Mois : janvier 2017

L'Autriche souhaite interdir le voile intégral

Le voile islamique pourrait bientôt être prohibé dans les lieux publics autrichiens, a annoncé le gouvernement lundi. Cette mesure s’inscrit dans un plan de la coalition centriste au pouvoir confrontée à la progression de l’extrême droite. « Le voile intégral sera interdit dans l’espace public », a déclaré le chancelier social-démocrate (SPÖ) Christian Kern lors de la présentation de ce plan d’action préparé avec son allié conservateur (ÖVP), qui couvre de nombreux champs allant de la réforme du marché du travail à la sécurité.

« Nous adhérons au principe d’une société ouverte, ce qui suppose une communication ouverte », justifie la coalition à propos de cette interdiction. Cette interdiction du voile intégral (burqa, niqab), déjà valable en France, en Belgique, Bulgarie et dans certaines régions suisses, pourrait s’accompagner d’un débat sur le port du voile dans la fonction publique. Le gouvernement autrichien souhaite en effet, après consultation des communautés religieuses, « proposer une loi de neutralité », a indiqué le chancelier citant les postes de magistrats, policiers ou militaires.

Une loi ouverte

Cette loi ne ciblera pas spécifiquement le voile pour « ne pas donner aux 600 000 musulmans en Autriche le sentiment qu’ils ne font pas partie de notre société », a ajouté Christian Kern. Le ministre autrichien des Affaires étrangères Sebastian Kurz avait suscité la controverse, au début de l’année, en exigeant un loi interdisant spécifiquement le port du foulard dans la fonction publique. Sous pression de nombreux tiraillements internes, la coalition entre SPÖ et ÖVP, au pouvoir depuis 2007, tente de se relancer depuis l’arrivée, au printemps 2016, de Christian Kern au poste de chancelier, alors que de nombreux observateurs pronostiquent des législatives anticipées avant le terme prévu, en 2018.

Dans cette hypothèse, le FPÖ, formation d’extrême droite, est régulièrement donné en tête des intentions de vote. Le nouveau programme de travail de la coalition met notamment l’accent sur la sécurité et l’intégration des immigrés. Il prévoit ainsi la possibilité de placer sous surveillance électronique les djihadistes de retour de Syrie et d’Irak et l’obligation pour les réfugiés et demandeurs d’asile de signer un « contrat d’intégration » d’un an. Le gouvernement souhaite aussi limiter l’accès au marché du travail autrichien aux travailleurs détachés de l’UE et créer 70 000 nouveaux emplois d’ici 2018.

François Fillon impliqué dans une nouvelle affaire ?

François Fillon est à nouveau sous les projecteurs de Mediapart. Après avoir fait éclater l’affaire du Penelopegate, le journal en ligne a publié samedi une enquête impliquant le candidat de la droite à la présidentielle, qui aurait détourné des fonds publics lorsqu’il siégeait au Sénat entre 2005 et 2007. François Fillon aurait empoché une partie des crédits destinés à la rémunération des assistants grâce à un système de « commissions occultes », dénonce Mediapart. Les sommes siphonnées en question « ne dépassent sans doute pas les 25 000 euros ». Le stratagème pointé du doigt avait été utilisé entre 2003 et 2014 par d’autres sénateurs, qui ont été récemment mis examen pour « recel de détournements de fonds publics ».

Le système de « la ristourne »

Mais à ce stade, l’information judiciaire ne porte que sur des faits antérieurs à 2009, date à laquelle François Fillon avait déjà quitté le Sénat pour prendre ses habits de Premier ministre. Bien que le candidat ne fasse pas l’objet d’investigations, Mediapart avance des témoignages et des documents suggérant que François Fillon ait perçu ces mêmes fonds lors de son mandat. Les élus UMP dans le viseur de la justice auraient récupéré « en douce » des surplus d’argent sur l’enveloppe des rémunérations destinées aux collaborateurs des sénateurs, cet excédent étant toutefois destiné à financer le fonctionnement du groupe parlementaire. Ce système de détournement aurait même été rebaptisé « la ristourne » par les intéressés. Pour l’heure, François Fillon ne s’est pas exprimé sur cette nouvelle affaire. L’entourage du candidat n’a pas souhaité faire de « commentaire sur une affaire en cours ».

En se défendant, Fillon se prend les pieds dans le tapis

François Fillon a manifesté sa mauvaise humeur contre ses lieutenants incapables de le défendre alors qu’il se retrouve en pleine tempête depuis les révélations du Canard enchaîné. Mais force est de constater qu’à l’exercice lui-même n’est pas très brillant.

Jeudi soir, sur TF1, François Fillon a cherché à anticiper toute polémique future. Le candidat à la présidentielle a ainsi reconnu avoir rémunéré deux de ses enfants avocats du temps où il était sénateur de la Sarthe, entre septembre 2005 et juin 2007. Problème : ses enfants n’étaient pas encore diplômés à cette époque-là… Marie, 34 ans, n’a prêté serment que le 14 novembre 2007, tandis que Charles, inscrit au barreau de New York en 2010, a rejoint celui de Paris un an plus tard.

Les deux enfants de François Fillon, nommé Premier ministre en mai 2007, sont donc devenus officiellement avocats respectivement 5 mois et 4 ans après la fin de la mandature de leur père.

D’après les dates de serment inscrits dans l’annuaire du barreau de Paris, F Fillon n’avait pas d’enfants « avocats » quand il était sénateur

— Matthieu Mondoloni (@M_Mondoloni) 27 janvier 2017

« Imprécision de langage »

Interrogé par l’AFP, l’entourage du candidat a expliqué qu’il avait eu « une imprécision de langage » et qu’il voulait dire « qu’ils sont avocats » à l’heure actuelle et non qu’ils l’étaient à l’époque. Sur TF1, François Fillon a déclaré : « Lorsque j’étais sénateur, il m’est arrivé de rémunérer, pour des missions précises, deux de mes enfants qui étaient avocats, en raison de leurs compétences. »

Marie et Charles Fillon évoluent aujourd’hui dans de grands cabinets parisiens, respectivement Dechert et SLVF. La première est spécialisée dans les questions de propriété industrielle et artistique, le second dans les fusions-acquisitions, deux domaines pointus qui n’ont pas grand-chose à voir avec la politique. Selon Libération, qui a interrogé l’entourage de François Fillon, Marie pourrait avoir été rémunérée pour avoir « aidé son père à la préparation de son livre, La France peut supporter la vérité, paru en octobre 2006 ». Des justifications confuses qui n’ont pas encore convaincu.

Florian Philippot : « Je ne connais pas l'histoire du Front national »

Les numéros deux du parti frontiste sont frappés par une terrible malédiction. Une calamité semblable à celle des malheureux explorateurs qui succombèrent les uns après les autres après avoir ouvert le tombeau de Toutankhamon en 1923. Comme dans la série de films cultes Destination finale, ils ont presque tous échoué à semer la grande faucheuse, qu’il s’agisse de leur existence politique ou, pire, de leur vie.

Deux d’entre eux ont trouvé la mort au sens propre : François Duprat, l’éminence grise nationaliste et révisionniste de Jean-Marie Le Pen dans les années 1970, a été assassiné. Une bombe a explosé dans sa voiture alors qu’il était au volant ; Jean-Pierre Stirbois, qui fut pendant huit ans l’organisateur en chef du parti, est également décédé en voiture. Il est mort dans un accident en 1988 alors qu’il revenait d’une réunion publique à Dreux.

« Le destin des dauphins est parfois de s’échouer »

Les autres sont toujours vivants. Mais ils ont presque tous été « tués » politiquement par leur chef. On peut citer Carl Lang, suspendu du FN en 2008 par le bureau exécutif pour s’être présenté aux élections européennes contre Marine Le Pen, parachutée dans sa région du Nord. Il y a aussi Bruno Gollnisch, le fils spirituel de Jean-Marie Le Pen. Le « Menhir » lui avait promis son soutien pour lui succéder à la tête du parti, avant de se ranger derrière sa fille lors du congrès de Tours en 2011.

La trajectoire la plus célèbre est peut-être celle de Bruno Mégret, le « félon » qui a provoqué une scission parce qu’il ne parvenait pas à convaincre Jean-Marie Le Pen de transformer le FN en parti de gouvernement. Plus récemment, en juillet, Louis Aliot, vice-président chargé du projet depuis l’élection à la tête du parti de sa conjointe Marine Le Pen, a été écarté au profit de Florian Philippot. Une succession de « mésaventures » que Jean-Marie Le Pen a résumées dans une de ces formules animalières dont il a le secret : « Le destin des dauphins est parfois de s’échouer. »

« Un côté gag »

« La malédiction a un côté gag. Mais il y a quand même quelque chose, abonde l’historien Nicolas Lebourg, auteur de Dans l‘ombre des Le Pen : une histoire des numéros 2 du FN. On ne peut pas critiquer le numéro un, donc le numéro deux sert de fusible. Il est là pour expier ses fautes. » Et d’ajouter une « blague maurrassienne » : « Si le FN perd trois fois, ça se jouera entre le numéro deux réel, Marion Maréchal-Le Pen, et le numéro deux légal, Florian Philippot. »

« En bon gaulliste, je ne suis pas là pour sacraliser les partis »

Ce dernier est-il conscient d’être à la place du mort dans la voiture frontiste lancée sur l’autoroute de la présidentielle ? Nous lui avons posé la question il y a quelques semaines. « La malédiction ? Ça fait vendre, c’est amusant. J’ai cru comprendre que, plusieurs fois, c’est parce qu’il y avait un conflit entre le un et le deux… » On le coupe : « Parfois, oui, mais, parfois, non. François Duprat, par exemple… » Il nous coupe à son tour : « Je ne connais pas l’histoire du Front national. Enfin, je connais vaguement son histoire par les médias. » Et de se justifier : « Un parti politique, c’est sympa, il y a des combats communs qui créent des liens évidents. Mais ça reste un moyen d’accéder au pouvoir. En bon gaulliste, je ne suis pas là pour sacraliser les partis. »

Trois ministres soupçonnés d' »irrégularités » budgétaires, selon Le Canard

La Cour des comptes tiendra une audience publique le 20 février après avoir été saisie à propos d' »irrégularités » concernant environ 300 millions de crédits budgétaires de la part des ministres Bernard Cazeneuve, Jean-Yves Le Drian et Ségolène Royal, selon le Canard enchaîné à paraître mercredi. La Cour des comptes a « déploré » la publication de cet article « contenant des inexactitudes », dans un communiqué. Elle affirme avoir été saisie par le Procureur général près la Cour des comptes « au terme d’une enquête menée sur certaines pratiques budgétaires en 2014 et 2015 », pour des faits constitutifs d’une « gestion de fait », soit « le maniement des deniers publics par une personne qui n’est pas un comptable public », a-t-elle expliqué.

Il s’agit de deux affaires différentes : « l’une porte sur des financements relatifs à l’enveloppe spéciale transition énergétique confiée à la Caisse des dépôts et consignations, l’autre concerne une enveloppe confiée au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) dans le cadre du Programme d’investissements d’avenir (PIA) », a expliqué la Cour des comptes. Selon elle, « cette saisine ne met pas en cause l’intégrité personnelle des personnes concernées ». Elle tiendra une audience publique le 20 février prochain pour statuer sur les suites à donner « à ces réquisitoires », a-t-elle précisé. Le Canard enchaîné a écrit que la Cour des comptes devrait décider lors de son audience si les ministres doivent être renvoyés devant la Cour de discipline budgétaire et financière (CDBF), une juridiction administrative qui lui est associée, pour y être jugés.

La Cour des comptes dément

Cependant, la Cour des comptes a démenti cette affirmation, précisant dans son communiqué que la CDBF est une « juridiction financière devant laquelle les ministres ne peuvent pas être déférés ». Les faits remontent à l’époque où M. Cazeneuve, aujourd’hui Premier ministre, était secrétaire d’Etat au Budget. Les trois ministres sont soupçonnés d’avoir « utilisé des fonds publics hors du contrôle d’un comptable public, seul habilité à manier l’argent de l’Etat », selon le journal. Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian « aurait puisé dans le programme d’investissements d’avenir (…) pour boucler son budget 2013 », a indiqué le journal. Il aurait demandé à l’administrateur général du Commissariat à l’énergie atomique (CEA), dans une instruction datée du 9 janvier 2014 aussi signée par M. Cazeneuve, « de se livrer à un petit bonneteau budgétaire ».

Les ministres auraient attribué au CEA 1,3 milliard d’euros provenant du PIA, et le CEA aurait ensuite remboursé 212 millions d’euros au ministère de la Défense qui ont été affectés « à la force de dissuasion nucléaire ». De son côté, la ministre de l’Environnement Ségolène Royal « est accusée d’avoir pris, en 2014, quelques libertés dans la gestion d’une enveloppe de 1,5 milliard allouée au financement de mesures de transition énergétiques ». Le litige porte sur 80 millions d’euros. Mme Royal « n’est accusée d’aucune malhonnêteté, mais d’irrégularités dans l’usage des fonds », précise le journal.

François Fillon en Allemagne : entre convergences et différences

Le gaulliste François Fillon avait choisi un lieu symbolique pour donner ce soir une conférence à Berlin et rappeler aux Allemands son engagement européen et l’amitié qu’il porte à leur pays. Devant la fondation Adenauer, think tank des chrétiens-démocrates d’Angela Merkel, se trouve une sculpture en bronze : Konrad Adenauer et Charles de Gaulle se serrent la main. Il avait choisi aussi à un jour près une date hautement symbolique : on commémorait hier le 54e anniversaire de la signature des traités de l’Élysée qui, le 22 janvier 1963, marquait un pas décisif dans le rapprochement franco-allemand. Le candidat de la droite française à la présidentielle était venu dire qu’il faisait « le choix clair du couple franco-allemand. Car il est illusoire de vouloir transformer en profondeur le projet européen sans un lien étroit entre nos deux Nations ». Pour lui, « le salut de l’Europe est dans la lucidité, la solidarité et l’action. Et évidemment dans une solide amitié franco-allemande ». Une profession de foi qui ne pouvait que brosser dans le sens du poil les chrétiens-démocrates réunis dans l’hémicycle. Parmi eux, assis au premier rang, Hans-Gert Pöttering, 71 ans, membre de la CDU et ancien président du Parlement européen.

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Les migrants, point de désaccord

François Fillon, qui après avoir déjeuné avec la chancelière a rencontré le ministre des Finances Wolfgang Schäuble et la ministre de la Défense Ursula von der Leyen, a d’abord tenu à rassurer les Allemands qui, à longueur d’éditoriaux dans leurs journaux, déplorent la faiblesse de la France et son incapacité à réformer son économie en profondeur. François Fillon a plaidé pour un « sursaut européen », un nouveau départ avec en tête une France ayant retrouvé « sa voix et un leadership en Europe ». « Notre chômage de masse, notre incapacité à réduire notre dette, nos déficits commerciaux ne sont pas seulement des handicaps pour la France. Ils réduisent son poids politique sur la scène européenne et internationale », a-t-il déclaré, avant de promettre la mise en place de réformes.

Parmi les points de litige entre la France et l’Allemagne, François Fillon a cité le défi de la crise migratoire. Alors que l’Allemagne a accueilli plus d’un million de réfugiés et qu’Angela Merkel, fidèle à son engagement, refuse d’imposer un plafond clair à leur arrivée sur le territoire allemand, le candidat de la droite répète que « la France n’est pas un territoire sans limites : nous comptons 6 millions de chômeurs et près de 9 millions de personnes au-dessous du seuil de pauvreté. Ma position est claire : la France ne peut pas accepter plus de réfugiés. Le droit d’asile n’est pas le désordre migratoire. Les conditions économiques et sociales nous commandent la fermeté. » Des propos qui plairont à Horst Seehofer, chef de file de la CSU, l’aile catholique et bavaroise très conservatrice de la CDU d’Angela Merkel. Depuis des mois, Horst Seehofer tente d’imposer un plafond à l’arrivée massive de migrants en Allemagne. Malgré ces différences de vues, François Fillon plaide pour l’harmonisation des règles d’accueil et la création d’un droit d’asile européen.

Fillon ne croit pas aux sanctions imposées à la Russie

Autre sujet d’actualité : la sécurité. Avant de venir prononcer son discours à la fondation Adenauer, François Fillon était allé se recueillir sur la place où se tenait le marché de Noël, lieu de l’attentat terroriste avant Noël. Tandis que les Américains refusent de plus en plus de mettre leur puissance militaire au service des Européens, surtout depuis l’élection de Donald Trump, ceux-ci « doivent désormais assumer une part plus importante de leur sécurité » en augmentant, en particulier, les budgets de la défense.

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Quant à l’attitude à adopter vis-à-vis de Vladimir Poutine, François Fillon refuse que l’on isole la Russie et rappelle aux Allemands qui ont, Angela Merkel en tête, œuvré pour la mise en place des sanctions contre Moscou que « notre seule perspective ne peut pas être une confrontation larvée sous un régime de menaces et de sanctions ». La seule initiative franco-allemande concrète proposée par François Fillon à Berlin est d’ordre culturel : il souhaite la construction d’un musée de la civilisation européenne à Strasbourg, une « vitrine des chefs d’œuvre européens ».

À l’issue du discours, Peter Altmaier, directeur de la Chancellerie et très proche d’Angela Merkel (qui lui accorde toute sa confiance), a répété à plusieurs reprises qu’il parlait en tant que chrétien-démocrate et non en tant que ministre. Ce Sarrois jovial qui s’exprime parfaitement en français a salué le prochain président de la France. L’histoire ne dit pas si sa patronne est de son avis.

Marine Le Pen veut fédérer l'extrême droite européenne

La présidente du Front national français, Marine Le Pen, a prédit samedi, lors d’un congrès des droites extrêmes et populistes européennes, une révolte électorale cette année en Europe lors d’une série de scrutins cruciaux. Galvanisée par le Brexit et l’investiture vendredi de Donald Trump à la présidence américaine, Marine Le Pen a jugé qu’en 2017 les électeurs français, allemands et néerlandais pourraient « changer la face de l’Europe ».

« 2016 a été l’année où le monde anglo-saxon s’est réveillé. 2017 sera, j’en suis sûre, l’année du réveil des peuples de l’Europe continentale », a-t-elle déclaré à Coblence, en Allemagne, lors d’une réunion de partis membres du groupe Europe des nations et des libertés (ENL) du Parlement européen fondée en 2015. « Il faut passer à l’étape suivante, l’étape où nous ne nous contentons plus d’être une minorité au Parlement européen, l’étape où nous serons majoritaires dans les urnes à chaque élection », a proclamé celle qui, selon les sondages, est bien placée pour être au deuxième tour de la présidentielle du printemps en France.

Marine Le Pen a une nouvelle fois tiré à boulets rouges sur l’euro, la « tyrannie » de l’Union européenne, la politique migratoire de la chancelière Angela Merkel et salué Donald Trump et le choix des Britanniques du Brexit qui ont été érigés en modèle.

Anti-islam et anti-élites

Geert Wilders, chef du parti néerlandais anti-islam Parti pour la liberté (PVV), lui a succédé à la tribune sur le même ton. « Hier, une nouvelle Amérique, aujourd’hui Coblence, demain une nouvelle Europe (…) nous sommes à l’aube d’un printemps patriotique », a dit celui dont la formation pourrait arriver en tête des législatives de mars. Parallèlement, 3 000 manifestants, selon la police, se sont rassemblés pour dénoncer cette réunion.

Des effigies en carton d’Hitler et de Mussolini notamment ont été exposées et les protestataires, rassemblés sous l’œil vigilant de 1 000 policiers, ont brandi des pancartes barrées de slogans comme « celui qui dort en démocratie peut se réveiller dans une dictature ».

Le congrès de samedi était aussi l’occasion d’acter un rapprochement entre le FN et l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), jeune formation populiste anti-islam et anti-élites, qui est en pleine ascension électorale, en surfant sur les peurs générées par l’arrivée de plus d’un million de demandeurs d’asile depuis 2015. La figure montante du parti, Frauke Petry, a ainsi aussi sonné la charge contre l’Union européenne qui ne veut « plus de peuples, mais des populations ». Elle a aussi dénoncé « les centaines de milliers, les millions » de migrants « qui envahissent notre continent ».

L’AfD espère un score à deux chiffres lors des législatives du 24 septembre et priver Angela Merkel d’une majorité pour un quatrième mandat à la chancellerie. Son entrée à la chambre des députés serait une première pour un tel parti depuis la chute du nazisme.

L’extrême droite, toujours taboue en Allemagne

La réunion de Coblence, présentée par ses organisateurs comme un « contre-sommet » européen, a été l’occasion pour ces différents partis d’exprimer ensemble leurs ambitions et mettre en avant les thèmes qui les rapprochent. Mais pour l’expert du Fonds Marshall en Allemagne Timo Lochocki, ce congrès est destiné « à attirer l’attention des médias », plus qu’à fonder les contours d’une base programmatique commune. « Le fait que des gens votent ou non pour un parti d’extrême droite est lié aux spécificités de leur pays », dit-il.

L’organisation de ce congrès n’est pas allée non plus sans polémique en Allemagne où le discours d’extrême droite reste largement tabou du fait du passé nazi.

Au sein même de l’AfD, des cadres se sont désolidarisés de la participation de Mme Petry en raison de la présence de Marine Le Pen. Certains jugent la chef du FN trop « socialiste » sur le plan économique et d’autres trop sulfureuse. Le parti allemand s’est aussi retrouvé dans la tempête cette semaine lorsque l’un de ses responsables, Björn Höcke, a qualifié le mémorial de l’Holocauste à Berlin de « honte ».

Primaire de la gauche : Hamon et Macron au centre des discussions

À trois jours du premier tour, le dernier débat télévisé de la primaire initiée par le PS s’est crispé jeudi autour des attaques vis-à-vis de l’homme qui monte, Benoît Hamon, avant que les candidats unissent leurs armes contre la menace Emmanuel Macron. L’imminence du verdict poussait les sept candidats à se démarquer en profitant de l’exposition de ce troisième débat décisif diffusé sur France 2, Europe 1, LCP et TV5 Monde. Benoît Hamon, qui paye sans doute sa bonne dynamique dans les sondages, a vu d’emblée sa proposition phare, le revenu universel d’existence, ciblée par plusieurs de ses concurrents, notamment pour son coût jugé démesuré.

Manuel Valls, recentrant sa campagne après un début très à gauche qui a brouillé son image, a ainsi dit ne pas vouloir d’une « gauche qui fait des promesses à crédit, pour ne pas qu’elle perde demain son crédit ». Arnaud Montebourg, donné au coude-à-coude avec Benoît Hamon pour une qualification pour le deuxième tour, a renchéri sur les 300 milliards pour financer le revenu universel : « On dit qu’on va prendre d’abord aux riches, et finalement, quand on s’aperçoit que ça ne suffit pas, c’est le coup de bambou fiscal pour les classes moyennes et les classes populaires », a-t-il poursuivi, s’attirant une récrimination outrée de Benoît Hamon : « Tu n’as pas le droit, ce n’est pas sérieux. » Les attaques dont il a été l’objet ne l’ont pas affaibli aux yeux des téléspectateurs si l’on en croit le sondage Elabe pour BFM TV : pour ceux qui ont vu le débat, Hamon est ainsi apparu le plus convaincant (29 %) devant Montebourg (28 %) et Valls (21 %).

Ennemis communs

Le thème du protectionnisme a aussi permis à certains d’afficher leurs divergences. Arnaud Montebourg a ainsi épinglé « le gouvernement qui a été dirigé par Manuel Valls », coupable selon lui d’avoir choisi une entreprise allemande pour remplacer le Famas, le fusil d’assaut français, « sans lui demander de travailler en France ». Après un premier débat très policé et une deuxième joute plus animée, le troisième round a été émaillé de petites escarmouches, sous les yeux de François Hollande, téléspectateur à Charleville-Mézières. Quand Manuel Valls demandait à Vincent Peillon de se livrer à « l’exercice intellectuel » de se souvenir qu’il avait contribué à la réduction des déficits, l’ex-ministre de l’Education a répliqué : « Je suis obligé de dire quand même que le plus dur a été fait avant ton arrivée. » « Il ne faut pas faire la guerre tout le temps et à tout le monde », a encore lancé Vincent Peillon un peu plus tard au même Valls, qui avait qualifié lundi de « déclaration de guerre » les propos de Trump sur l’Europe. « Vincent Peillon me rappelle parfois mon vieux professeur », s’est agacé l’ex-Premier ministre.

Mais certains sujets ont aussi fait consensus, comme la nécessaire amélioration de l’hébergement des SDF, ou le rejet de Bachar el-Assad. Et le nom des ennemis communs a été rappelé, Arnaud Montebourg estimant que cette fin de quinquennat était « la dernière station-service avant le lepénisme », et Manuel Valls rappelant qu’en matière de sécurité, le débat les opposait tous d’abord « à la droite ».

Sondages et suffrages

C’est surtout Emmanuel Macron qui a scellé l’union des candidats en fin d’émission. Un retrait du vainqueur de la primaire au profit d’Emmanuel Macron ? « Il nous opposera les sondages, moi je lui opposerai la légitimité d’un suffrage démocratique », a dit Benoît Hamon. « Il y a les sondages et il y a les suffrages », a répliqué Arnaud Montebourg, reprenant à propos de son successeur à Bercy le mot fameux de Martine Aubry : « Quand c’est flou, il y a un loup. » « Il faudrait se retirer, au nom des sondages ? » a asséné Manuel Valls, fustigeant « des forces politiques, des forces de presse, qui veulent empêcher que cette primaire se passe dans de bonnes conditions ». Emmanuel Macron avait pris soin de jeter une pierre dans le jardin socialiste en présentant son plan pour les législatives, en clamant haut et fort qu’il n’y aurait « aucun accord d’appareils ». Jean-Luc Mélenchon s’est lui rendu en meeting à Florange, dont les hauts-fourneaux sont devenus le symbole des promesses et des aléas du quinquennat Hollande.

Emmanuel Macron, comme un goût de Jean Lecanuet

L’effet de surprise  : voilà sans doute ce qui rapproche le plus les candidatures d’Emmanuel Macron et de Jean Lecanuet. Il y a huit mois, qui aurait misé un kopeck sur Macron, météore fulgurant propulsé parmi les favoris de l’échéance de 2017  ? Qui avait vu venir aussi en novembre 1965 ce sénateur de la Seine-Maritime  ? Personne, à commencer par lui-même, qui était certain d’«  aller à l’abattoir  », de saborder sa jeune carrière politique. Avant que son nom ne soit évoqué, le MRP, qu’il dirigeait, avait d’ailleurs sondé Jean Monnet puis Antoine Pinay. Tous avaient refusé le redoutable honneur d’oser défier le Général. La candidature de M. X, le troisième homme, alias Gaston Defferre, ayant fait pschitt. Lecanuet finalement s’était résigné  : «  Il y est allé par devoir, par sacrifice  », résume son biographe, Philippe Priol. Et un mois plus tard, miracle  : il recueille plus de 16 % des voix – près de 4 millions – et met en ballottage de Gaulle en personne.

Mais si Macron est une sensation, il ne peut plus être, à une époque hypermédiatisée, un inconnu comme le fut vraiment cet ovni rouennais dont 83 % des Français selon un sondage ignoraient l’existence. «  Je m’appelle Jean Lecanuet, j’ai 45 ans  »  : lors de sa première apparition à l’ORTF monogaullienne et verrouillée, il se voit donc obligé de décliner son identité. Rien de tel pour Macron, chouchou des médias et qui, en outre, contrairement à Lecanuet, est un candidat tout ce qu’il y a de volontaire, sans que personne ait besoin de le pousser dans le dos.

La jeunesse et la beauté

La jeunesse est, en revanche, un autre atout commun. Quand Valls ou Fillon entament leur carrière politique en 1981, Macron n’a pas encore 4 ans. C’est un bébé en politique au regard des dinosaures qu’il affronte. Lecanuet, d’emblée, met en avant son âge pour le valoriser  : «  J’ai 45 ans, c’est l’âge des responsables des grandes nations modernes… J’ai décidé de me présenter, car l’avenir, c’est l’affaire de notre génération… » Quarante-cinq ans, c’est trente de moins que l’ennemi à abattre, le général de Gaulle, enfermé dans la «  maison de la solitude  » (l’Élysée), pour qui cet agrégé de philosophie éprouve sans doute l’aversion de l’ex-résistant de l’intérieur anonyme pour l’ancien chef de la France libre. Ce jour-là, avec un culot insensé, il ose parodier les accents gaulliens  : «  Personne n’a le droit de dire qu’en dehors de sa personne il y aurait le néant.  »

Bronzé, photogénique, sourire étincelant – ce qui lui vaudra de la part des gaullistes le surnom de « Dents blanches » ou de « Colgate » –, Lecanuet, symptôme d’une France soixante-huitarde et de sa jeunesse qui s’ennuie, souligne soudain les rides et la fatigue d’un général qu’il voudrait envoyer à l’hospice. Une ferveur nouvelle parcourt la France. Qui dit jeunesse sous-entend modernité. La candidature de Lecanuet est d’ailleurs toute entière placée sous les feux séduisants de cette modernité puisqu’elle marque les débuts du marketing politique, téléguidée par un conseiller en communication, Michel Bongrand, qui vient de lancer les premiers James Bond en France et a étudié de près la campagne de Kennedy en 1960. Élève insolemment doué, Lecanuet est soumis à un entraînement aux médias, visionne les débats Kennedy-Nixon, pose en famille, débarque d’hélicoptère ou d’un Piper, tandis que des petits accessoires Lecanuet – stylos, porte-clés, chapeaux – inondent le marché.

Clou de cette floraison, comme le montre le documentaire de Frédéric Biamonti, La carrière du roi Jean, des jeunes femmes, la tête emmitouflée dans un foulard «  Je vote Lecanuet  », font le pied de grue devant l’Élysée  ! Les meetings sont réglés comme des shows à l’américaine et le mythe Kennedy débarque en France pour déboulonner un autre mythe, de Gaulle. Macron, qui vient d’engager comme porte-parole Laurence Haïm, la journaliste française introduite à la Maison-Blanche, reprend aussi des références américaines, qui vont de Kennedy à Obama. Rien d’étonnant dès lors si les slogans des deux hommes trahissent un air de famille troublant  : « Une France jeune dans une Europe unie, une France moderne, en marche », lit-on déjà chez Lecanuet…

La volonté de rassembler au-delà de son parti

Qu’en est-il justement du côté des idées  ? À l’évidence, une même fibre européenne convaincue. Lecanuet, anticommuniste, atlantiste, était d’abord tout ce que de Gaulle n’était pas, et on ne peut pas dire que celui-ci, qui pratiquait alors la politique de la chaise vide, professait un amour débordant pour le machin de Bruxelles. Sur le plan économique, les deux hommes sont tous les deux des réformateurs, même si Lecanuet l’était, à l’époque, dans une direction plus sociale, là où Macron emprunte une voie plus libérale. Mais, sur l’échiquier politique, on relève une autre ressemblance  : la volonté de rassembler au-delà de son parti. Impératif catégorique chez Macron, obsession aussi chez Lecanuet, qui, selon Priol, «  souhaitait dépasser un MRP moribond, pour aller des libéraux réformateurs jusqu’aux socialistes humanistes. Quand Lecanuet évoquait le centre, c’était pour s’en affranchir, car selon cette phrase de l’Évangile, que ce chrétien citait souvent, il y a plusieurs demeures dans la maison du Seigneur. »

Reste la question de l’audace. Y en a-t-il davantage à rompre le cordon ombilical d’un gouvernement et d’un Parti socialiste prêt à le cribler de fléchettes, à tuer un père qui a pour nom Hollande, ou à vouloir déboulonner dans la France de 1965 la statue du Commandeur gaullienne  ? Chaque époque a ses défis. Mais rappelons et soulignons le geste inouï et iconoclaste de Lecanuet, si bien que, pendant toute la campagne, sa mère n’osa pas sortir de chez elle. Et il paiera cher son crime de lèse-majesté, «  tué gentiment  », comme l’analyse François Bayrou dans le documentaire sur le « Roi Jean ». Qui sait, si Macron ne transforme pas l’essai, la manière dont il sera «  tué  »  ?

Primaire de la gauche : Valls, principale cible des attaques

Après un premier débat très policé, les sept candidats à la primaire engagée par le PS ont haussé le ton, ciblant particulièrement Manuel Valls, notamment sur le sujet de l’accueil des réfugiés. Jeudi, ils s’étaient contentés de s’écouter, actant plutôt sagement leurs divergences. Dimanche, à une semaine du premier tour de la primaire et alors que la nécessité de se démarquer se fait plus pressante, les postulants, priés avec insistance par les présentateurs d’en découdre, sont sortis de leurs couloirs pour s’opposer plus vivement.

L’ancien locataire de Matignon était interrogé sur un discours tenu le 13 février 2016 à Munich, lors duquel il avait assuré que l’Europe ne pouvait « pas accueillir plus de réfugiés ». Il avait plus généralement critiqué la politique migratoire de la chancelière allemande, ce qui avait ulcéré une partie de la gauche. « Comment être sans cœur, sans réaction face à ce drame épouvantable, notamment en Méditerranée ? » s’est aussi défendu Manuel Valls en évoquant « ces personnes, ces hommes, ces femmes, ces enfants, qui se noient, qui fuient la guerre, la misère, la torture ». « La vie, ce n’est pas une ardoise magique », a raillé en retour Vincent Peillon, en soulignant son « désaccord profond » sur la question, qui « a marqué ce quinquennat ». Il a également déploré que Manuel Valls ait « fait la leçon à la chancelière » sur la crise migratoire. Rappelant que Manuel Valls avait promis d’accueillir « 30 000 » réfugiés, « pas plus », Vincent Peillon a poursuivi : « Nous sommes à 5 000. J’ai le sentiment que les Français étaient plus généreux que leurs dirigeants », a grincé l’ancien ministre de l’Éducation.

Pratique du pouvoir et frondeurs

Benoît Hamon a expliqué à propos de l’accueil des migrants que « c’est l’honneur de la France que de faire vivre ses valeurs en n’étant pas dans cette affaire l’un des moins volontaires ». Arnaud Montebourg s’en est également pris à l’ex-locataire de Matignon. « La directive européenne sur les travailleurs détachés, c’est du dumping à domicile. Là-dessus, la France n’a rien fait, et ce n’est pas faute de l’avoir demandé quand je siégeais au conseil des ministres. L’Europe n’a rien fait, et maintenant où en sommes-nous ? » a-t-il déclaré. « Je ne peux pas laisser dire que rien n’a été fait ! Nous sommes en train de réviser cette directive ! » a réagi Manuel Valls.

Autre sujet sur lequel Manuel Valls a été la cible des critiques de ses concurrents, celle de la pratique du pouvoir, avec une nouvelle fois un Vincent Peillon très combatif. « Un président de gauche, c’est d’abord un président qui va pouvoir rassembler la gauche et d’abord ses propres amis. Entre ceux qui ont théorisé deux gauches irréconciliables et ceux qui ont cassé des portes et brisé des fenêtres en étant restés plus longtemps que moi au gouvernement, il va falloir rassembler », a-t-il lancé, égratignant d’une phrase l’ancien Premier ministre et les frondeurs Arnaud Montebourg et Benoît Hamon. Frondeur, un mot jugé « inapproprié » par Arnaud Montebourg, car « il y a une légitimité démocratique à discuter les choix ». Sans nommer Manuel Valls, l’ancien ministre de l’Économie a critiqué « ces dernières années » un pouvoir « trop faible avec les puissants et parfois trop dur avec les faibles ».

Désaccords sur le cannabis

Manuel Valls s’est aussi trouvé isolé sur le sujet du cannabis, dont il rejette la dépénalisation quand Vincent Peillon défend un grand débat national et Benoît Hamon une légalisation. « Quand on veut gouverner, quand on veut présider un pays, il faut aussi s’adresser à son pays, à ses compatriotes, à sa jeunesse en disant : il y a des interdits », a dit Manuel Valls, drapé dans son costume régalien. L’Europe, objet de la première partie du débat, avait permis aux candidats d’exprimer de façon consensuelle le besoin d’une Europe renforcée en matière de défense, sur fond de désengagement probable des États-Unis. Ils se sont en revanche opposés sur la question du déficit budgétaire. Vincent Peillon a proposé d’obtenir le feu vert de l’Allemagne en faveur d’un grand plan d’investissement européen, en échange d’une politique budgétaire « sérieuse » en France. Benoît Hamon a objecté que le déficit valait peu face au risque de l’émergence politique de Marine Le Pen.

Si son ombre plane sur cette primaire dont il est le grand absent, François Hollande n’aura pas écouté ce deuxième débat. Dimanche soir, le chef de l’État était au théâtre en compagnie de la ministre de la Culture Audrey Azoulay, pour assister à une pièce de Michel Drucker. Au terme de deux heures quarante de débats sur BFM TV, iTélé et RMC, les candidats se sont félicités de leurs échanges. Ce débat était « beaucoup plus vivant et approfondi que le précédent », a jugé Vincent Peillon. Lors de leur premier débat télévisé, les candidats avaient réuni devant le petit écran 3,8 millions de téléspectateurs, soit nettement moins que les 5,6 millions de la première joute des candidats de droite le 13 octobre. Le troisième débat avant le premier tour de la primaire aura lieu jeudi à 21 heures.