Le FMI a loué mardi les réformes adoptées par la Grèce et estimé que « des progrès » avaient été faits sur l’allègement de la dette, même si les discussions lundi n’ont pas débouché sur un accord. « C’est un très fort programme que les Grecs ont adopté la semaine dernière (…) C’est exactement ce que nous recherchons car il aborde quelques questions sensibles comme le système des retraites et la réforme des impôts », a dit le chef du département Europe du FMI, Poul Thomsen, devant des journalistes à Bruxelles. Il s’exprimait au lendemain d’une réunion des 19 ministres des Finances de la zone euro qui s’est soldée par un échec des discussions sur un allègement de la dette grecque et le déblocage de nouveaux prêts. « Pour nous, pour avancer, il faut que les réformes soient complétées par un paquet sur l’allègement de la dette grecque, nous faisons des progrès mais on n’est pas encore arrivé au bout », a-t-il constaté. « Nous pensons toujours qu’il faut davantage de réalisme et qu’il faut donner plus de détails » sur cet allègement, a-t-il ajouté. Conformément à un accord conclu en mai 2016 avec la zone euro, le FMI accepte toutefois le fait que l’allègement de la dette grecque « ne soit pas calibré à la virgule près » et qu’il intervienne seulement après la fin du plan d’aide (en mi-2018), a dit M. Thomsen. La réunion de lundi a au moins en tout cas permis, selon le président de l’Eurogroupe, qui réunit les ministres des Finances de la zone euro, Jeroen Dijsselbloem, de s’accorder sur la trajectoire budgétaire de la Grèce: elle devra dégager jusqu’en 2022 un excédent budgétaire primaire (c’est-à-dire hors paiement des intérêts de la dette) de 3,5% du PIB. Questionné mardi matin sur les chances d’aboutir à un accord à la prochaine réunion des 19 ministres des Finances de la zone euro, le 15 juin, au Luxembourg, le ministre maltais, Edward Scicluna, s’est montré confiant, soulignant avoir été « très proche d’un accord la veille ». Le temps presse pour la Grèce, qui a besoin d’argent pour rembourser en juillet 7,5 milliards d’euros d’anciennes créances. Or, sans accord sur la dette, pas de nouvelle tranche d’aide. Le ministre des Finances espagnol, Luis de Guindos Jurado (à gauche), avec son homologue grec Euclide Tsakalotos, à Bruxelles le 22 mai 2017-AFP/EMMANUEL DUNAND « La Grèce a fait un effort important pour réduire les pensions, augmenter les impôts, réduire le déficit public. Et, logiquement, nous ferons le paiement de 7,5 milliards d’euros après avoir achevé l’examen » du paquet, a dit le ministre espagnol des Finances, Luis de Guindos. Une source proche des négociations s’est dit certaine que la zone euro débourserait « à temps » l’argent dont la Grèce a besoin en juillet. « Il n’y aura pas de crise cet été, pas de drame ». Voilà des mois que le troisième plan d’aide de 86 milliards d’euros accordé à Athènes en juillet 2015 patine, les créanciers ne parvenant pas à s’entendre sur la capacité du pays à faire face à son énorme dette publique (179% du PIB). Très préoccupé, le FMI refuse de mettre la main à la poche dans le cadre du plan de sauvetage si des mesures facilitant ce remboursement ne sont pas accordées par les Européens.
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