«Equipe de foot», «pétaudière» : la primaire de la droite moquée par la gauche

Avec Jean-François Copé, ils sont sept. Sept candidats à la primaire du parti Les Républicains (LR), qui se déroulera en novembre 2016. Un nombre qui fait réagir, d’autant plus que l’ancien président de la formation a choisi d’annoncer dimanche sur France 2 qu’il sera de la partie, pendant l’interview sur TF1 de l’actuel président LR, Nicolas Sarkozy.

Au lendemain de leur conseil national, plusieurs élus de droite martèlent lundi dans les matinales qu’il «y a une unité du parti». C’est le cas du secrétaire général Les Républicains Eric Woerth, qui tente sur RTL de prouver que la candidature de Jean-François Copé ne renforce pas les divisions au sein de la formation. «Après ça n’empêche que chacun peut avoir son propre calendrier dans le domaine des primaires», tempère-t-il.

Comme lui, Eric Ciotti se fait sur Radio classique l’avocat de l’unité du parti. «Chacun défendra son projet, assure le député LR. Ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous sépare.»

Un discours tenu par la plupart des élus, mais pas par l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy. Invité sur France 2, Henri Guaino regrette l’absence «d’une sensibilité gaulliste» chez LR, estimant que Nicolas Sarkozy est tiré «vers le bas» par sa position de chef de parti. «Nicolas Sarkozy, il vient du mouvement gaulliste, mais je trouve qu’il devrait un peu plus se souvenir de sa propre histoire, et peut-être un peu moins se retrouver écartelé entre les libéraux d’un côté, toutes les droites de l’autre.»

Le nouveau président du conseil national du parti Les Républicains, Luc Chatel, préfère opter pour l’humour. «La bonne nouvelle, c’est que comme il faut 20 parlementaires pour être parrainé, qu’il doit y avoir à peu près 400 parlementaires Républicains , il ne devrait pas y avoir plus de 20 candidats», lance-t-il sur Europe 1. Il ajoute que la réunion du week-end a donné «l’image d’un parti moderne». «Nous avons donné le visage du débat[…]. Tout le monde n’est pas sur la même ligne, c’est normal.»

Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti socialiste, ironise lui aussi sur France Info le nombre de candidats à la primaire de la droite et du centre : «Ils sont sept, bientôt dix, si ce n’est onze. Ce n’est plus une primaire, c’est une équipe de foot.»

Une déclaration sur laquelle Thierry Mandon rebondit. Invité sur i-Télé, le secrétaire d’Etat «ne voit pas très bien la différenciation des projets». «Je ne pense pas qu’il y ait onze projets différents, je vois des ambitions.»

«A droite, c’est plutôt la cour du roi Pétaud, comme dans Tartuffe», lance Jack Lang sur France Inter. L’ancien ministre de la Culture précise : «Comme on dit en langage contemporain, c’est la pétaudière.»

Alain Juppé, François Fillon, Hervé Mariton, Frédéric Lefebvre, Jean-Frédéric Poisson et Nadine Morano se sont déjà déclarés candidats à cette primaire. Nicolas Sarkozy, Bruno Le Maire et Nathalie Kosciusko-Morizet devraient en faire de même dans les prochaines semaines. 

Aude Deraedt