Hamon (PS) : François Hollande « perdra la primaire » à gauche

Tous les coups sont permis. Pour Benoît Hamon, candidat à la primaire de la gauche, François Hollande « perdra la primaire » de son camp, notamment à cause de son absence d’« examen de conscience » et de « l’échec du quinquennat » en matière « économique et sociale ». « Je pense aujourd’hui, oui, qu’il perdra la primaire, c’est pour ça que je suis candidat », a déclaré dimanche l’ancien ministre de l’Éducation nationale lors du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI. Qu’il puisse gagner « je ne le crois pas », car « je considère aujourd’hui qu’il y a une vraie lacune dans la démarche de François Hollande : il n’y a aucun examen de conscience », a ajouté Benoît Hamon. L’ex-ministre ne demande pas de mea culpa au chef de l’État, mais souhaite que le locataire de l’Élysée « examine là où on a réussi, là où on a échoué ».

« La pauvreté a augmenté »

« L’échec de ce quinquennat, j’en suis malheureux, parce que j’y ai participé pendant deux ans et demi, il est d’abord économique et social. Les inégalités sont plus fortes, la pauvreté a augmenté », s’est désolé Benoît Hamon, qui a toutefois souligné des « progrès » comme le « formidable compte pénibilité », le « tiers payant généralisé » ou la COP 21. « Dans certains domaines, nous n’avons pas essayé une politique de gauche », a encore attaqué Benoît Hamon. Il a rejeté l’idée que sa candidature soit de témoignage : une telle candidature voudrait « dire qu’on accepte la perspective d’un nouveau quinquennat de Sarkozy, le cas échéant de Marine Le Pen, et qu’on pense que la gauche pourrait prospérer sur les ruines qu’on nous laisserait là ».

Benoît Hamon a justifié notamment sa candidature par « l’urgence à ce que » les questions sociales soient « au cœur du débat présidentiel ». « Je le dis de la manière la plus claire possible : il y aura un bulletin de vote Benoît Hamon aux primaires », a-t-il assuré. Il a prédit en revanche qu’il y aura « moins de candidats sur la ligne de départ qu’il n’y en a aujourd’hui ». Benoît Hamon, interrogé sur ses différences avec Arnaud Montebourg, a estimé que, contrairement à l’ancien ministre du Redressement productif, lui ne disait pas « cap sur la croissance comme la plupart de ceux qui se présentent à la présidentielle » et qui jouent « sur les leviers du même tableau de bord, relance par l’investissement et par l’offre… »