L’invitation a été envoyée par SMS lundi 3 octobre et elle est signée Thierry Solère. Le grand organisateur de la primaire de la droite et député des Hauts-de-Seine veut convier à sa table dans un restaurant de Boulogne les directeurs de campagne des sept candidats. « Ce serait l’occasion de se réunir et d’aborder les différents sujets liés à l’élection », s’enthousiasme-t-il. Date choisie pour ces agapes républicaines ? Le mercredi 12 octobre, veille du premier débat télévisé diffusé sur TF1 et RTL.
Tandis que leurs candidats échangent douceurs et amabilités – « nullité du débat ! » crie Juppé ; « Où est la loyauté quand on appelle les électeurs de gauche à venir voter ? » s’interroge Sarkozy –, les membres des équipes de campagne, eux, continuent à échanger claques dans le dos, bonnes blagues et vannes par textos ou carrément de vive voix, attablés dans des cafés en périphérie de l’Assemblée. Ainsi, il y a quelques jours, c’est le sarkozyste Éric Ciotti qui a été aperçu en compagnie du maire du Havre, le juppéiste Édouard Philippe, en train de siroter un café.
Bref, les entourages préparent la suite. Pour preuve, parmi les sept invités de Solère, Gilles Boyer pour Alain Juppé, Gérald Darmanin pour Nicolas Sarkozy, Sébastien Lecornu pour Bruno Le Maire, et Patrick Stefanini pour François Fillon ont déjà répondu présents. Grégoire de Lasteyrie, directeur de campagne de NKM, semble, quant à lui, encore hésiter en raison de l’emploi du temps chargé de sa candidate à la veille de ce premier débat télévisé. Aux yeux de tous, le grand rassemblement qui doit avoir lieu le 28 novembre au matin représente l’enjeu majeur de cette fin d’année. « Si on se divise, on est mort », résume un député lemairiste. Espérons que l’unité, comme l’appétit, viendra en mangeant.