Le président turc Recep Tayyip Erdogan a demandé mercredi au ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault de « se mêler de ses affaires », dans une interview à Al-Jazeera. Le chef de la diplomatie française avait réclamé dimanche le respect de l’État de droit en Turquie, refusant tout « chèque en blanc » au président Erdogan, qui a lancé une vaste purge au lendemain d’un coup d’État raté. « Il devrait se mêler de ses affaires », a déclaré Recep Tayyip Erdogan dans une interview à Al-Jazeera.
Vaste purge
« Est-ce qu’il a l’autorité pour faire ces déclarations à mon propos ? Non, il ne l’a pas. S’il veut une leçon de démocratie, nous pouvons aisément la lui donner », a-t-il poursuivi. Jean-Marc Ayrault avait estimé qu’il « fallait condamner le coup d’État en Turquie, c’est la moindre des choses ». Mais « nous voulons que l’État de droit fonctionne pleinement, ce n’est pas un chèque en blanc pour Recep Tayyip Erdogan », avait-il ajouté. « Il ne faut pas faire de purges. Ceux qui ont porté atteinte à la démocratie doivent pouvoir être poursuivis dans le cadre de l’État de droit », a répété Jean-Marc Ayrault.
La vaste purge engagée en Turquie a suscité de nouvelles critiques mercredi du porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel, Steffen Seibert, selon qui « presque quotidiennement, de nouvelles mesures sont prises, qui sont contraires à un mode d’action respectant l’État de droit ». Le secrétaire d’État américain John Kerry a toutefois apporté le soutien américain à Recep Tayyip Erdogan, refusant de « commenter » les purges opérées par Ankara.