Auteur : admin4628

Égypte : François Hollande évoque les droits de l’Homme

Fini le Liban, place à l’Égypte. François Hollande a quitté Beyrouth et a atterri au Caire ce dimanche. Il a réaffirmé son soutien à son homologue Abdel Fattah al-Sissi qui dirige l’Égypte d’une main de fer, une visite centrée sur la sécurité au Moyen-Orient mais avec un important volet commercial. Les deux hommes doivent s’entretenir notamment de la question israélo-palestinienne, de la guerre en Syrie, de la tension en Libye et de la lutte contre l’organisationd djihadiste État islamique (EI), selon la présidence française.

François Hollande est accompagné d’une trentaine de chefs de grands groupes français mais aussi de petites et moyennes entreprises (PME), qui doivent prendre part à un « forum d’affaires » franco-égyptien et assister à la signature de divers « accord sectoriels », notamment dans les domaines des transports urbains, de l’énergie renouvelable et de la formation professionnelle, selon la présidence française. La question des droits de l’homme devrait également affleurer durant cette visite. La France a très tôt manifesté son soutien et conclu d’importants contrats d’armement après la destitution en 2013 par Abdel Fattah al-Sissi, alors chef de l’armée, du président islamiste élu Mohamed Morsi. Le pouvoir réprime, depuis, très violemment toute forme d’opposition.

La question des droits de l’homme

Avant le voyage, la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), Amnesty international et Human Rights Watch (HRW) notamment ont dénoncé le « silence assourdissant » de la France sur la « gravité de la répression contre la société civile, au prix d’une augmentation vertigineuse de la pratique de la torture, des incarcérations abusives, des disparitions forcées et des violences (…) sans précédent dans l’histoire récente de l’Égypte ».

François Hollande s’est exprimé sur cette question. « Les droits de l’Homme sont aussi une façon de lutter contre le terrorisme », a estimé dimanche au Caire le président. Lutter contre le terrorisme « suppose de la fermeté mais aussi un Etat, et un état de droit, c’est le sens de ce que la France évoque quand elle parle des droits de l’Homme. Les droits de l’Homme, ce n’est pas une contrainte, c’est aussi une façon de lutter contre le terrorisme », a déclaré M. Hollande devant son homologue égyptien manifestement agacé par les questions des journalistes sur ce sujet. « Nous avons évoqué avec le président Sissi les droits de l’Homme, y compris les sujets les plus sensibles », comme les cas du Français Eric Lang et de l’Italien Giulio Regeni, a continué François Hollande, invoquant la nécessaire « liberté de la presse et la liberté d’expression ».

Visite dans un camp de réfugiés syriens

Avant de s’envoler pour l’Égypte, deuxième étape de sa tournée au Moyen-Orient, le président François Hollande a achevé dimanche sa visite au Liban dans un campement de réfugiés syriens, après avoir promis à Beyrouth un renfort de l’aide humanitaire française. François Hollande rejoindra en début d’après-midi en hélicoptère le campement de tentes informel de Dalhamiyé dans la Békaa (est) qui abrite une centaine de familles de réfugiés syriens. Il a salué dimanche « la solidarité exceptionnelle » des Libanais envers les réfugiés syriens.

Il a parcouru le camp de Dalhamiyé, l’un des nombreux campements de fortune accueillant des réfugiés dans la plaine de la Békaa, à quelques kilomètres de la frontière syrienne. « Bonjour monsieur le président François », lui ont lancé des enfants avant de lui offrir des dessins et de lui réciter un poème en arabe mettant en mots leur exil douloureux. Une centaine de familles, soit quelque 600 personnes, essentiellement des femmes et des enfants, vivent dans ce camp de tentes blanches.

1,1 million de réfugiés syriens

« Ce que demandent ces familles, ce n’est pas d’aller en Europe c’est de pouvoir retourner le plus rapidement chez elles » pour « reconstruire leur pays », a déclaré François Hollande après s’être entretenu avec des réfugiés et des responsables d’ONG présentes au Liban. « C’est ce que souhaitent aussi les Libanais, qu’il n’y ait pas d’implantation durable » des réfugiés, a-t-il ajouté. En attendant, le président français a félicité les Libanais pour la « solidarité exceptionnelle » dont ils font preuve alors que le pays du Cèdre accueille plus de 1,1 million de réfugiés syriens, soit l’équivalent du quart de sa population.

À son arrivée samedi à Beyrouth, le président avait déjà annoncé que la France accueillerait 3 000 réfugiés supplémentaires en 2016 et 2017.

100 millions d’euros d’aide

Le conflit en Syrie, qui a fait plus de 270 000 morts, a jeté des millions de personnes sur les routes de l’exil. Et plus de 1,1 million de ces exilés ont trouvé refuge au Liban, soit l’équivalent d’un quart de la population du petit pays méditerranéen. Le président français visitera le centre de loisirs du campement avant une réunion avec des représentants du PNUD (Programme des Nations Unies pour le développement), du Haut Commissariat pour les réfugiés et d’ONG françaises.

Samedi, à peine arrivé à Beyrouth, François Hollande a promis le versement de « 100 millions d’euros dans les trois prochaines années » pour aider le Liban à faire face à l’afflux de réfugiés. Il a aussi annoncé une prochaine réunion du « groupe international de soutien au Liban pour fédérer tous les dons ». Le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault se rendra à cette fin le 27 mai à Beyrouth.

Rencontre avec les chefs religieux du pays

Le chef de l’État français s’est par ailleurs engagé à « une aide immédiate pour renforcer les capacités militaires du Liban » face à la menace djihadiste, en particulier du groupe État islamique (EI) qui a déjà revendiqué des attentats dans le pays. Cette aide intervient alors que l’Arabie saoudite a suspendu un don de 2,2 milliards d’euros aux autorités libanaises qui devait leur permettre d’acquérir des équipements militaires français.

Dimanche matin, avant son déplacement dans la Békaa, François Hollande avait évoqué avec le patriarche Béchara Raï, chef de la puissante église chrétienne maronite, la situation des chrétiens d’Orient, minorités vulnérables dans une région ravagée par les guerres et marquée par la montée des mouvements djihadistes. Il a également rencontré des chefs religieux musulmans et chrétiens dans ce pays connu pour sa mosaïque confessionnelle. « Doivent-ils rester parfois au risque de leur vie ou doivent-ils partir ? Mais s’ils partent c’est l’ensemble du Moyen Orient qui se trouve déséquilibré », a notamment déclaré François Hollande.

Un appel à la résolution de la crise politique

Samedi, François Hollande a multiplié les appels en faveur du règlement de la crise institutionnelle au Liban, sans président de la République depuis mai 2014. Il s’est entretenu notamment avec un des candidats à la présidence, Souleimane Frangié samedi soir, et auparavant avec le Premier Tammam Salam. « La France est une puissance amicale et désintéressée, c’est pour cela qu’on nous demande d’intervenir », a décrypté un proche de François Hollande soulignant le rôle que Paris pourrait jouer auprès de l’Arabie saoudite et de l’Iran. La rivalité entre les deux grands acteurs sunnite et chiite de la région alimente la crise libanaise.

Hollande: «Etre Président, c’est vivre avec la tragédie»

Dans l’histoire politique récente, pas un président ne s’est relancé grâce à une émission de télé. Ils sont en revanche nombreux à s’être abîmés lors d’un face-à-face raté avec des «vrais Français» en plateau. Avant Dialogues citoyens, ce soir sur France 2, nombre de socialistes ont en tête le souvenir d’un Jacques Chirac totalement dépassé par un panel de jeunes au sortir de la crise des banlieues, en 2005. Pourtant, l’Elysée mise énormément sur ces quatre-vingt-dix minutes en direct du musée de l’Homme, où le chef de l’Etat sera interrogé par des journalistes et des citoyens triés sur le volet.

Pour le sport, on a décidé de constituer notre propre panel. Dans les colonnes de Libé, ce sont Kamir, intermittente à Radio France et active à Nuit debout, Mathieu, chauffeur de VTC, Emilie Pineau, prof des écoles en zone REP, et Jean-Marc, retraité de La Poste, qui posent leurs questions au Président.

(Photo Boris Allin. Hans Lucas)

Pour François Hollande, des questions sur un plateau

Procès du «Tribal Kat» : six à quinze ans de prison pour les pirates somaliens

Il y avait jusqu’alors une impression de raté dans le procès du Tribal Kat. Comme s’il était impossible pour la cour d’assises de Paris de statuer sur un crime si lointain, d’apaiser des victimes si meurtries, de comprendre comment on devient pirate en Somalie. «Il y aura un verdict aujourd’hui, mais il ne nous satisfera pas», disait encore la page Facebook des parties civiles avant la mise en délibéré. Plus de quatre ans après l’attaque du catamaran dans le golfe d’Aden et la mort de son skipper, Christian Colombo, après treize journées d’audience et neuf heures de délibéré, six jurés – trois hommes et trois femmes – ont finalement condamné, mercredi soir, les sept accusés somaliens à des peines de six à quinze ans de prison. La cour se retire, une des filles Colombo éclate en sanglots dans les bras de sa mère, Evelyne, rescapée de l’attaque.

Pendant deux semaines, la cour s’était concentrée moins sur des faits, dont on ne saura pas précisément le déroulement exact, que sur les conditions de vie des accusés. L’avocate générale, Sylvie Kachaner, pour laquelle «il n’existe pas de crime alimentaire», avait requis de lourdes condamnations – de seize à vingt-deux ans, avec interdiction définitive du territoire français. Ces «peines de sang», dénonçait MSabrina Goldman, l’une des avocates de la défense, ont toutes été rabaissées : quinze ans de réclusion pour Farhan Abdisalam Hassan et Ahmed Akid Abdullahi, quatorze pour Mohamed Ahmed Hersi, treize pour Brug Ali Artan, onze pour Mohamed Mousse Farah et Saïd Ahmed Djama, six pour Farhan Abshir Mohamoud. Ils ont été reconnus coupables de «détournement d’un navire en bande organisée ayant entraîné la mort», «d’enlèvement et séquestration en bande organisée», de «vol avec arme en bande organisée», mais ont été acquittés du chef «d’association de malfaiteurs», les jurés remettant en cause le caractère «professionnel» de ces pirates.

A lire aussi :La guerre en Somalie, un coupable absent du box

«Veut-on une justice dure avec les faibles et faible avec les durs ?» demandait MThomas Heintz, l’avocat de Mohamed Mousse Farah, en référence à la condamnation du génocidaire rwandais Pascal Simbikangwa à vingt-cinq ans de prison, en 2014, dans la même salle d’audience. La manière dont a été jugé Farhan Abshir Mohamoud, le plus jeune, a montré «une bonne justice» selon son avocate, MElise Arfi, qui s’était interrogée au cours de sa plaidoirie sur «le sens d’une justice qui juge les restes d’un homme». On le voit pour la première fois en face, et, soudain, on se rend compte du visage poupin de ce mécanicien de 16 ans au moment des faits, jugé comme un majeur sur la base des expertises osseuses, opéré d’un poumon à son insu et devenu schizophrène en détention. «Pardon», «merci» : pour ses derniers mots, il a répété les mêmes que les autres, écoutant ensuite sagement, comme n’y comprenant rien, les dommages et intérêts demandés par MLionel Moroni, l’avocat d’Evelyne Colombo.

Le chemin sera long jusqu’à un retour en Somalie ou une sortie de prison, le pays restant en guerre depuis 1991 et aucun d’entre eux n’ayant de garantie de représentation en France pour bénéficier d’une libération anticipée. «Ils ont un avenir, mon frère n’en a plus», remarquait la sœur de Christian Colombo. Me Martin Reynaud, avocat de Farhan Abdisalam Hassan, rapportait quant à lui les mots de son client : «Il faut que les gens sachent qui je suis et ce que j’ai fait.» L’un et l’autre semblent avoir été entendus.

Pierre Benetti

Loi travail : 120 000 manifestants en France, selon l’Intérieur

Au fil de la journée

• Pour la sixième fois en mois d’un mois, les opposants à la loi El Khomri sur le code du travail sont descendus dans la rue pour manifester. Ils étaient 120 000 selon le le ministère de l’Intérieur, contre 390 000 le 31 mars.

• Plusieurs milliers de personnes ont déjà défilé à Toulouse, Rennes ou encore Strasbourg (lire notre reportage). A Paris, le défilé est parti à 14 heures de République pour rejoindre Nation, où des violences ont éclaté. 26 personnes ont été interpellées.

• Le projet de loi a été modifié ces derniers jours lors de son examen en commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale.

Si le direct ne s’ouvre pas dans votre application, cliquez ici.

(Photo Marc Chaumeil pour Libération, prise à Paris ce samedi)

19:51

Loi travail.

Là-dessus, nous allons fermer ce direct. Nous reviendrons sans doute sur ce qui s’est passé place de la Nation cet après-midi, mais aussi, bien sûr, sur la nouvelle Nuit debout qui s’annonce ce soir à Paris et dans plusieurs villes de France.

19:37

A Paris.

Une photo prise par Marc Chaumeil pour Libération, place de la Nation à Paris, cet après-midi.

19:15

Interpellations.

Le ministère de l’Intérieur indique que 26 personnes ont été interpellées, dont neuf à Paris.

18:51120 000 manifestants en France, selon le ministère de l’Intérieur

Bilan.

Les manifestations contre la loi travail ont réuni samedi environ 120 000 personnes dans toute la France, selon le ministère de l’Intérieur.

Ce dernier recense également 18 000 à 20 000 manifestants à Paris, tandis que les syndicats en ont recensé 110 000 participants.

D’après les autorités, la mobilisation est donc en baisse par rapport aux journées du 9 mars (224 000 manifestants en France selon la police) et du 31 mars (390 000 manifestants selon la police).

18:42

A Paris.

Notre journaliste Cyril Castelliti rapporte que rue du faubourg Saint-Antoine, où il se trouve, demeurent des poubelles renversées et des barrières de chantier récupérées pour former des barricades par les derniers manifestants, qui se sont dispersés. Plusieurs magasins ont baissé leur rideau.

18:29

A Paris.

Les policiers s’approchent du terre-plein central de la place de la Nation, où sont regroupés les derniers manifestants, rapporte notre journaliste Cyril Castelliti, qui signale aussi des échauffourées dans les rues adjacentes à la place de la Nation, où se sont dispersés les manifestants.

18:24

A Paris.

Signalons que de nombreux manifestants, notamment le cortège de la CGT, n’ont pas encore pu arriver sur la place de la Nation.

Des CRS se rapprochent progressivement du centre de la place de la Nation

09.04.16Alexandre Hervaud. @AlexHervaud Suivre

18:22

A Paris.

Place de la Nation, notre journaliste Cyril Castelliti rapporte avoir vu deux manifestants blessés par des grenades : l’un en a pris une assourdissante derrière le crâne (après en avoir ramassé une lacrymogène pour la renvoyer, ce qui a brûlé ses gants). L’autre a pris une grande assourdissante dans l’aisne, ce qui le fait boiter. Tous deux sont soignés par des gens venus avec du matériel médical.

17:55Pour sortir de la place de la Nation, prière de retirer ses signes politiques

A paris.

Sur les réseaux sociaux, de nombreuses personnes dont notre journaliste Alexandre Hervaud rapportent que les CRS, qui barrent également les voies pour sortir de la place de la Nation, exigent que les manifestants qui quittent la place retirent d’abord tous leurs signes politiques.

Un groupe de CRS refuse de faire passer une manifestante si elle n’ote pas le sticker (quadrature du net !) collé à sa veste. Ok

09.04.16Alexandre Hervaud. @AlexHervaud Suivre

17:53

A Paris.

Notre journaliste Cyril Castelliti rapporte des arrestations tous azimuts place de la Nation, où la police continue de mener des assauts. Voici le témoignage que lui a livré une manifestante sur le point de départ des heurts : «Au niveau du kiosque [situé sur la place de la Nation], les policiers ont attrapé un gosse et l’ont traîné derrière le barrage [de CRS], ce qui a entraîné la réponse des manifestants qui ont commencé à canarder le kiosque» avec des projectiles.

17:34

A Paris.

Une photo prise par Marc Chaumeil pour Libération, dans le cortège parisien.

17:28

A Paris.

Les assauts policiers continuent à Paris, où la place de la Nation est régulièrement couverte d’un gaz dont beaucoup de personnes semblent ignorer l’origine.

17:13

A Paris.

Importants tirs de lacrymo. Le vent aide la dispersion du gaz. Il reste encore bcp de manifestants pas arrivés.

09.04.16Alexandre Hervaud. @AlexHervaud Suivre

17:12

A Paris.

Notre journaliste Alexandre Hervaud, qui est aussi place de la Nation à Paris, rapporte qu’une manifestante a été blessée à l’œil.

A Nation, une manifestante blessé à l’oeil évacuée pour être soignée. « La vache, elle a bien pris » lâche un CRS.

09.04.16Alexandre Hervaud. @AlexHervaud Suivre

16:51

A Paris.

Place de la Nation, notre journaliste Cyril Castelliti décrit la situation : les policiers lancent des assauts réguliers, à coups de lacrymos, au cours desquels ceux d’entre eux qui sont en civil tentent d’embarquer des manifestants, mais ces derniers sont si nombreux que la police recule à chaque fois. La situation crée des attroupements.

16:46

A Paris.

Place de la Nation, où arrivent les manifestants, notre journaliste Cyril Castelliti rapporte que des manifestants ont arrosé les CRS de projectiles divers et de fumigènes, faisant reculer ces derniers sous les applaudissements de la foule.

16:36Des blessés à Rennes

Manifs.

A Rennes, des heurts ont fait plusieurs blessés. La préfecture avance que deux CRS ont été blessés, dont un atteint de surdité. Un policier a aussi été touché par un projectile, une bille métallique, lancée contre lui. Les trois hommes ont été hospitalisés.

De son côté, le secrétaire départemental de FO Fabrice Lerestif a fait état auprès de l’AFP de 19 blessés. Il a assuré auprès qu’il se réservait «le droit de porter plainte pour violences policières».

16:24

A Paris.

De notre journaliste Cyril Castelliti : à mesure que l’on approche de la tête de cortège, la présence policière se fait plus impressionnante. Un militant avec un nez de clown distribue des tracts Nuit debout aux CRS. Il dit qu’un CRS a accepté d’en prendre un et que rien que pour cela, il continue.

16:14

Slogan.

Entendu à Paris : «De l’argent, il y en a, dans les caisses du Panama.»

16:08

Nuit debout.

Nuit debout toujours : on vous invite à lire ce reportage à Nice, une ville bien ancrée à droite, où même ses organisateurs se sont étonnés du succès de la Nuit debout organisée hier.

A Nice, le succès d'une «Nuit Debout» qui étonne même ses organisateurs

15:58A la manif de Strasbourg : «Tout le monde sait qu’on ne négocie pas avec les patrons»

«On ne lâche rien».

Quelque 2000 protestataires ont arpenté les rues de la capitale alsacienne, dans un défilé qui s’est terminé à la mi-journée. Notre journaliste Noémie Rousseau était sur place.

A la manif de Strasbourg : «Tout le monde sait qu’on ne négocie pas avec les patrons»

A lire sur Libération.fr

15:37

A Paris.

Oh, tiens du orange à la #manif9avril, avec la CFDT métallurgie

09.04.16Amandine Cailhol. @A_Cailhol Suivre

15:36

A Paris.

« Questions log. & travail liées. Si contrats précaires ce sera encore + dur de se loger », militant DAL #manif9avril

09.04.16Amandine Cailhol. @A_Cailhol Suivre

15:36

A Paris.

Gros moyen, côté ambiance dans les rangs de Sud #manif9avril

09.04.16Amandine Cailhol. @A_Cailhol Suivre

15:35

Loi travail.

A Paris, c’est notre journaliste Amandine Cailhol qui suit le cortège, lequel a démarré de la place de la République vers 14 heures, pour rejoindre celle de la Nation.

Départ du cortège. #manif9avril « Assez de cette société qui n’offre que le chômage et la précarité » #Paris

09.04.16Amandine Cailhol. @A_Cailhol Suivre

15:34

Loi travail.

Le projet de loi a été modifié ces derniers jours lors de son examen en commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale.

15:34

Loi travail.

Et hop, on ouvre ce direct pour suivre les manifestations d’aujourd’hui contre la loi El Khomri. Pour la sixième fois en mois d’un mois, les opposants à la loi descendent dans la rue pour manifester. Plus de 200 rassemblements et manifestations ont lieu à travers la France.

Côte d’Or : un gendarme se tue dans un accident de moto lors d’une course-poursuite

Un gendarme de la brigade motorisée de Beaune (Côte-d’Or) est décédé dimanche matin dans un accident lors d’une course-poursuite avec une moto, a-t-on appris auprès du responsable de la gendarmerie de Bourgogne. «Toute la gendarmerie bourguignonne est endeuillée. Nous avons une pensée pour lui, sa compagne et sa famille, ainsi que pour l’automobiliste blessé dans l’accident», a déclaré le commandant de la région de gendarmerie de Bourgogne-Franche-Comté, le colonel Olivier Kim, confirmant une information du Bien Public.

Le drame s’est déroulé vers 10h30 sur la route départementale 973, entre Seurre et Beaune, lors d’un contrôle de vitesse. En prenant en chasse un motard roulant à vive allure, la victime, âgée de 41 ans, a percuté en sens inverse une voiture qui tournait à une intersection avant le pont d’autoroute de Beaune. «Le conducteur du véhicule n’a pas vu arriver notre collègue qui poursuivait ce motard dangereux. Les secours sont arrivés immédiatement et ils ont tout fait pour ramener notre collègue à la vie. Malheureusement, notre collègue est décédé sur place vers 12 heures», a ajouté le colonel Kim.

Blessé au visage, le conducteur de la voiture a été emmené à l’hôpital.

Quant au motard poursuivi, il n’a toujours pas été retrouvé, ni identifié. L’enquête a été confiée à la police. Dans un communiqué, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a exprimé dimanche après-midi «sa vive émotion» après cet accident et adressé «ses sincères condoléances et son entier soutien» aux proches de la victime. La police nationale a quant à elle exprimé son soutien à la gendarmerie, sur Twitter.  

[HOMMAGE] Pensées à nos collègues de @Gendarmerie à la suite du décès en service d’un gendarme motocycliste à #Beaune ce matin.

— Police Nationale (@PNationale) April 10, 2016

AFP

Manifs contre la loi travail : «de l’argent, il y en a dans les caisses du Panama»

Live

• Pour la sixième fois en mois d’un mois, les opposants à la loi El Khomri sur le code du travail descendent dans la rue pour manifester. Plus de 200 rassemblements et manifestations ont lieu à travers la France.

• Plusieurs milliers de personnes ont déjà défilé à Toulouse, Rennes ou encore Strasbourg (lire notre reportage). A Paris, le défilé est parti à 14 heures de République pour rejoindre Nation.

• Le projet de loi a été modifié ces derniers jours lors de son examen en commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale.

Si le direct ne s’ouvre pas dans votre application, cliquez ici.

(Photo Marc Chaumeil pour Libération, prise à Paris ce samedi)

17:55Pour sortir de la place de la Nation, prière de retirer ses signes politiques

A paris.

Sur les réseaux sociaux, de nombreuses personnes dont notre journaliste Alexandre Hervaud rapportent que les CRS, qui barrent également les voies pour sortir de la place de la Nation, exigent que les manifestants qui quittent la place retirent d’abord tous leurs signes politiques.

Un groupe de CRS refuse de faire passer une manifestante si elle n’ote pas le sticker (quadrature du net !) collé à sa veste. Ok

09.04.16Alexandre Hervaud. @AlexHervaud Suivre

17:53

A Paris.

Notre journaliste Cyril Castelliti rapporte des arrestations tous azimuts place de la Nation, où la police continue de mener des assauts. Voici le témoignage que lui a livré une manifestante sur le point de départ des heurts : «Au niveau du kiosque [situé sur la place de la Nation], les policiers ont attrapé un gosse et l’ont traîné derrière le barrage [de CRS], ce qui a entraîné la réponse des manifestants qui ont commencé à canarder le kiosque» avec des projectiles.

17:34

A Paris.

Une photo prise par Marc Chaumeil pour Libération, dans le cortège parisien.

17:28

A Paris.

Les assauts policiers continuent à Paris, où la place de la Nation est régulièrement couverte d’un gaz dont beaucoup de personnes semblent ignorer l’origine.

17:13

A Paris.

Importants tirs de lacrymo. Le vent aide la dispersion du gaz. Il reste encore bcp de manifestants pas arrivés.

09.04.16Alexandre Hervaud. @AlexHervaud Suivre

17:12

A Paris.

Notre journaliste Alexandre Hervaud, qui est aussi place de la Nation à Paris, rapporte qu’une manifestante a été blessée à l’œil.

A Nation, une manifestante blessé à l’oeil évacuée pour être soignée. « La vache, elle a bien pris » lâche un CRS.

09.04.16Alexandre Hervaud. @AlexHervaud Suivre

16:51

A Paris.

Place de la Nation, notre journaliste Cyril Castelliti décrit la situation : les policiers lancent des assauts réguliers, à coups de lacrymos, au cours desquels ceux d’entre eux qui sont en civil tentent d’embarquer des manifestants, mais ces derniers sont si nombreux que la police recule à chaque fois. La situation crée des attroupements.

16:46

A Paris.

Place de la Nation, où arrivent les manifestants, notre journaliste Cyril Castelliti rapporte que des manifestants ont arrosé les CRS de projectiles divers et de fumigènes, faisant reculer ces derniers sous les applaudissements de la foule.

16:36Des blessés à Rennes

Manifs.

A Rennes, des heurts ont fait plusieurs blessés. La préfecture avance que deux CRS ont été blessés, dont un atteint de surdité. Un policier a aussi été touché par un projectile, une bille métallique, lancée contre lui. Les trois hommes ont été hospitalisés.

De son côté, le secrétaire départemental de FO Fabrice Lerestif a fait état auprès de l’AFP de 19 blessés. Il a assuré auprès qu’il se réservait «le droit de porter plainte pour violences policières».

16:24

A Paris.

De notre journaliste Cyril Castelliti : à mesure que l’on approche de la tête de cortège, la présence policière se fait plus impressionnante. Un militant avec un nez de clown distribue des tracts Nuit debout aux CRS. Il dit qu’un CRS a accepté d’en prendre un et que rien que pour cela, il continue.

16:14

Slogan.

Entendu à Paris : «De l’argent, il y en a, dans les caisses du Panama.»

16:08

Nuit debout.

Nuit debout toujours : on vous invite à lire ce reportage à Nice, une ville bien ancrée à droite, où même ses organisateurs se sont étonnés du succès de la Nuit debout organisée hier.

A Nice, le succès d'une «Nuit Debout» qui étonne même ses organisateurs

16:05

A Paris.

nos journalistes Amandine Cailhol et Cyril Castelliti, dans le cortège parisien, rapportent que des banderoles Nuit debout ont été déployées à certains endroits du parcours, et que des personnes distribuent des tracts Nuit debout. Signalons à ce sujet qu’une soixantaine de Nuits debout sont prévues ce soir en France.

#manif9avril feat #NuitDebout avenue Daumesnil

09.04.16Amandine Cailhol. @A_Cailhol Suivre

15:58A la manif de Strasbourg : «Tout le monde sait qu’on ne négocie pas avec les patrons»

«On ne lâche rien».

Quelque 2000 protestataires ont arpenté les rues de la capitale alsacienne, dans un défilé qui s’est terminé à la mi-journée. Notre journaliste Noémie Rousseau était sur place.

A la manif de Strasbourg : «Tout le monde sait qu’on ne négocie pas avec les patrons»

A lire sur Libération.fr

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A Paris.

Oh, tiens du orange à la #manif9avril, avec la CFDT métallurgie

09.04.16Amandine Cailhol. @A_Cailhol Suivre

15:36

A Paris.

« Questions log. & travail liées. Si contrats précaires ce sera encore + dur de se loger », militant DAL #manif9avril

09.04.16Amandine Cailhol. @A_Cailhol Suivre

15:36

A Paris.

Gros moyen, côté ambiance dans les rangs de Sud #manif9avril

09.04.16Amandine Cailhol. @A_Cailhol Suivre

15:35

Loi travail.

A Paris, c’est notre journaliste Amandine Cailhol qui suit le cortège, lequel a démarré de la place de la République vers 14 heures, pour rejoindre celle de la Nation.

Départ du cortège. #manif9avril « Assez de cette société qui n’offre que le chômage et la précarité » #Paris

09.04.16Amandine Cailhol. @A_Cailhol Suivre

15:34

Loi travail.

Le projet de loi a été modifié ces derniers jours lors de son examen en commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale.

15:34

Loi travail.

Et hop, on ouvre ce direct pour suivre les manifestations d’aujourd’hui contre la loi El Khomri. Pour la sixième fois en mois d’un mois, les opposants à la loi descendent dans la rue pour manifester. Plus de 200 rassemblements et manifestations ont lieu à travers la France.

Cameron dans la tourmente, police et Macron : le point sur l’actu

«Panama Papers». Deux dirigeants de premier plan sont dans la tourmente après les révélations des «Panama Papers». La justice argentine a ouvert une enquête contre le président Mauricio Macri, dont le nom figure dans les registres de sociétés offshore alors qu’il prônait une lutte sans merci contre la corruption. Au Royaume-Uni, après avoir nié dans un premier temps, le Premier ministre David Cameron a finalement admis avoir détenu des parts dans un fonds offshore de son père. La Société générale qui fait partie des banques mentionnées dans le scandale mondial a de son côté annoncé jeudi qu’elle allait poursuivre en diffamation le dirigeant du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon, ainsi que son ex-trader Jérôme Kerviel et son avocat jugeant qu’ils avaient tenu des propos «calomnieux» à son encontre.

Police. Alors que des milliers de policiers ont manifesté jeudi pour demander une revalorisation, notamment financière, de leur travail et des risques quotidiens qu’ils affrontent, la police des polices a lancé un appel à témoin pour identifier le policier qui aurait blessé au visage un manifestant à Nantes le 24 mars. Furieux, les policiers locaux répliquent.

Loi travail. Alors qu’une nouvelle journée d’action est prévue ce samedi, plusieurs organisations représentant salariés, étudiants et lycéens ont appelé à une nouvelle mobilisation le 28 avril pour réclamer le retrait de la loi travail, tandis que le mouvement «Nuit Debout» se répand dans toute la France. Retrouvez tous nos articles sur ce mouvement ici.

«En marche». Après le lancement par Emmanuel Macron du mouvement «En marche», soi-disant «ni à droite ni à gauche» et mis en place dans l’opacité, Libé a cherché à savoir à quil e ministre ressemblait dans le paysage actuel.

Eurosceptiques. Le «non» des Néerlandais, exprimé mercredi par référendum, sur un accord entre l’UE-Ukraine est un coup dur pour les Ukrainiens en quête de soutiens occidentaux face à Moscou.

Attentats de Bruxelles. La justice belge a diffusé jeudi de nouvelles images et fait appel au public pour retrouver le troisième assaillant de l’aéroport de Zaventem, le mystérieux «homme au chapeau» des attentats de Bruxelles.

 
 

LIBERATION

Inégalités hommes-femmes au travail : rompre l’omerta sur l’identité des entreprises

Au bout du fil, Julien Bayou n’en revient toujours pas. «On m’a dit : la publication de ces listes pourrait causer préjudice aux entreprises concernées. Vous imaginez, vous, qu’on vous dise, « il y a eu une marée noire, nos côtes sont dévastées, mais ne dites pas que cela vient de Total, cela nuirait à leur image » ?»

Le porte-parole d’Europe Ecologie-les Verts laisse planer un silence. Une, deux, trois secondes. Puis reprend : «A croire qu’on ne veut pas embêter les multinationales avec la question des inégalités hommes-femmes.»

Loin de toute catastrophe pétrolière, ce sont donc les inégalités salariales qui amènent Julien Bayou au tribunal administratif, ce jeudi. L’élu francilien y a porté recours contre le ministère des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes, appuyé par des associations féministes et d’autres membres de son parti, en réclamant la publication des noms des entreprises qui ne jouent pas le jeu.

Mis en demeure

Ensemble, ils considèrent que les entreprises rétives à mettre en place des dispositifs égalitaires mériteraient bien un peu de (mauvaise) publicité. Dans le code du travail, l’article L2242-5 impose bien aux employeurs de plus de 50 salariés de lutter contre les différences de traitement entre les hommes et les femmes, à tous les niveaux : salaire, accès aux responsabilités, formation… Le tout, accords ou mesures à l’appui.

A lire aussi :Parité en entreprise, y a encore du taf

Les mauvais élèves sont mis en demeure puis, si rien n’a changé six mois plus tard, sanctionnés. Financièrement, d’abord, à hauteur d’1% de leur masse salariale, mais aussi à travers l’interdiction de se présenter sur les marchés publics.

«Très bien, sauf que ni ces mises en demeure, ni ces sanctions ne sont rendues publiques», relève Julien Bayou. Impossible pour les élus de savoir s’ils dealent avec des entreprises irréprochables ou, au contraire, hors-la-loi. Une situation incompréhensible, juge le conseiller régional, qui reproche au ministère de garder secrètes les listes des entreprises que lui transmet l’Inspection du travail.

Salaires de 10% à 27% inférieurs

«Ces informations devraient être révélées, affirme-t-il. On le fait même pour le stress au travail, mais quand il s’agit des femmes mal payées, ce n’est pas un problème.»

Joints par Libération, les services du ministère temporisent. A la Direction générale de la cohésion sociale, on estime devoir «attendre les conclusions du rapporteur public».«Tout ce que je peux vous dire, c’est qu’il n’y a pas d’obligation à ce jour de dévoiler le nom de ces entreprises.»

Julien Bayou, lui, tire quelques chiffres de son communiqué pour appuyer l’urgence de son action. Et notamment celui-ci : presque quarante-cinq ans après l’inscription dans la loi, en 1972, du principe «à travail égal, salaire égal», les femmes touchent encore des salaires de 10% à 27% inférieurs à ceux de leurs collègues masculins.

Robin Korda

Barricades de nuit boulevard Saint-Germain

Ambiance barricades cette nuit à Paris. Suite aux arrestations survenues pendant la manifestation lycéenne contre la loi Travail, plus de 150 personnes se sont mobilisées pour exiger la libération des interpellés. Alors qu’au même moment la sixième édition du mouvement Nuit debout bat son plein, plusieurs individus rejoignent le boulevard Saint-Germain. Au programme : formation de barricades, concerts improvisés et manifestation sauvage. 

De République à st Germain

Sur la place de la République mardi soir, les «Nuits Deboutistes« sont plus d’un millier. Depuis près d’une semaine, le mouvement s’est structuré à mesure que les sympathisants affluent. Vendredi soir, une sono défaillante était montée sur des palettes pour transmettre la parole des manifestants. Mardi soir, plusieurs enceintes sont disposées pour une assemblée générale en stéréo. De nouvelles tentes sont montées en l’absence de celles du Droit au logement (DAL). La nouveauté : on y accueille des sans papiers. Des stands de restauration poussent également aux quatre coins de la place, alors que les commissions continuent leur travail dans un esprit démocratique.

L’événement de la soirée, c’est la projection du film Comme des lions qui retrace la lutte des salariés de l’usine PSA d’Aulnay-sous-Bois. Alors que l’assemblée générale réunit une foule impressionnante, un message circule entre les manifestants : «Il paraît que ça bouge devant le commissariat». En effet, sur le boulevard Saint-Germain, plusieurs individus se massent pour bloquer la circulation et «demander la libération des camarades». L’assemblée générale terminée, les organisateurs projettent une vidéo du site Taranis sur les violences policières de la veille. Une femme prend le micro : «Vous pouvez soutenir les interpellés en vous réunissant devant le commissariat comme beaucoup sont en train de le faire, où rester ici pour regarder le film. Faites comme vous voulez !

Les «Nuit Deboutistes» se concertent. Ceux qui assistent au film restent en contact par téléphone avec les manifestants de Saint-Germain. Le rassemblement est aussi suivi sur Periscope par plus 1500 internautes. Des rumeurs circulent selon lesquelles certains interpellés auraient été libérés. L’excitation gagne les manifestants, renforcée par l’histoire du combat des «lions» de PSA. Le film est interrompu au bout de 40 minutes pour «motiver les gens à voir la suite dans les salles de cinéma». Pour beaucoup c’est le signal qu’il faut partir : «Allez on se motive !»

«Des barricades partout !»

Sur le boulevard Saint Germain, on accueille les nouveaux venus avec des cris de joie. «L’ambiance est superbe» décrit un témoin. Les manifestants chantent la libération de leurs camarades alors que la police les encercle. La foule les interpelle : «CRS avec nous !» Un concert de trompette est improvisé. Des barricades se forment à l’aide de barrières de chantier et de poubelles. Des manifestants entament un concert de percussions en chantant «On n’a pas peur !»

Le bd St Germain est complètement bloqué #NuitDeboutpic.twitter.com/jvMDru39AA

— Arnaud Contreras (@ArnaudContreras) 5 avril 2016

En réaction, les CRS interviennent «à coup de matraques et de lacrymo à bout portant», rapporte un témoin. Les négociations commencent finalement  avec les forces de l’ordre, qui décident de les laisser retourner vers République «à condition qu’ils soient escortés par la police». Une manifestation sauvage s’organise alors que la police accompagne les militants.  Même si beaucoup d’interpellés sont encore retenus, les «Nuit Deboutistes» se réjouissent «Il y a eu beaucoup de libérations c’est génial.» Alors que le mouvement Nuit debout gagne de plus en plus de villes en France, d’autres actions sont encore prévues dans la semaine. 


Cyril Castelliti

SNCF : Guillaume Pepy sort l’arme de gare

Ah bon, les agents de la SNCF circulent armés ? Et les caméras de surveillance dans les gares et dans les trains permettront de repérer les terroristes ? Et on aurait trouvé la martingale pour contrôler tous les passagers ? L’intervention du président de la SNCF, Guillaume Pepy, dimanche sur Europe 1, a soulevé plusieurs interrogations mais aussi permis de médiatiser la nouvelle loi Savary qui renforce la lutte contre la fraude et la délinquance dans les transports en commun. Elle a également entrainé une prise de conscience : en matière de sûreté, les trajets en train d’hier seront bien différents de ceux de demain. Retour sur trois propos de Guillaume Pepy.

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«Nos propres agents, les agents de la sûreté, vont désormais avoir le droit, grâce à la nouvelle loi Savary, de patrouiller armés et en civil dans les trains. En anglais, ce sont les train marshals. En français, ce sont les patrouilleurs en civil armés.»

Dans cette déclaration du président de la SNCF, le mot nouveau n’est pas «armés», mais «civil». La SNCF et la RATP disposent d’équipes dédiées à la sécurité. Ces agents ne sont pas policiers mais dépendent du ministère de l’Intérieur. Ils patrouillent dans les rames et sur les quais, en groupes, et accompagnent parfois les équipes de contrôleurs.

A la Surveillance générale (Suge) de la SNCF, ils sont près de 3 000, dont un millier en Ile-de-France. A la RATP, le Groupe de protection et de sécurisation des réseaux (GPSR) fait travailler environ 1 000 agents. Et ils sont déjà armés. Des armes de 6e catégorie, type tonfa ou bombe lacrymogène, et des armes de poing. «La sûreté ferroviaire a fêté ses 100 ans l’an dernier et ça fait cent ans que ses agents sont armés», rappelle-t-on à la SNCF. «Ils sont très entraînés, assure Gilles Savary, député (PS) de Gironde et rapporteur de la loi. Leur entraînement est supérieur à celui d’un gendarme classique en termes de coups tirés.» Seuls les agents de la RATP et de la SNCF disposent de cette assermentation.

Les autres opérateurs de transport en commun ne peuvent disposer d’agents armés. «On n’a pas voulu transformer tous les agents de sûreté d’entreprise privée en cow-boys», justifie Savary. En revanche, la police municipale pourra désormais patrouiller dans les trains, avec les mêmes prérogatives que les agents SNCF. Ils pourront même opérer sur l’ensemble d’une ligne, au-delà de leur frontière communale, dès lors qu’une convention sera signée entre les différentes communes traversées.

La loi Savary introduit un autre changement pour les deux principaux opérateurs : ces agents pourront tomber l’uniforme et patrouiller incognito sur le réseau. «Ce mode d’intervention, en civil, leur a été retiré il y a quelques années, poursuit l’élu. On était à une époque de dissuasion, à un maintien de l’ordre soft.» Cet article de la loi était certes réclamé par la SNCF et la RATP mais pas du tout dans l’optique de lutter contre le terrorisme. Ces patrouilles sont plutôt destinées à repérer et interpeller en flagrant délit les fraudeurs, les voleurs des cages à bagages sur les grandes lignes, les fumeurs ou les graffeurs. Bref, de la petite délinquance. La SNCF précise que l’essentiel des patrouilles continuera de circuler en uniforme, «pour la visibilité, la dissuasion». Les civils, pour des questions de discrétion, seront équipés plus «légèrement», détaille une porte-parole de la compagnie ferroviaire. Et en cas d’interpellation, «ils travailleront en coordination avec des agents en tenue» qui les attendront sur les quais. Savary conclut : «Ce qu’on risque de voir sur certaines lignes à problèmes, ce sont des opérations coups de poing, en civil, et pendant une semaine. Là, ça peut être très efficace.»

«Nous allons moderniser les caméras [de surveillance, ndlr]. Elles vont avoir des logiciels qui permettent de repérer des mouvements suspects […]. Cela s’appliquera au moment de l’Euro.»

Petite surprise. Qui ne concerne pas l’existence de ces caméras dites «intelligentes» mais la date de leur mise en place. En décembre, le secrétaire général de la SNCF, Stéphane Volant, avait décrit une expérimentation en cours pour intégrer aux caméras de l’entreprise un dispositif qui mesure «le changement de température corporelle, le haussement de la voix ou le caractère saccadé des gestes». L’objectif étant de détecter des comportements anormaux ou le niveau de stress des personnes dans la gare. Des sociétés spécialisées prétendent disposer d’outils capables de repérer, dans une foule, une silhouette qui stationnerait (trop ?) longtemps au même endroit, qui rôderait un peu trop souvent près de zones sensibles, ou qui déposerait un objet et s’en éloignerait. Mais d’autres spécialistes affirment que ces technologies sont au stade expérimental et encore peu fiables.

Thales, le géant de l’électronique de défense, déclarait en décembre à l’AFP que le système sur lequel il travaillait n’était pas encore opérationnel. Avec qui collabore la SNCF ? La société refuse de le dire. Tout juste admet-elle que sur les expérimentations menées, «certaines sont concluantes et d’autres pas». Il semble douteux, malgré la déclaration de Pepy, que cette technologie soit déployée dès l’ouverture du championnat d’Europe des nations, le 10 juin, sur l’ensemble des 40 000 caméras. Sachant qu’il faut, comme l’a précisé le président de la SNCF, des profilers pour analyser en temps réel les comportements anormaux détectés. «Une partie de ces technologies sera effective pour l’Euro, ce qui ne veut pas dire que tout sera déployé à ce moment-là», se borne à dire la SNCF. Quand le système le sera réellement, la SNCF aura malgré tout l’obligation d’en informer les usagers, rappelle la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil).

«Je maintiens les portiques Thalys, il n’est pas question de les retirer. […] Nous ajoutons d’autres portiques. A la gare Montparnasse, à la gare de Marseille, il y a des portiques qui servent à présenter son billet. Nous allons leur ajouter des dispositifs de détection des explosifs et des armes, de telle sorte que l’on puisse avoir à la fois le contrôle de billet et le contrôle de sécurité.»

Cette déclaration peut prêter à confusion. La SNCF déploie actuellement, et ponctuellement, deux types de portiques. Des portiques de sécurité qui scannent les usagers lors de leur passage, mis en place pour Eurostar et, depuis décembre, pour les Thalys. Et des portiques de contrôle de billet, tourniquets modernes testés actuellement à l’entrée des quais TGV à la gare Montparnasse, à Marseille et à Lille. Après les attentats de novembre, la ministre en charge des Transports, Ségolène Royal, a déclaré vouloir équiper les quais TGV de portiques de sécurité. Une idée dénoncée de toutes parts, en raison des embouteillages que cela créerait.

La SNCF, chargée de réfléchir à la question, tente de trouver des solutions plus légères que le portique-scanner. Les caméras «intelligentes» pourraient justement, à l’avenir, équiper les portiques antifraude. «Lorsqu’il y a des files d’attente, les gens circulent moins vite, ce qui permettrait à ces caméras de faire leur travail d’identification», explique la porte-parole de la SNCF. En attendant ces hypothétiques caméras, des brigades cynophiles actuellement en formation pourraient aussi être postées à ces portiques. «Les premières brigades devraient patrouiller au début de l’Euro 2016, précise encore la SNCF. In fine, nous misons sur la complémentarité des dispositifs de sûreté qui, mis bout à bout, permettent d’avoir un maillage efficace.» Les problèmes sont éliminés les uns après les autres, en tranches. Une technique dite «du salami» désormais mise en pratique par la SNCF.

Richard Poirot