J’ai toujours eu un peu de mal à savoir avec quel vin pouvait aller le veau. Du coup, lors d’un cours d’oenologie que j’ai suiv à Paris, j’ai posé la question à l’oenologue. Et je suis maintenant un spécialiste en la matière ! Alors si vous n’avez vous non plus jamais su quel vin servir avec un occo bucco, ce billet est pour vous ! De manière générale, la chair tendre du veau aime la souplesse des vins blancs puissants et ronds. Les inconditionnels du rouge devront éviter les vins tanniques ou acides, en recherchant plutôt la délicatesse d’un bourgogne rouge de la Côte de Beaune. Escalope et grenadin de veau poêlés, deux morceaux maigres, demandent la souplesse d’un bourgogne soyeux ou d’un cru du beaujolais. Ladoix et saint-amour fonctionnent assez bien. Ils ont en commun une structure où se retrouvent fraîcheur et petits tannins soyeux. Evitez les vins trop acides et très tanniques. Avec la blanquette de veau, plat gras et gélatineux, on cherche l’harmonie avec des vins amples et ronds, des vins blancs du Languedoc ou de Bourgogne, éventuellement vinifiés en fûts de chêne. On peut aussi tenter le contraste avec des vins rouges assez frais, aux petits tannins légers (rouges de Loire), mais il faut proscrire les tannins trop astringents des bordeaux et autres vins trop charpentés. Avec un quasi en cocotte ou un osso bucco, il faut éviter les vins astringents ou anguleux, mais rechercher au contraire la puissance et l’ampleur des vins blancs secs (grands vins des Côtes du Rhône comme l’hermitage, ou grands blancs de Loire comme le savennîères) ou le côté soyeux des rouges de Bourgogne. Ce ne paraît pas grand-chose, mais mine de rien, un mariage réussi entre un plat et un vin peut faire toute la différence entre un repas réussi et un repas d’excellence. Alors la prochaine fois que vous invitez des amis à dîner, vérifiez bien avec quel vin va telle ou telle viande ! 😉 Et si vous avez besoin de conseils pratiques et précis, je vous invite à essayer les cours d’oenologie. C’était une première, en ce qui me concerne, et je dois dire que j’ai bien apprécié l’aventure. Il n’est pas interdit que je recommence un jour ou l’autre, d’ailleurs. Voilà le site où j’ai trouvé le mien, pour ceux que ça intéresse. Plus d’information sur ce cours d’oenologie à Paris en cliquant sur le site web de l’organisateur.
Mois : avril 2018
La Cour européenne des droits de l’homme et l’évaluation de la proportionnalité en matière d’expulsions
Bien qu’il ne soit pas explicitement inclus dans la Convention européenne de sauvegarde des Droits de l’homme et des Libertés fondamentales, le droit au logement peut apparaitre en filigrane dans plusieurs articles relatifs à la lutte contre le sans-abrisme et le mal-logement : le droit à la vie, l’interdiction de la torture ou des traitements inhumains et dégradants, le droit au respect de la vie privée et familiale, etc. La Cour européenne des droits de l’homme a développé une jurisprudence intéressante autour du droit au logement. La CEDH a notamment établi que toute personne risquant de perdre son logement devrait pouvoir voir la proportionnalité et le caractère raisonnable de la mesure être déterminés par un tribunal indépendant à la lumière des principes énoncés par de la Convention européenne des Droits de l’Homme (Art. 8). Dans les cas Yordanova et autres c. Bulgarie et Winterstein et autres c. France, la CEDH avait jugé qu’une attention particulière devait être accordée aux conséquences de l’expulsion des habitants d’un terrain ainsi qu’au risque pour ces personnes de se retrouver sans domicile, en tenant compte notamment du temps depuis lequel ces familles vivaient sur les lieux. En mars 2017, le cas Bagdonavicius et autres c. Russie a trouvé son épilogue. La Cour a mis en exergue la nécessité de trouver des solutions de relogement en cas d’expulsions forcées de personnes rom et de gens du voyage. La Cour a estimé que les plaignants avaient été victimes d’une violation de leur droit au respect de la vie privée et familiale et de leur domicile (Article 8) dans la mesure où ils n’avaient pas bénéficié d’un contrôle de la proportionnalité et où les autorités n’avaient pas véritablement consulté les plaignants sur des options de relogement, en fonction de leurs besoins et préalablement à leur expulsion forcée. Dans le cadre d’un projet de l’Open Society Foundation, un projet de loi a été introduit à l’Assemblée irlandaise le 23 février 2017. L’adoption de ce projet de loi permettrait aux juges irlandais de réaliser un contrôle de la proportionnalité dans les cas de saisies de logements et d’expulsions. Ce projet de loi se base sur la jurisprudence de la CEDH et de l’UE. Il s’agirait de rendre ces saisies et expulsions impossibles sans relogement adéquat, pour les personnes vulnérables, sur la base de ce contrôle de proportionnalité.