants, à leurs familles et, au-delà, à nos deux villes marquées à jamais par cet acte terroriste», a-t-elle affirmé dans un communiqué.

Condamnation également du CRIF, qui souligne que «l’enquête judiciaire a démontré qu’il s’agissait bien d’attentats terroristes».

«Les assassinats commis ont été planifiés et soigneusement conçus par une organisation terroriste. Les cibles n’ont pas été choisies par hasard. Un soutien logistique lui a fourni les moyens nécessaires», écrit le Conseil représentatif des institutions juives de France dans un communiqué. Pour le CRIF, «M. Woerth s’engage dans une voie dangereuse» qui «risque d’être utilisée à des fins de propagande par ceux qui soutiennent le djihadisme».

AFP

Test thérapeutique de Rennes : «pas de faute identifiée» selon le patron de Biotrial

«Nous n’avons pas identifié de faute». C’est ce qu’assure le directeur général de Biotrial,a tourné au drame avec le décès d’un volontaire, dans un entretien au Figaro mis en ligne vendredi soir.

«Pour l’instant, nous n’avons pas identifié de faute (…). . Nous n’avons observé aucun comportement qui ait pu être la cause de ce qui s’est produit», déclare François Peaucelle.

A lire aussi. Test thérapeutique de Rennes : «Un accident rarissime»

Outre le décès d’un homme de 49 ans, l’essai de la molécule a occasionné cinq autres hospitalisations, quatre en raison de troubles neurologiques, et une par précaution. Tous ces volontaires sont rentrés chez eux, indique-t-il en se disant rassuré à leur sujet. Mais il est «trop tôt pour parler de séquelles» car «il est possible qu’il n’y en ait pas», d’après lui.

Les premiers troubles sont apparus au cinquième jour d’administration de 50 mg de la molécule testée «BIA 10-2474» du laboratoire portugais Bial. Une 6e dose a été donnée aux cinq autres volontaires du groupe alors que l’homme de 49 ans était hospitalisé depuis la veille.

«Le volontaire hospitalisé le dimanche 10 janvier présentait ce jour-là des symptômes qui n’alarment pas dans la vie quotidienne, notamment des maux de tête. Mais nous l’avons envoyé aux urgences vers 20 heures pour des explorations complémentaires, à titre de précaution», explique le patron du laboratoire. «Le lendemain, nous administrons le médicament testé aux autres volontaires alors que nous attendions son retour à Biotrial». «Puis, en fin de matinée, on apprend qu’il a fait un AVC, ce qui nous semble assez déconnecté de l’essai clinique. Mais, par mesure de précaution, nous suspendons l’administration du produit, lundi en fin d’après-midi», ajoute-t-il.

Biotrial n’avait, selon lui, aucune raison de prévenir dès le lundi 11 janvier l’agence du médicament ANSM «car le diagnostic d’AVC était éloigné de l’étude menée» et que l’administration du produit avait cessé. «Nous n’avons fait le lien avec l’essai clinique que lorsque d’autres volontaires ont eu eux aussi des troubles, le mercredi matin (13 janvier)», note-t-il. La ministre de la Santé et l’ANSM avaient été informées seulement le jeudi 14 janvier de l’aggravation de l’état de l’homme depuis décédé.

La vraie question, selon le directeur de Biotrial, reste «pourquoi cette molécule, qui n’avait rien produit sur personne (les volontaires précédents de cet essai), a eu d’un seul coup cet effet». Des enquêtes judiciaires et sanitaires sont en cours, dont celle de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), qui doit remettre un pré-rapport en début de semaine prochaine. 

AFP

Jacqueline Sauvage, Jacques Rivette, arrondissements parisiens : le point sur l’actu de ce vendredi

Quand Mark Zuckerberg l’a annoncé en septembre dernier, beaucoup ont cru que Facebook allait finalement ajouter un bouton «J’aime pas». Mais il évoquait en fait l’arrivée de différentes réactions possibles aux côtés du célèbre «like» qui a fait son apparition il y a sept ans sur le réseau social et, plus tard, un peu partout sur le web. Le pouce vers le haut bleu en est devenu depuis un des signes les plus emblématiques du réseau. Ces nouvelles réactions, au nombre de six, sont en phase de test depuis quelques mois dans plusieurs pays dont l’Espagne, les Philippines ou encore la Colombie. Un test semble-t-il concluant puisque les réactions vont débarquer partout dans le monde dans «quelques semaines», a expliqué Chris Cox, directeur produit de Facebook, à Bloomberg Business WeekBusiness Week.

Bientôt, donc, sur l’application mobile de Facebook, en laissant son doigt appuyé sur le «J’aime», qui restera la réaction par défaut, on pourra choisir entre les emoticons animés «angry» (colère), «sad» (triste), «wow», «haha», «yay», et «love». Si du côté du réseau social, on parle volontier de «l’expression d’une empathie» pour renforcer les liens, l’enjeu est aussi, évidemment, économique. Ces six réactions permettront, si elles sont adoptées massivement, de cibler encore un peu plus leur 1,55 milliard d’utilisateurset déterminer encore plus finement les affinités de chacun.

Les cours ont repris dans les lycées parisiens à nouveau menacés ce matin

Les élèves de six lycées parisiens objets de menaces téléphoniques ont été «mis à l’abri» jeudi et la police «sécurise les lieux», deux jours après des alertes à la bombe infondées dans des établissements à Paris. Le lycée Passy-Saint-Honoré s’ajoute à la liste des établissements objets de menaces téléphoniques jeudi matin, dans laquelle figuraient déjà les lycées Charlemagne, Condorcet, Hélène-Boucher, Louis-Le-Grand et Victor-Hugo, a-t-on appris auprès de la police et du rectorat de Paris. Il ne s’agit «pas d’alertes à la bombe mais de menaces», a précisé le rectorat, sans plus de détails.

Ces menaces interviennent deux jours après des appels anonymes faisant état de colis piégés dans six lycées parisiens, parmi lesquels, déjà, les prestigieux lycées Charlemagne, Louis-Le-Grand et Condorcet. Ces alertes avaient été levées dans la journée.  En fonction des plans particuliers de mise en sécurité (PPMS, propres à chaque établissement), les lycéens peuvent être confinés, être réunis dans une pièce particulière ou encore dans la cour, a-t-on expliqué.

A 14 heures, l’Académie de Paris annonçait dans un communiqué la reprise du fonctionnement habituel des établissements concernés.

#Paris#Lycée Surveillance maintenue. Reprise du fonctionnement habituel des établissements cités. pic.twitter.com/FCr4k6hsDk

— Académie de Paris (@Academie_Paris) 28 Janvier 2016

Les alertes de mardi concernaient les lycées parisiens Charlemagne, Fénelon, Montaigne, Condorcet, Henri-IV et Louis-le-Grand. Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour menaces de destruction, confiée à la Sûreté territoriale de Paris.

Au Royaume-uni, où des écoles avaient également été menacées mardi, la police enquêtait jeudi sur de nouveaux appels anonymes concernant 14 écoles de la région de Birmingham (centre). «A ce stade, rien ne signale de menace crédible pour aucune de ces écoles», a déclaré l’inspecteur Colin Mattinson, de la police de la région des West Midlands. Par ailleurs, quatre écoles de Merton, au sud-ouest de Londres, auraient été évacuées jeudi pour les mêmes raisons, selon des médias locaux. La police métropolitaine de Londres n’a ni confirmé ni infirmé cette information. Mardi, les établissements menacés avait été placés sous alerte, finalement levée en fin de journée. 

Pupils evacuated in London and Birmingham after bomb threats made https://t.co/eaNDskteDapic.twitter.com/HCIENenNXO

— The Telegraph (@Telegraph) 28 Janvier 2016

Aux Etats-Unis, neuf établissements scolaires situés dans le comté de Bergen, dans l’est du pays, avaient, eux, été brièvement évacués le 19 janvier après des appels anonymes faisant état de la présence de bombes. La France et le Royaume-Uni, qui font partie de la coalition conduite par les Etats-Unis contre le groupe Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie, ont encore été visés ce week-end par une vidéo de propagande de l’EI. Dans son numéro de fin novembre, la revue francophone de propagande de l’EI, Dar-al-Islam, avait pris pour cible les enseignants, accusés d’être «en guerre ouverte contre la famille musulmane» et a appelé à les «tuer». L’EI a revendiqué les attentats parisiens de novembre, qui ont fait 130 morts.

LIBERATION avec AFP

Christiane Taubira a démissionné, remplacée par Jean-Jacques Urvoas

Direct

L’Elysée a annoncé ce mercredi matin par communiqué la démission de la ministre de la Justice.

Christiane Taubira, garde des Sceaux, a remis sa démission vient d’annoncer un communiqué de l’Elysée. Elle est remplacée par Jean-Jacques Urvoas.

Proche de Manuel Valls, Jean-Jacques Urvoas est l’actuel président de la commission des lois de l’Assemblée nationale. Il était à ce titre chargé d’une mission pour trouver une solution à la réforme constitutionnelle de la déchéance de nationalité, à laquelle Christiane Taubira s’était publiquement opposée à plusieurs reprises.

Suivez l’actualité autour de ce remaniement toute la journée avec Libération (si ce direct ne s’ouvre pas cliquez ici).

Photo AFP

10:53 Le départ du «dernier symbole de l’espoir de changement exprimé en 2012»

Réactions.

Les sénateurs et sénatrices du groupe communiste au Sénat écrivent, dans un communiqué, que le départ de Christiane Taubira «est celui du dernier symbole de l’espoir de changement exprimé en 2012». «Même si, au-delà du courageux combat pour le mariage pour tous elle ne put porter des projets transformateurs pour la justice de notre pays, elle demeurait pour beaucoup un marqueur à gauche du gouvernement», écrivent ces élus, craignant «que ce départ et l’arrivée de M. Urvoas, proche de M. Valls, confirme et renforce un durcissement sécuritaire tout azimut dans le cadre d’un état d’urgence pérennisé.

10:35

Et la suite ?

L’eurodéputé EELV Yannick Jadot se demande si Christiane Taubira se sentirait de participer à une primaire à gauche.

.@ChTaubira démissionne. Ouf! Une candidate pour @notreprimaire?

27.01.16Yannick Jadot. @yjadot Suivre

10:28 La démission de Christiane Taubira décidée samedi dernier, selon l’Elysée

Coulisses.

La démission de la garde des Sceaux Christiane Taubira a été actée dès samedi, avant même le départ de François Hollande pour une visite officielle en Inde, rapporte l’AFP, citant l’entourage du chef de l’Etat.

«Le président de la République, le Premier ministre et la garde des Sceaux en étaient arrivés samedi, avant le départ du chef de l’Etat pour l’Inde, à la conclusion commune et partagée que la cohérence devait conduire à son départ du gouvernement», a déclaré cette source.

10:24 Après le départ de Taubira, la parité encore respectée au gouvernement

♀♂.

Avec la démission de Christiane Taubira, une femme quitte le gouvernement, remplacé par un homme. Certains (dont Slate) crient déjà à la fin de la parité, une des promesses de campagne du candidat Hollande. Pourtant, il n’en est rien. Si l’on exclut le Premier ministre (un homme, certes, mais cela donnerait un nombre impair et rendrait de facto la parité impossible), le gouvernement comprend 16 ministres, dont huit femmes, soit la moitié pile poil (mais aucune à la tête d’un ministère régalien) : Marisol Touraine, Myriam El Khomri, Najat Vallaud-Belkacem, George Pau-Langevin, Fleur Pellerin, Ségolène Royal, Marylise Lebranchu et Sylvia Pinel. Depuis le remplacement de François Rebsamen par Myriam El Khomri en septembre dernier, le gouvernement comptait en effet plus de femmes que d’hommes.

Côté secrétaires d’Etat en revanche, la parité n’est toujours pas respectée, avec 7 femmes pour 9 hommes.

10:15

Crise gouvernementale ?

Notre journaliste Lilian Alemagna est à l’Assemblée nationale.

Un député glisse en coulisses de la #ComLois : « On appelle ça une crise gouvernementale » #Taubira#DirectAN

27.01.16Lilian Alemagna. @lilianalemagna Suivre

10:11 Ainsi parlait Christiane Taubira

Pour mémoire.

Ne boudons pas notre plaisir : voici un montage vidéo de cinq minutes regroupant des fous rires, des citations littéraires, des répliques de Christiane Taubira lorsque l’ex-Garde des Sceaux défendait l’ouverture du mariage aux couples homosexuels à l’Assemblée nationale.

10:06

Ivresse du bonheur.

Champagne à neuf heures du matin, on comprend mieux pourquoi ils écrivent n’importe quoi chaque semaine.

Démission de #Taubira. Enfin ! Champagne à #Minute !

27.01.16MINUTE. @MinuteHebdo Suivre

10:02

Où est la gauche ?

D’aucuns, comme la sénatrice EELV Esther Benbassa, relèvent qu’après cette démission de Christiane Taubira, il ne reste plus aucune figure de gauche au gouvernement.

.@ChTaubira partie, il n’y a donc plus de ministre de #gauche au #gouvernement?

27.01.16Esther Benbassa. @EstherBenbassa Suivre

09:55 Des ex du gouvernement saluent la décision de Christiane Taubira

Soutiens.

Parmi les réactions de soutien et d’affection à l’ancienne ministre de la Justice, citons entre autres les tweets de Cécile Duflot, Aurélie Filippeti et Benoît Hamon, trois ex du gouvernement. La première «salue chaleureusement la décision de courage et de conviction» de Christiane Taubira, la seconde rend «hommage au talent immense, au travail et à l’engagement» de celle qui a porté la loi ouvrant le mariage aux couples homosexuels.

Un seul mot : bravo! Hommage au talent immense, au travail et à l’engagement de @ChTaubira qui marquera l’histoire du @justice_gouv

27.01.16Aurélie Filippetti. @aurelifil Suivre

09:42

Réjouis.

Les gens de la Manif Pour Tous ont l’air content. Ils ont dû croire que la démission de Christiane Taubira implique l’abrogation de l’ouverture du mariage aux couples homosexuels.

😉#ONLR

27.01.16La Manif Pour Tous ن. @LaManifPourTous Suivre

09:39

Réjouis.

Parmi ceux que cette démission rend heureux, citons Eric Ciotti, Bruno Retailleau, Gérald Darmanin (tous trois LR), ainsi que Florian Philippot (FN).

Je me réjouis de la démission de Christiane Taubira qui doit marquer la fin de la dérive laxiste que connait notre Justice depuis 2012.

27.01.16Eric Ciotti ن. @ECiotti Suivre

09:37

Remaniements.

Nommé ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas est remplacé à la Commission des lois par Dominique Raimbourg (PS).

Le VP de la #ComLois Dominique Raimbourg est nommé rapporteur du PJL constitutionnel en remplacement de @JJUrvoas

27.01.16Lilian Alemagna. @lilianalemagna Suivre

09:34 Relisez les portraits d’Urvoas parus dans «Libération»

Archives.

Jean-Jacques Urvoas, député PS du Finistère et président de la commission des lois, remplace Christiane Taubira au ministère de la Justice. Libération l’a rencontré deux fois pour un portrait, en 2013 (à lire ici) et en mai dernier, à l’occasion du vote de la loi renseignement, dont il était rapporteur (à lire là).

09:24 «Parfois résister c’est partir»

Démission de Taubira.

La réaction de l’intéressée, avec un de ces tweets dont elle a le secret. Dans un autre tweet, elle se dit «fière» que «la Justice [ait] gagné en solidité et en vitalité. Comme celles et ceux qui s’y dévouent chaque jour, je la rêve invaincue.

Parfois résister c’est rester, parfois résister c’est partir. Par fidélité à soi, à nous. Pour le dernier mot à l’éthique et au droit.ChT

27.01.16Christiane Taubira. @ChTaubira Suivre

09:19 Jean-Jacques Urvoas nommé ministre de la Justice

Remaniement.

Christiane Taubira est remplacée au ministère de la Justice par Jean-Jacques Urvoas, qui «portera, aux côtés du Premier Ministre, la révision constitutionnelle et préparera le projet de loi renforçant la lutte contre le crime organisé et la réforme de la procédure pénale», indique l’Elysée.

(Photo AFP)

09:14 Christiane Taubira a démissionné de ses fonctions de ministre de la Justice

Dernière minute.

L’Elysée annonce dans un communiqué que Christiane Taubira a démissionné de ses fonctions de ministre de la Justice. Elle et le président de la République «ont convenu de la nécessité de mettre fin à ses fonctions au moment où le débat sur la révision constitutionnelle s’ouvre à l’Assemblée nationale, aujourd’hui, en Commission des Lois», écrit l’Elysée.

(Photo AFP)

Un éboulement à Bure fait un mort et un blessé grave

Une personne est morte et une autre est gravement blessée mardi dans un éboulement sur le site du laboratoire souterrain de l’Agence nationale pour la gestion des déchets nucléaires (Andra) à Bure, ont indiqué les pompiers à l’AFP. Les secours sont sur place.

Les deux victimes se trouvent sous terre, a-t-on ajouté de même source. C’est la première fois qu’un accident de ce genre se produit sur ce site, qui doit accueillir dans le cadre du projet Cigéo les déchets les plus radioactifs (3% du total des déchets nucléaires) à 500 mètres sous terre, ainsi que ceux ayant la durée de vie la plus longue. 

Cigéo doit encore être validé par le Parlement. Le gouvernement a annoncé l’an dernier qu’un texte spécifique serait présenté en 2016, après avoir tenté de faire avancer le dossier via un article de la loi Macron, finalement censuré par le Conseil constitutionnel. Le calendrier du projet prévoit un décret d’autorisation en 2018 et une mise en service industrielle en 2025. La construction des installations de stockage pourrait débuter à l’horizon 2020.

 

AFP

EI, garantie de loyers, Gaël Monfils… le point sur l’actu ce matin

Eh oui, c’est fini pour aujourd’hui. Mais on termine sur le menu de Libé ce week-end, d’ores et déjà accessible sur notre site pour les abonnés.

Cologne. Après les agressions sexuelles massives de la Saint-Sylvestre, les regards convergent sur un quartier de Düsseldorf où agissent des immigrés d’Afrique du Nord coupés de la société allemande et organisés en bandes violentes.

Haïti. Six ans après le violent séisme qui a ravagé Port-au-Prince, le poète et romancier Lyonel Trouillot évoque la situation catastrophique de son pays, alors que se déroule ce dimanche le second tour de la présidentielle, où un seul candidat est en lice.

Made in France. Rachetée en 2015 par un fonds d’investissement américain et avec le soutien de syndicats, la cristallerie d’Arques, leader mondial de la verrerie de table, revit.

Handball. Après trois titres mondiaux, deux sacres olympiques et une condamnation pour paris truqués, le joueur star des Bleus Nikola Karabatic, en lice à l’Euro, apparaît de plus en plus difficile à percer.

Série. Diffusée sur Netflix, Making a Murderer, qui suit le parcours de Steven Avery, emprisonné pendant dix-huit ans pour viol avant d’être innocenté puis accusé d’un autre crime, suscite aux Etats-Unis un emballement sans précédent.

Musique. Chargé de confectionner la bande-son idéale, le superviseur musical fait son apparition dans le cinéma français. Un poste clé qui s’articule entre choix artistiques et contraintes budgétaires.

Voyage. Jericoacoara, dans le Nordeste brésilien, est une destination encore peu connue. Repaire de touristes brésiliens, de hipsters européens ou de routards, il faut se dépêcher de la visiter avant l’ouverture d’un futur aéroport.

Maltraitances filmées dans une maison de retraite : trois lycéennes poursuivies

En stage dans une maison de retraite de Seine-et-Marne, elles ont violenté des résidents et posté leurs vidéos sur un réseau social : trois jeunes filles, mineures, ont été mises en examen vendredi pour violences en réunion avec préméditation, diffusion sur internet de scènes de violence et atteinte à la vie privée, et placées sous contrôle judiciaire.

Les stagiaires, âgées de 16 et 17 ans, avaient commencé lundi un «stage d’apprentissage professionnel» dans un établissement pour personnes âgées d’Annet-sur-Marne. Au début de la semaine, elles ont posté 33 vidéos de moins de 20 secondes sur la plateforme Snapchat, «montrant des personnes handicapées ou atteintes de maladies type Alzheimer», selon la gendarmerie. L’application de photos et de vidéo Snapchat, populaire auprès des adolescents, permet d’envoyer par smartphones des messages qui disparaissent après quelques secondes.

Depuis Annet-sur-Marne, la commune de 3 000 habitants où se trouve l’établissement d’accueil, la secrétaire d’Etat en charge des personnes âgées Laurence Rossignol a indiqué que selon les premiers éléments de l’enquête, trois personnes âgées avaient subi «des faits d’humiliation, de violence verbale, d’atteinte à la dignité», mais pas de «violence» ou de «maltraitance physique».

«Emus» par la violence des images, des «camarades» qui avaient visionné les vidéos ont alerté le corps enseignant, qui a retiré les élèves de la maison de retraite et prévenu la direction. Selon Laurence Rossignol, l’établissement «avait l’habitude d’accueillir des stagiaires» et ces dernières étaient suivies par une «tutrice».  

AFP

Dans les rues de Calais, défilé en soutien aux réfugiés

«UK, UK !» Dans les rues de Calais, les réfugiés scandent leur rêve, les habitants les regardent passer à leur fenêtre, certains en famille, avec le chien à côté d’eux. Samedi après-midi, 2 000 personnes ont défilé, de la jungle, ce bidonville où vivent 5 000 migrants, Irakiens, Syriens, Afghans ou Soudanais, à la place d’Armes, en plein centre-ville. Militants du NPA, de Solidaires, comités de sans-papiers de Lille et de Paris, bénévoles anglais et calaisiens, qui interviennent au quotidien dans la jungle, associations d’aide aux migrants, citoyens engagés, anti-fa, le mélange est hétéroclite, et joyeux.

Philippe Poutou, porte-parole du NPA, est présent, pour dénoncer l’ambiance de «repli sur soi et de xénophobie», et demander l’ouverture des frontières. Karima Delli, député européenne EELV dénonce l’inaction gouvernementale, et balaie d’un revers de la main les 1500 places d’accueil récemment ouvertes dans des containers : «C’est insuffisant.» Devant la statue du général de Gaulle et de sa femme Yvonne, Calaisienne d’origine, deux jeunes réfugiés prennent la pose, pour un selfie. Se croient trente secondes en voyage touristique.

Aucun incident n’est à déplorer, malgré des provocations des militants de Sauvons Calais, groupuscule d’extrême-droite. Le service d’ordre, militants associatifs et réfugiés mélangés, est vigilant, pour éviter tout dérapage, qui nourrirait les rumeurs. Romain, 20 ans, militant UDI, assiste à la manif : «Je suis là pour témoigner que les migrants sont capables de revendiquer leur cause, sans violences et sans dégradations. On entend trop de rumeurs à Calais», explique-t-il. Le sentiment à leur égard est mitigé.

Dans la jungle, «il y a trop de problèmes»

Manifestation pour soutenir le réfugiés.Calais.Le 23 janvier 2016

Certains, comme Jean-Marc, 54 ans, boucher-charcutier, compatissent : «Ce sont des malheureux, je pense qu’ils n’ont pas de bol, et on ne sait pas vraiment quoi faire pour les aider.» D’autres les trouvent trop nombreux : «Il y a trop de chômage à Calais, on ne peut pas absorber autant de migrants», explique Daniel, 62 ans, cadre de l’Education nationale. «Il suffirait qu’on les dispatche entre plusieurs villes et qu’on ne garde qu’un petit quota ici.» Un homme, à qui on n’a rien demandé, dégorge sa haine raciste : «Il faut les renvoyer dans leur pays !»

300 personnes sont descendues de Paris en bus pour l’occasion : elles découvrent, un peu éberluées, la forteresse qu’est devenue le port. Rolande, 70 ans et belle prestance, bardée d’autocollants «Refugees Welcome» et «Stop Tafta», retraitée de l’Education nationale, fulmine : «On ne dit pas assez que ce sont les suites des guerres menées par monsieur Bush, et on n’en assume pas les conséquences, ces populations obligées de quitter leur pays.»

A deux pas d’elle, deux jeunes Afghans, Hassan, 22 ans, et Hadjiram, 18 ans, marchent, tranquilles. Ils voudraient que Cameron, le premier ministre anglais, ouvre les frontières, car, disent-ils, dans la jungle, «il y a trop de problèmes». Malgré le froid des derniers jours, avec des températures à 0°, ils dorment dans une tente, sans couverture. «La mienne était trop sale, je l’ai jetée», soupire Hassan. Mélanie, 32 ans, agent territorial, qui est là pour «se confronter au réel», apprécie de les voir à ses côtés : «Il ne faut pas qu’il n’y ait que nous, installés dans nos petits conforts.»

Stéphanie Maurice Calais, de notre correspondante

Logements sociaux : une enquête ouverte pour «provocation à la discrimination» par des élus FN

Un juge d’instruction de Nanterre a été saisi d’une enquête pour «provocation à la discrimination» dans l’attribution de logements sociaux. Deux plaintes avaient été déposées contre X, en mai 2014 et mars 2015, par La Maison des potes, un réseau d’associations spécialisées dans la lutte contre les discriminations.

L’association met en cause «les personnes qui ont publié» le «Petit guide pratique de l’élu municipal Front national», estimant qu’il «incite» les élus FN à «mettre en place la discrimination dans l’accès au logement social en réservant la priorité» aux Français. Dans ce guide de recommandations édité avant les municipales 2014 et rédigé par le secrétariat national aux élus, le FN exhorte ses futurs élus à «réclamer l’application des nombreux points du programme Front national» et notamment la «priorité nationale dans l’accès aux logements sociaux». Il a été préfacé par Steeve Briois, alors secrétaire général du parti pendant la campagne.

«Nous souhaitons que toutes les personnes responsables des formulations de ce guide soient entendues par un juge d’instruction et éventuellement poursuivies», a indiqué l’avocat de la Maison des Potes, MLéon-Lef Forster, regrettant que «des poursuites ne soient pas suffisamment entamées en France sur la base de loi contre les discriminations».

«Ainsi, un parti politique ne pourrait plus enjoindre ses élus à promouvoir des propositions politiques au motif que celles-ci seraient interdites par la loi», a réagi le Front national dans un communiqué, dénonçant «une dérive très inquiétante du pouvoir».

Dans un sondage Harris Interactive pour la Maison des Potes rendu public mercredi et réalisé sur un échantillon de 1 050 personnes en France, 75% des interrogés se disent favorables aux recours collectifs en justice (class actions) pour les victimes de discriminations liées à l’origine, la couleur de peau ou la religion.

AFP