Le porte-parole du groupe PS à l’Assemblée, Hugues Fourage, a apporté un soutien sans faille au gouvernement sur le dos de la CGT accusée d’avoir choisi une « stratégie de tension (…) vouée à l’échec ». « La stratégie de tension qu’a choisie la CGT est, à notre avis, vouée à l’échec. Elle pénalise les Français qui ne peuvent pas se déplacer, elle freine la reprise et elle donne de la France, au moment même où nous allons accueillir des millions de visiteurs, l’image d’un pays paralysé conforme aux pires clichés du french bashing, a déploré Hugues Fourage lors d’un point de presse.
Et enfonçant le clou, il a ajouté que le groupe socialiste était « pleinement solidaire du gouvernement contre ceux qui tentent de bloquer le pays ». Il a également exclu l’idée d’un référendum sur le projet de loi de travail, piste avancée par certains au PS, comme Arnaud Montebourg, pour sortir du conflit. « Il est hors de question de mettre le débat parlementaire entre parenthèses, a-t-il expliqué, sans faire référence à l’utilisation du 49.3 pour faire passer le texte en première lecture. On ne peut pas vouloir réhabiliter le Parlement et l’exclure au premier conflit », a-t-il ajouté.
Le groupe souhaite que « le travail continue après le Sénat » et qu’« on puisse comparer les différences entre les uns et les autres ». « Le débat au Sénat va rendre justice à notre texte équilibré », veut croire M. Fourage.
»Une grande victoire pour la CGT » (Chassaigne)
Autre son de cloche du Front de gauche, cette fois, qui a rendu hommage à l’action de la CGT. Le chef de file des députés Front de gauche, André Chassaigne, a réaffirmé son hostilité au texte et a souhaité que « le mouvement social continue et puisse s’amplifier, c’est très, très important pour faire bouger le gouvernement ». « En aucun cas », a ajouté ce député communiste, son groupe « ne peut envisager de faire entrer dans la loi le renversement de la hiérarchie des normes » induit par l’article 2 du texte, « avec la primauté des accords d’entreprise sur les accords de branche ». Sur une éventuelle réécriture de cet article-clé, le député du Puy-de-Dôme a refusé par avance ce qui ne serait que de « l’habillage » et a considéré « quasiment impossible » un avis a priori des branches professionnelles, notamment « car il y a environ 35 000-36 000 accords par an ».
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Sur la reprise du dialogue entre la CGT et le Premier ministre, le chef de file des députés Front de gauche a répondu : « Si le dialogue peut reprendre, tant mieux », car « il est indispensable d’écouter toutes les organisations syndicales, et pas seulement l’une d’entre elles », allusion à la CFDT. Il a rappelé que, « dans de grandes périodes de l’histoire où il y a eu des luttes, comme en 1936 et en 1968, cela s’est terminé par les organisations syndicales autour de la table avec le gouvernement ».
« S’il y a une négociation, ce sera une grande victoire, notamment pour la CGT et pour Philippe Martinez, que la mobilisation sociale contre la loi travail » ait abouti à cela, a estimé l’élu PCF. Le député a aussi souhaité que « la CGT continue dans la voie prise depuis plusieurs semaines », qualifiant d’« aide importante dans (leur) combat politique » qu’« une organisation syndicale mobilise le plus grand nombre dans des luttes sociales ».