Auteur : admin4628

François Hollande s’inquiète de la montée des populismes

À Bratislava, François Hollande pense à 2017. S’il a invité à renouer le lien « entre les citoyens et l’Europe » et à lutter contre la montée des populismes, il a admis qu’il aurait comme d’autres dirigeants « à en rendre compte devant les électeurs », en 2017. Le président français a fait cette déclaration à l’issue d’un sommet européen à 27, aux côtés de la chancelière Angela Merkel lors d’une conférence de presse conjointe.

Les deux dirigeants doivent chacun faire face à une poussée de l’extrême droite dans leurs pays et se trouvent en mauvaise posture pour de prochains scrutins nationaux: présidentielle en mai 2017 en France, élections législatives en septembre en Allemagne. « Je ne crois pas qu’un Conseil européen soit de nature à changer le rapport pour l’instant des électeurs avec ceux qui les gouvernent. Ils jugent aussi sur d’autres résultats », a estimé le chef de l’Etat français, dont la politique économique et sociale est jugée très sévèrement par une majorité de Français. Selon un récent sondage, Hollande serait dans tous les cas de figure éliminé dès le premier tour de la présidentielle.

Un modèle de société

Mais « c’est important, non pas seulement par rapport aux échéances mais par rapport à notre propre responsabilité de retrouver le lien qui s’est distendu entre les citoyens et l’Europe », a-t-il plaidé. « Lorsque l’Europe est mise en cause c’est aussi la démocratie et ses valeurs qui peuvent s’en trouver affectées, abîmées », a-t-il fait valoir, visant les partis populistes qui « s’en prennent à l’Europe parce qu’ils veulent s’en prendre à un système de valeurs et à un modèle de société ». Hollande a admis qu’il aurait comme d’autres « à en rendre compte devant les électeurs ». « L’électeur s’intéresse seulement aux choses qui sont mises en oeuvre », a sobrement répondu Angela Merkel. « Pour cela, il faut se mettre d’accord sur les choses que l’on veut faire » et « c’est pour cela que c’était aujourd’hui un pas important, mais seulement un pas sur un chemin plus long », a-t-elle ajouté.

PS : Najat Vallaud Belkacem veut-elle la place de Jean-Christophe Cambadélis ?

On la disait prête à se présenter à la primaire de la gauche… Et si Najat Vallaud Belkacem préférait plutôt la tête du Parti socialiste ? C’est ce que révèle le site de RTL ce lundi. Selon lui, la ministre de l’Éducation envisagerait de briguer la tête du parti, actuellement occupé par Jean-Christophe Cambadélis. Et RTL d’insister : « Quand on pose la question à l’ancienne porte-parole du gouvernement, elle ne dément pas ».

Visiblement, la jeune femme compte même déjà quelques soutiens. L’un de ses collègues au gouvernement n’hésite pas à vanter les qualités de la ministre pour prendre les rênes du Parti socialiste. « Elle est populaire, c’est une femme et, surtout, elle est perçue par les militants comme étant de gauche », égrène-t-il à RTL.

Pas de candidature à la primaire ?

Pourtant, les rumeurs concernant une candidature de l’ancienne porte-parole du gouvernement à la primaire de la gauche allaient bon train depuis la fin du mois d’août. Selon Le Parisien, des proches de la ministre évoquaient sa participation si le président venait à y renoncer. « Najat, c’est la petite souris que personne ne voit venir, ils sont dans le mépris des femmes. Elle est jeune, elle est beur et elle a de bons sondages », confiait un ami du président au quotidien. Des rumeurs aujourd’hui démenties par RTL qui réfute une candidature de la ministre de l’Éducation, même si François Hollande n’est pas candidat.

Si la ministre espère la place de Jean-Christophe Cambadélis, elle ne serait visiblement pas la seule au sein du gouvernement. Invité de l’émission de Jean-Jacques Bourdin, le 31 août dernier, le sénateur-maire PS de Lyon Gérard Collomb, avait assuré que l’actuel Premier ministre envisageait, lui aussi, de prendre la tête du Parti socialiste après l’élection présidentielle.

Suppression de postes à Alstom : Macron dénonce une décision « condamnable »

Macron nie toute implication dans la décision de l’entreprise française. L’ancien ministre de l’Économie juge, samedi dans L’Est républicain, la décision d’Alstom de fermer son site de Belfort « brutale et condamnable » et souligne qu’il n’en a jamais été question lors de ses discussions avec l’entreprise. « J’ai eu, régulièrement, au cours de mes fonctions de ministre, des relations avec les dirigeants d’Alstom. J’ai eu des échanges avec eux encore en juillet dernier, et il n’était absolument pas question de fermer Belfort », a expliqué Emmanuel Macron au quotidien régional, dénonçant une décision « soudaine, brutale et condamnable ».

Alors que l’État est actionnaire à hauteur de 20 % du capital d’Alstom, Emmanuel Macron explique avoir « mis la pression sur Alstom pour préserver l’emploi dans un contexte de surcapacité productive en France dans le ferroviaire ».

400 emplois créés… aux États-Unis

L’ancien ministre dit également ne pas croire à l’hypothèse selon laquelle Alstom chercherait à faire monter la pression pour inciter l’État à lui passer des commandes. « Tous les clients étrangers exigent désormais que la production se fasse au moins en partie chez eux. Alstom doit s’adapter, mais ne saurait le faire dans la précipitation et sans concertation », estime-t-il. Les 400 emplois créés par le contrat historique de 1,8 milliard d’euros décroché par Alstom le mois dernier aux États-Unis devraient ainsi être localisés dans l’État américain de New York, selon l’entreprise.

Le maire LR de Belfort, Damien Meslot, a écrit vendredi au président François Hollande pour lui demander d’intervenir auprès d’Alstom Transport afin d’« amener ses dirigeants à revenir sur leur décision » d’arrêter la production de trains dans l’usine de la ville d’ici à 2018. Dans cette lettre ouverte, le maire rappelle que le gouvernement s’était « engagé à maintenir le site de Belfort », lors de la visite d’Emmanuel Macron sur place, en mai 2015, demandant à François Hollande « de faire respecter la parole donnée par [son] gouvernement ».

Manuel Valls, footballeur pour la bonne cause

Le Premier ministre Manuel Valls s’est mué en footballeur amateur mercredi soir lors d’un match de charité du Variété Club de France au profit des militaires blessés au combat et des familles des soldats morts. Face à l’équipe des armées françaises, le chef du gouvernement, troquant le costume pour un maillot vert fluo floqué du numéro 9, a été titularisé en attaque aux côtés de l’ex-champion du monde Bixente Lizarazu et du chanteur M Pokora. Décrit comme un « joueur tonique à qui il faut donner d’excellents ballons dans la surface » par son entraîneur, le journaliste Jacques Vendroux, Manuel Valls, grand amateur de foot et inconditionnel du FC Barcelone, s’est heurté à la défense adverse, même si son équipe a rapidement pris l’avantage.

Deuxième mi-temps

S’il a eu du mal à échapper à la charnière centrale militaire, il s’est toutefois illustré par une jolie déviation à la 20e minute. Évoluant devant un milieu composé de l’ex-vainqueur du Mondial 98 Christian Karembeu et les ex-internationaux Pierre-Yves André et Bruno Cheyrou, le Premier ministre, 54 ans, s’est livré à un autoportrait modeste de ses talents de footballeur, se décrivant comme un « mauvais défenseur et un attaquant médiocre ». Le Premier ministre a joué avec l’équipe des armées en deuxième mi-temps.

« C’est un moment de plaisir et de solidarité avec les soldats blessés qui sont là, et un plaisir de jouer avec des stars du foot et pas que du foot », a-t-il dit. Les soldats « sont des garçons qui ont un courage extraordinaire et qui incarnent ce nouveau patriotisme dont le pays a besoin ». Pour ce match de deux mi-temps de 30 minutes qui se déroulait au stade Emile Anthoine au pied de la tour Eiffel, les ministres Bernard Cazeneuve et Jean-Yves Le Drian sont quant à eux restés dans les tribunes. Le match a permis de récolter 93 500 euros.

Philippe Péninque, l’ami utile de Jérôme Cahuzac

En soutenant, au premier jour de son procès, qu’il n’avait pas dissimulé des fonds en Suisse pour échapper au fisc, mais pour aider au financement des futures campagnes électorales de Michel Rocard, Jérôme Cahuzac a lâché le nom de son ami Philippe Péninque. Une publicité dont se serait bien passé cet avocat de 64 ans. C’est d’abord un homme fort discret. C’est surtout un militant d’extrême droite, aujourd’hui proche de Marine Le Pen, après avoir œuvré dans l’entourage de son père. Un soutien, même involontaire, à un ancien Premier ministre socialiste ne doit guère enthousiasmer l’ancien chef de file du Groupe union défense (GUD), un groupuscule étudiant d’extrême droite.

En effet, le 26 novembre 1992, ce n’est pas Jérôme Cahuzac qui ouvre le compte 556405 à l’UBS à Genève, mais Philippe Péninque. Le futur ministre du Budget n’a qu’une procuration sur ce compte, qui est crédité de 285 000 francs français, avant d’être débité de 125 240 francs le 16 décembre 1992. Un retrait effectué en liquide. Ce n’est que l’année suivante que Jérôme Cahuzac ouvre le compte 557847 à son nom, toujours à l’UBS. L’argent partira plus tard chez Reyl, toujours à Genève, puis prendra le chemin de Singapour en 2009. Mais n’est-il pas incongru de la part d’un rocardien de confier une tâche aussi délicate que l’ouverture d’un compte en Suisse non déclaré à un militant d’extrême droite ?

Un virement de 92 000 euros en 2006

Les chemins de Cahuzac et de Péninque sur les bords du lac Léman se croisent à nouveau en 2006. L’avocat fiscaliste est alors l’ayant droit économique d’un compte Artec Assets Corp., ouvert cette fois à la banque Edmond de Rothschild, toujours à Genève, le 24 février 2006. Un compte nettement mieux garni que celui de Jérôme Cahuzac, puisqu’il va peser jusqu’à 15 millions d’euros. Comme l’a révélé Le Point, Artec Assets Corp. vire 92 000 euros sur le compte détenu par Jérôme Cahuzac le 15 mai 2006. À quoi ce généreux virement correspond-il ? Aux magistrats qui l’interrogent l’ancien ministre socialiste explique que ces fonds « correspondaient au remboursement d’un prêt qu’il aurait consenti en espèces en 1994 ou 1995 [à Philippe Péninque, NDLR] ». De son côté, l’avocat confirme cette version. Curieusement, Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire, habituellement fort pugnaces, ne remettent pas en doute ce scénario inhabituel. Met-on habituellement plus d’une décennie pour rembourser une dette à un ami ?

Pourtant, la justice française se garde bien de harceler les dirigeants de la banque Edmond de Rothschild afin de connaître les véritables activités d’Artec Assets Corp. et l’identité des propriétaires des fonds. Le cabinet d’avocats suisse qui a effectué les montages ne sera même pas interrogé. L’ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel se contente de préciser que Philippe Péninque « a produit des documents justifiants d’importants transferts depuis son compte ouvert à la Bred à Paris vers le compte Artec en Suisse ». Selon un proche du dossier, Artec, société offshore, appartenait à trois personnes, et son activité aurait été liée à une affaire de bijouterie en or. Y avait-il un lien avec Jérôme Cahuzac ? On ne le saura vraisemblablement jamais. À moins que l’ancien ministre du Budget ne balance au tribunal dans les prochains une nouvelle « révélation ».

À La Baule, Alain Juppé trace sa route

Un petit tour et puis s’en va ! Arrivé à 13 heures à La Baule, le candidat à la primaire Alain Juppé en est reparti deux heures plus tard. Le temps de faire quelques selfies avec de jeunes supporteurs, de serrer quelques mains, y compris celles de ses adversaires François Fillon et Bruno Le Maire, de prononcer son discours et le voilà qui filait direction Bordeaux.

Le campus des Républicains ne semblait pas une priorité pour l’ancien Premier ministre, toujours favori des sondages malgré une remontée de Nicolas Sarkozy. Ses principaux lieutenants n’étaient d’ailleurs pas présents. Ni Édouard Philippe, ni Benoist Apparu (pourtant tous deux porte-parole), ni Jean-Pierre Raffarin (qui avait tapé fort le week-end dernier à Chatou), ni même Virginie Calmels n’avaient fait le déplacement. Pour son directeur de campagne, Gilles Boyer, ce n’est pas un problème. Celui qui se décrit comme « le bras gauche » d’Alain Juppé préfère « quadriller le terrain », « répartir les forces » plutôt que de rester groupé en toutes occasions. Il faut dire que Alain Juppé mise sur une primaire la plus ouverte possible, qui ne se limite pas aux seuls adhérents LR. Le maire de Bordeaux sait que son positionnement peut plaire aux centristes et aux « déçus du hollandisme » qu’il a clairement cherché à courtiser dans son discours samedi après-midi.

« Un peu fade, un peu tiède »

En chemise blanche, manches retroussées, sous un soleil de plomb, et visiblement en forme, il a rappelé que « tout le monde (pouvait) voter ». À la suite des attaques lancées par François Fillon et Nicolas Sarkozy le week-end dernier, Alain Juppé a voulu se présenter en maître zen. Il souhaite « un vrai débat, pas un mauvais pugilat », et a même plaidé pour un « code de bonne conduite ». « Le Bonze de Bordeaux » (comme on le surnomme) compte bien continuer à faire preuve de « sang froid et de sérénité », sûr que cette attitude plaira aux Français.

Pourtant, ici, de nombreux militants misent davantage sur l’énergie et l’outrance d’un Nicolas Sarkozy. Cette retraitée sarthoise, qui arbore une croix de Lorraine sur son chemisier, trouve Alain Juppé « un peu fade, un peu tiède ». Son voisin d’Avrillé, lui, est convaincu que les Français ont besoin d’un « bulldozer » comme l’ancien président.

Qu’importe, Alain Juppé trace sa route, plus décontracté que jamais, et déroule son programme. « On ne va pas changer de stratégie maintenant, ça n’aurait pas de sens, assure Christophe Béchu, le maire d’Angers et soutien de Alain Juppé. La primaire ne doit pas être une foire aux promesses, nous resterons sur une ligne raisonnable. » Entre raison et passion, certains militants hésitent encore…

À Detroit, Trump promet des emplois à la communauté noire

En difficulté dans les sondages, le candidat républicain à la Maison Blanche, Donald Trump tente de s’attirer la sympathie d’un électorat plutôt favorable à sa rivale, Hillary Clinton. En déplacement dans une église de Detroit, ce samedi 3 septembre, il s’est tourné vers les Afro-américains, promettant des emplois et de l’espoir à une communauté qui le regarde avec grande méfiance.

« Je vais faire bouger les choses pour vous »

« Je suis ici pour écouter votre message », a-t-il lancé, dans une allocution à la tonalité apaisée, ponctuée d’un « nous sommes tous frères et soeurs », contrastant singulièrement avec celle de ses meetings de campagne. En difficulté dans les sondages à l’approche de l’élection présidentielle de novembre, l’homme d’affaires de New York tente depuis quelques semaines de tendre la main à cette partie de l’électorat qui vote traditionnellement très largement démocrate et à laquelle il n’avait jusqu’ici prêté que peu d’attention. Selon un sondage USA TODAY/Suffolk University publié jeudi, il ne recueille le soutien que de 4% des électeurs noirs.

Insistant sur le droit de vivre en sécurité avec « un emploi bien payé », le milliardaire a promis de faire de la politique autrement et de reconstruire Detroit, la ville qui a fait faillite, avec « des usines partout, des écoles ». « Je vais faire bouger les choses pour vous », a-t-il assuré, évoquant « les magasins fermés, les gens assis sur le trottoir, sans emploi, sans activité ». Il a ensuite rejoint l’assistance, tentant de suivre le rythme de la musique.

« Trump n’aura pas ma voix »

Pendant ce temps, une centaine de manifestants s’étaient rassemblés devant l’église où s’est exprimé le magnat de l’immobilier en présence notamment de son ex-rival aux primaires, le neurochirurgien à la retraite Ben Carson, qui était le seul candidat noir en course. « Trump n’aura pas ma voix », pouvait-on lire sur l’un des panneaux brandis dans la foule.

La fermeture des usines de production automobile à partir des années 70 a eu des effets dévastateurs sur la ville où des quartiers entiers restent dans un état de délabrement avancé. « C’est la classe moyenne noire qui a le plus souffert », souligne Reynolds Farley, professeur à l’Université du Michigan qui étudie l’évolution de la population de la ville. Dans l’ancienne « Motor City », nombre d’Afro-américains reconnaissent que leurs conditions de vie ont peu évolué au cours des deux mandats de Barack Obama, premier président américain noir de l’histoire mais rares sont ceux qui sont prêts à se laisser convaincre par l’offensive tardive du candidat septuagénaire. « Nous avons étudié le programme du parti républicain et l’avons trouvé insuffisant. Nous avons écouté son candidat et l’avons trouvé révoltant », explique ainsi Eric Williams. Pour celui qui anime des ateliers destinés à aider les petits entrepreneurs noirs au sein de la Wayne State University « il n’y a absolument rien que Donald Trump puisse faire pour améliorer son image au sein de la communauté afro-américaine ».

La sincérité de Trump mise en doute

Car au-delà du programme, la personnalité et les prises de position passées de Trump suscitent de vives réticences. Bien avant de se lancer dans la course à la présidence, le magnat de l’immobilier avait pris la tête d’une campagne aux relents racistes visant à remettre en cause la nationalité américaine de Barack Obama en mettant en doute la validité de son certificat de naissance. « Nous n’avons pas oublié cela », dit Eric Williams. « Cela en dit long sur cet homme ». Parmi les manifestants Charelle juge « absurde » d’imaginer que Trump ait véritablement la volonté de répondre aux inquiétudes de sa communauté : « C’est juste un prétexte pour faire des photos et dire : ‘Regardez, je ne suis pas raciste !' ».

Pour David Bullock, militant des droits civiques et candidat au conseil municipal de la ville, Hillary Clinton a un avantage décisif sur Trump: « Elle a bâti sur la durée une relation de confiance avec les représentants de la communauté noire ». Plutôt que de faire basculer des votes en sa faveur, tâche qui s’annonce ardue, la stratégie du milliardaire pourrait consister à convaincre – discours sombre à l’appui – une partie de cet électorat de rester chez elle le 8 novembre. « Du point de vue de Trump, (cette visite) a sa logique. Mais nous savons qu’il ne s’agit pas d’aider Detroit », assure David Bullock.

Un élu Modem arrêté pour exhibition sexuelle ?

C’est un pilier du Modem. Vice-président du parti de François Bayrou, député européen du sud-ouest, Robert Rochefort est en situation délicate. Comme le révèle RTL, l’ancien directeur du Credoc, le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie, a été interpellé par la police ce mercredi après qu’un vigile l’a surpris en train « de se faire plaisir à proximité de deux enfants ». Selon l’Agence France-Presse, qui a interrogé une source proche de l’enquête, les enfants n’auraient rien vu. Le directeur du Castorama de Vélizy-Villacoublay dans les Yvelines a été alerté et la police s’est rendue sur les lieux. Robert Rochefort, chroniqueur dans plusieurs médias, dont La Croix, a passé environ quatre heures en garde à vue.

« J’ai reconnu des choses fausses », réagit-il

Selon RTL, l’homme âgé de 60 ans aurait reconnu les faits d’exhibition sexuelle. Il aurait donné son accord pour une procédure de composition pénale, ce qui lui éviterait un procès, selon RTL. Il pourrait être cependant condamné à une amende et « faire l’objet d’une injonction de soins », indique la station. Contacté par BFM TV, Robert Rochefort dément ces accusations. « Je suis sous le choc. Ce que dit RTL n’est pas exact. Si c’était exact, je ne serais pas libre. Je ne me suis jamais exhibé devant des enfants, se défend-il. Je me suis fait piéger car je n’ai pas voulu passer la nuit en garde à vue. Est-ce que j’ai paniqué, est-ce que j’ai eu peur ? J’ai reconnu des choses fausses », précisant avoir été « menacé ». Il ne serait l’objet « d’aucune poursuite pénale », n’aurait pas été mis en examen. A-t-il reconnu les faits ? « Dit comme ça, non. Mais effectivement, cela peut être interprété comme ça », répondit-il.

Une arrestation qui ne fait pas les affaires de François Bayrou qui envisage, si Alain Juppé n’est pas choisi par les sympathisants de droite lors de la primaire, de se présenter à la présidentielle. La réaction du président du Modem est attendue.

Démission de Macron : Hollande appelle ses ministres à jouer collectif

François Hollande a appelé mercredi, en ouvrant le conseil des ministres, les membres du gouvernement à être « engagés » dans une « action collective », au lendemain de la démission de l’ex-ministre de l’Économie Emmanuel Macron, a rapporté le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll. Le chef de l’État « a appelé tous les membres du gouvernement à être engagés » dans l’action de l’exécutif, et ce « dans un esprit collectif », soulignant que « rien n’est possible sans une action collective », a déclaré Stéphane Le Foll devant la presse.

« C’est un grand devoir et un grand honneur de servir la France »

Pressé de questions sur la trahison qui serait reprochée par certains à Emmanuel Macron, Stéphane Le Foll a tout juste lâché qu’« on ne peut pas dire qu’il y ait eu de la solidarité, par définition, puisqu’il quitte le gouvernement ». « C’est un grand devoir et un grand honneur de servir la France », a cependant insisté le chef de l’État devant le Conseil des ministres, toujours cité par le porte-parole du gouvernement. François Hollande, a poursuivi Stéphane Le Foll, a également « rappelé la nécessité de l’esprit de responsabilité et de désintérêt ».

Loi travail : les manifestations reprendront le 15 septembre

La pause estivale est bel et bien terminée. Les opposants à la loi travail sont appelés à manifester pour la 13e fois à Paris et dans une quarantaine de villes en France le 15 septembre, à l’appel de sept syndicats, pour demander « l’abrogation » du texte promulgué le 8 août, a indiqué mardi le numéro un de la CGT, Philippe Martinez. « Une manifestation aura lieu à Paris, un parcours a été déposé à la préfecture. Plusieurs manifestations sont déjà prévues dans une quarantaine de villes », a déclaré le secrétaire général de la CGT lors d’une conférence de presse au siège de la centrale.

« L’abrogation reste le mot d’ordre », a précisé Philippe Martinez, selon lequel « une loi qui était mauvaise au printemps est toujours mauvaise à l’automne ». « Nous souhaitons que les questions sociales soient au coeur » de la campagne présidentielle, a-t-il ajouté.

Promulgué, mais jamais appliqué

L’intersyndicale garde en tête le précédent du contrat première embauche (CPE), promulgué, mais jamais appliqué. Seule différence, il y a dix ans, les organisations de jeunesse étaient extrêmement motivées. Cette fois, tout en continuant de faire partie de l’intersyndicale, leur présence dans les manifestations s’était progressivement étiolée à l’approche des examens.

Le 15 septembre sera l’occasion de sonder leur motivation, quelques jours avant le départ du populaire président du premier syndicat étudiant (Unef), William Martinet. Mercredi soir, les sept syndicats se réuniront pour décider des modalités de cette journée, mais aussi de la suite à donner au mouvement, a souligné Philippe Martinez.

D’ici là, le défi est de remotiver les troupes. Au programme : des meetings au Havre cette semaine, à Nantes le 7 septembre, opérations de péages gratuits, débat le 10 septembre lors de la Fête de L’Humanité, où se sont invités les responsables de la CGT, FSU, Solidaires, mais aussi, fait exceptionnel, FO. « Ce sera long, mais la bataille de quatre mois que nous avons vécue, inédite sous un gouvernement de gauche et avec beaucoup de colère rentrée, d’amertume, de frustration, va continuer », insiste Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO. « Nous ne lâcherons pas ! » insiste-t-il.

Bataille de longue haleine

Et après le 15 septembre ? La bataille devrait se déplacer sur un plan juridique, de longue haleine, notamment à travers des questions de constitutionnalité auprès du Conseil constitutionnel sur les conditions du licenciement économique ou la barémisation des indemnités prud’homales, selon Catherine Perret, membre de la direction de la CGT. Jean-Claude Mailly espère voir survenir des « problèmes d’application, via des recours individuels qui remonteront à terme jusqu’à la Cour de cassation ».

En outre, une alliance avec des syndicats belges est également à l’ordre du jour. Le gouvernement belge de droite a mis sur la table un projet de « loi travail » renforçant la flexibilisation du marché du travail. « Les syndicats belges nous ont contactés pour voir de quelle manière on pourrait oeuvrer ensemble », précise Éric Beynel, porte-parole de Solidaires. Il voit une « logique à fixer une date commune de manifestations » avec les collègues belges « autour des différents textes qui déréglementent les protections des salariés en Europe », souligne-t-il.

Malgré 12 journées de mobilisation nationale entre mars et juillet, dont certaines marquées par des violences, la loi travail a été promulguée le 8 août. Mais l’intersyndicale (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, Fidl, UNL) garde en tête le précédent du contrat première embauche (CPE) en 2006, promulgué mais jamais appliqué.