Les conditions dans lesquelles se déroule cette campagne électorale sont folles à ce point que tout peut arriver lors du scrutin de mai prochain. Et notamment une victoire de la gauche, alors que la droite est majoritaire dans le pays et que cette hypothèse était encore donnée comme exclue il y a quelques semaines. Il suffirait que Marine Le Pen arrive en tête au premier tour, ce qui est probable, devant Benoît Hamon en faveur duquel Jean-Luc Mélenchon se serait retiré. Certes, au train où vont les choses, et vu l’évolution des relations entre les deux hommes au cours de ce dernier week-end…
Auteur : admin4628
Affaire Fillon : Valérie Pécresse monte au créneau
Ce lundi, Valérie Pécresse, présidente Les Républicains de la région Île-de-France, a défendu la candidature de François Fillon, seul à avoir « la carrure » pour l’Élysée, et qui « ne peut pas porter le chapeau » pour toutes les affaires de la Ve République. « C’est critiquable, mais il ne peut pas porter tout seul le chapeau pour toutes les pratiques critiquables de la Ve République, ce n’est pas possible », a indiqué la conseillère politique du candidat de la droite à la présidentielle, déstabilisé par l’affaire des emplois présumés fictifs de sa famille. « À ce moment-là, on met tout à plat, et Claude Bartolone, président de l’Assemblée, dit : Maintenant, nous ouvrons une grande enquête sur les 120 députés qui emploient des membres de leur famille », a-t-elle jugé. « Tout ça, ça nécessite qu’on le fasse de manière sereine, pas à trois semaines d’une élection en ciblant un seul homme », a-t-elle ajouté.
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Vers une interdiction des emplois familiaux ?
Estimant que les journalistes « faisaient leur travail », mais les appelant à le faire « pour tout le monde avec autant de vigueur », Valérie Pécresse a également appelé à une réflexion sur le « fonctionnement du Parlement ». « Ils devraient édicter de vrais règlements pour se protéger des conflits d’intérêts. Est-ce qu’on doit à terme interdire les emplois familiaux dans le Parlement français, comme on le fait à Bruxelles ? » a-t-elle demandé. « C’est pas illégal, mais c’est toujours soupçonnable […] parce que les Français, eux, ne peuvent pas toujours recruter un membre de leur famille pour travailler avec eux », a-t-elle estimé. La présidente de région a par ailleurs fermement soutenu la décision de François Fillon de se maintenir dans la course à l’Élysée. « Qui a la carrure, le projet et l’équipe pour diriger la France ? Si on regarde tous les candidats, on s’aperçoit que François Fillon a trois atouts maîtres, il a la carrure […], l’équipe et le projet », a-t-elle déclaré.
Mélenchon : « Je n'ai pas l'intention de m'accrocher à un corbillard »
« Je ne vais pas m’accrocher à un corbillard ». La formule est signée Jean-Luc Mélenchon. Invité ce vendredi sur le plateau de BFM TV, le candidat à la présidentielle a évoqué plusieurs questions revenant notamment sur l’épineux sujet de la candidature unique à gauche. Après l’avoir interrogé sur son éventuel rapprochement avec Benoît Hamon, Ruth Elkrief enchaîne en lui demandant si l’absence d’union de la gauche ne va pas favoriser la candidature du Front national. Et la réponse ne se fait pas attendre : « Quel danger ? (…) 30% [d’intention de vote dans les derniers sondages] (…) ça veut dire 70% qui ne votent pas pour elle. Il y a un deuxième tour (…) C’est un argument qui sert à faire peur et à empêcher de penser ». Avant d’enchaîner : « Je n’ai pas l’intention d’aller m’accrocher à un corbillard (…) Si Benoît Hamon est prêt à une politique de rupture avec le passé et avec les gens qui sont encore là, il est le bienvenu. Il n’y a pas besoin de preuve, j’ai dit que je serai candidat ».
L’affaire Fillon et « le coup de balai »
Il y a dans le pays une immense colère contre tout ça (…) à juste titre, a-t-il déclaré. Il ne faudrait pas trop regarder à propos de monsieur Fillon que la question de ses emplois familiaux plus ou moins fictifs (…) Le plus grave c’est quand même qu’il dirigeait une société de conseil (…) qui lui payait des sommes dont on se demande à quels conseils elles correspondent, en vérité c’est eux qui lui donnaient des conseils sur ce qu’il devait faire. L’élection 2017 c’est une élection coup de balais, les gens vont aller avec leur bulletin de vote dégager tous ceux dont ils sentent qu’ils sont responsables de cette manière d’être », a lancé en plateau le candidat.
Macron et la colonisation
Jean-Luc Mélenchon a jugé vendredi « qu’un Français doit peser ses mots quand il parle de l’Algérie », réagissant aux déclarations d’Emmanuel Macron, qui avait qualifié la colonisation de « crime contre l’humanité ». « Nous condamnons tous la colonisation. C’est un sujet très douloureux, on ne doit pas dire de bêtises, il faut peser ses mots », a déclaré le candidat de La France Insoumise. Pour Jean-Luc Mélenchon, « la colonisation est un fait qui doit concerner les historiens ». « Sur les sujets centraux de l’histoire de France, Emmanuel Macron devrait beaucoup réfléchir » et s’exprimer « avec beaucoup de délicatesse », a-t-il estimé. Dans une interview à la chaîne privée algérienne Echourouk News lors de son voyage en Algérie en début de semaine, l’ancien ministre de l’Économie avait qualifié la colonisation de « crime contre l’humanité » et de « vraie barbarie ».
L'Algérie française expliquée à Emmanuel Macron…
Dans sa proclamation qui suit la prise d’Alger et la reddition d’Hussein Dey, le général de Bourmont déclare, le 5 juillet 1830 : « Vingt jours ont suffi pour la destruction de cet Etat dont l’existence fatiguait l’Europe depuis trois siècles. » Depuis le XVe siècle, toutes les flottes occidentales ont en effet bombardé la ville afin que cessent les activités des pirates, fonds de commerce de la régence d’Alger, possession turque dont l’autorité sur les tribus arabes de l’arrière-pays n’est que très relative. C’est donc avec la bénédiction des puissances européennes-hormis l’Angleterre-que Charles X décide de conquérir Alger. Quinze ans après le congrès de Vienne, qui a ramené la France napoléonienne aux frontières de la Révolution, cette expédition doit lui permettre de reprendre sa place dans le monde, mais aussi de distraire une opposition intérieure de plus en plus vigoureuse. Elle doit aussi mettre fin à un contentieux qui remonte au Directoire, celui-ci n’ayant pas honoré une dette due à trois négociants algériens. La rupture intervient le 30 avril 1827, quand le dey d’Alger soufflette d’un coup de chasse-mouches le consul Deval. Le 16 mai 1830, la flotte commandée par les amiraux Duperré et de Rosamel appareille de Toulon. Le débarquement des 30 000 hommes a lieu le 14 juin à Sidi-Ferruch et l’attaque aboutit à la prise de la ville. La conquête peut commencer. Elle sera terrible.
C’est une histoire comme une autre. Celle d’une famille de cultivateurs alsaciens d’Oberheim, dans le Bas-Rhin, les Farny, qui, placée sur la route de l’émigration allemande, décide, en 1832, d’échapper à la misère en gagnant le Nouveau Monde. Parvenus au Havre et escroqués par les « passeurs » de l’époque comme 73 autres familles candidates au grand départ, le couple et ses cinq enfants sont alors déroutés vers l’Algérie. Si les troupes françaises menées par le général de Bourmont ont conquis Alger deux ans plus tôt, elles ne contrôlent guère que quelques enclaves placées sur la côte. Les Farny, comme leurs 500 compatriotes, sont alors installés dans la plaine de la Mitidja, au sud de la capitale. Dix ans plus tard, le père et trois de ses fils sont morts des fièvres, la mère et son dernier garçon ont disparu lors de la razzia d’une tribu d’Abd el-Kader, deux des enfants seulement ont survécu. Cinq générations plus tard, leurs descendants boucleront leurs valises pour regagner cette métropole qu’ils connaissent à peine. Ce qu’ont découvert les Farny à leur arrivée, c’est le Far West. La conquête de ce Sud sauvage est l’affaire des militaires auxquels il faudra dix-sept longues années pour obtenir la reddition d’Abd el-Kader, proclamé à 24 ans commandeur des croyants et chef de la guerre sainte lancée contre l’envahisseur. Ces tout premiers colons sont des pionniers, des hommes et des femmes d’un autre temps, durs à la tâche, sans cesse confrontés à la violence des hommes et des éléments mais qui sont résolus à écrire une page encore vierge. On est alors bien loin du décor de carte postale de cette Algérie française insouciante, de ces villes, véritables reproductions de petites cités françaises, avec poste, monument aux morts, église et bar-tabac où l’on sirote paisiblement l’anisette en tentant d’échapper à la chaleur.
Ces premiers arrivants succèdent aux affairistes, aventuriers, aux prostituées qui ont suivi l’armée comme une pente naturelle. Pour eux, pas question de profiter d’Alger la Blanche. Il faut survivre au milieu des marécages, habiter dans une cabane de planches aux murs percés de meurtrières, planter, « le fusil à l’épaule et la quinine dans la poche », à peine de quoi manger, se protéger des lions et des hyènes et, surtout, des tribus qui multiplient les raids. Car, de part et d’autre, on ne s’épargne pas. Par coutume, les guerriers arabes égorgent leurs adversaires dont ils décapitent les corps pour en planter les têtes sur les murailles de leurs villes insoumises. Quant aux tribus ralliées aux troupes françaises, ce ne sont pas des scalps qu’elles rapportent aux officiers de l’armée d’Afrique mais des colliers d’oreilles.
Aucun militaire ne nie le formidable courage de cet ennemi, encore moins de leur chef. Le jeune Arthur Rimbaud, dont le père, le capitaine Frédéric Rimbaud, a combattu en Algérie, compare Abd el-Kader, dans un poème en latin écrit à l’âge de 14 ans, au « nouveau Jugurtha ». « Une résistance admirable. Des hommes qu’il fallait tuer deux fois », s’exclame, en 1836, le futur maréchal Achille de Saint-Arnaud dont Victor Hugo dira plus tard, en raison de ses exactions, qu’il avait « les états de service d’un chacal ». On ne s’en prive donc pas. Les Français multiplient les razzias, massacrent les populations, détruisent les récoltes, enfument des tribus entières réfugiées dans des grottes. C’est la tactique du général Bugeaud, adepte de la conquête totale, de la soumission la plus absolue. Un seul homme, qui a vécu en Amérique, pressent ce qui peut résulter d’une telle violence. Entre ses deux voyages en Algérie en 1860 et 1865, Napoléon III déclare qu’il « refuse d’infliger [à la population arabe] le sort des Indiens de l’Amérique du Nord, chose impossible et inhumaine ». Il sera le seul souverain à vouloir créer un royaume arabe où Français et musulmans connaîtraient l’égalité. La défaite de Sedan fait disparaître tous ces rêves. En 1871, après la dernière grande rébellion, celle d’El-Mokrani en Kabylie, l’armée remet le sabre au fourreau. Après de longues hésitations des différents gouvernements, c’est décidé, l’Algérie, au contraire des autres territoires possédés par la métropole, sera une colonie de peuplement. C’est donc aux colons – ils sont maintenant 100 000 – que revient de bâtir cette Algérie française, mirage du système colonial, joyau de l’Empire.
Un formidable melting-pot
Ceux-ci, au fil des années, ont solidement pris pied en Algérie. Ils viennent d’abord de France. Mais le territoire n’est guère attirant en raison de ses rébellions endémiques et de la dureté de son climat. Il faudra même attendre 1856 pour que les naissances l’emportent sur les décès. Tremblements de terre, épidémies de choléra, famines, soleil hurlant et pluies qui transforment les oueds paisibles en torrents meurtriers, sans oublier cet ennemi qui peut frapper à tout instant. Il faut donc organiser de véritables campagnes publicitaires pour attirer les volontaires, comme, en 1848, les ouvriers parisiens sans travail, partis du port de Bercy sur des péniches et dont le gouvernement a financé le retour à la terre. S’ajoutent ceux auxquels on ne demande par leur avis, comme les déportés de la révolution de juin 1848 ou de la Commune. Suivent ensuite les Alsaciens et les Lorrains, qui préfèrent fuir leur pays annexé par les Prussiens, ainsi que les Corses et les paysans du sud de la France, exclus de la révolution industrielle. Ce curieux mélange de réfractaires et d’hommes de la terre donnera à ces colons « une mentalité de petits propriétaires terriens […] amalgame d’individualisme paysan et d’attachement à la liberté », comme l’écrit Benjamin Stora. C’est l’époque où l’Algérie se constelle de fermes fortifiées puis de villages et de bourgades dont les noms évoquent la grandeur française, celle des victoires militaires ou des grands penseurs : Jemmapes, Valmy, Marengo, Wagram, Solferino côtoient ainsi Voltaire, Tocqueville ou Victor Hugo.
Seules les références à la France émergent alors que ses citoyens sont loin d’être les seuls à coloniser ce nouveau monde. Un formidable melting-pot s’est créé en Algérie, agrégeant des populations venues d’Espagne, d’Italie, de Malte et qui vont devenir ceux qu’on nommera les « Européens », puis les « pieds-noirs ». Les Espagnols, originaires du sud de la péninsule, des régions d’Alicante et de Valence, s’installent, au plus près, dans l’Oranais. En 1911, il y a dans cette région deux Espagnols – naturalisés ou étrangers – pour un Français. Travailleurs endurants, sobres, ils sont cultivateurs quand les Siciliens, présents à l’Est, sont pêcheurs et les Piémontais, carriers ou maçons. Les Maltais tiennent de petits commerces ou sont cultivateurs ou éleveurs. En 1886, la population européenne est également partagée entre 219 000 Français d’origine et 211 000 étrangers et la loi du 26 juin 1889 naturalise tous ceux qui naîtront dorénavant en Algérie. Enfin les juifs, minorité de 20 000 personnes présente depuis des siècles en Algérie, deviennent des Français à part entière avec le décret du 24 octobre 1870 d’Adolphe Crémieux, ministre de la Justice.
C’est ce brassage de populations, totalement original dans l’Histoire, qui va donner à l’Algérie française ses plus doux accents. Personne mieux qu’Albert Camus n’a décrit ce que fut ce pays de cocagne. Il y a d’abord la mer, « en flammes sous le soleil », ces flots éblouissants dans lesquels les pêches de rougets et de mérous sont miraculeuses, mais aussi les parties de chasse dans la montagne où l’on déjeune, à l’ombre des oliviers, de soubressade et de rosé. Le soir, on profite de la douceur de l’air pour déambuler sur les boulevards ou sortir les chaises au seuil des maisons et regarder passer les jolies filles à la peau cuivrée. Le bistrot, où elles ne vont jamais, reste le royaume des hommes, qui discutent avec enthousiasme de politique mais aussi de football, sport roi pour toutes les communautés. Il y a aussi ces petites rues avec les chicanes « d’éventaires présentés par des marchands arabes et où se trouvaient pêle-mêle des cacahouètes, des pois chiches séchés et salés, des lupins, des sucres d’orge peints en couleurs violentes et des acidulés poisseux ».
Jura : une salle refusée à Marine Le Pen pour raisons de sécurité
Le maire de Clairvaux-les-Lacs, petite commune du Jura qui devait accueillir ce vendredi un meeting de la candidate frontiste a annulé la mise à disposition de la salle pour des « raisons de sécurité », a-t-il indiqué ce mardi. « D’un point de vue de la sécurité, notre petite commune de 1 500 habitants ne peut pas accueillir le meeting d’une personne présidentiable comme Marine Le Pen, qui attirera peut-être 1 500 à 2 000 personnes », a précisé Alain Panseri (sans étiquette), confirmant des informations du journal Le Progrès. « Ma réaction serait la même pour toutes les personnes présidentiables comme elle ».
Un débat en cours avec la mairie
Le 1er février dernier, la mairie de cette petite ville à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Lons-le-Saunier avait loué la salle à une « personne individuelle pour une réunion politique publique », a ajouté le maire, qui explique n’avoir appris qu’une semaine plus tard qu’il s’agissait d’un meeting de la candidate du Front national à l’élection présidentielle. « La jauge maximale de notre salle est de 600 personnes, donc il risque d’y avoir beaucoup de gens dehors », a-t-il encore dit, ajoutant que des appels à contre-manifester étaient apparus sur les réseaux sociaux. « S’il y a 600 personnes venues pour Marine Le Pen à l’extérieur d’une salle trop petite, et ne serait-ce que 300 personnes venues contre-manifester, je crains le pire », a ajouté Alain Panseri, « en tant que maire je dois assurer la sécurité des biens et des personnes ». En soirée, David Rachline, le directeur de campagne de Marine Le Pen, a expliqué qu’un « débat » avec la mairie avait lieu, sans plus de détails.
Affaire Théo – Contrôles d'identité : le récépissé, une bonne solution ?
L’affaire Théo, ce jeune habitant d’Aulnay-sous-Bois arrêté dans des conditions d’une extrême violence, cristallise de nouveau les tensions entre forces de l’ordre et jeunes des banlieues. Et réveille le débat sur la traçabilité des contrôles policiers. Ce lundi, sur France Inter, le Défenseur des droits, Jacques Toubon, a remis sur la table une proposition de longue date : le récépissé. Il s’agit d’un coupon remis par le policier après chaque contrôle d’identité, qui comprendrait la date, le lieu et le motif du contrôle. Un moyen, selon Jacques Toubon, de tracer les contrôles d’identité plus facilement, et d’éviter les « délits de faciès ». Le Défenseur des droits rappelle une étude publiée récemment qui révèle que, sur 5 000 Français interrogés, seuls 16 % ont été contrôlés ces cinq dernières années, 40 % pour les jeunes de 18 à 25 ans. « Et, parmi eux, 80 % de jeunes hommes perçus comme Noirs, Arabes et Maghrébins rapportent avoir été contrôlés », a-t-il souligné.
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En fait, l’idée de délivrer un récépissé après un contrôle d’identité n’est pas nouvelle, c’est même un serpent de mer qui faisait partie des promesses de campagne de François Hollande en 2012. Elle avait été enterrée cette même année par Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur. Ce dernier avait qualifié la mesure de « trop bureaucratique et trop lourde à gérer ». En juin 2016, l’expérimentation de remise de récépissés de contrôles d’identité contenue dans le projet de loi égalité et citoyenneté – dans un amendement déposé notamment par Benoît Hamon – avait été de nouveau rejetée, par l’Assemblée nationale cette fois.
« Aucun effet sur le profilage racial »
Pourtant, certains pays européens ont déjà adopté la mesure, dont l’efficacité semble éprouvée. C’est le cas de la Grande-Bretagne et d’une région d’Espagne. Le 9 février, au micro de la matinale d’Europe 1, Stéphane Troussel, président du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, a rappelé : « Depuis plus de trente ans, la police délivre une fiche à chaque personne qui est arrêtée et fouillée. La date, le motif de l’interaction et surtout l’origine ethnique de la personne contrôlée sont indiqués. D’autres expérimentations ont eu lieu dans quelques villes d’Europe, financées par la Fondation George Soros, mais une seule ville en Espagne l’a vraiment adoptée », explique-t-il. Là-bas, « la police a engagé le dialogue avec la population et a divisé par deux le nombre de ses contrôles, qui sont aussi devenus beaucoup plus efficaces. En Grande-Bretagne, le pourcentage de contrôles menant à une arrestation a augmenté. Il est de 16,5 % contre environ 4 % en France, selon une étude conduite dans deux départements. En clair, les policiers sont plus efficaces, ils affinent leur ciblage. »
En revanche, la remise de récépissés « n’a eu aucun effet sur le profilage racial », déplore Stéphane Troussel. D’après lui, les discriminations lors des contrôles d’identité stagnent et, à Londres, « un Noir a toujours 4,5 fois plus de chances de subir un contrôle d’identité qu’un Blanc. Et c’est la même chose aux États-Unis, où ces récépissés existent depuis des années », assure l’élu PS.
Barrière juridique
Par ailleurs, une barrière juridique se dresse devant la mise en place d’un tel système en France. « Partout où cette proposition existe, elle est associée à une classification de la population incompatible avec notre conception républicaine », rappelle Manuel Valls en septembre 2012 dans un discours devant des responsables policiers et gendarmes.
Le récépissé est également loin d’avoir les faveurs du nouveau locataire de la place Beauvau, qui l’assimile à une « chimère ». Selon Bruno Le Roux, le dispositif des caméras mobiles, ou caméras-piétons – accrochées sur le torse du policier ou du gendarme en patrouille –, lancé à titre expérimental en avril 2013 dans plusieurs départements et dans 47 zones de sécurité prioritaire (ZIP), est « bien plus opérationnel qu’un récépissé, qui entraînerait une forme de lourdeur ». « C’est une garantie pour les uns comme pour les autres. Lorsqu’il y a des contrôles qui ne se passent pas bien, c’est souvent parole contre parole. Là, avec les caméras-piétons, il y a des éléments de faits », avance-t-on au ministère de l’Intérieur. « À partir du moment où les images sont enregistrées, tout le monde se maîtrise mieux », fait valoir une source policière.
Actuellement, la caméra dont sont équipés les quelque 2 600 policiers et gendarmes ne va pas filmer en permanence ou se déclencher automatiquement, mais fonctionnaires et militaires participant à l’expérimentation seront tenus de la faire fonctionner lorsqu’ils procéderont à un contrôle. Selon son entourage, Bruno Le Roux devrait prochainement acter un déploiement supplémentaire de ces caméras-piétons.
Présidentielle : Mélenchon contre une « majorité composite » avec Hamon et Jadot
Jean-Luc Mélenchon, interrogé sur la pétition demandant une alliance entre lui, Benoît Hamon et Yannick Jadot, a assuré qu’il « n’échangerai(t) pas des bouts de programmes contre des sièges aux législatives », dans un entretien à La Provence à paraître dimanche. « Personne ne peut croire qu’il est possible de gouverner un pays avec une majorité composite de gens qui s’attendent les uns les autres au coin du bois », a répondu le candidat de la France insoumise à la présidentielle.
Une pétition signée par 42 000 personnes réclame une alliance entre Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon (PS) et Yannick Jadot (EELV). Ce dernier avait souligné jeudi l’urgence de « dépasser les appareils » et « les ego » pour nouer d’ici à deux semaines un accord sur un projet commun avec Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon, malgré d’importants obstacles.
« Je ne lui en veux pas »
Jean-Luc Mélenchon a seulement concédé : « Si j’arrive jusqu’au 2e tour, je proposerai aux socialistes et aux écologistes sincères, désireux de rompre avec le passé, de gouverner avec nous. » Il a assuré n’avoir eu aucun contact avec le candidat socialiste, ironisant sur l’agenda de Benoît Hamon : « Mais il a tant de choses à faire. Il a dû rendre visite à Cazeneuve, à François Hollande et s’arranger avec les courants du PS. Disons qu’il était très occupé. Je ne lui en veux pas. »
« Croyez-vous une seule seconde que si Benoît Hamon et moi nous nous sautions au cou, des centaines de milliers de gens bondiraient d’enthousiasme et oublieraient tout », a-t-il ajouté. « Au contraire, ce serait la déception en masse chez tous ceux qui ne sont pas prêts à amnistier le PS. On ne leur fera pas une deuxième fois le coup du discours du Bourget. Hamon doit le comprendre : les gens qui ont voté pour lui voulaient dégager Valls et sa politique. C’est à cela qu’il doit rester fidèle ! »
Expérience en avion de chasse
Quand je trouve que je commence à m’encroûter un peu trop, j’ai une solution : je me trouve une activité insolite à faire et part à l’aventure, histoire de sortir de l’ordinaire et découvrir de nouvelles sensations. Et de ce côté-là, on peut dire que j’ai été servi, dernièrement. Le week-end dernier, j’ai en effet opéré un vol en avion de chasse ! Ça s’est passé du côté de Paris et c’était tout simplement énorme. J’ai adoré chaque instant passé là-haut. Seulement, quand j’ai discuté de cette expérience avec mon entourage, j’ai été abasourdi par la réaction de mes collègues : beaucoup ne comprenaient tout simplement pas l’intérêt qu’il y avait à mettre près de 2000 balles dans ces quelques minutes de vie. Ils trouvaient que c’était jeter de l’argent par les fenêtres ! J’ai été tellement surpris que les mots m’ont manqué sur le moment pour leur expliquer mon point de vue. Dans le fond, je pense que je ne suis pas assez matérialiste pour eux, et qu’eux le sont trop pour moi. C’est donc forcément un dialogue de sourds entre nous. Selon eux, j’aurais pu dépenser cet argent dans une nouvelle télé. Le hic, c’est que je me fiche comme d’une guigne d’avoir une nouvelle télé. Je suis bien assez équipé, à mes yeux. Mon téléviseur a une dizaine d’années, certes, mais cela ne me pose pas problème qu’il ne soit pas à la pointe. Il me semble plus essentiel de vivre des moments sublimes, inoubliables, que de me focaliser sur ce détail. Tout ce temps passé devant le petit écran, c’est cela qui est grotesque, dans le fond. Alors que cette expérience aussi brève qu’intense restera dans mes souvenirs, dussé-je vivre encore cinquante ans. Et ça, ça compte plus que tout. Il faut se poser les bonnes questions, dans la vie. Est-ce que le matériel a plus de valeurs que les souvenirs ? Personnellement, la réponse est non, définitivement non. Et peu importe que certains me croient déficient de penser comme ça. Si vous désirez avoir plus d’informations sur ce vol en avion de chasse, en tout cas, voilà où j’ai trouvé le mien. Je ne regrette pas le moindre centime dépensé dans ce bref moment !
Marine Le Pen tient certains maires responsables du « communautarisme »
Marine Le Pen, candidate Front national à la présidentielle, a rendu jeudi soir certains maires « lâches » responsables du « communautarisme, vivier de l’islam radical » en France, les accusant d’avoir voulu « acheter la paix civile ». Avec « la lâcheté d’élus, c’est comme ça que le communautarisme est le vivier de l’islamisme radical. Heureusement qu’il y a des candidates comme moi pour défendre les droits des femmes » a affirmé Marine Le Pen lors d’un débat pendant « L’Emission politique » sur France 2 avec le maire PCF de Montreuil-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) Patrice Bessac.
« Vous faites partie des maires qui ont acheté la paix civile, accepté une série de compromissions, de vous soumettre aux revendications religieuses de toutes sortes, vous êtes allés dans des mosquées qui acceptent des imams salafistes interdits de prêches dans des pays étrangers tellement leurs prêches sont violents », a-t-elle accusé Patrice Bessac, qui débattait avec elle en duplex depuis sa mairie.
Les femmes ont » du souci à se faire »
Inquiète de la « relégation vestimentaire » et de la « relégation physique des femmes » dans certains endroits, la dirigeante d’extrême droite a estimé que « c’est à cause de maires comme vous. Vous avez reculé sur la laïcité, vous nous mettez aujourd’hui dans la situation d’être obligés de rappeler la laïcité, c’est vrai, d’une manière ferme », référence à sa proposition, a-t-elle poursuivi. « Avec des élus comme vous, les femmes françaises ont énormément de souci à se faire », a-t-elle aussi accusé. Marine Le Pen était interrogée sur sa volonté d’interdire le kippa et le voile dans l’espace public. Patrice Bessac lui suggérait « d’arrêter de perdre notre temps avec la police des kippas et des voiles ».
« Quand la loi est votée, tout le monde doit s’y soumettre. Le voile est un acte de soumission de la femme », a-t-elle répondu. Répondant à Patrice Bessac, qui s’inquiétait de la volonté des forces de l’ordre de verbaliser des personnes qui arboreraient le voile ou la kippa si Marine Le Pen était élue, celle-ci a répondu : « Il y a des sondages qui disent qu’à peu près la moitié des gendarmes et des policiers souhaitent voter pour ma candidature. Si on leur donnait l’instruction de faire respecter la loi, ils feront respecter la loi ».
Fillon cible de Le Pen
Plutôt dans l’émission, la candidate s’en était prise à François Fillon. »Il y a derrière tout ça une sale odeur de trafic d’influence peut-être, de conflit d’intérêts à tout le moins », a fustigé la candidate FN à la présidentielle sur le plateau de l’Emission politique sur France 2. « Que ce soit pour François Fillon ou que ce soit pour Emmanuel Macron », Marine Le Pen s’est insurgée contre « des hommes politiques qui se servent de leurs responsabilités, de leur mandat ou de leurs responsabilités ministérielles pour avantager des petits copains ou alors qui se font remercier peut-être après les avoir aidés ».
Pour la candidate frontiste, le fait que François Fillon ait pu travailler pour Axa « pose un vrai problème ». Elle se demande « si dans son programme, la suppression de la Sécurité sociale qui va évidemment bénéficier aux compagnies d’assurances, ça n’est pas aussi la contrepartie des sommes qui lui ont été versées ».
Présidentielle 2017 : Jadot veut accélérer les discussions avec Hamon
Le candidat écologiste à l’élection présidentielle juge que les discussions engagées avec Benoît Hamon en vue d’un « projet commun » pour la présidentielle « n’avancent pas assez vite ». « Ma responsabilité aujourd’hui est de discuter avec d’autres candidats qui le souhaitent pour faire un projet commun », a déclaré Yannick Jadot jeudi sur RFI. « Après, la question des personnes est seconde, elle n’est pas secondaire, elle est seconde », a-t-il ajouté comme on lui demandait s’il y aurait bien un bulletin Jadot à la présidentielle.
« Le mandat que je considère avoir reçu dans cette primaire écologiste, c’est de faire en sorte que le prochain quinquennat soit écologique, social, européen », a-t-il précisé.
Une première réunion ce week-end
Interrogé sur les avancées d’un possible rapprochement avec le vainqueur de la primaire organisée par le PS, Benoît Hamon, Yannick Jadot a répondu : « On a commencé à discuter, on verra bien. » Il a ajouté qu’il trouvait que les discussions « n’avancent pas assez vite ».
Il a précisé que « ce week-end » aurait lieu « une première réunion sur le projet ». « On discute régulièrement avec Benoît Hamon, simplement il ne faut pas qu’on se prépare pour 2022 ». « Je trouve qu’elles n’avancent pas assez vite parce que la politique c’est de la dynamique. Il y a eu une dynamique autour de sa candidature, et sa candidature n’est certainement pas le fait de rejoindre un Parti socialiste usé dans un vieux bus diesel », a-t-il dit.
Avec Mélenchon, « ce sera compliqué »
Quant au candidat de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, il l’a appelé, mais il ne lui « a pas répondu » et ne l’a « pas rappelé ». « Je considère que si Jean-Luc Mélenchon ne clarifie pas ses positions sur la démocratie comme sur l’Europe, pour moi ce sera compliqué, voilà (…) après il faut discuter. »
Sur RTL, Cécile Duflot, battue à la primaire EELV, a estimé que les courants de gauche avaient « une responsabilité historique qui est de ne pas rater les moments où on peut converger sur le fond, sur un projet. Ce n’est pas un compromis, ce n’est pas un (plus) petit commun dénominateur ».
Elle a aussi assuré que Yannick Jadot avait réuni « un peu plus de 400 » parrainages sur les 500 nécessaires à une candidature à l’Élysée. « Je le dis parce que certains racontent le contraire, ils peuvent venir vérifier ils sont physiquement présents les papiers. »