Alain Juppé, candidat à la primaire de la droite, a mis en garde samedi contre « les manoeuvres de ceux qui veulent fermer les portes de la primaire » des 20 et 27 novembre prochains, lors d’un meeting organisé par les jeunes à Malakoff (Hauts-de-Seine). « Plus il y aura de votants et plus j’ai de chance! », a martelé le maire de Bordeaux, favori des sondages. « Ne vous laissez donc pas impressionner par les manoeuvres de ceux qui veulent refermer les portes des bureaux de vote », a lancé l’ancien Premier ministre devant ses jeunes partisans, dans une ambiance plus animée que celle de ses meetings habituels.
Depuis la semaine dernière, Nicolas Sarkozy attaque Alain Juppé, l’accusant de « compromis avec la gauche pour gagner » la primaire et de « déloyauté ». Et le patron du PSJean-Christophe Cambadélis a sonné aussi la charge contre Alain Juppé pour dissuader des électeurs de gauche de voter en sa faveur à la primaire de la droite, jugeant que sa victoire en novembre favoriserait celle du FN aux législatives, dans une interview au Figaro de samedi. Les primaires, « nous, nous allons les maintenir largement ouvertes, ouvertes à tous ceux qui veulent l’alternance » en 2017, a riposté M. Juppé à Malakoff, évoquant « l’échec désastreux de François Hollande » mais aussi « ceux qui ne veulent pas » du FN. « J’ai besoin de votre jeunesse, de votre joie de vivre, de votre appétit », a encore lancé à ses jeunes partisans l’ancien Premier ministre, 71 ans, proposant de leur apporter son « expérience », en tirant les « leçons de ses réussites -il y en a-, de ses erreurs ou de ses échecs -il y en a eu aussi ».
Les jeunes, une des priorités
Le maire de Bordeaux a développé son programme pour la jeunesse: dynamiser l’apprentissage – un artisan chocolatier strasbourgeois est venu parler de son expérience – , donner « un statut pour la colocation », « faciliter les formes de logement intergénérationnel » ou encore créer « un budget participatif sur la jeunesse ». Autre proposition pour la jeunesse, qui fut un grand thème de la campagne de François Hollande en 2012: « la suppression de la cotisation de Sécurité sociale pour les étudiants ». Il a aussi instamment demandé aux jeunes de « s’engager », notamment pour « la paix » pour laquelle il s’est dit « très inquiet » en raison « de la montée du populisme ». « Le nationalisme, c’est la guerre », a-t-il lancé citant, inhabituellement comme il l’a reconnu, l’ancien président socialiste François Mitterrand.
« Nous sommes confrontés à un risque de dislocation de l’Europe », a ajouté M. Juppé. « Engagez-vous dans la lutte contre la radicalisation des esprits », a-t-il encore exhorté. Le député-maire LR du Havre, Edouard Philippe, a raconté à la tribune comment Alain Juppé lui avait fait confiance alors qu’il avait « 31 ans ». « C’est un bon patron » et il sera « un grand président », a-t-il vanté. « Les petites phrases n’ont jamais réformé la France », a lancé en introduction Matthieu Ellerbach, président des Jeunes avec Juppé, pour lequel « on a envie de parler de l’avenir de la France, pas forcément des Gaulois », en allusion à Nicolas Sarkozy. Récemment rallié, le sénateur LR Jean-Baptiste Lemoyne, ex-copéiste de 39 ans, était présent.