Hamon (PS) : François Hollande « perdra la primaire » à gauche

Tous les coups sont permis. Pour Benoît Hamon, candidat à la primaire de la gauche, François Hollande « perdra la primaire » de son camp, notamment à cause de son absence d’« examen de conscience » et de « l’échec du quinquennat » en matière « économique et sociale ». « Je pense aujourd’hui, oui, qu’il perdra la primaire, c’est pour ça que je suis candidat », a déclaré dimanche l’ancien ministre de l’Éducation nationale lors du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI. Qu’il puisse gagner « je ne le crois pas », car « je considère aujourd’hui qu’il y a une vraie lacune dans la démarche de François Hollande : il n’y a aucun examen de conscience », a ajouté Benoît Hamon. L’ex-ministre ne demande pas de mea culpa au chef de l’État, mais souhaite que le locataire de l’Élysée « examine là où on a réussi, là où on a échoué ».

« La pauvreté a augmenté »

« L’échec de ce quinquennat, j’en suis malheureux, parce que j’y ai participé pendant deux ans et demi, il est d’abord économique et social. Les inégalités sont plus fortes, la pauvreté a augmenté », s’est désolé Benoît Hamon, qui a toutefois souligné des « progrès » comme le « formidable compte pénibilité », le « tiers payant généralisé » ou la COP 21. « Dans certains domaines, nous n’avons pas essayé une politique de gauche », a encore attaqué Benoît Hamon. Il a rejeté l’idée que sa candidature soit de témoignage : une telle candidature voudrait « dire qu’on accepte la perspective d’un nouveau quinquennat de Sarkozy, le cas échéant de Marine Le Pen, et qu’on pense que la gauche pourrait prospérer sur les ruines qu’on nous laisserait là ».

Benoît Hamon a justifié notamment sa candidature par « l’urgence à ce que » les questions sociales soient « au cœur du débat présidentiel ». « Je le dis de la manière la plus claire possible : il y aura un bulletin de vote Benoît Hamon aux primaires », a-t-il assuré. Il a prédit en revanche qu’il y aura « moins de candidats sur la ligne de départ qu’il n’y en a aujourd’hui ». Benoît Hamon, interrogé sur ses différences avec Arnaud Montebourg, a estimé que, contrairement à l’ancien ministre du Redressement productif, lui ne disait pas « cap sur la croissance comme la plupart de ceux qui se présentent à la présidentielle » et qui jouent « sur les leviers du même tableau de bord, relance par l’investissement et par l’offre… »

Primaire : Hervé Mariton cherche une nouvelle écurie

Très affecté, Hervé Mariton s’est effondré en sortant du studio de RTL, jeudi matin. L’homme, qui s’était engagé dans la course aux parrainages, n’a guère envie de recevoir les « condoléances » et évitera les réunions publiques ces jours-ci, hormis le conseil municipal dans sa ville de Crest. Il était le plus libéral des candidats pressentis pour disputer la primaire de la droite. Au lendemain de sa disqualification, il a pris sur lui pour déjeuner avec Le Point et évoquer la suite… Il prépare du reste la parution d’un livre numérique, car il ne renonce pas à instiller quelques-unes de ses idées dans le programme de celui qu’il ralliera.

« Je choisirai, en effet, de me rallier à un candidat, car je considère que c’est ma responsabilité politique. Je vais discuter avec tous les candidats sans préjugés », indique-t-il au Point. Il met en garde ses amis sur les chances du camp adverse : « Pour Hollande, ce sera sans doute très difficile, mais je n’enterre pas la gauche. Sarkozy n’aime pas que je le lui rappelle, mais la droite n’a pas gagné les régionales – elle a stagné – et la gauche a eu de beaux restes. Macron est un candidat à prendre au sérieux et la victoire de Marine Le Pen n’est plus improbable. »

Reste pour lui à se repositionner. Qui choisir ? « Techniquement, comme me disent mes équipes, je suis, sur le plan des idées, le plus proche de Fillon. Mais j’ai des divergences avec Fillon. Sa conception de sa liberté demeure étatique. Elle est concédée, la mienne vient du bas vers le haut. Sur le mariage pour tous, il n’est pas sur l’abrogation pure et simple, mais sur une réécriture. S’il a renoncé au souverainisme en France, il déplace cette approche souverainiste au niveau de l’Europe. C’est aussi une différence entre nous. Enfin, nous ne sommes absolument pas d’accord sur le dossier syrien et l’alignement qu’il souhaite sur la politique de Poutine. »

Chez Sarkozy, on ne voulait pas de ma candidature

Les troupes de Mariton semblent partagées au moment de choisir leur nouvelle écurie. Le candidat le plus proche sur le plan sociétal était Jean-Frédéric Poisson, comme lui partisan d’une abrogation pure et simple de la loi Taubira. Mais Poisson n’est pas libéral…

« Mon élimination pose des problèmes à Bruno Le Maire, qui pensait ainsi que, grâce à ma candidature, il passerait devant Fillon », glisse-t-il. Les deux hommes entretiennent des « rapports tendus » depuis qu’ils ont ferraillé pour la présidence du parti en 2014. De même, on ne sent pas entre Mariton et les soutiens de Sarkozy une franche cordialité. Le député de la Drôme estime que ses parrains éventuels ont « subi des pressions » de l’entourage de Nicolas Sarkozy. « Chez Sarkozy, on ne voulait pas de ma candidature », lance-t-il. Avec Juppé, il a toutefois peu d’accointances programmatiques, mais Mariton se laisse des marges de négociation.

La politique du logement, un « mal français à l’état pur »

Dans son livre Le Printemps des libertés, paru au printemps aux éditions L’Archipel, Hervé Mariton était le seul à préciser où il réaliserait les 100 milliards d’euros d’économies sur la dépense publique (pages 95 et 96). « Nous avons un levier fort : revoir complètement la politique du logement. Ce sont 15 milliards d’euros par an en pure perte. Il faut passer de la logique actuelle de l’aide à la pierre à l’aide à la personne. Je n’invente rien, Raymond Barre le disait déjà il y a 40 ans. »

Selon lui, la logique actuelle illustre le « mal français à l’état pur » qui conjugue « étatisme et inefficacité ». « Les trois quarts des ménages défavorisés n’habitent pas en HLM, tandis que de nombreux ménages aisés parviennent à en bénéficier, » écrivait-il dans son livre. « Réformer ce système inepte d’aides publiques exigera de se heurter à deux lobbys puissants : celui des HLM et celui de l’immobilier, lequel en retire un revenu certes modeste, mais qui a l’avantage d’être régulier, » reprend-il aujourd’hui. Voilà l’une des idées qu’Hervé Mariton pourrait mettre en balance moyennant son ralliement.

« Une charte de la laïcité »

Sur les questions identitaires, Hervé Mariton ne tranche pas clairement entre l’assimilation (chère à Nicolas Sarkozy) et l’intégration (position juppéiste). « Je me sens un peu entre les deux. Ma mère était juive d’Algérie. Elle est le symbole de l’assimilation réussie au point de baisser la voix quand elle parlait de religion. Éric Zemmour a raison de poser la question des prénoms. Notre famille a opté pour des prénoms chrétiens. Mais je mesure aussi ce que cette amputation des origines a de douloureux. Il y a sans doute un juste milieu à trouver. »

Sur la question de la laïcité et du rapport de l’islam à la République, ses positions sont un peu plus proches de celles de Juppé qui propose, comme lui, une « charte de la laïcité ». Toutefois, contrairement à Juppé, il n’a aucune confiance en Tareq Oubrou et dénonce avec vigueur les élus qui, par électoralisme, ont favorisé le communautarisme. « Les évangéliques se débrouillent pour financer leurs lieux de culte. Les musulmans sont assez nombreux en France pour payer la construction de leurs mosquées sans besoin de financement extérieur », estime-t-il. Il tolère l’idée qu’une mairie puisse concéder un bail emphytéotique aux associations cultuelles « mais à condition que cela soit au prix du marché, et non à l’euro symbolique », précise-t-il.

Philippe Bilger – « On ne peut pas considérer que les peuples ont tort dès lors qu’ils ne sont pas de notre avis »

Philippe Bilger est clairement en désaccord avec la déclaration de Daniel Cohn-Bendit. « Les peuples n’ont pas toujours raison. » La phrase de l’ancien député européen faisait référence à la montée en puissance des partis d’extrême droite européens. Pour Philippe Bilger, l’ex-eurodéputé est critiquable sur ce point : peut-on légitimement assimiler un vote pour un parti extrémiste et celui pour le nazisme. Et l’ancien magistrat de s’interroger : comment comparer ce qui s’est passé en Allemagne avec la situation actuelle, et des démocraties européennes telles que la Hongrie et la Pologne ? Ces deux pays, au sein desquels le vote en faveur des partis extrémistes ne cesse effectivement de croître, sont clairement visés par la déclaration de Daniel Cohn-Bendit. Pour Philippe Bilger, « cette argumentation est discutable, voire de mauvaise foi ». Quel qu’en soit le résultat, qu’il nous plaise ou non, le vote démocratique d’un peuple peut certes être discuté, mais ne « peut être méprisé ».

Sarkozy: « dès que l’on devient français, nos ancêtres sont gaulois »

« Je serai le président de l’action, je n’accepte pas les 238 morts », victimes des attentats depuis janvier 2015, a déclaré Nicolas Sarkozy lundi à Franconville (Val d’Oise). Il promet de mener « une guerre impitoyable » au terrorisme islamiste. « Je n’accepterai pas les comportements moyenâgeux qui veulent qu’un homme se baigne en maillot de bain, quand les femmes sont enfermées » dans des burkinis, a-t-il également affirmé.

Pour le candidat à la primaire de la droite pour 2017, à partir du moment où l’on devient français, « l’on vit comme un Français et nos ancêtres sont les gaulois », lundi à Franconville (Val d’Oise). L’ex-chef de l’Etat a également dénoncé « l’islam extrémiste et politique », dont le but est de « provoquer la République », lors d’une réunion publique.

« Président de la communauté nationale »

Dénonçant à nouveau « la tyrannie des minorités », il a assuré que s’il gagnait en 2017, il serait « le président de la communauté nationale car en France, la seule communauté qui vaille est la communauté française ». « Si l’on veut devenir français, on parle français, on vit comme un Français. Nous ne nous contenterons plus d’une intégration qui ne marche plus, nous exigerons l’assimilation. Dès que vous devenez français, vos ancêtres sont gaulois. +J’aime la France, j’apprends l’histoire de France, je vis comme un Français », doit se dire celui qui devient français, a-t-il ajouté.

« La situation de la France est grave. C’est un combat extraordinairement difficile. Nous avons à combattre la gauche, qui fera de moi son adversaire habituel, nous avons à combattre l’extrême droite qui fera de moi son adversaire privilégié. Elle a compris que j’étais le plus dangereux », a-t-il également déclaré.

Selon lui, il faut « combattre la pensée unique dans ce qu’elle a de plus insupportable (…) Si on dit que l’islam pose un problème d’intégration, comme à l’époque, les catholiques ont posé un problème à la République, on est islamophobe. C’est insupportable. Si on dit qu’on ne peut plus continuer avec l’immigration (…) alors on est traité de raciste. C’est insupportable ». « Quand on dit qu’on n’est pas de gauche, on se demande si vous avez un coeur qui bat. Si vous avez des questions à me poser, France Télévisions, posez-les! », a-t-il ironisé, faisant allusion à L’Emission politique, sur France 2, dont il a été le premier invité jeudi. « Je veux être le porte-parole de la majorité silencieuse », a-t-il ajouté, sous les applaudissements du public.

Virtualité monégasque

La semaine dernière, lors d’un incentive à Monaco, j’ai eu l’occasion de tester un casque de réalité virtuelle. Traitez-moi d’amish, mais je n’avais encore jamais testé cette technologie. Et je dois dire que j’ai été complètement bluffé par la chose. Et moi qui regardais l’arrivée de ces fameux casques de loin, voilà que je commence à regarder tout ça de plus près. J’ai longtemps cru que cette technologie était un peu gadget. Tout comme mes collègues, d’ailleurs. Mais croyez-moi, si vous n’avez jamais testé la réalité virtuelle, vous allez avoir un choc. C’est tellement réel que c’en est troublant. Non pas au niveau du graphisme, car on voit bien qu’il s’agit d’un environnement artificiel. Mais la sensation d’immersion est si forte que vous avez véritablement l’impression d’être dans cette réalité. Une fois que l’expérience commence, un déclic semble se faire dans le cerveau : ce dernier considère ce qu’il voit comme la réalité. Nous avons pu faire plusieurs expériences très différentes, et notamment une démo de jeu d’horreur à la première personne : il fallait se promener dans un manoir très inquiétant où quelque chose rôdait. Ce n’était qu’un jeu mais tous ceux qui l’ont essayé ont pourtant réagi comme s’ils étaient véritablement en danger (cela a d’ailleurs donné lieu à des moments très amusants). Ce qu’on ressent avec un casque est clairement à des années-lumière de ce qu’on peut ressentir devant un écran traditionnel. Devant une télévision, le spectacle est en effet circonscrit dans un rectangle, autour duquel existe une réalité rassurante : le salon, le canapé, le chat qui fout ses poils partout… Mais avec la réalité virtuelle, la réalité est complètement zappée : vous vous retrouvez seul dans un autre monde, sans que la frontière virtuel / réel ne soit plus visible. C’est une technologie à la fois très inquiétante et incroyablement excitante. Mais en ce qui me concerne, elle est surtout excitante. Que ce soit pour cette expérience ou pour le reste, j’ai en tout cas bien apprécié ce voyage incentive à Monaco. Je vous mets en lien l’agence qui nous l’a proposé.

François Hollande s’inquiète de la montée des populismes

À Bratislava, François Hollande pense à 2017. S’il a invité à renouer le lien « entre les citoyens et l’Europe » et à lutter contre la montée des populismes, il a admis qu’il aurait comme d’autres dirigeants « à en rendre compte devant les électeurs », en 2017. Le président français a fait cette déclaration à l’issue d’un sommet européen à 27, aux côtés de la chancelière Angela Merkel lors d’une conférence de presse conjointe.

Les deux dirigeants doivent chacun faire face à une poussée de l’extrême droite dans leurs pays et se trouvent en mauvaise posture pour de prochains scrutins nationaux: présidentielle en mai 2017 en France, élections législatives en septembre en Allemagne. « Je ne crois pas qu’un Conseil européen soit de nature à changer le rapport pour l’instant des électeurs avec ceux qui les gouvernent. Ils jugent aussi sur d’autres résultats », a estimé le chef de l’Etat français, dont la politique économique et sociale est jugée très sévèrement par une majorité de Français. Selon un récent sondage, Hollande serait dans tous les cas de figure éliminé dès le premier tour de la présidentielle.

Un modèle de société

Mais « c’est important, non pas seulement par rapport aux échéances mais par rapport à notre propre responsabilité de retrouver le lien qui s’est distendu entre les citoyens et l’Europe », a-t-il plaidé. « Lorsque l’Europe est mise en cause c’est aussi la démocratie et ses valeurs qui peuvent s’en trouver affectées, abîmées », a-t-il fait valoir, visant les partis populistes qui « s’en prennent à l’Europe parce qu’ils veulent s’en prendre à un système de valeurs et à un modèle de société ». Hollande a admis qu’il aurait comme d’autres « à en rendre compte devant les électeurs ». « L’électeur s’intéresse seulement aux choses qui sont mises en oeuvre », a sobrement répondu Angela Merkel. « Pour cela, il faut se mettre d’accord sur les choses que l’on veut faire » et « c’est pour cela que c’était aujourd’hui un pas important, mais seulement un pas sur un chemin plus long », a-t-elle ajouté.

PS : Najat Vallaud Belkacem veut-elle la place de Jean-Christophe Cambadélis ?

On la disait prête à se présenter à la primaire de la gauche… Et si Najat Vallaud Belkacem préférait plutôt la tête du Parti socialiste ? C’est ce que révèle le site de RTL ce lundi. Selon lui, la ministre de l’Éducation envisagerait de briguer la tête du parti, actuellement occupé par Jean-Christophe Cambadélis. Et RTL d’insister : « Quand on pose la question à l’ancienne porte-parole du gouvernement, elle ne dément pas ».

Visiblement, la jeune femme compte même déjà quelques soutiens. L’un de ses collègues au gouvernement n’hésite pas à vanter les qualités de la ministre pour prendre les rênes du Parti socialiste. « Elle est populaire, c’est une femme et, surtout, elle est perçue par les militants comme étant de gauche », égrène-t-il à RTL.

Pas de candidature à la primaire ?

Pourtant, les rumeurs concernant une candidature de l’ancienne porte-parole du gouvernement à la primaire de la gauche allaient bon train depuis la fin du mois d’août. Selon Le Parisien, des proches de la ministre évoquaient sa participation si le président venait à y renoncer. « Najat, c’est la petite souris que personne ne voit venir, ils sont dans le mépris des femmes. Elle est jeune, elle est beur et elle a de bons sondages », confiait un ami du président au quotidien. Des rumeurs aujourd’hui démenties par RTL qui réfute une candidature de la ministre de l’Éducation, même si François Hollande n’est pas candidat.

Si la ministre espère la place de Jean-Christophe Cambadélis, elle ne serait visiblement pas la seule au sein du gouvernement. Invité de l’émission de Jean-Jacques Bourdin, le 31 août dernier, le sénateur-maire PS de Lyon Gérard Collomb, avait assuré que l’actuel Premier ministre envisageait, lui aussi, de prendre la tête du Parti socialiste après l’élection présidentielle.

Suppression de postes à Alstom : Macron dénonce une décision « condamnable »

Macron nie toute implication dans la décision de l’entreprise française. L’ancien ministre de l’Économie juge, samedi dans L’Est républicain, la décision d’Alstom de fermer son site de Belfort « brutale et condamnable » et souligne qu’il n’en a jamais été question lors de ses discussions avec l’entreprise. « J’ai eu, régulièrement, au cours de mes fonctions de ministre, des relations avec les dirigeants d’Alstom. J’ai eu des échanges avec eux encore en juillet dernier, et il n’était absolument pas question de fermer Belfort », a expliqué Emmanuel Macron au quotidien régional, dénonçant une décision « soudaine, brutale et condamnable ».

Alors que l’État est actionnaire à hauteur de 20 % du capital d’Alstom, Emmanuel Macron explique avoir « mis la pression sur Alstom pour préserver l’emploi dans un contexte de surcapacité productive en France dans le ferroviaire ».

400 emplois créés… aux États-Unis

L’ancien ministre dit également ne pas croire à l’hypothèse selon laquelle Alstom chercherait à faire monter la pression pour inciter l’État à lui passer des commandes. « Tous les clients étrangers exigent désormais que la production se fasse au moins en partie chez eux. Alstom doit s’adapter, mais ne saurait le faire dans la précipitation et sans concertation », estime-t-il. Les 400 emplois créés par le contrat historique de 1,8 milliard d’euros décroché par Alstom le mois dernier aux États-Unis devraient ainsi être localisés dans l’État américain de New York, selon l’entreprise.

Le maire LR de Belfort, Damien Meslot, a écrit vendredi au président François Hollande pour lui demander d’intervenir auprès d’Alstom Transport afin d’« amener ses dirigeants à revenir sur leur décision » d’arrêter la production de trains dans l’usine de la ville d’ici à 2018. Dans cette lettre ouverte, le maire rappelle que le gouvernement s’était « engagé à maintenir le site de Belfort », lors de la visite d’Emmanuel Macron sur place, en mai 2015, demandant à François Hollande « de faire respecter la parole donnée par [son] gouvernement ».

Manuel Valls, footballeur pour la bonne cause

Le Premier ministre Manuel Valls s’est mué en footballeur amateur mercredi soir lors d’un match de charité du Variété Club de France au profit des militaires blessés au combat et des familles des soldats morts. Face à l’équipe des armées françaises, le chef du gouvernement, troquant le costume pour un maillot vert fluo floqué du numéro 9, a été titularisé en attaque aux côtés de l’ex-champion du monde Bixente Lizarazu et du chanteur M Pokora. Décrit comme un « joueur tonique à qui il faut donner d’excellents ballons dans la surface » par son entraîneur, le journaliste Jacques Vendroux, Manuel Valls, grand amateur de foot et inconditionnel du FC Barcelone, s’est heurté à la défense adverse, même si son équipe a rapidement pris l’avantage.

Deuxième mi-temps

S’il a eu du mal à échapper à la charnière centrale militaire, il s’est toutefois illustré par une jolie déviation à la 20e minute. Évoluant devant un milieu composé de l’ex-vainqueur du Mondial 98 Christian Karembeu et les ex-internationaux Pierre-Yves André et Bruno Cheyrou, le Premier ministre, 54 ans, s’est livré à un autoportrait modeste de ses talents de footballeur, se décrivant comme un « mauvais défenseur et un attaquant médiocre ». Le Premier ministre a joué avec l’équipe des armées en deuxième mi-temps.

« C’est un moment de plaisir et de solidarité avec les soldats blessés qui sont là, et un plaisir de jouer avec des stars du foot et pas que du foot », a-t-il dit. Les soldats « sont des garçons qui ont un courage extraordinaire et qui incarnent ce nouveau patriotisme dont le pays a besoin ». Pour ce match de deux mi-temps de 30 minutes qui se déroulait au stade Emile Anthoine au pied de la tour Eiffel, les ministres Bernard Cazeneuve et Jean-Yves Le Drian sont quant à eux restés dans les tribunes. Le match a permis de récolter 93 500 euros.

Philippe Péninque, l’ami utile de Jérôme Cahuzac

En soutenant, au premier jour de son procès, qu’il n’avait pas dissimulé des fonds en Suisse pour échapper au fisc, mais pour aider au financement des futures campagnes électorales de Michel Rocard, Jérôme Cahuzac a lâché le nom de son ami Philippe Péninque. Une publicité dont se serait bien passé cet avocat de 64 ans. C’est d’abord un homme fort discret. C’est surtout un militant d’extrême droite, aujourd’hui proche de Marine Le Pen, après avoir œuvré dans l’entourage de son père. Un soutien, même involontaire, à un ancien Premier ministre socialiste ne doit guère enthousiasmer l’ancien chef de file du Groupe union défense (GUD), un groupuscule étudiant d’extrême droite.

En effet, le 26 novembre 1992, ce n’est pas Jérôme Cahuzac qui ouvre le compte 556405 à l’UBS à Genève, mais Philippe Péninque. Le futur ministre du Budget n’a qu’une procuration sur ce compte, qui est crédité de 285 000 francs français, avant d’être débité de 125 240 francs le 16 décembre 1992. Un retrait effectué en liquide. Ce n’est que l’année suivante que Jérôme Cahuzac ouvre le compte 557847 à son nom, toujours à l’UBS. L’argent partira plus tard chez Reyl, toujours à Genève, puis prendra le chemin de Singapour en 2009. Mais n’est-il pas incongru de la part d’un rocardien de confier une tâche aussi délicate que l’ouverture d’un compte en Suisse non déclaré à un militant d’extrême droite ?

Un virement de 92 000 euros en 2006

Les chemins de Cahuzac et de Péninque sur les bords du lac Léman se croisent à nouveau en 2006. L’avocat fiscaliste est alors l’ayant droit économique d’un compte Artec Assets Corp., ouvert cette fois à la banque Edmond de Rothschild, toujours à Genève, le 24 février 2006. Un compte nettement mieux garni que celui de Jérôme Cahuzac, puisqu’il va peser jusqu’à 15 millions d’euros. Comme l’a révélé Le Point, Artec Assets Corp. vire 92 000 euros sur le compte détenu par Jérôme Cahuzac le 15 mai 2006. À quoi ce généreux virement correspond-il ? Aux magistrats qui l’interrogent l’ancien ministre socialiste explique que ces fonds « correspondaient au remboursement d’un prêt qu’il aurait consenti en espèces en 1994 ou 1995 [à Philippe Péninque, NDLR] ». De son côté, l’avocat confirme cette version. Curieusement, Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire, habituellement fort pugnaces, ne remettent pas en doute ce scénario inhabituel. Met-on habituellement plus d’une décennie pour rembourser une dette à un ami ?

Pourtant, la justice française se garde bien de harceler les dirigeants de la banque Edmond de Rothschild afin de connaître les véritables activités d’Artec Assets Corp. et l’identité des propriétaires des fonds. Le cabinet d’avocats suisse qui a effectué les montages ne sera même pas interrogé. L’ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel se contente de préciser que Philippe Péninque « a produit des documents justifiants d’importants transferts depuis son compte ouvert à la Bred à Paris vers le compte Artec en Suisse ». Selon un proche du dossier, Artec, société offshore, appartenait à trois personnes, et son activité aurait été liée à une affaire de bijouterie en or. Y avait-il un lien avec Jérôme Cahuzac ? On ne le saura vraisemblablement jamais. À moins que l’ancien ministre du Budget ne balance au tribunal dans les prochains une nouvelle « révélation ».