À moins d’un an de la présidentielle, le parti d’extrême droite peine à convaincre des banques françaises de le financer. D’après les informations d’Europe 1 dévoilées ce mardi 24 mai, le Front national se tourne donc vers l’étranger pour trouver des banques susceptibles de lui prêter de l’argent. Quarante-cinq auraient été contactées en Chine, en Inde et en Russie notamment, en vue de la présidentielle de 2017. Marine Le Pen, très contrariée de voir que « des partis politiques à des niveaux d’endettement inouïs ont le soutien des banques et pas le FN », compte même s’entretenir avec Frédéric Oudéa, le président de la Fédération des banques françaises et patron de la Société générale (banque historique du FN), pour comprendre les raisons qui poussent les banques françaises à ne pas leur prêter d’argent.
La galère du financement
Le désamour des banques françaises pour le parti d’extrême droite dure depuis plusieurs années. Nombre d’entre elles rechignent à financer le FN, obligeant le parti à se tourner vers des financements étrangers. La présidente frontiste l’utilise même comme argument principal pour expliquer des prêts effectués à l’étranger. En 2014, par exemple, Marine Le Pen justifiait ainsi un prêt russe de 9 millions d’euros : « Avec les départementales dans quatre mois, il y a urgence ! En tout, avec les régionales, c’est 30 millions. Nous disposons de 5 millions d’euros de subventions par an. Nous n’avons plus de biens immeubles. On est obligés de souscrire des prêts, dans des établissements français ou étrangers », avait-elle déclaré. « On a lancé des hameçons partout : en Espagne, en Italie, aux États-Unis, en Asie et en Russie. Et le premier qu’on a attrapé, on a signé et on est très contents », avait lancé la présidente du FN. À l’époque, la présidente du Front national soulignait le caractère légal de ces transactions.
Selon une enquête de Mediapart publiée en novembre 2015, le Front national a obtenu au fil des années plusieurs prêts russes « et a transmis à Moscou une demande portant sur des besoins financiers estimés à 40 millions d’euros, d’ici à 2017 ». Proche de la Russie, idéologiquement, le Front national compte pourtant cette année sur le soutien d’autres pays pour sa campagne présidentielle. D’autant que le parti d’extrême droite devra montrer patte blanche, déjà visé par une affaire sur des soupçons surfacturation dans le financement de sa campagne en 2012. Selon Europe 1, cependant, aucune banque n’a pour l’instant répondu à son appel.
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