Les quelque 1 500 mineurs isolés qui vivent dans les conteneurs du Centre d’accueil provisoire (CAP) situés sur l’ancienne « jungle » de Calais seront évacués à partir de mercredi, deux jours après la fin du démantèlement du bidonville, a-t-on appris mardi de sources concordantes. Demain les mineurs du Centre d’accueil provisoire partiront par bus dans des centres pour mineurs partout en France où leur demande de transfert au Royaume-Uni sera traitée par les autorités britanniques », indique un document de la préfecture du Pas-de-Calais à destination des jeunes migrants diffusé mardi et dont l’Agence France Presse s’est procuré une copie. Une source proche du dossier a confirmé cette information. « Plus aucune demande de transfert vers le Royaume-Uni sera traitée à Calais. Le suivi des dossiers et les départs vers le Royaume-Uni se feront à partir des centres pour mineurs », ajoute ce document qui précise que « les autorités britanniques » accompagneront les migrants lors du trajet.
Les bus partiront depuis le Centre d’accueil provisoire et les départs, qui commenceront à 8 heures, auront lieu toute la journée, détaille encore ce texte qui certifie que « tout le monde aura une place réservée ». « Dans les prochains jours, il ne devrait plus y avoir de mineurs étrangers à Calais », avait affirmé François Hollande dans un entretien publié mardi par le quotidien régional La Voix du Nord. Les mineurs isolés « vont être accompagnés dans des centres dédiés, où des officiels britanniques pourront examiner leur cas » et « ceux qui ne partiraient pas (vers la Grande-Bretagne, NDLR) seront pris en charge par les services de l’aide sociale à l’enfance à travers tout le territoire », avait-il précisé.
Heurts entre migrants mineurs
Mardi, en début de soirée, une rixe a éclaté entre une centaine de migrants mineurs érythréens et afghans sur le site de l’ex-bidonville, faisant quatre blessés légers qui ont été transportés au centre hospitalier de Calais, selon la préfecture du Pas-de-Calais. « Les forces de l’ordre sont intervenues immédiatement pour séparer ces deux groupes », a précisé cette source, ajoutant que « le dispositif de sécurité a été renforcé au sein du CAP » et qu’il sera maintenu « toute la nuit ». Ces heurts ont eu lieu à proximité de l’église de la zone sud de la « jungle », selon un correspondant de l’Agence France Presse sur place. Cette petite église, tout comme deux petites mosquées, n’ont pas encore été démolies « pour permettre aux mineurs encore présents au sein du CAP de s’y recueillir », avait déclaré la préfecture.
Lundi soir, un an et demi après la naissance du camp, s’était achevé le démantèlement de la « jungle » de Calais, mais le gouvernement devait encore régler le sort de ces 1 500 mineurs isolés vivant dans les conteneurs aménagés en bordure de l’ancien bidonville. L’évacuation de ces jeunes migrants est un enjeu pour les pouvoirs publics à la fois symbolique, en parachevant le démantèlement promis de ce vaste bidonville, et pratique, en supprimant un lieu vu comme un point de fixation des migrants, déjà attirés par la proximité de Calais avec les côtes britanniques.