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À la une ce mardi 4 octobre

En marche à Strasbourg.Emmanuel Macrontient sa première « conférence-meeting » ce mardi soir à Strasbourg. L’ancien ministre de l’Économie poursuit sa campagne avec le lancement de son mouvement En Marche!. Il entend s’adresser à « la France qui subit » en posant le diagnostic de l’état du pays, dressé à partir de 25 000 questionnaires soumis aux Français par les adhérents du mouvement. Deux autres réunions suivront, le 11 octobre au Mans et le 18 à Montpellier.

Alstom. Le gouvernement devrait confirmer une commande exceptionnelle de 16 TGV, annoncée lundi par le journal Le Monde. Une réunion de travail sur l’avenir du site de Belfort se tiendra ce mardi en présence du secrétaire d’État à l’Industrie Christophe Sirugue, le PDG d’Alstom Henri Poupart-Lafarge, les syndicats et les élus locaux. L’exécutif veut sauver par tous les moyens possibles l’unité de production de Belfort, menacée d’être transférée.

Dopage. Le sort de la joueuse de tennis russe Maria Sharapova, accusée de dopage, sera fixé ce mardi par le Tribunal arbitral du sport (TAS). L’athlète qui a reconnu avoir pris du meldonium, un médicament inscrit depuis janvier sur la liste des produits prohibés, avait fait appel de sa suspension pour deux ans.

Wikileaks. Julian Assange fera un discours depuis le balcon de l’ambassade d’Équateur à Londres où il est retranché depuis 2012 à l’occasion du dixième anniversaire de Wikileaks. L’enregistrement du nom de domaine wikileaks.org a en effet été effectuée le 4 octobre 2006. Le site peut se targuer d’avoir répandu le phénomène des lanceurs d’alerte et disséminé la mode des plateformes de divulgation de documents secrets sur internet dans le monde, mais son image de plus en plus écornée par ceux qui l’accusent d’être manipulé par des gouvernements ou des partis politiques et de manquer de discernement dans ses divulgations.

Espagne : le chef du Parti socialiste a démissionné

Pedro Sanchez, le chef du Parti socialiste espagnol a annoncé samedi 1er octobre au soir sa démission, ouvrant la voie à un déblocage de la crise politique qui dure depuis 9 mois en Espagne. Le leader de 44 ans a fait son annonce devant les membres du comité fédéral, sorte de parlement du parti, après avoir été mis en minorité lors d’un vote clôturant une journée de débats houleux. Mercredi, une partie de son équipe avait déjà démissionné pour forcer son départ.

Les opposants à Pedro Sanchez souhaitaient notamment qu’il lève son véto à un nouveau gouvernement du conservateur Mariano Rajoy afin de débloquer la situation d’impasse politique dans laquelle se trouve le pays. Une partie du groupe socialiste lui reprochait aussi les mauvais résultats électoraux du parti. A contrario, ses partisans estimaient qu’il était préférable de faire barrage au Parti populaire de Mariano Rajoy, même si cela prolongeait le blocage du pays.

Une désillusion pour Podemos

De son côté, Pablo Iglesias, chef du parti de la gauche radicale, Podemos, a pris acte de cette démission. Sur Twitter, il a immédiatement annoncé : « Les partisans de remettre le gouvernement au Parti populaire s’imposent au sein du PSOE « . Pour Podemos, Pedro Sanchez représentait un allié potentiel. L’ancien chef du parti socialiste envisageait en effet depuis plusieurs semaines de former un gouvernement avec le parti de Pablo Iglesias.

C’est la bérézina autour de Montebourg

Les temps sont durs pour Arnaud Montebourg. Distancé dans un récent sondage par François Hollande et Manuel Valls, l’ancien ministre du Redressement productif serait également délaissé par certains de ses proches, révèle RTL.

Selon les informations de la radio, les défections se multiplient dans le camp du candidat socialiste. Son ancien chef de cabinet à Bercy aurait pris ses distances, tout comme celui qui était en charge de ses déplacements : un proche d’Aurélie Filippetti, l’ancienne ministre de la Culture et compagne d’Arnaud Montebourg. Le personne qui gérait ses réseaux sociaux aurait également claqué la porte. La raison ? Les proches du candidat à la campagne présidentielle « ne comprennent pas la tournure que prend sa campagne » explique le site de RTL.

Pas assez de déplacements

Plusieurs reproches sont adressés à l’ancien vice-président du conseil de surveillance d’Habitat. Parmi eux : la trop grande discrétion d’Arnaud Montebourg, qui ne serait pas assez présent sur le terrain. Le candidat avait pourtant commencé sa campagne en fanfare, le 19 août dernier, depuis son fief de Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire). Multipliant les attaques contre le chef de l’État et annonçant les grandes lignes de son Projet France, l’ancien ministre avait tenu à frapper un grand coup.

Mais depuis sa déclaration à l’élection présidentielle, le candidat socialiste n’a réalisé que deux déplacements, l’un à Gonesse, dans le Val-d’Oise, l’autre à Belfort, afin de soutenir les salariés d’Alstom, rappelle RTL. Il faut dire qu’Arnaud Montebourg n’a pas l’intention de réaliser une campagne coûteuse. Ses appels aux dons lancés sur sa plateforme internet n’ont permis de récolter que 60 000 euros. « La faute aussi tout simplement à son manque d’organisation, de coordination », peut-on lire sur RTL.

Mais ce n’est pas tout. Son directeur de campagne, François Kalfon, concentre également les critiques de certains proches d’Arnaud Montebourg. Un fidèle du candidat le décrit comme « maladroit, balourd et obsédé par les manœuvres au Parti socialiste ». De son côté Montebourg relativise : « Je suis la tortue romaine, j’avance pas à pas » aurait-il déclaré !

Débat EELV : beaucoup de ressemblances et quelques différences

Les quatre candidats à la primaire écologiste ont montré beaucoup de similitudes et quelques différences mardi dans leur premier débat télévisé, les trois députés européens se flattant de venir « du terrain » face à la « politicienne » Cécile Duflot. « Je veux absolument porter nos idées au premier tour parce que les Français sont prêts, ils sont écolos », a déclaré en introduction la benjamine de l’élection, Karima Delli, 37 ans, sur le plateau de LCP-Public Sénat. « Alors, pourquoi ils ne votent plus pour nous ? Parce qu’ils ne veulent plus de tactiques politiciennes ni de stratégies totalement illisibles », a poursuivi la députée européenne, plantant le décor.

« Je suis de toutes ces familles de la solidarité internationale, de l’altermondialisme, de l’écologie associative, de l’écologie politique et c’est pour ça que je pense que je suis le mieux placé pour toutes les rassembler et rassembler au-delà », a conclu de son côté une heure et demie plus tard Yannick Jadot, donné comme le concurrent principal de Mme Duflot. De son côté, l’ancienne secrétaire nationale des Verts, qui fut ministre dans le premier gouvernement du gouvernement Hollande, s’est efforcée au contraire de souligner ses points d’accord avec ses adversaires. « Nous avons besoin d’un cap, et c’est celui de la République écologique. (…) Nous avons besoin aussi d’une méthode, d’un savoir-faire, de pouvoir dérouler les propositions, de les mettre en oeuvre », a-t-elle résumé.

Quant à la troisième députée européenne, Michèle Rivasi, elle a demandé aux votants à la primaire – plus de 10.000 personnes mais les inscriptions sont closes samedi – de choisir en fonction de « la personnalité, l’implication pour porter l’écologie politique, la crédibilité, l’authenticité des combats ». Sur la lutte contre le chômage, les quatre se sont accordés sur le programme d’Europe Ecologie-Les Verts: créations d’emplois par la transition écologique, passage aux 32 heures et revenu universel de base. Accord également sur la sortie du nucléaire, et contre le diesel.

Suppression du poste de Premier ministre

Sur la sécurité et la lutte contre le terrorisme, thèmes sur lequel on reproche volontiers aux écologistes d’être « naïfs », selon Yannick Jadot, ils ont convenu de la nécessité d’une meilleure coopération européenne dans la police, le renseignement et la justice. Ce sujet a aussi été l’occasion pour Yannick Jadot de réclamer plus de cohérence en politique étrangère: pour lui, il ne faut pas être « copain-copain avec l’Arabie saoudite et le Qatar qui exportent une vision fascisante de la religion », même s’ils sont des clients de l’industrie de défense française, même s’ils fournissent la France en pétrole.

La question de la réforme des institutions a été l’occasion pour Karima Delli de pointer sa différence. « On a la République écolo de Cécile Duflot : tout à l’heure, Cécile a dit qu’on ajoute dans la Constitution le mot réchauffement climatique, ce n’est pas du tout le projet de société que j’ai envie de proposer ». Elle a plutôt plaidé pour une « Constitution participative » et la suppression du poste de Premier ministre, au profit d’un « vice-président chargé des Affaires européennes ».

Taxer « jusqu’à 90% » les plus riches »

Cécile Duflot a défendu l’introduction du terme « climat » dans la Constitution, afin de « se doter d’un cap et ce cap se décline dans des politiques publiques ». De son côté, Yannick Jadot a proposé d’inscrire dans la Constitution la lutte contre les discriminations, notamment au travail. Sur la fiscalité, Cécile Duflot propose la « mise en oeuvre du facteur 12: on ne peut pas gagner plus en un mois que ce que d’autres gagnent en un an », afin de déboucher sur « une fiscalité très redistributive ».

Karima Delli propose de taxer « jusqu’à 90% » les plus riches », et la fin de l’évasion fiscale. Pour elle, « l’écologie, ce n’est pas un luxe pour les bobos mais une réponse aussi pour les classes populaires ». « Je suis assez traumatisée par le fait que les Français ont un rejet de la politique (…) Je me suis dit: +il y a des politiques qui veulent faire bouger les lignes+. Et notamment pour moi, l’écologie est incontournable », a conclu pour sa part Mme Rivasi, ancienne députée PS, pour justifier son engagement à EELV.

On a les politiques qu’on mérite !

Peut-on se satisfaire des tristes rengaines qui ressassent, à juste titre certes, la décomposition de notre système politique, la médiocrité des propositions qui en émanent, la démagogie, son éloignement de la vie des idées ? Il y a là, aussi, un exutoire, une facilité qui par moments sent quelque peu son populisme, une série d’affirmations qui permettent à bien de ceux qui les émettent de s’en tirer à bon compte. Car s’il convient à l’évidence de s’inquiéter à l’écoute de bien des acteurs politiques d’aujourd’hui, rien ne démontre qu’il suffise de polariser la critique sur leur seul univers, comme s’ils étaient seuls en cause dans la déréliction de leur classe.

L’érosion de la confiance sociale

Ainsi, dans un article du New York Times (le 13 septembre 2016), David Brooks examine l’avalanche de méfiance (« The Avalanche of Distrust ») qui caractérise l’actuelle campagne présidentielle américaine. Sa thèse est forte : si les deux principaux candidats, Donald Trump et Hillary Clinton, donnent à voir le spectacle sordide d’une méfiance systématique, centrée sur la vulnérabilité que ressentent les individus, c’est parce qu’ils sont adaptés à l’état de la nation. À suivre Brooks, la confiance sociale, aux États-Unis, n’a cessé de décliner dans les récentes décades, en même temps que la solitude progressait et que prospérait le cynisme, que l’espace de l’intimité se réduisait, et que du coup les parents n’éduquaient plus leurs enfants à la tolérance ou à la solidarité.

Ce diagnostic, au carrefour de la science politique et de la sociologie, apporte un point de vue intéressant sur l’individualisme, qui dépasserait dans ses pires aspects ce que décrivait pour les mêmes États-Unis le sociologue Robert Putnam avec son article (1995) puis son livre (2000) retentissants, au début de titre éloquent : « Bowling Alone… ». Les Américains vont désormais jouer seuls le samedi soir au bowling, observe Putnam, et le lien social se dissout sous l’effet de l’individualisme. Règne l’anomie, tandis que décline l’engagement démocratique.

Eh bien, maintenant, suggère Brooks, se précisent les effets de cette déstructuration, toujours plus négatifs : méfiance généralisée, absence de communication, dégradation de l’intimité, perversion du jeu démocratique. L’individualisme fabrique de l’indifférence ou de l’égoïsme, mais également des comportements ravageurs pour la vie sociale, et Donald Trump ou Hillary Clinton ne feraient finalement qu’exprimer eux aussi cette tendance, et jouer sur elle. Une telle approche ne peut-elle pas nous aider à réfléchir à la campagne présidentielle française ?

À l’heure de la défiance

Contrairement à bien des discours sur les acteurs politiques, qui formeraient un monde à eux seuls, autonome, cette approche postule que ce qui se joue en matière politique est en phase avec l’état et les attentes de la société, du même ordre. Dans cette perspective, les propos des candidats et de leurs soutiens les plus actifs ne sont pas tant hors sol, déconnectés de la culture, des peurs et des demandes populaires, qu’au contraire autant d’expressions, dans leur diversité, de cette culture, de ces peurs et de ces demandes, leur manifestation plus ou moins conforme.

Si les déclarations des uns et des autres sont si souvent peu sérieuses, démagogiques, voire mensongères, si elles frappent par leur manque de vision à long terme, si leurs réponses aux questions de journalistes eux-mêmes pris dans cette culture peuvent être peu ou mal documentées – d’où en contrepartie le succès des rubriques du type « désinformation » dans la presse quotidienne –, c’est que cela marche. C’est en phase avec ce à quoi peuvent s’identifier de larges pans de la société. Une bonne partie de celle-ci vit à l’heure sinon du complotisme, du moins de la défiance, comme l’ont montré Yann Algan et Pierre Cahuc (dans La Société de défiance : comment le modèle social français s’autodétruit, 2007) : les politiques sont tentés de plus en plus de s’installer eux aussi sur ces registres.

Médiocres, démagogues, déconnectés… vraiment ?

Disons-le de façon ramassée : plutôt que de postuler une autonomie du politique, dont les acteurs seraient simplement plus ou moins médiocres, démagogues, et déconnectés de la société, dont le système et notamment l’opposition gauche-droite seraient en cours de décomposition tandis que la société, elle, fonctionnerait sur un autre mode, ce point de vue nous invite à reconnaître l’existence d’une forte relation entre le système politique et la société : celle-ci, finalement, n’a-t-elle pas que les acteurs et le système politique qui lui correspondent ? Et puisqu’elle donne l’image de la fragmentation, de l’inquiétude, de la soumission aux émotions, puisqu’elle se croit sans futur, sans repères, qu’elle colle à l’actualité, elle se voit servir des discours qui déclinent cette image, sous des modalités variables bien sûr.

Tous les candidats ne sont évidemment pas à la même enseigne, de même que la société est inégalement et diversement emportée dans les dérives de l’individualisme exacerbé. Mais il est clair, si l’on suit un raisonnement à la Brooks, que la campagne qui s’ouvre en France ne donnera, au mieux, que des tentatives limitées pour retrouver le sens de la solidarité et autoriser de se projeter avec confiance dans le temps – et donc vers l’avenir – comme dans l’espace –, et donc dans le monde et dans l’Europe. Nous devons même plutôt nous préparer au pire. Il suffit, pour illustrer cette remarque, d’imaginer le débat qui pourrait opposer à l’occasion d’un deuxième tour de la présidentielle Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen.

Les propositions les moins responsables, aux deux extrémités du champ politique, visent des électeurs inscrits dans le jeu accéléré des effets les plus pernicieux de la méfiance. Et pour les autres, on ne voit guère s’ébaucher de solides débats de fond : à quoi cela pourrait-il servir si ce n’est pas ce qu’attend ou qui peut flatter le gros de l’électorat ?

Des raisons d’espérer

Mais la vie sociale n’est pas condamnée à se réduire et à s’enfermer dans la spirale de l’individualisme à tous crins, comme si le sens de l’histoire ne pouvait qu’être celui-ci. Un autre grand sociologue américain, Albert Hirschman, l’avait dit à sa façon, en proposant au début des années 80 (dans Bonheur privé, action publique, éd. Fayard, 1983) l’image du balancier pour rendre compte des mouvements de vaste ampleur par lesquels les sociétés occidentales, selon les périodes, se donnent plutôt à l’individualisme, ou plutôt à des formes d’engagement solidaires et civiques. Tôt ou tard, nous finirons bien – espérons-le – par nous rapprocher du terme de la vaste oscillation qui nous tire du côté du « bonheur privé ».

Déjà, ça et là, des tentatives, certes limitées, s’efforcent de relancer le débat public par le bas, ce fut le cas par exemple, dans ce que cette expérience a eu de meilleur, avec « Nuit debout ». De même, les Églises, après le carnage de Nice et le meurtre du père Hamel à Saint-Étienne-du-Rouvray en juillet dernier ont-elles témoigné de leur souci de la tolérance et de l’ouverture à autrui. De nombreuses initiatives militantes et humanitaires par exemple, ou bien encore dans le champ de l’économie sociale, comme vient de le souligner Roger Sue (La Contre-Société : ils changent le monde, éd. Les liens qui libèrent, 2016) montrent que les valeurs de l’engagement occupent encore, ou à nouveau un réel espace.

Peut-être convient-il de nuancer le raisonnement à la Brooks pour considérer que les acteurs politiques, tentés de s’ajuster à ce que la société présente de plus méfiant, de plus individualiste, sont surtout à l’heure des tendances les plus inquiétantes de notre vie sociale, et en retard s’il s’agit de la compréhension de ce qui va dans le sens du retour au sens, à la solidarité et à l’engagement : voici qui concilierait la critique de ces acteurs, et l’idée qu’ils ne sont pas totalement hors-sol.

* Michel Wieviorka est sociologue, président de la Fondation Maison des sciences de l’homme (FMSH) – Université Sorbonne-Paris-Cité (USPC).

The Conversation

Hamon (PS) : François Hollande « perdra la primaire » à gauche

Tous les coups sont permis. Pour Benoît Hamon, candidat à la primaire de la gauche, François Hollande « perdra la primaire » de son camp, notamment à cause de son absence d’« examen de conscience » et de « l’échec du quinquennat » en matière « économique et sociale ». « Je pense aujourd’hui, oui, qu’il perdra la primaire, c’est pour ça que je suis candidat », a déclaré dimanche l’ancien ministre de l’Éducation nationale lors du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI. Qu’il puisse gagner « je ne le crois pas », car « je considère aujourd’hui qu’il y a une vraie lacune dans la démarche de François Hollande : il n’y a aucun examen de conscience », a ajouté Benoît Hamon. L’ex-ministre ne demande pas de mea culpa au chef de l’État, mais souhaite que le locataire de l’Élysée « examine là où on a réussi, là où on a échoué ».

« La pauvreté a augmenté »

« L’échec de ce quinquennat, j’en suis malheureux, parce que j’y ai participé pendant deux ans et demi, il est d’abord économique et social. Les inégalités sont plus fortes, la pauvreté a augmenté », s’est désolé Benoît Hamon, qui a toutefois souligné des « progrès » comme le « formidable compte pénibilité », le « tiers payant généralisé » ou la COP 21. « Dans certains domaines, nous n’avons pas essayé une politique de gauche », a encore attaqué Benoît Hamon. Il a rejeté l’idée que sa candidature soit de témoignage : une telle candidature voudrait « dire qu’on accepte la perspective d’un nouveau quinquennat de Sarkozy, le cas échéant de Marine Le Pen, et qu’on pense que la gauche pourrait prospérer sur les ruines qu’on nous laisserait là ».

Benoît Hamon a justifié notamment sa candidature par « l’urgence à ce que » les questions sociales soient « au cœur du débat présidentiel ». « Je le dis de la manière la plus claire possible : il y aura un bulletin de vote Benoît Hamon aux primaires », a-t-il assuré. Il a prédit en revanche qu’il y aura « moins de candidats sur la ligne de départ qu’il n’y en a aujourd’hui ». Benoît Hamon, interrogé sur ses différences avec Arnaud Montebourg, a estimé que, contrairement à l’ancien ministre du Redressement productif, lui ne disait pas « cap sur la croissance comme la plupart de ceux qui se présentent à la présidentielle » et qui jouent « sur les leviers du même tableau de bord, relance par l’investissement et par l’offre… »

Primaire : Hervé Mariton cherche une nouvelle écurie

Très affecté, Hervé Mariton s’est effondré en sortant du studio de RTL, jeudi matin. L’homme, qui s’était engagé dans la course aux parrainages, n’a guère envie de recevoir les « condoléances » et évitera les réunions publiques ces jours-ci, hormis le conseil municipal dans sa ville de Crest. Il était le plus libéral des candidats pressentis pour disputer la primaire de la droite. Au lendemain de sa disqualification, il a pris sur lui pour déjeuner avec Le Point et évoquer la suite… Il prépare du reste la parution d’un livre numérique, car il ne renonce pas à instiller quelques-unes de ses idées dans le programme de celui qu’il ralliera.

« Je choisirai, en effet, de me rallier à un candidat, car je considère que c’est ma responsabilité politique. Je vais discuter avec tous les candidats sans préjugés », indique-t-il au Point. Il met en garde ses amis sur les chances du camp adverse : « Pour Hollande, ce sera sans doute très difficile, mais je n’enterre pas la gauche. Sarkozy n’aime pas que je le lui rappelle, mais la droite n’a pas gagné les régionales – elle a stagné – et la gauche a eu de beaux restes. Macron est un candidat à prendre au sérieux et la victoire de Marine Le Pen n’est plus improbable. »

Reste pour lui à se repositionner. Qui choisir ? « Techniquement, comme me disent mes équipes, je suis, sur le plan des idées, le plus proche de Fillon. Mais j’ai des divergences avec Fillon. Sa conception de sa liberté demeure étatique. Elle est concédée, la mienne vient du bas vers le haut. Sur le mariage pour tous, il n’est pas sur l’abrogation pure et simple, mais sur une réécriture. S’il a renoncé au souverainisme en France, il déplace cette approche souverainiste au niveau de l’Europe. C’est aussi une différence entre nous. Enfin, nous ne sommes absolument pas d’accord sur le dossier syrien et l’alignement qu’il souhaite sur la politique de Poutine. »

Chez Sarkozy, on ne voulait pas de ma candidature

Les troupes de Mariton semblent partagées au moment de choisir leur nouvelle écurie. Le candidat le plus proche sur le plan sociétal était Jean-Frédéric Poisson, comme lui partisan d’une abrogation pure et simple de la loi Taubira. Mais Poisson n’est pas libéral…

« Mon élimination pose des problèmes à Bruno Le Maire, qui pensait ainsi que, grâce à ma candidature, il passerait devant Fillon », glisse-t-il. Les deux hommes entretiennent des « rapports tendus » depuis qu’ils ont ferraillé pour la présidence du parti en 2014. De même, on ne sent pas entre Mariton et les soutiens de Sarkozy une franche cordialité. Le député de la Drôme estime que ses parrains éventuels ont « subi des pressions » de l’entourage de Nicolas Sarkozy. « Chez Sarkozy, on ne voulait pas de ma candidature », lance-t-il. Avec Juppé, il a toutefois peu d’accointances programmatiques, mais Mariton se laisse des marges de négociation.

La politique du logement, un « mal français à l’état pur »

Dans son livre Le Printemps des libertés, paru au printemps aux éditions L’Archipel, Hervé Mariton était le seul à préciser où il réaliserait les 100 milliards d’euros d’économies sur la dépense publique (pages 95 et 96). « Nous avons un levier fort : revoir complètement la politique du logement. Ce sont 15 milliards d’euros par an en pure perte. Il faut passer de la logique actuelle de l’aide à la pierre à l’aide à la personne. Je n’invente rien, Raymond Barre le disait déjà il y a 40 ans. »

Selon lui, la logique actuelle illustre le « mal français à l’état pur » qui conjugue « étatisme et inefficacité ». « Les trois quarts des ménages défavorisés n’habitent pas en HLM, tandis que de nombreux ménages aisés parviennent à en bénéficier, » écrivait-il dans son livre. « Réformer ce système inepte d’aides publiques exigera de se heurter à deux lobbys puissants : celui des HLM et celui de l’immobilier, lequel en retire un revenu certes modeste, mais qui a l’avantage d’être régulier, » reprend-il aujourd’hui. Voilà l’une des idées qu’Hervé Mariton pourrait mettre en balance moyennant son ralliement.

« Une charte de la laïcité »

Sur les questions identitaires, Hervé Mariton ne tranche pas clairement entre l’assimilation (chère à Nicolas Sarkozy) et l’intégration (position juppéiste). « Je me sens un peu entre les deux. Ma mère était juive d’Algérie. Elle est le symbole de l’assimilation réussie au point de baisser la voix quand elle parlait de religion. Éric Zemmour a raison de poser la question des prénoms. Notre famille a opté pour des prénoms chrétiens. Mais je mesure aussi ce que cette amputation des origines a de douloureux. Il y a sans doute un juste milieu à trouver. »

Sur la question de la laïcité et du rapport de l’islam à la République, ses positions sont un peu plus proches de celles de Juppé qui propose, comme lui, une « charte de la laïcité ». Toutefois, contrairement à Juppé, il n’a aucune confiance en Tareq Oubrou et dénonce avec vigueur les élus qui, par électoralisme, ont favorisé le communautarisme. « Les évangéliques se débrouillent pour financer leurs lieux de culte. Les musulmans sont assez nombreux en France pour payer la construction de leurs mosquées sans besoin de financement extérieur », estime-t-il. Il tolère l’idée qu’une mairie puisse concéder un bail emphytéotique aux associations cultuelles « mais à condition que cela soit au prix du marché, et non à l’euro symbolique », précise-t-il.

Philippe Bilger – « On ne peut pas considérer que les peuples ont tort dès lors qu’ils ne sont pas de notre avis »

Philippe Bilger est clairement en désaccord avec la déclaration de Daniel Cohn-Bendit. « Les peuples n’ont pas toujours raison. » La phrase de l’ancien député européen faisait référence à la montée en puissance des partis d’extrême droite européens. Pour Philippe Bilger, l’ex-eurodéputé est critiquable sur ce point : peut-on légitimement assimiler un vote pour un parti extrémiste et celui pour le nazisme. Et l’ancien magistrat de s’interroger : comment comparer ce qui s’est passé en Allemagne avec la situation actuelle, et des démocraties européennes telles que la Hongrie et la Pologne ? Ces deux pays, au sein desquels le vote en faveur des partis extrémistes ne cesse effectivement de croître, sont clairement visés par la déclaration de Daniel Cohn-Bendit. Pour Philippe Bilger, « cette argumentation est discutable, voire de mauvaise foi ». Quel qu’en soit le résultat, qu’il nous plaise ou non, le vote démocratique d’un peuple peut certes être discuté, mais ne « peut être méprisé ».

Sarkozy: « dès que l’on devient français, nos ancêtres sont gaulois »

« Je serai le président de l’action, je n’accepte pas les 238 morts », victimes des attentats depuis janvier 2015, a déclaré Nicolas Sarkozy lundi à Franconville (Val d’Oise). Il promet de mener « une guerre impitoyable » au terrorisme islamiste. « Je n’accepterai pas les comportements moyenâgeux qui veulent qu’un homme se baigne en maillot de bain, quand les femmes sont enfermées » dans des burkinis, a-t-il également affirmé.

Pour le candidat à la primaire de la droite pour 2017, à partir du moment où l’on devient français, « l’on vit comme un Français et nos ancêtres sont les gaulois », lundi à Franconville (Val d’Oise). L’ex-chef de l’Etat a également dénoncé « l’islam extrémiste et politique », dont le but est de « provoquer la République », lors d’une réunion publique.

« Président de la communauté nationale »

Dénonçant à nouveau « la tyrannie des minorités », il a assuré que s’il gagnait en 2017, il serait « le président de la communauté nationale car en France, la seule communauté qui vaille est la communauté française ». « Si l’on veut devenir français, on parle français, on vit comme un Français. Nous ne nous contenterons plus d’une intégration qui ne marche plus, nous exigerons l’assimilation. Dès que vous devenez français, vos ancêtres sont gaulois. +J’aime la France, j’apprends l’histoire de France, je vis comme un Français », doit se dire celui qui devient français, a-t-il ajouté.

« La situation de la France est grave. C’est un combat extraordinairement difficile. Nous avons à combattre la gauche, qui fera de moi son adversaire habituel, nous avons à combattre l’extrême droite qui fera de moi son adversaire privilégié. Elle a compris que j’étais le plus dangereux », a-t-il également déclaré.

Selon lui, il faut « combattre la pensée unique dans ce qu’elle a de plus insupportable (…) Si on dit que l’islam pose un problème d’intégration, comme à l’époque, les catholiques ont posé un problème à la République, on est islamophobe. C’est insupportable. Si on dit qu’on ne peut plus continuer avec l’immigration (…) alors on est traité de raciste. C’est insupportable ». « Quand on dit qu’on n’est pas de gauche, on se demande si vous avez un coeur qui bat. Si vous avez des questions à me poser, France Télévisions, posez-les! », a-t-il ironisé, faisant allusion à L’Emission politique, sur France 2, dont il a été le premier invité jeudi. « Je veux être le porte-parole de la majorité silencieuse », a-t-il ajouté, sous les applaudissements du public.

Virtualité monégasque

La semaine dernière, lors d’un incentive à Monaco, j’ai eu l’occasion de tester un casque de réalité virtuelle. Traitez-moi d’amish, mais je n’avais encore jamais testé cette technologie. Et je dois dire que j’ai été complètement bluffé par la chose. Et moi qui regardais l’arrivée de ces fameux casques de loin, voilà que je commence à regarder tout ça de plus près. J’ai longtemps cru que cette technologie était un peu gadget. Tout comme mes collègues, d’ailleurs. Mais croyez-moi, si vous n’avez jamais testé la réalité virtuelle, vous allez avoir un choc. C’est tellement réel que c’en est troublant. Non pas au niveau du graphisme, car on voit bien qu’il s’agit d’un environnement artificiel. Mais la sensation d’immersion est si forte que vous avez véritablement l’impression d’être dans cette réalité. Une fois que l’expérience commence, un déclic semble se faire dans le cerveau : ce dernier considère ce qu’il voit comme la réalité. Nous avons pu faire plusieurs expériences très différentes, et notamment une démo de jeu d’horreur à la première personne : il fallait se promener dans un manoir très inquiétant où quelque chose rôdait. Ce n’était qu’un jeu mais tous ceux qui l’ont essayé ont pourtant réagi comme s’ils étaient véritablement en danger (cela a d’ailleurs donné lieu à des moments très amusants). Ce qu’on ressent avec un casque est clairement à des années-lumière de ce qu’on peut ressentir devant un écran traditionnel. Devant une télévision, le spectacle est en effet circonscrit dans un rectangle, autour duquel existe une réalité rassurante : le salon, le canapé, le chat qui fout ses poils partout… Mais avec la réalité virtuelle, la réalité est complètement zappée : vous vous retrouvez seul dans un autre monde, sans que la frontière virtuel / réel ne soit plus visible. C’est une technologie à la fois très inquiétante et incroyablement excitante. Mais en ce qui me concerne, elle est surtout excitante. Que ce soit pour cette expérience ou pour le reste, j’ai en tout cas bien apprécié ce voyage incentive à Monaco. Je vous mets en lien l’agence qui nous l’a proposé.