Auteur : admin4628

Présidentielle 2017 : l'élection menacée par une cyberattaque russe ?

Faut-il redouter l’influence des services secrets du Kremlin sur l’élection présidentielle française ? D’après les informations dévoilées dans l’édition du Canard Enchaîné de ce mercredi 8 février, la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE) prend la menace très au sérieux. Selon les informations du journal satirique, l’Élysée est d’ailleurs en passe de réunir un conseil de défense dans les prochains jours afin de réfléchir aux moyens de contrer l’offensive russe.

Ce que les autorités appréhendent, c’est un nouveau scénario comme l’a connu le camp démocrate d’Hillary Clinton durant la campagne américaine, notamment avec la fuite de ses emails. Un piratage soupçonné d’avoir été encouragé par le Kremlin. Le sabotage téléguidé par les Russes aurait d’ailleurs déjà débuté avec la tentative de piratage informatique du site « En Marche ! » d’Emmanuel Macron, qui en novembre aurait subi « une centaine de tentatives d’intrusion », selon le Canard Enchaîné. Des attaques qui auraient d’ailleurs augmenté depuis janvier et le bond dans les sondages de l’ancien Premier ministre.

Marine Le Pen, candidate désignée ?

Des méthodes qui s’appuient également sur une campagne de désinformation plus « traditionnelle » de la part du pouvoir russe. Il y a quelques jours, des médias proches du Kremlin comme Sputnik et RT en Français semblent en effet avoir pris pour cible l’ex-ministre de l’Économie. Les sites s’attaquent à Emmanuel Macron en s’appuyant notamment sur les allégations d’un élu français, Nicolas Dhuicq, sur la vie secrète supposée du candidat « En Marche ! ».

Mais alors à qui profite le crime ? À Marine Le Pen si l’on en croit l’article. Les services secrets russes seraient en passe de lancer une campagne virale en faveur de la présidente du Front national. Le but ? Inonder les réseaux sociaux de messages de soutien à la candidate en vue de faire basculer l’opinion et donner une visibilité accrue à Marine Le Pen. Le Canard Enchaîné rappelle qu’entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2012, un virus russe avait attaqué l’Élysée.

Tesson – L'épisode est clos, mais pour combien de temps ?

Incontestablement, François Fillon a fait montre hier de courage et de pugnacité. Courage face à l’adversité et à l’opprobre dont il est l’objet. Pugnacité dans sa décision de maintenir sa candidature. Mais il a pris un risque considérable. Le drame est que ce risque, il le fait courir à la droite, à tous ceux, nombreux, qui avaient mis en lui leur espérance. Si la droite devait perdre en mai prochain la chance quasi assurée qui lui était offerte il y a quelques semaines encore de reconquérir le pouvoir, ce serait de la seule faute de l’ancien Premier ministre. Qu’il n’y ait pas de solution…

Consultez notre dossier : François Fillon dans la tourmente

Marine Le Pen, une candidate du « peuple » face aux partis du « fric »

« Vous avez compris, l’actualité récente en a apporté une démonstration éclatante, contre la droite du fric, la gauche du fric, je suis la candidate de la France du peuple », a lancé la présidente du Front national en ouverture de son meeting à Lyon. Marine Le Pen s’est présentée ce dimanche pour sa réunion publique de lancement de campagne comme la « candidate de la France du peuple » face à « la droite du fric, la gauche du fric ».

« C’est un débat crucial qui engage notre pays de manière fondamentale. De son issue dépend la France en tant que nation libre », a jugé Marine Le Pen, devant plusieurs milliers de personnes au Palais des Congrès de Lyon.

Contre « l’immigration massive »

« Après des décennies d’erreurs et de lâcheté, des fausses alternances, faites de reniement, de laisser-aller, de laissez-passer, de laisser-faire, nous sommes à la croisée des chemins », a insisté la candidate d’extrême droite.

« Je défends les murs porteurs de notre société » face à « nos dirigeants (qui) ont choisi la mondialisation dérégulée » et « l’immigration massive », a dit la présidente du FN dans ce discours clôturant deux jours d’assises présidentielles à Lyon. « La France, la France », criaient notamment ses partisans, chantant aussi « on est chez nous ».

Elle s’exprime sur une scène bleue ornée de roses bleues et signée « Au nom du peuple », ses logos et slogans de campagne, après un clip où elle se présente tour à tour comme femme, mère, avocat et affirme « oui, je veux remettre la France en ordre ».

Fillon « tient ferme » dans les Ardennes

En plein scandale, c’est un François Fillon au ton martial qui s’est présenté jeudi soir devant les militants pour se défendre du « Penelopegate », après une journée passée à arpenter les Ardennes, l’air parfois absent. Le déplacement du candidat de la droite à la présidentielle était prévu avant le déclenchement de l’affaire des emplois fictifs présumés de son épouse, il y a une dizaine de jours. « C’est pire qu’un déplacement présidentiel », plaisante un membre de l’équipe devant la centaine de journalistes qui collent aux basques du candidat pris dans la tourmente. Alors, en arrivant dans la crèche de Poix-Terron, l’ancien Premier ministre, vêtu de son habituelle veste matelassée, évite soigneusement de répondre aux questions qui fâchent. Il est là « pour parler aux Français » et concède seulement qu’il est « combatif » et parce qu’il est « attaqué de tous les côtés de façon injuste ».

L’air ailleurs

Dans cette petite structure, qui accueille 17 enfants, entouré d’élus, il écoute et pose des questions sur la mixité ou les couches lavables. La députée LR Bérengère Poletti, élue de la circonscription, fait bonne figure. Mais le candidat a l’air un peu ailleurs, comme absent, devant la table où quatre bambins colorient des éléphants, pas perturbés pour un sou. Un morceau de galette et puis s’en va. Juste avant de partir, sur le parking, un homme énervé vocifère, il est rapidement ceinturé et mis au sol, et n’a guère envie d’expliquer sa motivation aux journalistes présents. Deuxième étape : Liart, moins de 600 habitants. François Fillon rencontre des éleveurs puis s’anime un peu lors d’une rencontre organisée avec les maires ruraux, aux côtés du président de région Philippe Richert, ex-sarkozyste.

Evoquant la BCE et les taux d’intérêts, il fait référence « aux paysans sarthois » qui lui « ont toujours dit que l’argent gratuit ça n’existe pas »… Mais, chuut !, aucune question sur l’affaire. Il sort de la salle et du haut des escaliers de la mairie, une meute de journalistes le contemple. Sans y croire, l’un deux se risque à la question : « Que répondez vous à ceux qui vous demandent de laisser tomber ? » Retour à l’envoyeur : « Laissez tomber », sous-entendu avec vos questions, lâche l’ex-Premier ministre en s’engouffrant dans sa voiture.

« On est un peu abasourdis »

Il réserve ses commentaires au petit millier de personnes qui ne remplissent qu’à moitié le Parc des Expositions de Charleville-Mézières. Ceux qui sont venus sont convaincus qu’il s’agit d’une cabale. Loin des caméras, certains ont l’air sonné, « on est un peu abasourdis. On l’avait pas vue venir, celle là ». Alors François Fillon a repris un peu d’énergie et de couleurs à la tribune en disant « comprendre » que ces « accusations troublent certains d’entre vous, en raison de leur martèlement, en raison de la répétition présentée habilement comme une accumulation de preuves, en raison des sommes avancées aussi ».

Mais il continue à se présenter comme la victime d’attaques inédites depuis une soixantaine d’années : c’est « du jamais vu sous la Cinquième et même la Quatrième République, cette dernière pourtant riche en barbouzeries politiques de toutes sortes ». Le candidat a déclaré : « ‘Ardennes tiens ferme’, c’est la devise d’un régiment que j’ai aidé à maintenir à Charleville, et bien ce sera la mienne ! ». Avant de citer Georges Pompidou, qui lui aussi « a eu sa dose de calomnies ».

L'Autriche souhaite interdir le voile intégral

Le voile islamique pourrait bientôt être prohibé dans les lieux publics autrichiens, a annoncé le gouvernement lundi. Cette mesure s’inscrit dans un plan de la coalition centriste au pouvoir confrontée à la progression de l’extrême droite. « Le voile intégral sera interdit dans l’espace public », a déclaré le chancelier social-démocrate (SPÖ) Christian Kern lors de la présentation de ce plan d’action préparé avec son allié conservateur (ÖVP), qui couvre de nombreux champs allant de la réforme du marché du travail à la sécurité.

« Nous adhérons au principe d’une société ouverte, ce qui suppose une communication ouverte », justifie la coalition à propos de cette interdiction. Cette interdiction du voile intégral (burqa, niqab), déjà valable en France, en Belgique, Bulgarie et dans certaines régions suisses, pourrait s’accompagner d’un débat sur le port du voile dans la fonction publique. Le gouvernement autrichien souhaite en effet, après consultation des communautés religieuses, « proposer une loi de neutralité », a indiqué le chancelier citant les postes de magistrats, policiers ou militaires.

Une loi ouverte

Cette loi ne ciblera pas spécifiquement le voile pour « ne pas donner aux 600 000 musulmans en Autriche le sentiment qu’ils ne font pas partie de notre société », a ajouté Christian Kern. Le ministre autrichien des Affaires étrangères Sebastian Kurz avait suscité la controverse, au début de l’année, en exigeant un loi interdisant spécifiquement le port du foulard dans la fonction publique. Sous pression de nombreux tiraillements internes, la coalition entre SPÖ et ÖVP, au pouvoir depuis 2007, tente de se relancer depuis l’arrivée, au printemps 2016, de Christian Kern au poste de chancelier, alors que de nombreux observateurs pronostiquent des législatives anticipées avant le terme prévu, en 2018.

Dans cette hypothèse, le FPÖ, formation d’extrême droite, est régulièrement donné en tête des intentions de vote. Le nouveau programme de travail de la coalition met notamment l’accent sur la sécurité et l’intégration des immigrés. Il prévoit ainsi la possibilité de placer sous surveillance électronique les djihadistes de retour de Syrie et d’Irak et l’obligation pour les réfugiés et demandeurs d’asile de signer un « contrat d’intégration » d’un an. Le gouvernement souhaite aussi limiter l’accès au marché du travail autrichien aux travailleurs détachés de l’UE et créer 70 000 nouveaux emplois d’ici 2018.

François Fillon impliqué dans une nouvelle affaire ?

François Fillon est à nouveau sous les projecteurs de Mediapart. Après avoir fait éclater l’affaire du Penelopegate, le journal en ligne a publié samedi une enquête impliquant le candidat de la droite à la présidentielle, qui aurait détourné des fonds publics lorsqu’il siégeait au Sénat entre 2005 et 2007. François Fillon aurait empoché une partie des crédits destinés à la rémunération des assistants grâce à un système de « commissions occultes », dénonce Mediapart. Les sommes siphonnées en question « ne dépassent sans doute pas les 25 000 euros ». Le stratagème pointé du doigt avait été utilisé entre 2003 et 2014 par d’autres sénateurs, qui ont été récemment mis examen pour « recel de détournements de fonds publics ».

Le système de « la ristourne »

Mais à ce stade, l’information judiciaire ne porte que sur des faits antérieurs à 2009, date à laquelle François Fillon avait déjà quitté le Sénat pour prendre ses habits de Premier ministre. Bien que le candidat ne fasse pas l’objet d’investigations, Mediapart avance des témoignages et des documents suggérant que François Fillon ait perçu ces mêmes fonds lors de son mandat. Les élus UMP dans le viseur de la justice auraient récupéré « en douce » des surplus d’argent sur l’enveloppe des rémunérations destinées aux collaborateurs des sénateurs, cet excédent étant toutefois destiné à financer le fonctionnement du groupe parlementaire. Ce système de détournement aurait même été rebaptisé « la ristourne » par les intéressés. Pour l’heure, François Fillon ne s’est pas exprimé sur cette nouvelle affaire. L’entourage du candidat n’a pas souhaité faire de « commentaire sur une affaire en cours ».

En se défendant, Fillon se prend les pieds dans le tapis

François Fillon a manifesté sa mauvaise humeur contre ses lieutenants incapables de le défendre alors qu’il se retrouve en pleine tempête depuis les révélations du Canard enchaîné. Mais force est de constater qu’à l’exercice lui-même n’est pas très brillant.

Jeudi soir, sur TF1, François Fillon a cherché à anticiper toute polémique future. Le candidat à la présidentielle a ainsi reconnu avoir rémunéré deux de ses enfants avocats du temps où il était sénateur de la Sarthe, entre septembre 2005 et juin 2007. Problème : ses enfants n’étaient pas encore diplômés à cette époque-là… Marie, 34 ans, n’a prêté serment que le 14 novembre 2007, tandis que Charles, inscrit au barreau de New York en 2010, a rejoint celui de Paris un an plus tard.

Les deux enfants de François Fillon, nommé Premier ministre en mai 2007, sont donc devenus officiellement avocats respectivement 5 mois et 4 ans après la fin de la mandature de leur père.

D’après les dates de serment inscrits dans l’annuaire du barreau de Paris, F Fillon n’avait pas d’enfants « avocats » quand il était sénateur

— Matthieu Mondoloni (@M_Mondoloni) 27 janvier 2017

« Imprécision de langage »

Interrogé par l’AFP, l’entourage du candidat a expliqué qu’il avait eu « une imprécision de langage » et qu’il voulait dire « qu’ils sont avocats » à l’heure actuelle et non qu’ils l’étaient à l’époque. Sur TF1, François Fillon a déclaré : « Lorsque j’étais sénateur, il m’est arrivé de rémunérer, pour des missions précises, deux de mes enfants qui étaient avocats, en raison de leurs compétences. »

Marie et Charles Fillon évoluent aujourd’hui dans de grands cabinets parisiens, respectivement Dechert et SLVF. La première est spécialisée dans les questions de propriété industrielle et artistique, le second dans les fusions-acquisitions, deux domaines pointus qui n’ont pas grand-chose à voir avec la politique. Selon Libération, qui a interrogé l’entourage de François Fillon, Marie pourrait avoir été rémunérée pour avoir « aidé son père à la préparation de son livre, La France peut supporter la vérité, paru en octobre 2006 ». Des justifications confuses qui n’ont pas encore convaincu.

Florian Philippot : « Je ne connais pas l'histoire du Front national »

Les numéros deux du parti frontiste sont frappés par une terrible malédiction. Une calamité semblable à celle des malheureux explorateurs qui succombèrent les uns après les autres après avoir ouvert le tombeau de Toutankhamon en 1923. Comme dans la série de films cultes Destination finale, ils ont presque tous échoué à semer la grande faucheuse, qu’il s’agisse de leur existence politique ou, pire, de leur vie.

Deux d’entre eux ont trouvé la mort au sens propre : François Duprat, l’éminence grise nationaliste et révisionniste de Jean-Marie Le Pen dans les années 1970, a été assassiné. Une bombe a explosé dans sa voiture alors qu’il était au volant ; Jean-Pierre Stirbois, qui fut pendant huit ans l’organisateur en chef du parti, est également décédé en voiture. Il est mort dans un accident en 1988 alors qu’il revenait d’une réunion publique à Dreux.

« Le destin des dauphins est parfois de s’échouer »

Les autres sont toujours vivants. Mais ils ont presque tous été « tués » politiquement par leur chef. On peut citer Carl Lang, suspendu du FN en 2008 par le bureau exécutif pour s’être présenté aux élections européennes contre Marine Le Pen, parachutée dans sa région du Nord. Il y a aussi Bruno Gollnisch, le fils spirituel de Jean-Marie Le Pen. Le « Menhir » lui avait promis son soutien pour lui succéder à la tête du parti, avant de se ranger derrière sa fille lors du congrès de Tours en 2011.

La trajectoire la plus célèbre est peut-être celle de Bruno Mégret, le « félon » qui a provoqué une scission parce qu’il ne parvenait pas à convaincre Jean-Marie Le Pen de transformer le FN en parti de gouvernement. Plus récemment, en juillet, Louis Aliot, vice-président chargé du projet depuis l’élection à la tête du parti de sa conjointe Marine Le Pen, a été écarté au profit de Florian Philippot. Une succession de « mésaventures » que Jean-Marie Le Pen a résumées dans une de ces formules animalières dont il a le secret : « Le destin des dauphins est parfois de s’échouer. »

« Un côté gag »

« La malédiction a un côté gag. Mais il y a quand même quelque chose, abonde l’historien Nicolas Lebourg, auteur de Dans l‘ombre des Le Pen : une histoire des numéros 2 du FN. On ne peut pas critiquer le numéro un, donc le numéro deux sert de fusible. Il est là pour expier ses fautes. » Et d’ajouter une « blague maurrassienne » : « Si le FN perd trois fois, ça se jouera entre le numéro deux réel, Marion Maréchal-Le Pen, et le numéro deux légal, Florian Philippot. »

« En bon gaulliste, je ne suis pas là pour sacraliser les partis »

Ce dernier est-il conscient d’être à la place du mort dans la voiture frontiste lancée sur l’autoroute de la présidentielle ? Nous lui avons posé la question il y a quelques semaines. « La malédiction ? Ça fait vendre, c’est amusant. J’ai cru comprendre que, plusieurs fois, c’est parce qu’il y avait un conflit entre le un et le deux… » On le coupe : « Parfois, oui, mais, parfois, non. François Duprat, par exemple… » Il nous coupe à son tour : « Je ne connais pas l’histoire du Front national. Enfin, je connais vaguement son histoire par les médias. » Et de se justifier : « Un parti politique, c’est sympa, il y a des combats communs qui créent des liens évidents. Mais ça reste un moyen d’accéder au pouvoir. En bon gaulliste, je ne suis pas là pour sacraliser les partis. »

Trois ministres soupçonnés d' »irrégularités » budgétaires, selon Le Canard

La Cour des comptes tiendra une audience publique le 20 février après avoir été saisie à propos d' »irrégularités » concernant environ 300 millions de crédits budgétaires de la part des ministres Bernard Cazeneuve, Jean-Yves Le Drian et Ségolène Royal, selon le Canard enchaîné à paraître mercredi. La Cour des comptes a « déploré » la publication de cet article « contenant des inexactitudes », dans un communiqué. Elle affirme avoir été saisie par le Procureur général près la Cour des comptes « au terme d’une enquête menée sur certaines pratiques budgétaires en 2014 et 2015 », pour des faits constitutifs d’une « gestion de fait », soit « le maniement des deniers publics par une personne qui n’est pas un comptable public », a-t-elle expliqué.

Il s’agit de deux affaires différentes : « l’une porte sur des financements relatifs à l’enveloppe spéciale transition énergétique confiée à la Caisse des dépôts et consignations, l’autre concerne une enveloppe confiée au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) dans le cadre du Programme d’investissements d’avenir (PIA) », a expliqué la Cour des comptes. Selon elle, « cette saisine ne met pas en cause l’intégrité personnelle des personnes concernées ». Elle tiendra une audience publique le 20 février prochain pour statuer sur les suites à donner « à ces réquisitoires », a-t-elle précisé. Le Canard enchaîné a écrit que la Cour des comptes devrait décider lors de son audience si les ministres doivent être renvoyés devant la Cour de discipline budgétaire et financière (CDBF), une juridiction administrative qui lui est associée, pour y être jugés.

La Cour des comptes dément

Cependant, la Cour des comptes a démenti cette affirmation, précisant dans son communiqué que la CDBF est une « juridiction financière devant laquelle les ministres ne peuvent pas être déférés ». Les faits remontent à l’époque où M. Cazeneuve, aujourd’hui Premier ministre, était secrétaire d’Etat au Budget. Les trois ministres sont soupçonnés d’avoir « utilisé des fonds publics hors du contrôle d’un comptable public, seul habilité à manier l’argent de l’Etat », selon le journal. Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian « aurait puisé dans le programme d’investissements d’avenir (…) pour boucler son budget 2013 », a indiqué le journal. Il aurait demandé à l’administrateur général du Commissariat à l’énergie atomique (CEA), dans une instruction datée du 9 janvier 2014 aussi signée par M. Cazeneuve, « de se livrer à un petit bonneteau budgétaire ».

Les ministres auraient attribué au CEA 1,3 milliard d’euros provenant du PIA, et le CEA aurait ensuite remboursé 212 millions d’euros au ministère de la Défense qui ont été affectés « à la force de dissuasion nucléaire ». De son côté, la ministre de l’Environnement Ségolène Royal « est accusée d’avoir pris, en 2014, quelques libertés dans la gestion d’une enveloppe de 1,5 milliard allouée au financement de mesures de transition énergétiques ». Le litige porte sur 80 millions d’euros. Mme Royal « n’est accusée d’aucune malhonnêteté, mais d’irrégularités dans l’usage des fonds », précise le journal.

François Fillon en Allemagne : entre convergences et différences

Le gaulliste François Fillon avait choisi un lieu symbolique pour donner ce soir une conférence à Berlin et rappeler aux Allemands son engagement européen et l’amitié qu’il porte à leur pays. Devant la fondation Adenauer, think tank des chrétiens-démocrates d’Angela Merkel, se trouve une sculpture en bronze : Konrad Adenauer et Charles de Gaulle se serrent la main. Il avait choisi aussi à un jour près une date hautement symbolique : on commémorait hier le 54e anniversaire de la signature des traités de l’Élysée qui, le 22 janvier 1963, marquait un pas décisif dans le rapprochement franco-allemand. Le candidat de la droite française à la présidentielle était venu dire qu’il faisait « le choix clair du couple franco-allemand. Car il est illusoire de vouloir transformer en profondeur le projet européen sans un lien étroit entre nos deux Nations ». Pour lui, « le salut de l’Europe est dans la lucidité, la solidarité et l’action. Et évidemment dans une solide amitié franco-allemande ». Une profession de foi qui ne pouvait que brosser dans le sens du poil les chrétiens-démocrates réunis dans l’hémicycle. Parmi eux, assis au premier rang, Hans-Gert Pöttering, 71 ans, membre de la CDU et ancien président du Parlement européen.

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Les migrants, point de désaccord

François Fillon, qui après avoir déjeuné avec la chancelière a rencontré le ministre des Finances Wolfgang Schäuble et la ministre de la Défense Ursula von der Leyen, a d’abord tenu à rassurer les Allemands qui, à longueur d’éditoriaux dans leurs journaux, déplorent la faiblesse de la France et son incapacité à réformer son économie en profondeur. François Fillon a plaidé pour un « sursaut européen », un nouveau départ avec en tête une France ayant retrouvé « sa voix et un leadership en Europe ». « Notre chômage de masse, notre incapacité à réduire notre dette, nos déficits commerciaux ne sont pas seulement des handicaps pour la France. Ils réduisent son poids politique sur la scène européenne et internationale », a-t-il déclaré, avant de promettre la mise en place de réformes.

Parmi les points de litige entre la France et l’Allemagne, François Fillon a cité le défi de la crise migratoire. Alors que l’Allemagne a accueilli plus d’un million de réfugiés et qu’Angela Merkel, fidèle à son engagement, refuse d’imposer un plafond clair à leur arrivée sur le territoire allemand, le candidat de la droite répète que « la France n’est pas un territoire sans limites : nous comptons 6 millions de chômeurs et près de 9 millions de personnes au-dessous du seuil de pauvreté. Ma position est claire : la France ne peut pas accepter plus de réfugiés. Le droit d’asile n’est pas le désordre migratoire. Les conditions économiques et sociales nous commandent la fermeté. » Des propos qui plairont à Horst Seehofer, chef de file de la CSU, l’aile catholique et bavaroise très conservatrice de la CDU d’Angela Merkel. Depuis des mois, Horst Seehofer tente d’imposer un plafond à l’arrivée massive de migrants en Allemagne. Malgré ces différences de vues, François Fillon plaide pour l’harmonisation des règles d’accueil et la création d’un droit d’asile européen.

Fillon ne croit pas aux sanctions imposées à la Russie

Autre sujet d’actualité : la sécurité. Avant de venir prononcer son discours à la fondation Adenauer, François Fillon était allé se recueillir sur la place où se tenait le marché de Noël, lieu de l’attentat terroriste avant Noël. Tandis que les Américains refusent de plus en plus de mettre leur puissance militaire au service des Européens, surtout depuis l’élection de Donald Trump, ceux-ci « doivent désormais assumer une part plus importante de leur sécurité » en augmentant, en particulier, les budgets de la défense.

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Quant à l’attitude à adopter vis-à-vis de Vladimir Poutine, François Fillon refuse que l’on isole la Russie et rappelle aux Allemands qui ont, Angela Merkel en tête, œuvré pour la mise en place des sanctions contre Moscou que « notre seule perspective ne peut pas être une confrontation larvée sous un régime de menaces et de sanctions ». La seule initiative franco-allemande concrète proposée par François Fillon à Berlin est d’ordre culturel : il souhaite la construction d’un musée de la civilisation européenne à Strasbourg, une « vitrine des chefs d’œuvre européens ».

À l’issue du discours, Peter Altmaier, directeur de la Chancellerie et très proche d’Angela Merkel (qui lui accorde toute sa confiance), a répété à plusieurs reprises qu’il parlait en tant que chrétien-démocrate et non en tant que ministre. Ce Sarrois jovial qui s’exprime parfaitement en français a salué le prochain président de la France. L’histoire ne dit pas si sa patronne est de son avis.