Laurent Fabius renonce à la présidence de la COP21

Laurent Fabius a écrit lundi à François Hollande pour lui remettre son mandat de président de la COP21, après la polémique sur la compatibilité de ce titre avec sa fonction prochaine de président du Conseil constitutionnel, selon une lettre dont l’AFP a obtenu copie.

«Vous m’avez fait l’honneur de me pressentir pour présider le Conseil constitutionnel et je vous en remercie vivement. A mon sens, il n’existe pas d’incompatibilité avec la présidence de la dernière phase de la COP21. Pour autant, compte tenu du début de polémique interne sur ce sujet, je juge préférable de vous remettre mon mandat de président de la COP», écrit-il dans cette lettre.

Depuis plusieurs jours, la polémique enflait sur le cumul de fonction de l’ex-Premier ministre et ex-chef de la diplomatiqe française récemment nommé par François Hollande à la présidence du Conseil constitutionnel pour succéder à Jean-Louis Debré.

Ce matin sur iTélé, Thierry Mandon, secrétaire d’Etat chargé de l’Enseignement supérieur et de la recherche, qualifiait de cumul d’«inimaginable», déclarant : «lui-même peut le souhaiter mais c’est inimaginable. Le suivi d’un engagement international de la France, ça relève de l’exécutif, donc du gouvernement. J’imagine bien naturellement que quelqu’un du gouvernement sera chargé de ce travail». Jean-Louis Debré s’était lui aussi exprimé contre ce cumul dans la presse, évoquant les risques de conflits d’intérêts «dans le domaine de l’environnement»

Laurent Fabius «a considéré que ni la présidence de la COP ni la présidence du Conseil constitutionnel ne méritaient ce degré de polémique», explique-t-on dans l’entourage de l’ancien ministre des Affaires étrangères, qui a pris sa décision dans la journée de lundi. «Profondément attaché à cette grande cause (du climat, NDLR), j’espère que la mise en oeuvre de l’accord historique de Paris connaîtra le même succès que son adoption», conclut dans sa lettre Fabius. Celui-ci avait été élu le 30 novembre 2015 à la conférence climat du Bourget, par acclamation des délégués de 195 pays. Le mandat de président de la COP21 devait courir jusqu’à l’ouverture de la COP22, prévue à Marrakech en novembre.

LIBERATION avec AFP