À La Baule, Alain Juppé trace sa route

Un petit tour et puis s’en va ! Arrivé à 13 heures à La Baule, le candidat à la primaire Alain Juppé en est reparti deux heures plus tard. Le temps de faire quelques selfies avec de jeunes supporteurs, de serrer quelques mains, y compris celles de ses adversaires François Fillon et Bruno Le Maire, de prononcer son discours et le voilà qui filait direction Bordeaux.

Le campus des Républicains ne semblait pas une priorité pour l’ancien Premier ministre, toujours favori des sondages malgré une remontée de Nicolas Sarkozy. Ses principaux lieutenants n’étaient d’ailleurs pas présents. Ni Édouard Philippe, ni Benoist Apparu (pourtant tous deux porte-parole), ni Jean-Pierre Raffarin (qui avait tapé fort le week-end dernier à Chatou), ni même Virginie Calmels n’avaient fait le déplacement. Pour son directeur de campagne, Gilles Boyer, ce n’est pas un problème. Celui qui se décrit comme « le bras gauche » d’Alain Juppé préfère « quadriller le terrain », « répartir les forces » plutôt que de rester groupé en toutes occasions. Il faut dire que Alain Juppé mise sur une primaire la plus ouverte possible, qui ne se limite pas aux seuls adhérents LR. Le maire de Bordeaux sait que son positionnement peut plaire aux centristes et aux « déçus du hollandisme » qu’il a clairement cherché à courtiser dans son discours samedi après-midi.

« Un peu fade, un peu tiède »

En chemise blanche, manches retroussées, sous un soleil de plomb, et visiblement en forme, il a rappelé que « tout le monde (pouvait) voter ». À la suite des attaques lancées par François Fillon et Nicolas Sarkozy le week-end dernier, Alain Juppé a voulu se présenter en maître zen. Il souhaite « un vrai débat, pas un mauvais pugilat », et a même plaidé pour un « code de bonne conduite ». « Le Bonze de Bordeaux » (comme on le surnomme) compte bien continuer à faire preuve de « sang froid et de sérénité », sûr que cette attitude plaira aux Français.

Pourtant, ici, de nombreux militants misent davantage sur l’énergie et l’outrance d’un Nicolas Sarkozy. Cette retraitée sarthoise, qui arbore une croix de Lorraine sur son chemisier, trouve Alain Juppé « un peu fade, un peu tiède ». Son voisin d’Avrillé, lui, est convaincu que les Français ont besoin d’un « bulldozer » comme l’ancien président.

Qu’importe, Alain Juppé trace sa route, plus décontracté que jamais, et déroule son programme. « On ne va pas changer de stratégie maintenant, ça n’aurait pas de sens, assure Christophe Béchu, le maire d’Angers et soutien de Alain Juppé. La primaire ne doit pas être une foire aux promesses, nous resterons sur une ligne raisonnable. » Entre raison et passion, certains militants hésitent encore…

À Detroit, Trump promet des emplois à la communauté noire

En difficulté dans les sondages, le candidat républicain à la Maison Blanche, Donald Trump tente de s’attirer la sympathie d’un électorat plutôt favorable à sa rivale, Hillary Clinton. En déplacement dans une église de Detroit, ce samedi 3 septembre, il s’est tourné vers les Afro-américains, promettant des emplois et de l’espoir à une communauté qui le regarde avec grande méfiance.

« Je vais faire bouger les choses pour vous »

« Je suis ici pour écouter votre message », a-t-il lancé, dans une allocution à la tonalité apaisée, ponctuée d’un « nous sommes tous frères et soeurs », contrastant singulièrement avec celle de ses meetings de campagne. En difficulté dans les sondages à l’approche de l’élection présidentielle de novembre, l’homme d’affaires de New York tente depuis quelques semaines de tendre la main à cette partie de l’électorat qui vote traditionnellement très largement démocrate et à laquelle il n’avait jusqu’ici prêté que peu d’attention. Selon un sondage USA TODAY/Suffolk University publié jeudi, il ne recueille le soutien que de 4% des électeurs noirs.

Insistant sur le droit de vivre en sécurité avec « un emploi bien payé », le milliardaire a promis de faire de la politique autrement et de reconstruire Detroit, la ville qui a fait faillite, avec « des usines partout, des écoles ». « Je vais faire bouger les choses pour vous », a-t-il assuré, évoquant « les magasins fermés, les gens assis sur le trottoir, sans emploi, sans activité ». Il a ensuite rejoint l’assistance, tentant de suivre le rythme de la musique.

« Trump n’aura pas ma voix »

Pendant ce temps, une centaine de manifestants s’étaient rassemblés devant l’église où s’est exprimé le magnat de l’immobilier en présence notamment de son ex-rival aux primaires, le neurochirurgien à la retraite Ben Carson, qui était le seul candidat noir en course. « Trump n’aura pas ma voix », pouvait-on lire sur l’un des panneaux brandis dans la foule.

La fermeture des usines de production automobile à partir des années 70 a eu des effets dévastateurs sur la ville où des quartiers entiers restent dans un état de délabrement avancé. « C’est la classe moyenne noire qui a le plus souffert », souligne Reynolds Farley, professeur à l’Université du Michigan qui étudie l’évolution de la population de la ville. Dans l’ancienne « Motor City », nombre d’Afro-américains reconnaissent que leurs conditions de vie ont peu évolué au cours des deux mandats de Barack Obama, premier président américain noir de l’histoire mais rares sont ceux qui sont prêts à se laisser convaincre par l’offensive tardive du candidat septuagénaire. « Nous avons étudié le programme du parti républicain et l’avons trouvé insuffisant. Nous avons écouté son candidat et l’avons trouvé révoltant », explique ainsi Eric Williams. Pour celui qui anime des ateliers destinés à aider les petits entrepreneurs noirs au sein de la Wayne State University « il n’y a absolument rien que Donald Trump puisse faire pour améliorer son image au sein de la communauté afro-américaine ».

La sincérité de Trump mise en doute

Car au-delà du programme, la personnalité et les prises de position passées de Trump suscitent de vives réticences. Bien avant de se lancer dans la course à la présidence, le magnat de l’immobilier avait pris la tête d’une campagne aux relents racistes visant à remettre en cause la nationalité américaine de Barack Obama en mettant en doute la validité de son certificat de naissance. « Nous n’avons pas oublié cela », dit Eric Williams. « Cela en dit long sur cet homme ». Parmi les manifestants Charelle juge « absurde » d’imaginer que Trump ait véritablement la volonté de répondre aux inquiétudes de sa communauté : « C’est juste un prétexte pour faire des photos et dire : ‘Regardez, je ne suis pas raciste !' ».

Pour David Bullock, militant des droits civiques et candidat au conseil municipal de la ville, Hillary Clinton a un avantage décisif sur Trump: « Elle a bâti sur la durée une relation de confiance avec les représentants de la communauté noire ». Plutôt que de faire basculer des votes en sa faveur, tâche qui s’annonce ardue, la stratégie du milliardaire pourrait consister à convaincre – discours sombre à l’appui – une partie de cet électorat de rester chez elle le 8 novembre. « Du point de vue de Trump, (cette visite) a sa logique. Mais nous savons qu’il ne s’agit pas d’aider Detroit », assure David Bullock.

Un élu Modem arrêté pour exhibition sexuelle ?

C’est un pilier du Modem. Vice-président du parti de François Bayrou, député européen du sud-ouest, Robert Rochefort est en situation délicate. Comme le révèle RTL, l’ancien directeur du Credoc, le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie, a été interpellé par la police ce mercredi après qu’un vigile l’a surpris en train « de se faire plaisir à proximité de deux enfants ». Selon l’Agence France-Presse, qui a interrogé une source proche de l’enquête, les enfants n’auraient rien vu. Le directeur du Castorama de Vélizy-Villacoublay dans les Yvelines a été alerté et la police s’est rendue sur les lieux. Robert Rochefort, chroniqueur dans plusieurs médias, dont La Croix, a passé environ quatre heures en garde à vue.

« J’ai reconnu des choses fausses », réagit-il

Selon RTL, l’homme âgé de 60 ans aurait reconnu les faits d’exhibition sexuelle. Il aurait donné son accord pour une procédure de composition pénale, ce qui lui éviterait un procès, selon RTL. Il pourrait être cependant condamné à une amende et « faire l’objet d’une injonction de soins », indique la station. Contacté par BFM TV, Robert Rochefort dément ces accusations. « Je suis sous le choc. Ce que dit RTL n’est pas exact. Si c’était exact, je ne serais pas libre. Je ne me suis jamais exhibé devant des enfants, se défend-il. Je me suis fait piéger car je n’ai pas voulu passer la nuit en garde à vue. Est-ce que j’ai paniqué, est-ce que j’ai eu peur ? J’ai reconnu des choses fausses », précisant avoir été « menacé ». Il ne serait l’objet « d’aucune poursuite pénale », n’aurait pas été mis en examen. A-t-il reconnu les faits ? « Dit comme ça, non. Mais effectivement, cela peut être interprété comme ça », répondit-il.

Une arrestation qui ne fait pas les affaires de François Bayrou qui envisage, si Alain Juppé n’est pas choisi par les sympathisants de droite lors de la primaire, de se présenter à la présidentielle. La réaction du président du Modem est attendue.

Démission de Macron : Hollande appelle ses ministres à jouer collectif

François Hollande a appelé mercredi, en ouvrant le conseil des ministres, les membres du gouvernement à être « engagés » dans une « action collective », au lendemain de la démission de l’ex-ministre de l’Économie Emmanuel Macron, a rapporté le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll. Le chef de l’État « a appelé tous les membres du gouvernement à être engagés » dans l’action de l’exécutif, et ce « dans un esprit collectif », soulignant que « rien n’est possible sans une action collective », a déclaré Stéphane Le Foll devant la presse.

« C’est un grand devoir et un grand honneur de servir la France »

Pressé de questions sur la trahison qui serait reprochée par certains à Emmanuel Macron, Stéphane Le Foll a tout juste lâché qu’« on ne peut pas dire qu’il y ait eu de la solidarité, par définition, puisqu’il quitte le gouvernement ». « C’est un grand devoir et un grand honneur de servir la France », a cependant insisté le chef de l’État devant le Conseil des ministres, toujours cité par le porte-parole du gouvernement. François Hollande, a poursuivi Stéphane Le Foll, a également « rappelé la nécessité de l’esprit de responsabilité et de désintérêt ».

Loi travail : les manifestations reprendront le 15 septembre

La pause estivale est bel et bien terminée. Les opposants à la loi travail sont appelés à manifester pour la 13e fois à Paris et dans une quarantaine de villes en France le 15 septembre, à l’appel de sept syndicats, pour demander « l’abrogation » du texte promulgué le 8 août, a indiqué mardi le numéro un de la CGT, Philippe Martinez. « Une manifestation aura lieu à Paris, un parcours a été déposé à la préfecture. Plusieurs manifestations sont déjà prévues dans une quarantaine de villes », a déclaré le secrétaire général de la CGT lors d’une conférence de presse au siège de la centrale.

« L’abrogation reste le mot d’ordre », a précisé Philippe Martinez, selon lequel « une loi qui était mauvaise au printemps est toujours mauvaise à l’automne ». « Nous souhaitons que les questions sociales soient au coeur » de la campagne présidentielle, a-t-il ajouté.

Promulgué, mais jamais appliqué

L’intersyndicale garde en tête le précédent du contrat première embauche (CPE), promulgué, mais jamais appliqué. Seule différence, il y a dix ans, les organisations de jeunesse étaient extrêmement motivées. Cette fois, tout en continuant de faire partie de l’intersyndicale, leur présence dans les manifestations s’était progressivement étiolée à l’approche des examens.

Le 15 septembre sera l’occasion de sonder leur motivation, quelques jours avant le départ du populaire président du premier syndicat étudiant (Unef), William Martinet. Mercredi soir, les sept syndicats se réuniront pour décider des modalités de cette journée, mais aussi de la suite à donner au mouvement, a souligné Philippe Martinez.

D’ici là, le défi est de remotiver les troupes. Au programme : des meetings au Havre cette semaine, à Nantes le 7 septembre, opérations de péages gratuits, débat le 10 septembre lors de la Fête de L’Humanité, où se sont invités les responsables de la CGT, FSU, Solidaires, mais aussi, fait exceptionnel, FO. « Ce sera long, mais la bataille de quatre mois que nous avons vécue, inédite sous un gouvernement de gauche et avec beaucoup de colère rentrée, d’amertume, de frustration, va continuer », insiste Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO. « Nous ne lâcherons pas ! » insiste-t-il.

Bataille de longue haleine

Et après le 15 septembre ? La bataille devrait se déplacer sur un plan juridique, de longue haleine, notamment à travers des questions de constitutionnalité auprès du Conseil constitutionnel sur les conditions du licenciement économique ou la barémisation des indemnités prud’homales, selon Catherine Perret, membre de la direction de la CGT. Jean-Claude Mailly espère voir survenir des « problèmes d’application, via des recours individuels qui remonteront à terme jusqu’à la Cour de cassation ».

En outre, une alliance avec des syndicats belges est également à l’ordre du jour. Le gouvernement belge de droite a mis sur la table un projet de « loi travail » renforçant la flexibilisation du marché du travail. « Les syndicats belges nous ont contactés pour voir de quelle manière on pourrait oeuvrer ensemble », précise Éric Beynel, porte-parole de Solidaires. Il voit une « logique à fixer une date commune de manifestations » avec les collègues belges « autour des différents textes qui déréglementent les protections des salariés en Europe », souligne-t-il.

Malgré 12 journées de mobilisation nationale entre mars et juillet, dont certaines marquées par des violences, la loi travail a été promulguée le 8 août. Mais l’intersyndicale (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, Fidl, UNL) garde en tête le précédent du contrat première embauche (CPE) en 2006, promulgué mais jamais appliqué.

Marine Le Pen prend ses distances avec le FN

Pour réussir sa rentrée politique, Marine Le Pen entend se démarquer. La candidate à l’élection présidentielle 2017 attendra la fin de la semaine pour faire son retour sur le devant de la scène, alors que la plupart de ses potentiels adversaires à droite occupent déjà l’espace médiatique depuis quelques jours. La présidente du Front national tiendra en effet son meeting de rentrée samedi 3 septembre dans le petit village de Brachay, en Haute-Marne, comme chaque année depuis 2012.

Mais la candidate compte surtout s’éloigner de la « marque FN ». Exit le logo du FN sur les tracts et affiches de campagne, selon Europe 1. Outre la fameuse petite flamme bleu blanc rouge, Marine Le Pen aurait même décidé d’effacer le nom du parti de sa communication. Signe qu’elle veut faire table rase du passé et conquérir toujours plus l’opinion en vue de 2017, la présidente du FN s’est aussi symboliquement débarrassé du nom de son père. Son site de campagne est sobrement baptisé marine2017.fr, alors qu’il s’appelait marinelepen2012.fr il y a cinq ans. Sur l’affiche de campagne barrée du slogan « La France apaisée » dévoilée en janvier dernier, son patronyme avait déjà disparu.

Diète médiatique

Pour se rapprocher encore un peu plus de son électorat, Marine Le Pen devrait aussi opter pour un dispositif minimaliste lors de ses déplacements. À Brachay samedi, elle montera sur une simple estrade sur la place du village.

Après s’être fait discrète tout l’été en dépit des polémiques identitaires, Marine Le Pen semble vouloir garder ses distances avec les médias. Ses apparitions à la télévision et la radio resteront assez rares, croit savoir Europe 1. Elle leur préfère les réseaux sociaux : une caméra embarquée va s’inviter, pour la première fois, dans les coulisses de son meeting samedi pour des séquences vidéo qui seront diffusées en direct sur les réseaux sociaux : Facebook, Twitter et Periscope. Une stratégie de diète médiatique que l’état-major du FN veut croire payante.

Macron annonce un « diagnostic » sur l’état de la France fin septembre

Deux ans après son arrivée à Bercy, Emmanuel Macron défend son bilan. Libéralisation du transport en car, baisse des tarifs des professions réglementées, réforme des prud’hommes… Le ministre de l’Économie assure, dans un entretien publié aux Échos, avoir redonné de la « crédibilité à la parole publique ». Emmanuel Macron concède n’avoir pu mener à bien la loi sur les nouvelles opportunités économiques, mais pour des raisons indépendantes de sa volonté : « Ce travail a été mené en profondeur, dit-il, mais ses implications n’ont pas été tirées pour des raisons politiques à l’automne dernier. »

Plusieurs des mesures qu’il préconisait pour créer des emplois dans le secteur de l’immatériel ont ainsi été dispatchées dans la loi El Khomri. Le ministre dit avoir confiance dans la volonté des Français de faire avancer notre pays mais reconnaît un manque de pédagogie : « Je n’ai pas fait tout ce que nous aurions voulu dans la loi croissance, car je n’ai pas assez expliqué ce qui allait mal, ni pourquoi sur certains sujets ».

Le temps de l’incarnation de l’offre viendra en temps voulu 

Sur son avenir, « l’alternance politique est une fatalité politique écrite d’avance », affirme-t-il, dans sa volonté exprimée depuis plusieurs mois de puiser des idées à droite et à gauche. Le ministre suggère de continuer à baisser progressivement l’impôt tout en menant des réformes. Il ne faut pas, contrairement à ce que préconise Nicolas Sarkozy, « baisser les impôts des plus favorisés et laisser filer les déficits », dit-il.

Quant à une éventuelle candidature à l’élection présidentielle, le ministre dit avoir toujours « pris ses responsabilités » : « Je les prendrai aussi quand j’établirai le diagnostic du pays fin septembre ». Il ajoute : « Je respecte simplement le bon fonctionnement de nos institutions, la solidarité gouvernementale et l’autorité du président de la République. » « Ma voix est colorée de pragmatisme et de réalisme », lance-t-il enfin : « Le temps de l’incarnation de l’offre viendra en temps voulu. »

Quand le site internet de Montebourg n’est pas « made in France »

Arnaud Montebourg s’est lancé. On ne sait pas encore si l’ex-ministre du Redressement productif passera par la case primaire de la Belle Alliance. Mais, le ton est donné (anti-Hollande), les idées dévoilées (souverainistes), les premiers déplacements programmés. Fervent défenseur du « made in France », où on l’a vu poser en marinière ou se vanter dans un documentaire de porter des costumes français, le néo-candidat a peut-être commis sa première erreur.

Société américaine, serveurs à Amsterdam

En effet, pour porter sa candidature, Arnaud Montebourg a lancé son site internet, arnaudmontebourg-2017.fr. Nos confrères de ZDNet.fr sont allés fouiller dans les crédits de la plateforme. Selon eux, elle est hébergée dans le cloud Microsoft Azure. « Arnaud Montebourg, qui déclarait d’un air martial en mai 2014 Je n’entends pas admettre que l’Europe et la France deviennent les colonies numériques des États-Unis, a justement choisi un prestataire de service étatsunien pour héberger son dispositif de campagne numérique ! » note, ironique, le journaliste. En poussant plus loin l’enquête, ZDNet.fr s’aperçoit même les données du site ne sont pas stockées sur des serveurs situés en France. Ils sont installés aux Pays-Bas, à Amsterdam. Un couac qui peut faire sourire, mais dont les adversaires de Montebourg se serviront pour pointer du doigt une incohérence.

En attendant, l’ancien ministre, qui a tiré à boulets rouges sur François Hollande, a été attaqué depuis son annonce. Stéphane Le Foll a fustigé une « ambition personnelle », lui conseillant de ne pas « retomber dans l’abaissement improductif ». Jean-Marie Le Guen a dénoncé « l’outrance et la caricature » des critiques d’Arnaud Montebourg. La campagne est lancée !

Loi travail: Jean-Claude Mailly (FO) ne lâchera rien

Le combat se poursuit et FO n’entend rien lâcher. Le secrétaire général de FO Jean-Claude Mailly promet de « continuer la bagarre » contre la loi travail sur le terrain juridique et prévient: « nous ne lâcherons pas », dans une interview aux journaux du groupe Ebra à paraître lundi. « Nous ne lâcherons pas ! Nous continuerons la bagarre sur le terrain juridique, par des QPC (questions prioritaires de constitutionnalité) ou des recours juridiques européens », déclare le leader de Force ouvrière.

« Nous conservons notre liberté »

« Ce dossier est un ratage complet. Nous nous sommes trouvés face à un gouvernement hyper-rigide, qui ne connaît pas le mot compromis », fustige-t-il. Jean-Claude Mailly annonce qu’il participera le 7 septembre à un meeting commun à Nantes avec le leader de la CGT Philippe Martinez. Il « n’exclut » pas, par ailleurs, de participer à un débat de la Fête de l’Humanité avec les autres organisations syndicales.

« J’ai un principe: quand on a une position, on peut l’exprimer partout », selon lui. Pour autant, rappelle Jean-Claude Mailly, « nous conservons notre liberté. Historiquement, FO et la CGT, c’est un peu comme deux soeurs ennemies, et s’il peut y avoir ponctuellement unité d’action, il n’y a pas de recomposition syndicale en vue ». Un nouvel appel à la mobilisation, le 15 septembre, a été lancé par les syndicats CGT, FO, Solidaires, FSU, Unef, UNL et Fidl pour réclamer le retrait de la loi travail promulguée le 8 août à l’issue de cinq mois de conflit social.

NKM s’offre encore « un buzz à la con »

Alors que les primaires, de gauche ou de droite, se profilent, chaque candidat, déclaré ou pas, fourbit ses armes. Tente de convaincre. Et livre quelques éléments de sa privée, car la présidentielle est aussi (d’abord ?) la rencontre d’un homme (ou d’une femme) et d’un peuple. Nathalie Kosciusko-Morizet s’est prêtée au petit jeu de la confession sur RTL. L’exercice est balisé, les questions impertinentes attendues.

La première est inoffensive : NKM avoue bien volontiers qu’elle est « nulle en imitations ». « Je trouve que les gens qui m’imitent sont en général assez mauvais. Ça doit être sur le chromosome Y l’imitation politique. Il n’y a pas beaucoup de femmes qui font de l’imitation politique non plus. Les hommes sont meilleurs pour les blagues que les femmes. À part Roselyne Bachelot. » Une petite confidence sans conséquence, puis soudain, le journaliste la déporte sur un terrain plus glissant.

Pourquoi choisir ?

À la question plutôt « Ricard ou pétard », voilà que l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy se lâche : « La question, c’est qu’est-ce que ça fait le mélange du Ricard et du pétard ? On a envie de répondre pourquoi l’un ou l’autre ? Il y en a d’autres qui pourraient poser la question, pourquoi choisir ? »

Deuxième question : « Plutôt film d’horreur ou film pornographique ? » « Non, mais attendez,  c’est comme le Ricard ou le pétard, pourquoi choisir ? Ça s’entend de deux manières, on est bien d’accord. Laissez-moi une chance quand même sur la compréhension qu’on peut en avoir », répond-elle. Une liberté de ton, un brin calculé, qui a fait du bruit, les internautes s’en donnant à cœur joie.

Décidément, Les Républicains aiment à encanailler leur image : Laurent Wauquiez avait avoué chez Thierry Ardisson visiter le site YouPorn « comme tout le monde ». Et selon Le Point, Bruno Le Maire avait confié qu’il maîtrisait Tinder. Une confession à double tranchant. Dans une nouvelle interview à notre magazine, le candidat à la primaire avait dû reconnaître que par contre, il ignorait ce qu’était un youtubeur, et plus grave, qu’il ne connaissait pas non plus Take Eat Easy ou Deliveroo, ces entreprises de livraisons de repas, qui malmènent le droit du travail.

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« Ça va faire le buzz »

« NKM », comme on la surnomme reprenant les codes américains, n’en est pas à son premier « buzz » et est régulièrement épinglée pour ses « dérapages » très contrôlés. Des photos très langoureuses (dernière en date celle utilisée par Paris Match a été ensuite détournée par les internautes) ; ou très décalées, comme lors de sa campagne municipale à Paris 2014 : d’abord prise en train de griller une cigarette avec un SDF, elle postait ensuite une photo d’elle sur la ligne 13 du métro, partageant une expérience « formidable ». À chacune des sorties, la candidate devient la risée des réseaux sociaux.

Au Point, à la question « NKM ne nuit-elle pas à Nathalie Kosciusko-Morizet ? La bagarreuse, impertinente, à la femme d’idées ? », la candidate de la primaire à droite accusait pourtant… les médias ! « C’est un problème insoluble, particulièrement pour une femme, répondait-elle. Les médias créent un filtre qu’on ne maîtrise pas. Parfois, il est si épais, ou si coloré, que cela tient de la manipulation. »

Lire notre interview de Nathalie Kosciusko-Morizet : « La France est le sel de la terre »

Sur RTL, NKM assume davantage : « Quand j’étais enfant, il y avait Georges Marchais et il était toujours très percutant. Il y avait quelque chose dans ce personnage. Je ne sais pas si je devrais dire ça en fait. C’est encore un truc, qui va m’être reproché. En même temps que je suis en train de dire ça, je me dis que ça va faire un buzz à la con ! Bon, ben écoutez,  un de plus ! » Objectif atteint.