Il s’est lui aussi posé en candidat du rassemblement. Vincent Peillon, ancien ministre de l’Education, a annoncé dimanche soir sur France 2 sa candidature à la primaire de la gauche. Il souhaite « rassembler » son camp, jusqu’à Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron avec qui il considère pouvoir travailler. L’objectif? « Gagner la présidentielle ».
« Je n’avais pas prévu d’être (candidat) car je considérais que le président de la République devait porter les couleurs de son bilan, j’ai pris (la décision) le soir où il a fait son annonce » a affirmé M. Peillon, qui s’est posé en « candidat d’une éthique politique ». Soutenu par plusieurs députés – Patrick Mennucci, Eduardo Rihan Cypel, Patrick Bloche -, Vincent Peillon aurait le mérite, selon ses proches, d’être au « point d’équilibre » de la gauche.
« Aucun ennemi »
Il a rejeté tout téléguidage de sa candidature par d’autres socialistes ou une candidature qui servirait à un projet « tout sauf Valls » : « Ça n’a aucun sens. Je vous le dis très clairement, une décision comme celle-là, elle se prend dans la solitude de sa conscience, je n’ai aucun ennemi. »
« Je veux être le candidat du rassemblement, pour gagner. L’extrême droite elle est haute (…). Derrière un vernis social, c’est l’extrême droite la plus dure, celle qui a déshonoré notre pays », a accusé l’ancien député de la Somme. « Il y a en même temps la droite de M. Fillon, en train d’affirmer des choses d’une dureté incroyable, attaquer les fonctionnaires » a encore mis en garde le député européen.
Les critiques envers Hollande ? « Injustes »
Pour lui, les « jugements sur la personne et l’action » de François Hollande « sont injustes. Il y a un seul pays en Europe qui a maintenu sa cohésion sociale, son niveau de sécurité sociale, qui a créé des postes de fonctionnaires, qui a fait de nouvelles conquêtes de protection sociale (…) et en même temps on a réduit nos déficits, on a maintenu notre modèle social et même on l’a fait progresser », a vanté M. Peillon.
« Je crois que très vite les Français vont réapprécier la personne et le bilan » de l’actuel chef de l’Etat, a-t-il pronostiqué, tout en reconnaissant « erreurs » et « difficultés », par exemple une « majorité trop étroite ». « J’en parlerai ». Peillon a donné quelques coups de griffes à ses adversaires, assurant être « parti du gouvernement avant ceux qui peut-être n’ont pas l’air de vouloir souffrir leur propre bilan. »
Défense des 35 heures
Il a aussi défendu « le patrimoine commun des Français » et notamment les 35 heures, estimant que Emmanuel Macron, Manuel Valls mais aussi la droite « les avaient critiquées et maintenant les gardent ». « Nous sommes ceux qui avons amené des progrès », d’après lui.
« Il faut deux rassemblements: un premier rassemblement, la primaire (…), celui qui la gagnera nous le soutiendrons » mais aussi « à l’extérieur » avec « deux personnes que les Français apprécient et qui sont des personnes de valeurs », Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron avec lesquels « bien entendu » il compte travailler si il remportait la primaire prévue les 22 et 29 janvier.