Primaire de gauche : Benoît Hamon est candidat

Il a dit « oui ». Benoît Hamon s’est déclaré candidat à la primaire de gauche prévue pour début 2017. L’ancien ministre et un des leaders des députés PS frondeurs était l’invité du JT de France 2.

Montebourg pris de vitesse

« Oui, je suis candidat à l’élection présidentielle et je participerai à la primaire organisée par le Parti socialiste », a-t-il affirmé au 20 Heures, souhaitant proposer une « alternative » alors que « les quinquennats se succèdent, les hommes providentiels aussi, mais (que) les problèmes essentiels des Français restent sans solution ».

Benoît Hamon a ainsi pris de vitesse l’ex-ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, autre grande figure des frondeurs, qui pourrait annoncer sa propre candidature à l’occasion de sa rentrée politique dimanche à Frangy-en-Bresse. Interrogé sur un possible rapprochement avec Montebourg, Benoît Hamon a répondu: « dans un processus démocratique, il faut exprimer ses idées, et si demain il doit y avoir des rassemblements, pourquoi pas », mais cette primaire est « décisive, parce que c’est le seul moyen de rassembler la gauche et les électeurs de gauche ».

« Il y aura une primaire, on exposera nos idées, les conditions du rassemblement pourront se poser le cas échéant au second tour », a-t-il dit, ajoutant: « Arnaud Montebourg n’est pas encore candidat, s’il veut me soutenir il a encore quelques jours pour le faire ». « Ma conviction, c’est que le président de la République (François Hollande) aujourd’hui, au regard de la déception qu’il a créée dans son propre camp, n’est plus dans cette situation, c’est trop tard, de créer cette relation de confiance avec les Français », a-t-il indiqué.

La Ve République est une machine à trahir

L’ancien ministre a aussi appelé à « changer de modèle de développement » et de modèle démocratique. « Notre modèle de développement, il est à bout de souffle. Est-ce que vous vous rendez compte de ce qu’on est prêts à sacrifier pour courir après un demi-point de croissance ? Le Code du travail, des milliards d’argent public, une remise en cause de notre environnement (…) », a regretté M. Hamon.

Citant notamment « le chômage de masse qui s’aggrave, la pauvreté qui augmente, l’égalité qui va mal », la « ghettoïsation, l’isolement des territoires ruraux », le député des Yvelines a assuré: « les vraies questions sont méthodiquement évitées par les différents gouvernements qui se sont succédé ». « C’est aussi notre modèle démocratique qui est en crise », a-t-il déploré, parce que « les Français vivent dans une démocratie intermittente », et « ont le droit de vote tous les cinq ans mais sont sans voix entre deux scrutins ». « La Ve République, ce modèle démocratique, c’est une machine à trahir », a-t-il insisté, rappelant que le gouvernement avait imposé au Parlement, et aux Français, une loi travail très décriée, et appelant à « une sixième République ».