Alors que les primaires, de gauche ou de droite, se profilent, chaque candidat, déclaré ou pas, fourbit ses armes. Tente de convaincre. Et livre quelques éléments de sa privée, car la présidentielle est aussi (d’abord ?) la rencontre d’un homme (ou d’une femme) et d’un peuple. Nathalie Kosciusko-Morizet s’est prêtée au petit jeu de la confession sur RTL. L’exercice est balisé, les questions impertinentes attendues.
La première est inoffensive : NKM avoue bien volontiers qu’elle est « nulle en imitations ». « Je trouve que les gens qui m’imitent sont en général assez mauvais. Ça doit être sur le chromosome Y l’imitation politique. Il n’y a pas beaucoup de femmes qui font de l’imitation politique non plus. Les hommes sont meilleurs pour les blagues que les femmes. À part Roselyne Bachelot. » Une petite confidence sans conséquence, puis soudain, le journaliste la déporte sur un terrain plus glissant.
Pourquoi choisir ?
À la question plutôt « Ricard ou pétard », voilà que l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy se lâche : « La question, c’est qu’est-ce que ça fait le mélange du Ricard et du pétard ? On a envie de répondre pourquoi l’un ou l’autre ? Il y en a d’autres qui pourraient poser la question, pourquoi choisir ? »
Deuxième question : « Plutôt film d’horreur ou film pornographique ? » « Non, mais attendez, c’est comme le Ricard ou le pétard, pourquoi choisir ? Ça s’entend de deux manières, on est bien d’accord. Laissez-moi une chance quand même sur la compréhension qu’on peut en avoir », répond-elle. Une liberté de ton, un brin calculé, qui a fait du bruit, les internautes s’en donnant à cœur joie.
Décidément, Les Républicains aiment à encanailler leur image : Laurent Wauquiez avait avoué chez Thierry Ardisson visiter le site YouPorn « comme tout le monde ». Et selon Le Point, Bruno Le Maire avait confié qu’il maîtrisait Tinder. Une confession à double tranchant. Dans une nouvelle interview à notre magazine, le candidat à la primaire avait dû reconnaître que par contre, il ignorait ce qu’était un youtubeur, et plus grave, qu’il ne connaissait pas non plus Take Eat Easy ou Deliveroo, ces entreprises de livraisons de repas, qui malmènent le droit du travail.
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« Ça va faire le buzz »
« NKM », comme on la surnomme reprenant les codes américains, n’en est pas à son premier « buzz » et est régulièrement épinglée pour ses « dérapages » très contrôlés. Des photos très langoureuses (dernière en date celle utilisée par Paris Match a été ensuite détournée par les internautes) ; ou très décalées, comme lors de sa campagne municipale à Paris 2014 : d’abord prise en train de griller une cigarette avec un SDF, elle postait ensuite une photo d’elle sur la ligne 13 du métro, partageant une expérience « formidable ». À chacune des sorties, la candidate devient la risée des réseaux sociaux.
Au Point, à la question « NKM ne nuit-elle pas à Nathalie Kosciusko-Morizet ? La bagarreuse, impertinente, à la femme d’idées ? », la candidate de la primaire à droite accusait pourtant… les médias ! « C’est un problème insoluble, particulièrement pour une femme, répondait-elle. Les médias créent un filtre qu’on ne maîtrise pas. Parfois, il est si épais, ou si coloré, que cela tient de la manipulation. »
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Sur RTL, NKM assume davantage : « Quand j’étais enfant, il y avait Georges Marchais et il était toujours très percutant. Il y avait quelque chose dans ce personnage. Je ne sais pas si je devrais dire ça en fait. C’est encore un truc, qui va m’être reproché. En même temps que je suis en train de dire ça, je me dis que ça va faire un buzz à la con ! Bon, ben écoutez, un de plus ! » Objectif atteint.