Mélenchon : « Je n'ai pas l'intention de m'accrocher à un corbillard »

« Je ne vais pas m’accrocher à un corbillard ». La formule est signée Jean-Luc Mélenchon. Invité ce vendredi sur le plateau de BFM TV, le candidat à la présidentielle a évoqué plusieurs questions revenant notamment sur l’épineux sujet de la candidature unique à gauche. Après l’avoir interrogé sur son éventuel rapprochement avec Benoît Hamon, Ruth Elkrief enchaîne en lui demandant si l’absence d’union de la gauche ne va pas favoriser la candidature du Front national. Et la réponse ne se fait pas attendre : « Quel danger ? (…) 30% [d’intention de vote dans les derniers sondages] (…) ça veut dire 70% qui ne votent pas pour elle. Il y a un deuxième tour (…) C’est un argument qui sert à faire peur et à empêcher de penser ». Avant d’enchaîner : « Je n’ai pas l’intention d’aller m’accrocher à un corbillard (…) Si Benoît Hamon est prêt à une politique de rupture avec le passé et avec les gens qui sont encore là, il est le bienvenu. Il n’y a pas besoin de preuve, j’ai dit que je serai candidat ».

L’affaire Fillon et « le coup de balai »

Il y a dans le pays une immense colère contre tout ça (…) à juste titre, a-t-il déclaré. Il ne faudrait pas trop regarder à propos de monsieur Fillon que la question de ses emplois familiaux plus ou moins fictifs (…) Le plus grave c’est quand même qu’il dirigeait une société de conseil (…) qui lui payait des sommes dont on se demande à quels conseils elles correspondent, en vérité c’est eux qui lui donnaient des conseils sur ce qu’il devait faire. L’élection 2017 c’est une élection coup de balais, les gens vont aller avec leur bulletin de vote dégager tous ceux dont ils sentent qu’ils sont responsables de cette manière d’être », a lancé en plateau le candidat.

Macron et la colonisation

Jean-Luc Mélenchon a jugé vendredi « qu’un Français doit peser ses mots quand il parle de l’Algérie », réagissant aux déclarations d’Emmanuel Macron, qui avait qualifié la colonisation de « crime contre l’humanité ». « Nous condamnons tous la colonisation. C’est un sujet très douloureux, on ne doit pas dire de bêtises, il faut peser ses mots », a déclaré le candidat de La France Insoumise. Pour Jean-Luc Mélenchon, « la colonisation est un fait qui doit concerner les historiens ». « Sur les sujets centraux de l’histoire de France, Emmanuel Macron devrait beaucoup réfléchir » et s’exprimer « avec beaucoup de délicatesse », a-t-il estimé. Dans une interview à la chaîne privée algérienne Echourouk News lors de son voyage en Algérie en début de semaine, l’ancien ministre de l’Économie avait qualifié la colonisation de « crime contre l’humanité » et de « vraie barbarie ».