Le publicitaire Jean-Michel Goudard, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, a été mis en examen ce mercredi pour favoritisme dans l’affaire des sondages et dépenses de communication de l’Elysée lors du dernier quinquennat. Sollicité, son avocat, Me Mario Pierre Stasi n’a pas souhaité faire de commentaires.
L’enquête sur les études d’opinion commanditées par la présidence Sarkozy s’est accélérée depuis la semaine dernière avec la mise en examen de plusieurs ex-collaborateurs de l’ancien chef de l’Etat : celle de sa directrice de cabinet, Emmanuelle Mignon et de son conseiller «opinion», Julien Vaulpré, poursuivis également pour favoritisme dans ce dossier.
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Jean-Michel Goudard, 76 ans, conseiller en stratégie de Nicolas Sarkozy, avait signé en avril 2009 la reconduction de la convention passée en 2007 entre l’Elysée et le cabinet Publifact de Patrick Buisson.
Quelques mois plus tard, un rapport de la Cour des comptes avait épinglé sévèrement ce contrat «très succinct», qui n’avait pas été soumis aux dispositions du code des marchés publics. La Cour relevait que ce document donnait à Patrick Buisson, l’un des conseillers les plus proches de Nicolas Sarkozy à l’époque, «une totale liberté d’appréciation» sur les dépenses à engager. L’association de lutte contre la corruption Anticor avait porté plainte en 2010.
Par la suite, les investigations avaient été étendues à l’ensemble des contrats de conseil ou de sondages commandés durant le précédent quinquennat, chiffrés à plus de 9 millions d’euros par Anticor.
L’enquête a fait apparaître qu’à lui seul Patrick Buisson, via ses cabinets Publifact et Publiopinion, avait gagné plus d’1,4 million d’euros en seulement deux ans, selon une source proche du dossier. Il a été mis en examen pour recel de favoritisme, abus de biens sociaux et détournement de fonds publics par un particulier. Pierre Giacometti, dont la société Giacometti-Peron a signé pour 2 à 2,5 millions d’euros de contrats avec l’Elysée entre 2007 et 2012, est également poursuivi pour recel de favoritisme.
Toute la question dans cette affaire est de savoir si le code des marchés publics devait s’appliquer à l’époque aux conventions passées par la présidence de la République.
AFP