François Fillon a manifesté sa mauvaise humeur contre ses lieutenants incapables de le défendre alors qu’il se retrouve en pleine tempête depuis les révélations du Canard enchaîné. Mais force est de constater qu’à l’exercice lui-même n’est pas très brillant.
Jeudi soir, sur TF1, François Fillon a cherché à anticiper toute polémique future. Le candidat à la présidentielle a ainsi reconnu avoir rémunéré deux de ses enfants avocats du temps où il était sénateur de la Sarthe, entre septembre 2005 et juin 2007. Problème : ses enfants n’étaient pas encore diplômés à cette époque-là… Marie, 34 ans, n’a prêté serment que le 14 novembre 2007, tandis que Charles, inscrit au barreau de New York en 2010, a rejoint celui de Paris un an plus tard.
Les deux enfants de François Fillon, nommé Premier ministre en mai 2007, sont donc devenus officiellement avocats respectivement 5 mois et 4 ans après la fin de la mandature de leur père.
D’après les dates de serment inscrits dans l’annuaire du barreau de Paris, F Fillon n’avait pas d’enfants « avocats » quand il était sénateur
— Matthieu Mondoloni (@M_Mondoloni) 27 janvier 2017
« Imprécision de langage »
Interrogé par l’AFP, l’entourage du candidat a expliqué qu’il avait eu « une imprécision de langage » et qu’il voulait dire « qu’ils sont avocats » à l’heure actuelle et non qu’ils l’étaient à l’époque. Sur TF1, François Fillon a déclaré : « Lorsque j’étais sénateur, il m’est arrivé de rémunérer, pour des missions précises, deux de mes enfants qui étaient avocats, en raison de leurs compétences. »
Marie et Charles Fillon évoluent aujourd’hui dans de grands cabinets parisiens, respectivement Dechert et SLVF. La première est spécialisée dans les questions de propriété industrielle et artistique, le second dans les fusions-acquisitions, deux domaines pointus qui n’ont pas grand-chose à voir avec la politique. Selon Libération, qui a interrogé l’entourage de François Fillon, Marie pourrait avoir été rémunérée pour avoir « aidé son père à la préparation de son livre, La France peut supporter la vérité, paru en octobre 2006 ». Des justifications confuses qui n’ont pas encore convaincu.