Le ras-le-bol de BFMTV et RMC face aux accusations de Marine Le Pen

C’était l’accusation de trop. La chaîne d’information en continu BFMTV et la radio RMC, toutes deux sous l’égide du groupe NextRadioTV, ont dénoncé dimanche de nouvelles accusations de la candidate du Front nationalMarine Le Pen, selon lesquelles ces antennes soutiendraient Emmanuel Macron du mouvement En Marche !. « Marine Le Pen, invitée ce matin, dimanche 5 mars, d’une émission politique sur BFMTV, a gravement mis en cause l’indépendance des rédactions de BFMTV et RMC, en prétendant être la victime d’un complot », a relaté le groupe NextradioTV dans un « démenti catégorique ».

« C’est une énième tentative grossière et inacceptable de porter atteinte au travail de plus de 300 journalistes réunis au sein de deux rédactions, connues précisément pour leur indépendance », a dénoncé le groupe de Patrick Drahi. Pour NextRadioTV, « rien ne permet d’établir la moindre faille dans le traitement des différents candidats et pas davantage de soutien à l’un des candidats. Les chiffres de temps de parole sont régulièrement transmis au CSA et contrôlés ».

« Le chouchou des médias »

Invitée dimanche sur BFMTV, Marine Le Pen a affirmé qu’Emmanuel Macron était « le chouchou des médias » et que « les médias de Patrick Drahi, dont [fait partie] BFMTV, soutiennent Emmanuel Macron d’une manière éhontée ». Pour Marine Le Pen, ce « soutien » de la principale chaîne d’information en continu française envers Emmanuel Macron s’expliquerait par les liens entre le candidat et Patrick Drahi, qui détient, via son groupe Altice, 49 % de NextRadioTV. Selon la candidate frontiste, Emmanuel Macron, quand il était ministre de l’Économie, aurait permis à Patrick Drahi « en quelques jours d’obtenir ce qu’il voulait, c’est-à-dire de racheter SFR » en 2014.

« Bien sûr qu’il y a un soupçon de renvoi d’ascenseur, évidemment qu’il y a un soupçon de conflit d’intérêt, bien sûr et ça pose un énorme problème », a estimé Marine Le Pen, considérant que « c’est intéressant pour les Français de savoir ce qui se cache derrière les rideaux, ce qui se trame ». Marine Le Pen avait formulé en février des accusations similaires. Dans un communiqué séparé, la Société des journalistes de BFMTV a également souligné que « le traitement journalistique des candidats à la présidentielle se fait sur des critères journalistiques et non politiques ». « Laisser entendre, comme le fait Marine Le Pen, que notre travail serait orienté et différent d’un candidat à l’autre tient du pur fantasme », a ajouté la SDJ.