François Hollande revient sur ses pas. Confirmant des informations de Libération, le président de la République a annoncé mercredi qu’il ne convoquera pas de Congrès pour réviser la Constitution et donc n’y inscrira ni l’état d’urgence ni la déchéance de nationalité pour les terroristes. Dans la foulée, Jean-Christophe Cambadélis s’est présenté devant la presse. Le premier secrétaire du PS a déclaré : «Nous présentons nos excuses aux Français.» Pour cause, le débat sur la déchéance de nationalité embrouille les esprits et fracture le PS depuis des mois.
À lire aussi :Cinq phrases à retenir de l’intervention de François Hollande
Selon Cambadélis, «les Français ne peuvent qu’être consternés par ce triste spectacle d’une représentation parlementaire incapable de faire la paix, même pour combattre efficacement le terrorisme.» Le patron socialiste accuse la droite qui a choisi «un autre cheminement rendant impossible l’accord des deux assemblées, alors qu’elle avait fait de la déchéance de nationalité pour les binationaux une condition de son engagement». Un échec qui irrite le député PS Christophe Caresche : «Quand tout le monde appelait à l’unité nationale, les manœuvres politiciennes de tous côtés l’ont emporté en pleine menace terroriste. Nullissime», explique-t-il sur Twitter.
L’abandon de la déchéance et du Congrès laisse des regrets à Jean-Christophe Cambadélis. Ce n’est pas le cas de tous les socialistes. Notamment les frondeurs. Benoît Hamon est «très heureux de la décision du Président d’abandonner la déchéance de nationalité». Christian Paul, lui, guette les cicatrices : «Quatre mois d’une infernale controverse : un fiasco politique qui a abîmé nos principes. Il était plus que temps de tourner la page.» De son côté, la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann, qui publie un livre au titre moqueur, Merci pour ce changement, se pose une question : «La déchéance de nationalité dans la Constitution est une erreur évidente depuis le début. Pourquoi François Hollande est-il resté sourd si longtemps ?»
Rachid Laïreche