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Coignard – Fillon : conduite sur glace

Ça y est, c’est fait. François Fillon a été mis en examen, avec 24 heures d’avance, une perspective qu’il avait esquissée dès le mercredi 1er mars pour mieux la transformer en non-événement au moment où elle surviendrait. Mission accomplie.

Il reste néanmoins au candidat de la droite, par ailleurs pilote émérite, au moins cinq chicanes à éviter sur le parcours qui mène à l’élection, s’il veut arriver en bon état au stand. Tout d’abord, le ridicule qui résulte du décalage entre l’image de probité véhiculée pendant toute la campagne de la primaire, la main sur le cœur, et celle qui persiste a…

Emmanuel Macron : « Marine Le Pen c'est un mensonge sur pattes »

La phrase est signée Emmanuel Macron. Ce lundi, le candidat d’En Marche ! à la présidentielle a qualifié la candidate frontiste de « mensonge sur pattes » quand Marine Le Pen promet aux agriculteurs qu’ils iront mieux avec la sortie de l’euro, de la politique agricole commune et de l’Europe. « Marine Le Pen, c’est un mensonge sur pattes parce que ce qu’elle propose, c’est de dire : +nous, on va sortir de la mondialisation, mais tous les autres, c’est des imbéciles, ils vont continuer à acheter français+ », a estimé Emmanuel Macron sur le plateau de Quotidien sur TMC.

Sur l’Europe et sur la PAC, Emmanuel Macron répond à Marine Le Pen. #Quotidienpic.twitter.com/iyUulMO56E

— Quotidien (@Qofficiel) 13 mars 2017

« Quand Marine Le Pen va voir des agriculteurs (…) et leur dit +moi je vais sortir de l’euro, sortir de la PAC, sortir de l’Europe+. C’est super, ça peut en rassurer certains », a jugé Emmanuel Macron. « Mais les agriculteurs, ils vendent à qui ? Selon les filières, ils exportent entre 40, 50, 60 % » de leur production, a argumenté cet ancien ministre de l’Economie. « Vous pensez que les pays à qui on va dire +c’est fini, maintenant on a une patte française, vous n’exportez plus vos denrées, vos yaourts, votre viande, on ne veut plus les voir+, vous pensez qu’ils vont acheter notre lait ? Que le camembert, le fromage au lait cru français, on va continuer à l’exporter ? », s’est agacé le candidat. Et d’ajouter : « Mais c’est fini ! ». Emmanuel Macron a souhaité que tous ceux qui « sont dans cette situation se le représentent: elle (Marine Le Pen) va créer du chômage ».

Souriez, vous êtes filmé

Nous aurons mis le temps, mais enfin, ça y est, la France a fait un pas en avant : depuis ce mercredi, les contrôles d’identité doivent être systématiquement filmés dans 23 zones de sécurité prioritaires du pays. Les policiers et gendarmes sont dotés de quelques 2600 caméras portatives. Figurent notamment parmi ces sites des ZSP en Île-de-France, comme des départements comme la Haute-Garonne.
Ce n’est pour l’heure qu’un ballon d’essai, qui fait par ailleurs l’objet d’un décret qu’il reste à valider par le Conseil d’Etat. Mais c’est quand même une excellente initiative. Ce principe est employé depuis pas mal de temps dans de nombreux pays, et a bien des fois prouvé son importance. Le but de ce système est d’apaiser les esprits des deux côtés de la barrière : les policiers peuvent ainsi prouver qu’ils ont agi dans les règles, et les citoyens sont en mesure de prouver leurs dires si un abus est commis. C’est vraiment un système favorable aux deux parties. En outre, cette procédure permet de faire l’économie d’une longue description textuelle, ce qui réduit considérablement la pesanteur administrativeEt peut-être que d’ici deux ou trois ans, nous n’aurons pas nous aussi une émission de télé-réalité montrant les interventions de nos chers policiers ?A l’issue de l’année, la police et la gendarmerie présenteront un rapport pour mesurer l’impact de ce procédé sur les interventions. Si ce dispositif est validé, des interventions comme celles de Théo en février dernier devraient donc ne plus être possibles. Ce projet devrait soulager considérablement les policiers et les citoyens des ZSP ! Cela dit, le policier peut oublier de déclencher le dispositif avant une intervention. Mais il faudrait être sacrément distrait.

Revenu universel : Hamon se veut le candidat de « la feuille de paie »

Benoît Hamon, était l’invité de L’Émission politique sur France 2 ce jeudi soir. Le candidat socialiste à l’élection présidentielle, a dit vouloir attaquer « la feuille de paie » et augmenter le salaire net grâce à son projet de revenu universel, qu’il a modifié pour les 18-25 ans. Interrogé sur la mise en place de sa proposition de revenu universel, Benoît Hamon a déclaré vouloir « d’abord proposer une étape qui permet à 80 % des salariés français, des travailleurs indépendants, des commerçants, artisans, de voir leur travail revalorisé par un gain net sur la feuille de paie ». « J’attaque la feuille de paie, j’augmente le salaire net », a martelé le candidat socialiste, comme en écho à son ancien rival de la primaire et désormais soutien Arnaud Montebourg, qui s’était posé en « candidat de la feuille de paie » durant la primaire.

Concrètement, Benoît Hamon souhaite « que les 18-25 ans et l’ensemble des salariés » touchant « jusqu’à 1,9 SMIC perçoivent un revenu universel ». Son montant « sera de 600 euros quand on n’a rien », et sera « dégressif » pour ceux percevant un revenu « jusqu’à 1,9 SMIC ». En janvier, Benoît Hamon comptait attribuer ce revenu universel à l’ensemble des 18-25 ans, sans conditions de ressources, « pour favoriser leur insertion sociale et professionnelle ». Selon sa proposition présentée jeudi, « la conséquence sur la feuille de paie », pour « un couple au Smic » sera de « 386 euros » nets mensuels, a argumenté le député des Yvelines. « Pour un étudiant qui travaillerait un jour sur cinq, le gain net sera de 500 euros » par mois, a-t-il poursuivi.

« Conférence citoyenne »

Benoît Hamon a chiffré la mise en place de cette première étape à « 35 milliards d’euros », « en-deçà du pacte de responsabilité et du CICE », instaurés par François Hollande et d’un coût d’environ 41 milliards d’euros. « Derrière, il y a d’autres étapes », a souligné Benoît Hamon, désireux d’installer « une conférence citoyenne, sociale, pour en discuter ». Cette conférence « peut discuter de l’élargissement de ceux qui seront les bénéficiaires. Doit venir demain l’étape qui permettra le versement du revenu universel aux retraités », a-t-il ajouté, se défendant d’avoir changé en cours de route le calendrier d’application de cette proposition qui a marqué lors de la primaire PS élargie. « Trouvez une déclaration de Benoît Hamon qui disait pendant les primaires qu’il s’engageait pour autre chose que cette première étape », a lancé ce député des Yvelines et ancien ministre.

Le ras-le-bol de BFMTV et RMC face aux accusations de Marine Le Pen

C’était l’accusation de trop. La chaîne d’information en continu BFMTV et la radio RMC, toutes deux sous l’égide du groupe NextRadioTV, ont dénoncé dimanche de nouvelles accusations de la candidate du Front nationalMarine Le Pen, selon lesquelles ces antennes soutiendraient Emmanuel Macron du mouvement En Marche !. « Marine Le Pen, invitée ce matin, dimanche 5 mars, d’une émission politique sur BFMTV, a gravement mis en cause l’indépendance des rédactions de BFMTV et RMC, en prétendant être la victime d’un complot », a relaté le groupe NextradioTV dans un « démenti catégorique ».

« C’est une énième tentative grossière et inacceptable de porter atteinte au travail de plus de 300 journalistes réunis au sein de deux rédactions, connues précisément pour leur indépendance », a dénoncé le groupe de Patrick Drahi. Pour NextRadioTV, « rien ne permet d’établir la moindre faille dans le traitement des différents candidats et pas davantage de soutien à l’un des candidats. Les chiffres de temps de parole sont régulièrement transmis au CSA et contrôlés ».

« Le chouchou des médias »

Invitée dimanche sur BFMTV, Marine Le Pen a affirmé qu’Emmanuel Macron était « le chouchou des médias » et que « les médias de Patrick Drahi, dont [fait partie] BFMTV, soutiennent Emmanuel Macron d’une manière éhontée ». Pour Marine Le Pen, ce « soutien » de la principale chaîne d’information en continu française envers Emmanuel Macron s’expliquerait par les liens entre le candidat et Patrick Drahi, qui détient, via son groupe Altice, 49 % de NextRadioTV. Selon la candidate frontiste, Emmanuel Macron, quand il était ministre de l’Économie, aurait permis à Patrick Drahi « en quelques jours d’obtenir ce qu’il voulait, c’est-à-dire de racheter SFR » en 2014.

« Bien sûr qu’il y a un soupçon de renvoi d’ascenseur, évidemment qu’il y a un soupçon de conflit d’intérêt, bien sûr et ça pose un énorme problème », a estimé Marine Le Pen, considérant que « c’est intéressant pour les Français de savoir ce qui se cache derrière les rideaux, ce qui se trame ». Marine Le Pen avait formulé en février des accusations similaires. Dans un communiqué séparé, la Société des journalistes de BFMTV a également souligné que « le traitement journalistique des candidats à la présidentielle se fait sur des critères journalistiques et non politiques ». « Laisser entendre, comme le fait Marine Le Pen, que notre travail serait orienté et différent d’un candidat à l’autre tient du pur fantasme », a ajouté la SDJ.

Affaire Fillon : les juppéistes quittent le navire

« Si vous comptiez voir un juppéiste au QG, c’est trop tard ! » lance Julien Miro, ancien conseiller jeunesse d’Alain Juppé pendant la primaire. Le président de 5 Ans pour des idées, think tank parrainé par Frédéric Salat-Baroux, vient, comme beaucoup d’autres, de quitter le navire Fillon. Sur Twitter, jeudi matin, il n’a pas mâché ses mots : « Cette campagne nauséabonde, aux relents d’années 30, ce sera sans moi. Alain Juppé est définitivement l’homme de la situation. » Le jeune lobbyiste n’a pas supporté le discours anti-juges et anti-médias de François Fillon. « Il y a un plan B, plaide-t-il. Et il s’appelle Alain Juppé. »

Cette campagne nauséabonde, aux relents d’années 30, ce sera sans moi. @alainjuppe est définitivement l’homme de la situation (2/2)

— Julien Miro (@JulienMiro) 2 mars 2017

C’est aussi ce que croient l’ex-porte-parole de Fillon Benoist Apparu, le maire d’Angers Christophe Béchu et celui du Havre Édouard Philippe, qui viennent d’annoncer leur retrait de la campagne du candidat de la droite dans un communiqué.

Le communiqué des 3 juppeistes Apparu, Philippe et Bechu qui quittent la campagne pic.twitter.com/DMkWOqH6fT

— LaureEquy (@LaureEquy) 2 mars 2017

Le juppéiste Pierre-Yves Bournazel a également annoncé qu’il ne soutiendrait plus le candidat de la droite. Pour l’élu du 18e arrondissement, la manifestation organisée dimanche a été l’élément déclencheur. L’événement fait à ses yeux « le jeu du populisme et de Marine Le Pen ». « J’appelle à un sursaut collectif pour éviter une défaite cuisante de la droite et du centre au premier tour et pour éviter notre dispersion après le 7 mai », a-t-il expliqué au Point.fr. Bournazel, qui « ne se résout pas à la victoire de Marine Le Pen », va parrainer Alain Juppé, « l’homme de la situation », dès maintenant.

SUIVEZ notre direct Affaire Fillon : la fronde s’organise

Du côté des salariés, le directeur adjoint de la campagne, Vincent Leroux, est déjà parti, avec les autres juppéistes de l’équipe Fillon. Du côté des élus, Fabienne Keller, sénatrice-maire de Strasbourg et ex-porte-parole de Juppé, a également claqué la porte mercredi. Aujourd’hui, elle lance un appel au maire de Bordeaux et fait circuler une tribune chez les sénateurs pour obtenir le retrait de Fillon.

D’autres juppéistes ont bien failli partir avec elle mercredi, comme le sénateur de l’Yonne Jean-Baptiste Lemoyne et l’élu de Roscoff Maël de Calan (qui partageait son bureau avec Julien Miro pendant la campagne). Ces trentenaires réfléchissent à une solution pour sortir par le haut, mais de manière groupée.

La course aux parrainages

Depuis les premiers ennuis judiciaires de Fillon, la consigne était : « On ne dit rien, on laisse l’opportunité Juppé venir. » Désormais, ces jeunes élus ne tiennent plus. La manifestation organisée dimanche au Trocadéro a été pour beaucoup l’événement de trop. « On ne gagnera pas une voix avec ce genre de méthodes, c’est faire le jeu du populisme et de Marine Le Pen », dénonce Bournazel, qui n’hésitera pas à parrainer Alain Juppé.

« Si on commence à dire : Les juppéistes organisent la relève, on déclenche la guerre civile ! » craint un ancien soutien du maire de Bordeaux. Il n’empêche, en coulisse, les juppéistes s’activent et sont bien en train de parler organisation : récolter les 500 parrainages fait partie des priorités. « Si Fillon est amené à renoncer, il ne faudrait quand même pas qu’on se retrouve sans candidat à la présidentielle le 17 mars… » souligne un juppéiste. De son côté, l’ex-sarkozyste Georges Fenech s’y emploie.

Il faut aussi trouver l’argent pour faire campagne : « Ce qui n’est pas un petit détail », précise un autre juppéiste. Les équipes sont prêtes, le projet est prêt, assure-t-on. Juppé, lui aussi, est prêt. Jusqu’ici, Fillon est encore candidat…

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Consultez notre dossier : François Fillon dans la tourmente

Agacés, les magistrats et la police répondent à Marine Le Pen

« Les magistrats sont là pour appliquer la loi, pas pour l’inventer », lançait Marine Le Pen dimanche devant son public nantais. Empêtrée dans une affaire d’emplois fictifs présumés, la candidate du Front national a tenu des propos cinglants envers le corps judiciaire et les fonctionnaires, faisant bondir François Hollande lundi. Mais pour la présidente du Syndicat de la magistrature Clarisse Taron, interrogée par France Info, « ce sont des pratiques et un discours qui ne sont pas surprenants de la part du Front national ».

« Pressions » et « menaces à peine voilées »

La représentante des magistrats a notamment dénoncé des « menaces à peine voilées » formulées par la candidate frontiste. « Il s’agit d’exercer par ces menaces ni plus ni moins que des pressions sur l’institution judiciaire, qui va à l’encontre de ce qu’elle dénonce », a-t-elle poursuivi. « Je crois que si l’on veut une justice sereine, on doit se garder de ce genre de propos », assène-t-elle ensuite.

Clarisse Taron répond aux « menaces à peine voilées » de M. Le Pen « si on veut une justice sereine, on doit se garder de ce genre de propos » pic.twitter.com/uo2XiJOTsx

— franceinfo (@franceinfo) 27 février 2017

Invoquant des « manoeuvres de déstabilisation de la justice » dans un communiqué publié plus tard dans la journée, le Syndicat de la magistrature a insisté : « Rétifs à l’égalité devant la loi, certains membres de la classe politique prétendent se construire une immunité pénale et c’est par l’intimidation qu’ils veulent l’imposer. Convoquée mercredi pour être entendue par les enquêteurs dans l’affaire des assistants d’eurodéputés de son mouvement, Marine Le Pen a refusé de s’y rendre. Et dans un discours virulent prononcé dimanche à Nantes, la présidente du FN a appelé les magistrats à ‘ne pas contrecarrer la volonté du peuple’ ».

Amer, le syndicat poursuit : « Au mépris affiché pour la justice viennent de s’ajouter des menaces édifiantes : après avoir refusé de se rendre à sa convocation, Marine Le Pen promet, si elle accédait au pouvoir, de demander des comptes aux policiers et aux juges en guise de représailles. » Le groupement déplore enfin : « Que l’autorité judiciaire ose faire son travail, enquêter sur les infractions à la loi pénale qui lui ont été dénoncées, constitue pour eux un crime de lèse-candidat ».

La police nationale s’insurge

Sur ce point, le Syndicat de la police nationale Alliance a lui aussi vivement réagi dans un communiqué ce lundi et « dénonce la gravité de ces propos menaçants ». Le syndicat « rappelle que les policiers quels que soient leurs services et leurs missions travaillent en toute impartialité et selon les lois et règlements en vigueur fixés par le législateur », peut-on lire. Au micro de France Info, la présidente du Syndicat de la magistrature a conclu : « Si on veut une classe politique irréprochable, on doit en premier lieu se conformer à cet idéal. »

Affaire Fillon : ouverture d'une information judiciaire

Un nouveau rebondissement dans l’affaire Fillon. Alors que le candidat de la droite et du centre tient un meeting à Maisons-Alfot (Val-de-Marne), le parquet national financier (PNF) a annoncé vendredi soir que trois juges d’instruction, selon une source judiciaire, lancent une enquête sur les soupçons d’emplois fictifs visant la famille de François Fillon. Selon un communiqué du parquet, une information judiciaire a été ouverte vendredi pour « détournement de fonds publics, abus de biens sociaux, complicité      et recel de ces délits, trafic d’influence et manquements aux obligations de déclaration à la Haute Autorité sur la transparence      de la vie publique ».

Mise en examen à tout moment

Les magistrats ont désormais la possibilité de convoquer le candidat à la présidentielle à tout moment en vue d’une éventuelle mise en examen ou d’un placement sous le statut intermédiaire de témoin assisté. Fragilisé par cette affaire qui a éclaté il y a un mois et l’a fait reculer dans les sondages pour le premier tour du scrutin présidentiel, parfois à la troisième place derrière Marine Le Pen et Emmanuel Macron, François Fillon a exclu, contrairement à ce qu’il avait déclaré dans un premier temps, de se retirer de la course en cas de mise en examen.

L’ouverture de cette information judiciaire intervient alors que la loi sur la réforme de la prescription en matière pénale, adoptée définitivement le 16 février par le Parlement, doit entrer en vigueur la semaine prochaine. Cette loi faisait courir un risque de prescription de certains des faits visés par l’enquête. C’est pourquoi le PNF justifie, dans son communiqué, l’ouverture de cette instruction, ce vendredi, par « l’ancienneté d’une partie des faits concernés » et « l’exigence de la mise en oeuvre de l’action publique », c’est-à-dire notamment l’ouverture d’une information judiciaire.

Des « juges indépendants » salués par les avocats du couple

Les avocats des époux Fillon ne doutent pas que leur innocence « sera enfin reconnue » par « des juges indépendants », ont-ils déclaré dans un communiqué. « Le PNF confirme, ce faisant, qu’il n’a pas pu démontrer la réalité des infractions poursuivies », estiment les avocats du couple Maîtres Antonin Lévy et Pierre Cornut-Gentille. « C’est uniquement afin d’interrompre la prescription en raison d’une loi qui vient d’être votée qu’une information judiciaire a été ouverte », assurent-ils aussi. « Très logiquement, le parquet national financier est parvenu au constat que son enquête ne pouvait se poursuivre dans sa forme actuelle », déclarent-ils encore. »La procédure d’enquête préliminaire, non contradictoire et émaillée de fuites à charge préjudiciables à l’exercice serein de la justice, était inacceptable, surtout à quelques semaines de l’élection présidentielle », insistent-ils. « Alors que depuis le début, la présomption d’innocence a volé en éclats, nous ne doutons pas qu’à l’issue d’une procédure sereine, avec des juges indépendants, l’innocence de François et Pénélope Fillon sera enfin reconnue », ajoutent les avocats.

Dans la foulée des premières révélations du Canard enchaîné sur les soupçons d’emplois fictifs de Penelope Fillon, le PNF avait ouvert le 25 janvier sous son autorité une enquête préliminaire confiée à l’Office anticorruption de la police judiciaire (Oclciff). Après avoir reçu un premier rapport de police, le procureur financier, Eliane Houlette, avait écarté le 16 février « en l’état » tout classement sans suite. Les investigations portent sur les emplois occupés par Penelope Fillon, l’épouse du candidat, comme attachée parlementaire de son mari et du suppléant de ce dernier pendant plus de quinze ans, pour un montant total de 680 380 euros nets, et comme salariée de la Revue des deux mondes, dont le propriétaire, l’homme d’affaires Marc Ladreit de Lacharrière, est un proche de l’ancien Premier ministre. Autre sujet d’enquête, les emplois d’assistants parlementaires de deux enfants du couple, Charles et Marie Fillon, auprès de leur père quand ce dernier était sénateur de 2005 à 2007. Lisez ci-dessous le communiqué du parquet national financier.

Un « revenu universel d’existence » de Mr Hamon

Mr Hamon suggère d’affecter un « revenu universel d’existence » de 750 € par mois de manière générale, particulièrement de revenu, progressivement à toute la population. Son montant annuel à terme pourrait atteindre 800Mrds d’euros, ce qui représente la 1/2 des charges publiques. Le revenu universel fût suggéré par des fonctionnaires que beaucoup qualifieraient de libéraux, souvent en l’accouplant à une taxation corrélatif au revenu pour le rétribuer. Une charge au taux de 37 % saurait ainsi régler une dépense de 850 milliards d’euros. Ce système, salaire d’existence et une charge proportionnel, certifierait, suivant ses fondateurs, un niveau de vie à minima à tout Français tout en l’engageant à bosser plus que dans le fonctionnement actuel. En effet, chaque argent additionnel mérité par son emploi lui attribuerait 0.60 € après prélèvement alors que, maintenant, il acquiert en net simplement 0.44 euros en moyenne, parce qu’il voit amoindrir ses allocations sociales et accroître ses taxes et cotisations. Pour les libéraux, ce revenu changerait un grand nombre des contributions sociales et des services publics dont l’utilisation est individualisable. Chaque Français percevrait le minimum indispensable pour exister, l’enrichirait par une fonction professionnelle, le consommerait pour des prestations de son choix et préserverait individuellement contre tous les risques, notamment les actuels risques de maladie. L’entièreté des fournitures sociales approchant approximativement 600 milliards d’euros, le revenu d’existence n’augmenterait de ce fait pas les dépenses d’Etat et pourrait être payé sans alourdir les charges obligatoires. Il faudrait cependant convertir certains de ceux-là, surtout les cotisations, par une CSG à 38.5 %. L’État cesserait d’ intercéder pour procurer des tâches aux communautés. Les conséquences de l’organisation d’un revenu sur la rentabilité des sociétés, la séduction du territoire, l’engagement et l’responsabilité, ou encore la fraude à l’impôt et sociale, deviendraient effroyables. Ce n’est incontestablement pas la duperie de Mr Hamon, qui n’a pas formulé la suppression de services de l’Etat. Il est possible de cependant croire que le revenu intervertirait les seuils sociaux (autour de 23 Milliards euros) et les attributions familiales (15 Milliards Euros), chaque descendant y assignant droit, toutefois ces réductions de dépenses ne supplanteraient pas l’origine de la difficulté : il faudrait accroître les impôts obligatoires d’à peu près 550 Mds euros, donc de 54.5 %. Les répercussions de la mise en place d’un revenu universel sur la compétitivité des acteurs économiques, l’attractivité du pays, l’engagement et l’responsabilité, ou aussi la fraude fiscale et administrative, deviendraient désastreuses.

Migrants, état d'urgence : la France épinglée par Amnesty International

Amnesty International est inquiète et le fait savoir. Des dirigeants du monde entier, comme le nouveau président américain, propagent des discours de haine « diabolisant » certains groupes, une rhétorique « toxique » qui rend le monde plus dangereux, s’alarme l’ONG dans son rapport annuel ce mercredi. « Les discours clivants de Donald Trump, Viktor Orban (Hongrie), Recep Tayyip Erdogan (Turquie), Rodrigo Duterte (Philippines)… s’acharnent sur des groupes entiers de population, les désignent comme boucs émissaires et propagent l’idée selon laquelle certaines personnes sont moins humaines que d’autres », les premiers visés étant les réfugiés, dénonce Amnesty International. Elle cite notamment le décret anti-immigration fermant temporairement les frontières des États-Unis aux réfugiés et aux ressortissants de sept pays à majorité musulmane, suspendu depuis, ou encore l’accord « illégal et irresponsable » conclu entre l’UE et la Turquie permettant de renvoyer des demandeurs d’asile dans ce pays.

Au total, l’ONG a dénombré 36 pays ayant « violé le droit international en renvoyant illégalement des réfugiés dans des pays où leurs droits étaient menacés ». Ces discours de rejet et de haine ont des effets directs sur les droits et libertés, pointe Amnesty : « Des gouvernements ont fait voter des lois qui restreignent le droit d’asile, la liberté d’expression, qui légitiment la surveillance de masse ou donnent aux forces de l’ordre des pouvoirs illimités. » Loin d’être l’apanage de leaders extrémistes, ces paroles stigmatisantes ont été adoptées « parfois de façon voilée, parfois de façon plus ouverte » par « des partis dits centristes », précise John Dalhuisen, directeur d’Amnesty International pour l’Europe.

La France épinglée

« Les discours déshumanisants, c’est quand le Premier ministre hongrois qualifie les migrants de poison, c’est quand Geert Wilders (député néerlandais d’extrême droite, NDLR) parle de la racaille marocaine, c’est aussi quand le Premier ministre néerlandais écrit une lettre ouverte invitant les migrants à se comporter de façon normale ou de rentrer chez eux », cite John Dalhuisen en guise d’exemple. Les étrangers et les musulmans, « cibles principales de la démagogie européenne », sont « présentés comme une menace à la sécurité, à l’identité nationale, des voleurs d’emplois et des abuseurs du système de sécurité sociale », insiste-t-il. En France, où l’ONG basée à Londres a exceptionnellement présenté son rapport annuel, Amnesty dénonce la restriction des droits fondamentaux dans le cadre des mesures prises pour lutter contre le terrorisme, en particulier l’état d’urgence, décidé après les attentats djihadistes du 13 novembre 2015 et prolongé depuis. Selon son recensement, de fin 2015 à fin 2016, « seules 0,3% des mesures liées à l’état d’urgence ont débouché sur une enquête judiciaire pour faits de terrorisme ». En revanche, « ces assignations à résidence ont entraîné des pertes d’emploi ou la marginalisation de ces personnes », déplore Camille Blanc, présidente d’Amnesty International France.

L’ONG considère par ailleurs qu’en matière d’accueil des réfugiés, « la France n’a pas pris ses responsabilités au niveau international » et ne protège pas suffisamment les réfugiés et migrants présents sur son sol. « Dans le cadre des élections présidentielle et législatives qui vont avoir lieu en 2017, la France est à la croisée des chemins concernant les droits humains, qui font écho à une tendance mondiale, et les citoyens ne doivent pas tomber dans le piège de ces discours qui entraînent la haine, la peur, ou le repli de soi », selon Camille Blanc. Face aux renoncements des grandes puissances à se battre pour le respect des droits et libertés, et la passivité des États face aux atrocités et crises vécues en Syrie, au Yémen, ou encore au Soudan du Sud, Amnesty International appelle chacun à se mobiliser et à agir. « 2017 sera une année de résistance », a expliqué le président d’Amnesty Salil Shetty. « Nos espoirs reposent sur le peuple. »