Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a ordonné lundi une enquête sur des accusations de corruption lancées par son ministre de la Défense contre le président du Parlement et des députés irakiens. Selon un communiqué de son bureau, Haider al-Abadi a demandé à l’organe anti-corruption d’ouvrir une enquête sur les allégations de corruption portées contre le président du Parlement Salim al-Joubouri et des députés par le ministre de la Défense Khaled al-Obeidi.
Ce dernier les a accusés lors d’une séance parlementaire houleuse d’être « impliqués dans des affaires de corruption et de vouloir faire voter des contrats d’armements douteux », ce que le président du Parlement a catégoriquement démenti. « Tout ce qui a été évoqué aujourd’hui est du théâtre », a répliqué Salim al-Joubouri au cours d’une conférence de presse, accusant à son tour le ministre de la Défense de vouloir éviter d’être interrogé par les élus.
L’Irak qui est engagé dans une bataille militaire contre le groupe djihadiste Daech connaît depuis des mois une instabilité politique sur fond de ras-le-bol de la population contre ses dirigeants. Les partisans de l’influent chef chiite Moqtada Sadr manifestent chaque semaine pour exiger la mise en place de réformes, visant à mettre fin à la corruption, au népotisme et au clientélisme. La polémique entre le ministre de la Défense et le Parlement intervient alors que l’armée irakienne cherche à reprendre Mossoul la dernière grande ville irakienne contrôlée par le groupe extrémiste sunnite.