À Bratislava, François Hollande pense à 2017. S’il a invité à renouer le lien « entre les citoyens et l’Europe » et à lutter contre la montée des populismes, il a admis qu’il aurait comme d’autres dirigeants « à en rendre compte devant les électeurs », en 2017. Le président français a fait cette déclaration à l’issue d’un sommet européen à 27, aux côtés de la chancelière Angela Merkel lors d’une conférence de presse conjointe.
Les deux dirigeants doivent chacun faire face à une poussée de l’extrême droite dans leurs pays et se trouvent en mauvaise posture pour de prochains scrutins nationaux: présidentielle en mai 2017 en France, élections législatives en septembre en Allemagne. « Je ne crois pas qu’un Conseil européen soit de nature à changer le rapport pour l’instant des électeurs avec ceux qui les gouvernent. Ils jugent aussi sur d’autres résultats », a estimé le chef de l’Etat français, dont la politique économique et sociale est jugée très sévèrement par une majorité de Français. Selon un récent sondage, Hollande serait dans tous les cas de figure éliminé dès le premier tour de la présidentielle.
Un modèle de société
Mais « c’est important, non pas seulement par rapport aux échéances mais par rapport à notre propre responsabilité de retrouver le lien qui s’est distendu entre les citoyens et l’Europe », a-t-il plaidé. « Lorsque l’Europe est mise en cause c’est aussi la démocratie et ses valeurs qui peuvent s’en trouver affectées, abîmées », a-t-il fait valoir, visant les partis populistes qui « s’en prennent à l’Europe parce qu’ils veulent s’en prendre à un système de valeurs et à un modèle de société ». Hollande a admis qu’il aurait comme d’autres « à en rendre compte devant les électeurs ». « L’électeur s’intéresse seulement aux choses qui sont mises en oeuvre », a sobrement répondu Angela Merkel. « Pour cela, il faut se mettre d’accord sur les choses que l’on veut faire » et « c’est pour cela que c’était aujourd’hui un pas important, mais seulement un pas sur un chemin plus long », a-t-elle ajouté.