Manif de chauffeurs : «Laissez-nous bosser, on ne veut pas retourner au RSA»

Les organisateurs souhaitaient une marche «silencieuse». C’est raté. Ils la voulaient aussi «pacifique et non violente». Un mot d’ordre pas toujours respecté. Quelques centaines de chauffeurs spécialisés dans le transport collectif se sont rassemblés à 11 heures, ce mercredi, sur le boulevard du Montparnasse, avant de s’ébrouer vers les Invalides, à 12h30, dans un cortège de klaxons. Cet appel à la mobilisation a fait suite aux mesures annoncées par le Premier Minisitre, confronté à la colère des taxis la semaine passée. Des mesures destinées notamment à lutter contre l’utilisation détournée des licences de chauffeurs Loti (transports collectifs à la demande, appelés aussi «capacitaires») par les plateformes de réservation.

Le secrétaire d’Etat aux Transports a envoyé vendredi des mises en demeure à une vingtaine de ces plateformes (Uber, SnapCar, Chauffeur-Privé, etc.) pour leur rappeler que les licences Loti, plus rapides à obtenir que les cartes de chauffeur VTC, s’appliquent au transport collectif, c’est-à-dire pour deux passagers minimum, et non au transport particulier. Or, une très grande part – difficile à chiffrer – des chauffeurs présents sur les applications sont titulaires de licences Loti et chargent régulièrement des clients seuls. Les sociétés de réservation sont désormais poussées à faire respecter la loi et veiller à ce que ces chauffeurs transportent deux passagers minimum. Ce qui semble difficile à appliquer rapidement, d’où la crainte de cette profession de se voir écarter des plateformes d’ici la fin du mois. A partir du 28 février, les plateformes ont l’obligation de se mettre en conformité avec la loi. 

«On ne veut pas gratter l’Etat»

«Cela fait quatre ans que je travaille sur les plateformes avec cette licence et, depuis la semaine dernière, tout d’un coup, on nous dit qu’on est dans l’illégalité», s’emporte Redouane Kharej, chauffeur Loti, qui avoue ne pas pouvoir s’en sortir sans les applications. «On a fait confiance à un système, on s’est lancé sans se poser de questions. Si on avait su que c’était illégal, vous pensez vraiment qu’on se serait endetté pour monter notre affaire ?» Les manifestants réclament le droit de rester sur les applications et de pouvoir transporter un seul client. Ils demandent au gouvernement de modifier cette loi qui impose les deux passagers minimum, soit de leur accorder automatiquement et à tous la licence VTC. Hachani Bassem revendique le «droit de travailler». «On n’est pas des victimes, on ne veut pas gratter l’Etat. Mais on ne veut pas retourner au RSA, on ne veut pas revenir à la maison.» Derrière les pare-brise ou sur la plage arrière de leurs voitures, les manifestants affichent leur slogan : «Valls m’a tuer», «Manu fait Vallser mon emploi» ou encore «Déconne pas Manu, ça sert à rien la haine. Un taxi de perdu, c’est dix chauffeurs qui reviennent.» Le communiqué de presse du Premier ministre publié jeudi dernier leur reste en travers de la gorge. «Valls, il ne veut pas appliquer la loi, il veut juste calmer les taxis, poursuit Redouane Kharej. Mais on ne peut pas déshabiller les capacitaires pour rhabiller les taxis.»

Reste à savoir si leurs revendications seront entendues. La manifestation est organisée par l’association Alternative mobilité transport (AMT), qui regroupe une dizaine de sociétés Loti. «On a informé nos chauffeurs [de la mobilisation] et on leur a dit que ce serait très bien s’ils pouvaient y participer», a indiqué Yves Weisselberger, PDG de SnapCar. Mais de nombreuses organisations de VTC n’ont pas appelé à manifester. Soit parce que l’AMT, créée en janvier, les rend soupçonneux – c’est une «association fantôme», dénonce Helmi Mamlouk, président de l’Union des chauffeurs capacitaires et VTC. Soit parce que cette mobilisation est soutenue par l’ensemble des plateformes de réservation, alors qu’un mouvement de gronde grimpe au sein des VTC contre les conditions imposées par ces applications, Uber en tête. Dernière raison : plusieurs chauffeurs VTC ne sont pas contre un respect strict de la loi, ce qui leur permettrait de récupérer une bonne part des clients captés par les chauffeurs Loti. Au final, environ 550 voitures, selon la préfecture de police, étaient présentes dans le cortège. Alors qu’il y a, selon différentes sources, environ 70 000 chauffeurs Loti en France et environ 10 000 d’entre eux sur les plateformes à Paris et en région parisienne. L’un des chauffeurs présents est perplexe. «On n’est pas assez solidaires, on n’y arrivera pas.»

Pluie d’œufs

C’est peut-être la raison pour laquelle une poignée de manifestants s’enflamme après une demi-heure de mobilisation, trop calme à son goût. Alors que les organisateurs leur ont demandé de venir avec une bouteille d’eau, symbole du service rendu aux clients, des chauffeurs ont préféré amener des œufs qui, immanquablement, finissent sur les vitres des quelques taxis venus s’aventurer à Montparnasse. «C’est que comme ça qu’on nous entendra», hurle un chauffeur. Un jeune se met en travers de la route d’un taxi et lui lance un «nique ta mère». Les «fils de pute» volent au rythme des lancers d’œufs. La violence de quelques taxis lors des précédentes manifs fait grimper le son. «Ils m’ont niqué trois bagnoles, tu crois que je vais fermer ma gueule ? se justifie un chauffeur. C’est comme dans les cités, lâche un autre. Si tu les écrases pas, c’est eux qui t’écrasent !» La grande majorité des manifestants multiplient les appels au calme. «Pas de violence», «on n’est pas comme eux», «ne donnons pas une mauvaise image de nous», lancent-ils en boucle. «Faut les comprendre, explique Mohamed Aoun, chauffeur capacitaire. Ceux qui lancent des oeufs, ils se sont fait agresser à Orly, Roissy et dans les manifs. Les oeufs, ça fait pas de mal par rapport à ce qu’ils nous ont fait.»

Après leur arrivée aux Invalides, Matignon devait recevoir une délégation de chauffeurs. Mais sans attendre, plusieurs dizaines de manifestants se dirigent à pied vers l’Assemblée nationale en début d’après-midi. Gendarmes et policiers interviennent vite. Ils encerclent le groupe sur le pont séparant la place de la Concorde de l’Assemblée nationale. Mohamed Aoun est parmi eux : «On est venu faire un coup de poing, devant l’Assemblée, pour montrer que nous aussi, on pouvait faire comme les taxis. Mais sans violence.» Une cinquantaine d’entre eux sont embarqués dans les fourgons. Les autres sont relâchés. En début de soirée, les chauffeurs qui étaient restés place des Invalides attendent encore le retour de la délégation, sous la pluie. Ils se racontent leur quotidien, leur confrontation avec les taxis, se demandent quelle suite donner au mouvement. «Les taxis, ils se font entendre, nous on dort !»s’énerve l’un d’eux. Ils parlent de poursuivre la mobilisation jeudi matin à Roissy. Sans un geste du gouvernement, assurent certains, le mouvement pourrait vite se durcir. «S’il y a pas d’accord, demain on va revenir, promet Mohamed Aoun. Et après-demain on va revenir. Parce qu’à la fin du mois on va nous retirer notre boulot, alors on n’a plus rien à perdre.» 

Aoun Mohammed

Richard Poirot

Amélioration de la durée de vie pour les trois cancers les plus fréquents

La durée de vie à moyen terme des patients adultes atteints des trois cancers les plus fréquents en France – prostate, sein, côlon-rectum,- a sensiblement augmenté ces dernières années, selon un rapport rendu public mardi. Disponible en ligne, le rapport intitulé Survie des personnes atteintes de cancer en France métropolitaine 1989-2013 est divisé en deux parties : la première consacrée aux tumeurs solides, la seconde aux hémopathies malignes.

«Les tendances observées sont encourageantes» ont estimé les auteurs de ce rapport réalisé par quatre institutions, tout en déplorant que le cancer du poumon, le quatrième cancer le plus fréquent, reste la première cause de mortalité par cancer chez l’homme et la deuxième chez la femme.

Selon le rapport, la survie à cinq ans est passé de 72% pour les cancers de la prostate diagnostiqués au cours de la période 1989-1993 à 94% pour ceux diagnostiqués entre 2005 et 2010, soit une hausse de 22 points. La survie à cinq ans du cancer du colon-rectum a pour sa part augmenté de 9 points, passant de 54% à 63% au cours de la même période. L’augmentation de la survie du cancer du sein, qui passe de 80% à 87% (+7 points), est attribuée aux progrès thérapeutiques majeurs réalisés au début des années 2000 et à une plus grande proportion des cancers découverts à un stade précoce en lien avec le développement des pratiques de dépistage, d’après l’étude.

Toutefois, si le cancer du sein fait partie des cancers de bon pronostic, il reste, du fait de sa fréquence, la première cause de décès par cancer chez la femme. En 2012, la France comptait près de 57 000 nouveaux cas de cancers de la prostate, plus de 48 000 cancers du sein et environ 42 000 cancers colorectaux, d’après l’Institut national du cancer (INCa). L’amélioration du pronostic du cancer colorectal s’explique essentiellement par la réduction de la mortalité lors de l’opération chirurgicale et les progrès des prises en charges, selon les responsables de l’étude.

En revanche, le pronostic du cancer du poumon, le 4e cancer le plus fréquent en France (plus de 39 000 nouveaux cas par an) reste parmi les plus sombres, avec une augmentation de survie faible sur la période observée (17% contre 13%). Ce troisième rapport sur la survie des adultes atteints de cancer en France métropolitaine a été publié conjointement par l’Institut de veille sanitaire (InVS), le réseau Francim des registres des cancers, l’Institut national du cancer (INCa) et les Hôpitaux de Lyon.

LIBERATION avec AFP

L’affaire Merah, «pas un attentat» : vives condamnations après les propos de Woerth

Les propos de l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy, Eric Woerth, selon lesquels l’affaire Merah n’est «pas un attentat» mais simplement «le crime d’un furieux», ont été vivement condamnés samedi par le père de l’une des victimes, par des organisations et des responsables politiques.

«Ce sont des propos tout à fait choquants vis-à-vis des victimes» de Mohamed Merah, a déclaré à l’AFP le vice-président du Front national, Florian Philippot.

Sur le plateau d’i-TÉLÉ jeudi soir, alors qu’il débattait avec M. Philippot, Eric Woerth avait affirmé: «Il n’y a pas eu d’attentats terroristes sous Sarkozy. Le niveau de sécurité sous Sarkozy n’a jamais été aussi élevé».

En mars 2012, Mohamed Merah avait perpétré plusieurs attentats à Toulouse et Montauban, au nom de l’islam radical, tuant sept personnes (trois militaires ainsi qu’un professeur et trois enfants d’une école juive) avant d’être abattu alors qu’il était retranché à son domicile, d’où il avait ouvert le feu sur les forces de l’ordre.

Le père d’un des militaires assassinés, Albert Chennouf, a également dénoncé les propos d’Eric Woerth: «votre stratégie à nier l’attentat de 2012 à Toulouse pour nettoyer votre bilan est absurde», a-t-il réagi sur Twitter.

Alors que l’eurodéputé FN lui rappelait les attentats de Mohamed Merah, M. Woerth avait rétorqué: «c’est pas un attentat, c’est le crime d’un furieux. C’est pas Daech, c’est pas un réseau international». Il avait également affirmé, à propos de Merah: «il a été arrêté».

M. Chennouf et sa famille avaient déjà exprimé en décembre, via leurs avocats, leur «indignation» après des déclarations de Nicolas Sarkozy expliquant qu’il n’y avait eu «aucun attentat en France» entre 2002 et 2011, période où il était aux affaires. «Dans le bilan qu’il présente, Nicolas Sarkozy omet à dessein de mentionner que son quinquennat s’est terminé par les tueries atroces» de Merah, s’étaient-ils offusqués.

Carole Delga, présidente PS de la région Midi/Languedoc, a demandé pour sa part «des excuses publiques» à Eric Woerth. «Cette volonté de Nicolas Sarkozy et de ses amis de masquer la terrible vérité constitue une véritable insulte à la mémoire des sept victimes, dont trois enfants, à leurs familles et, au-delà, à nos deux villes marquées à jamais par cet acte terroriste», a-t-elle affirmé dans un communiqué.

Condamnation également du CRIF, qui souligne que «l’enquête judiciaire a démontré qu’il s’agissait bien d’attentats terroristes».

«Les assassinats commis ont été planifiés et soigneusement conçus par une organisation terroriste. Les cibles n’ont pas été choisies par hasard. Un soutien logistique lui a fourni les moyens nécessaires», écrit le Conseil représentatif des institutions juives de France dans un communiqué. Pour le CRIF, «M. Woerth s’engage dans une voie dangereuse» qui «risque d’être utilisée à des fins de propagande par ceux qui soutiennent le djihadisme».

AFP

Test thérapeutique de Rennes : «pas de faute identifiée» selon le patron de Biotrial

«Nous n’avons pas identifié de faute». C’est ce qu’assure le directeur général de Biotrial,a tourné au drame avec le décès d’un volontaire, dans un entretien au Figaro mis en ligne vendredi soir.

«Pour l’instant, nous n’avons pas identifié de faute (…). . Nous n’avons observé aucun comportement qui ait pu être la cause de ce qui s’est produit», déclare François Peaucelle.

A lire aussi. Test thérapeutique de Rennes : «Un accident rarissime»

Outre le décès d’un homme de 49 ans, l’essai de la molécule a occasionné cinq autres hospitalisations, quatre en raison de troubles neurologiques, et une par précaution. Tous ces volontaires sont rentrés chez eux, indique-t-il en se disant rassuré à leur sujet. Mais il est «trop tôt pour parler de séquelles» car «il est possible qu’il n’y en ait pas», d’après lui.

Les premiers troubles sont apparus au cinquième jour d’administration de 50 mg de la molécule testée «BIA 10-2474» du laboratoire portugais Bial. Une 6e dose a été donnée aux cinq autres volontaires du groupe alors que l’homme de 49 ans était hospitalisé depuis la veille.

«Le volontaire hospitalisé le dimanche 10 janvier présentait ce jour-là des symptômes qui n’alarment pas dans la vie quotidienne, notamment des maux de tête. Mais nous l’avons envoyé aux urgences vers 20 heures pour des explorations complémentaires, à titre de précaution», explique le patron du laboratoire. «Le lendemain, nous administrons le médicament testé aux autres volontaires alors que nous attendions son retour à Biotrial». «Puis, en fin de matinée, on apprend qu’il a fait un AVC, ce qui nous semble assez déconnecté de l’essai clinique. Mais, par mesure de précaution, nous suspendons l’administration du produit, lundi en fin d’après-midi», ajoute-t-il.

Biotrial n’avait, selon lui, aucune raison de prévenir dès le lundi 11 janvier l’agence du médicament ANSM «car le diagnostic d’AVC était éloigné de l’étude menée» et que l’administration du produit avait cessé. «Nous n’avons fait le lien avec l’essai clinique que lorsque d’autres volontaires ont eu eux aussi des troubles, le mercredi matin (13 janvier)», note-t-il. La ministre de la Santé et l’ANSM avaient été informées seulement le jeudi 14 janvier de l’aggravation de l’état de l’homme depuis décédé.

La vraie question, selon le directeur de Biotrial, reste «pourquoi cette molécule, qui n’avait rien produit sur personne (les volontaires précédents de cet essai), a eu d’un seul coup cet effet». Des enquêtes judiciaires et sanitaires sont en cours, dont celle de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), qui doit remettre un pré-rapport en début de semaine prochaine. 

AFP

Jacqueline Sauvage, Jacques Rivette, arrondissements parisiens : le point sur l’actu de ce vendredi

Quand Mark Zuckerberg l’a annoncé en septembre dernier, beaucoup ont cru que Facebook allait finalement ajouter un bouton «J’aime pas». Mais il évoquait en fait l’arrivée de différentes réactions possibles aux côtés du célèbre «like» qui a fait son apparition il y a sept ans sur le réseau social et, plus tard, un peu partout sur le web. Le pouce vers le haut bleu en est devenu depuis un des signes les plus emblématiques du réseau. Ces nouvelles réactions, au nombre de six, sont en phase de test depuis quelques mois dans plusieurs pays dont l’Espagne, les Philippines ou encore la Colombie. Un test semble-t-il concluant puisque les réactions vont débarquer partout dans le monde dans «quelques semaines», a expliqué Chris Cox, directeur produit de Facebook, à Bloomberg Business WeekBusiness Week.

Bientôt, donc, sur l’application mobile de Facebook, en laissant son doigt appuyé sur le «J’aime», qui restera la réaction par défaut, on pourra choisir entre les emoticons animés «angry» (colère), «sad» (triste), «wow», «haha», «yay», et «love». Si du côté du réseau social, on parle volontier de «l’expression d’une empathie» pour renforcer les liens, l’enjeu est aussi, évidemment, économique. Ces six réactions permettront, si elles sont adoptées massivement, de cibler encore un peu plus leur 1,55 milliard d’utilisateurset déterminer encore plus finement les affinités de chacun.

Les cours ont repris dans les lycées parisiens à nouveau menacés ce matin

Les élèves de six lycées parisiens objets de menaces téléphoniques ont été «mis à l’abri» jeudi et la police «sécurise les lieux», deux jours après des alertes à la bombe infondées dans des établissements à Paris. Le lycée Passy-Saint-Honoré s’ajoute à la liste des établissements objets de menaces téléphoniques jeudi matin, dans laquelle figuraient déjà les lycées Charlemagne, Condorcet, Hélène-Boucher, Louis-Le-Grand et Victor-Hugo, a-t-on appris auprès de la police et du rectorat de Paris. Il ne s’agit «pas d’alertes à la bombe mais de menaces», a précisé le rectorat, sans plus de détails.

Ces menaces interviennent deux jours après des appels anonymes faisant état de colis piégés dans six lycées parisiens, parmi lesquels, déjà, les prestigieux lycées Charlemagne, Louis-Le-Grand et Condorcet. Ces alertes avaient été levées dans la journée.  En fonction des plans particuliers de mise en sécurité (PPMS, propres à chaque établissement), les lycéens peuvent être confinés, être réunis dans une pièce particulière ou encore dans la cour, a-t-on expliqué.

A 14 heures, l’Académie de Paris annonçait dans un communiqué la reprise du fonctionnement habituel des établissements concernés.

#Paris#Lycée Surveillance maintenue. Reprise du fonctionnement habituel des établissements cités. pic.twitter.com/FCr4k6hsDk

— Académie de Paris (@Academie_Paris) 28 Janvier 2016

Les alertes de mardi concernaient les lycées parisiens Charlemagne, Fénelon, Montaigne, Condorcet, Henri-IV et Louis-le-Grand. Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour menaces de destruction, confiée à la Sûreté territoriale de Paris.

Au Royaume-uni, où des écoles avaient également été menacées mardi, la police enquêtait jeudi sur de nouveaux appels anonymes concernant 14 écoles de la région de Birmingham (centre). «A ce stade, rien ne signale de menace crédible pour aucune de ces écoles», a déclaré l’inspecteur Colin Mattinson, de la police de la région des West Midlands. Par ailleurs, quatre écoles de Merton, au sud-ouest de Londres, auraient été évacuées jeudi pour les mêmes raisons, selon des médias locaux. La police métropolitaine de Londres n’a ni confirmé ni infirmé cette information. Mardi, les établissements menacés avait été placés sous alerte, finalement levée en fin de journée. 

Pupils evacuated in London and Birmingham after bomb threats made https://t.co/eaNDskteDapic.twitter.com/HCIENenNXO

— The Telegraph (@Telegraph) 28 Janvier 2016

Aux Etats-Unis, neuf établissements scolaires situés dans le comté de Bergen, dans l’est du pays, avaient, eux, été brièvement évacués le 19 janvier après des appels anonymes faisant état de la présence de bombes. La France et le Royaume-Uni, qui font partie de la coalition conduite par les Etats-Unis contre le groupe Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie, ont encore été visés ce week-end par une vidéo de propagande de l’EI. Dans son numéro de fin novembre, la revue francophone de propagande de l’EI, Dar-al-Islam, avait pris pour cible les enseignants, accusés d’être «en guerre ouverte contre la famille musulmane» et a appelé à les «tuer». L’EI a revendiqué les attentats parisiens de novembre, qui ont fait 130 morts.

LIBERATION avec AFP

Christiane Taubira a démissionné, remplacée par Jean-Jacques Urvoas

Direct

L’Elysée a annoncé ce mercredi matin par communiqué la démission de la ministre de la Justice.

Christiane Taubira, garde des Sceaux, a remis sa démission vient d’annoncer un communiqué de l’Elysée. Elle est remplacée par Jean-Jacques Urvoas.

Proche de Manuel Valls, Jean-Jacques Urvoas est l’actuel président de la commission des lois de l’Assemblée nationale. Il était à ce titre chargé d’une mission pour trouver une solution à la réforme constitutionnelle de la déchéance de nationalité, à laquelle Christiane Taubira s’était publiquement opposée à plusieurs reprises.

Suivez l’actualité autour de ce remaniement toute la journée avec Libération (si ce direct ne s’ouvre pas cliquez ici).

Photo AFP

10:53 Le départ du «dernier symbole de l’espoir de changement exprimé en 2012»

Réactions.

Les sénateurs et sénatrices du groupe communiste au Sénat écrivent, dans un communiqué, que le départ de Christiane Taubira «est celui du dernier symbole de l’espoir de changement exprimé en 2012». «Même si, au-delà du courageux combat pour le mariage pour tous elle ne put porter des projets transformateurs pour la justice de notre pays, elle demeurait pour beaucoup un marqueur à gauche du gouvernement», écrivent ces élus, craignant «que ce départ et l’arrivée de M. Urvoas, proche de M. Valls, confirme et renforce un durcissement sécuritaire tout azimut dans le cadre d’un état d’urgence pérennisé.

10:35

Et la suite ?

L’eurodéputé EELV Yannick Jadot se demande si Christiane Taubira se sentirait de participer à une primaire à gauche.

.@ChTaubira démissionne. Ouf! Une candidate pour @notreprimaire?

27.01.16Yannick Jadot. @yjadot Suivre

10:28 La démission de Christiane Taubira décidée samedi dernier, selon l’Elysée

Coulisses.

La démission de la garde des Sceaux Christiane Taubira a été actée dès samedi, avant même le départ de François Hollande pour une visite officielle en Inde, rapporte l’AFP, citant l’entourage du chef de l’Etat.

«Le président de la République, le Premier ministre et la garde des Sceaux en étaient arrivés samedi, avant le départ du chef de l’Etat pour l’Inde, à la conclusion commune et partagée que la cohérence devait conduire à son départ du gouvernement», a déclaré cette source.

10:24 Après le départ de Taubira, la parité encore respectée au gouvernement

♀♂.

Avec la démission de Christiane Taubira, une femme quitte le gouvernement, remplacé par un homme. Certains (dont Slate) crient déjà à la fin de la parité, une des promesses de campagne du candidat Hollande. Pourtant, il n’en est rien. Si l’on exclut le Premier ministre (un homme, certes, mais cela donnerait un nombre impair et rendrait de facto la parité impossible), le gouvernement comprend 16 ministres, dont huit femmes, soit la moitié pile poil (mais aucune à la tête d’un ministère régalien) : Marisol Touraine, Myriam El Khomri, Najat Vallaud-Belkacem, George Pau-Langevin, Fleur Pellerin, Ségolène Royal, Marylise Lebranchu et Sylvia Pinel. Depuis le remplacement de François Rebsamen par Myriam El Khomri en septembre dernier, le gouvernement comptait en effet plus de femmes que d’hommes.

Côté secrétaires d’Etat en revanche, la parité n’est toujours pas respectée, avec 7 femmes pour 9 hommes.

10:15

Crise gouvernementale ?

Notre journaliste Lilian Alemagna est à l’Assemblée nationale.

Un député glisse en coulisses de la #ComLois : « On appelle ça une crise gouvernementale » #Taubira#DirectAN

27.01.16Lilian Alemagna. @lilianalemagna Suivre

10:11 Ainsi parlait Christiane Taubira

Pour mémoire.

Ne boudons pas notre plaisir : voici un montage vidéo de cinq minutes regroupant des fous rires, des citations littéraires, des répliques de Christiane Taubira lorsque l’ex-Garde des Sceaux défendait l’ouverture du mariage aux couples homosexuels à l’Assemblée nationale.

10:06

Ivresse du bonheur.

Champagne à neuf heures du matin, on comprend mieux pourquoi ils écrivent n’importe quoi chaque semaine.

Démission de #Taubira. Enfin ! Champagne à #Minute !

27.01.16MINUTE. @MinuteHebdo Suivre

10:02

Où est la gauche ?

D’aucuns, comme la sénatrice EELV Esther Benbassa, relèvent qu’après cette démission de Christiane Taubira, il ne reste plus aucune figure de gauche au gouvernement.

.@ChTaubira partie, il n’y a donc plus de ministre de #gauche au #gouvernement?

27.01.16Esther Benbassa. @EstherBenbassa Suivre

09:55 Des ex du gouvernement saluent la décision de Christiane Taubira

Soutiens.

Parmi les réactions de soutien et d’affection à l’ancienne ministre de la Justice, citons entre autres les tweets de Cécile Duflot, Aurélie Filippeti et Benoît Hamon, trois ex du gouvernement. La première «salue chaleureusement la décision de courage et de conviction» de Christiane Taubira, la seconde rend «hommage au talent immense, au travail et à l’engagement» de celle qui a porté la loi ouvrant le mariage aux couples homosexuels.

Un seul mot : bravo! Hommage au talent immense, au travail et à l’engagement de @ChTaubira qui marquera l’histoire du @justice_gouv

27.01.16Aurélie Filippetti. @aurelifil Suivre

09:42

Réjouis.

Les gens de la Manif Pour Tous ont l’air content. Ils ont dû croire que la démission de Christiane Taubira implique l’abrogation de l’ouverture du mariage aux couples homosexuels.

😉#ONLR

27.01.16La Manif Pour Tous ن. @LaManifPourTous Suivre

09:39

Réjouis.

Parmi ceux que cette démission rend heureux, citons Eric Ciotti, Bruno Retailleau, Gérald Darmanin (tous trois LR), ainsi que Florian Philippot (FN).

Je me réjouis de la démission de Christiane Taubira qui doit marquer la fin de la dérive laxiste que connait notre Justice depuis 2012.

27.01.16Eric Ciotti ن. @ECiotti Suivre

09:37

Remaniements.

Nommé ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas est remplacé à la Commission des lois par Dominique Raimbourg (PS).

Le VP de la #ComLois Dominique Raimbourg est nommé rapporteur du PJL constitutionnel en remplacement de @JJUrvoas

27.01.16Lilian Alemagna. @lilianalemagna Suivre

09:34 Relisez les portraits d’Urvoas parus dans «Libération»

Archives.

Jean-Jacques Urvoas, député PS du Finistère et président de la commission des lois, remplace Christiane Taubira au ministère de la Justice. Libération l’a rencontré deux fois pour un portrait, en 2013 (à lire ici) et en mai dernier, à l’occasion du vote de la loi renseignement, dont il était rapporteur (à lire là).

09:24 «Parfois résister c’est partir»

Démission de Taubira.

La réaction de l’intéressée, avec un de ces tweets dont elle a le secret. Dans un autre tweet, elle se dit «fière» que «la Justice [ait] gagné en solidité et en vitalité. Comme celles et ceux qui s’y dévouent chaque jour, je la rêve invaincue.

Parfois résister c’est rester, parfois résister c’est partir. Par fidélité à soi, à nous. Pour le dernier mot à l’éthique et au droit.ChT

27.01.16Christiane Taubira. @ChTaubira Suivre

09:19 Jean-Jacques Urvoas nommé ministre de la Justice

Remaniement.

Christiane Taubira est remplacée au ministère de la Justice par Jean-Jacques Urvoas, qui «portera, aux côtés du Premier Ministre, la révision constitutionnelle et préparera le projet de loi renforçant la lutte contre le crime organisé et la réforme de la procédure pénale», indique l’Elysée.

(Photo AFP)

09:14 Christiane Taubira a démissionné de ses fonctions de ministre de la Justice

Dernière minute.

L’Elysée annonce dans un communiqué que Christiane Taubira a démissionné de ses fonctions de ministre de la Justice. Elle et le président de la République «ont convenu de la nécessité de mettre fin à ses fonctions au moment où le débat sur la révision constitutionnelle s’ouvre à l’Assemblée nationale, aujourd’hui, en Commission des Lois», écrit l’Elysée.

(Photo AFP)

Un éboulement à Bure fait un mort et un blessé grave

Une personne est morte et une autre est gravement blessée mardi dans un éboulement sur le site du laboratoire souterrain de l’Agence nationale pour la gestion des déchets nucléaires (Andra) à Bure, ont indiqué les pompiers à l’AFP. Les secours sont sur place.

Les deux victimes se trouvent sous terre, a-t-on ajouté de même source. C’est la première fois qu’un accident de ce genre se produit sur ce site, qui doit accueillir dans le cadre du projet Cigéo les déchets les plus radioactifs (3% du total des déchets nucléaires) à 500 mètres sous terre, ainsi que ceux ayant la durée de vie la plus longue. 

Cigéo doit encore être validé par le Parlement. Le gouvernement a annoncé l’an dernier qu’un texte spécifique serait présenté en 2016, après avoir tenté de faire avancer le dossier via un article de la loi Macron, finalement censuré par le Conseil constitutionnel. Le calendrier du projet prévoit un décret d’autorisation en 2018 et une mise en service industrielle en 2025. La construction des installations de stockage pourrait débuter à l’horizon 2020.

 

AFP

EI, garantie de loyers, Gaël Monfils… le point sur l’actu ce matin

Eh oui, c’est fini pour aujourd’hui. Mais on termine sur le menu de Libé ce week-end, d’ores et déjà accessible sur notre site pour les abonnés.

Cologne. Après les agressions sexuelles massives de la Saint-Sylvestre, les regards convergent sur un quartier de Düsseldorf où agissent des immigrés d’Afrique du Nord coupés de la société allemande et organisés en bandes violentes.

Haïti. Six ans après le violent séisme qui a ravagé Port-au-Prince, le poète et romancier Lyonel Trouillot évoque la situation catastrophique de son pays, alors que se déroule ce dimanche le second tour de la présidentielle, où un seul candidat est en lice.

Made in France. Rachetée en 2015 par un fonds d’investissement américain et avec le soutien de syndicats, la cristallerie d’Arques, leader mondial de la verrerie de table, revit.

Handball. Après trois titres mondiaux, deux sacres olympiques et une condamnation pour paris truqués, le joueur star des Bleus Nikola Karabatic, en lice à l’Euro, apparaît de plus en plus difficile à percer.

Série. Diffusée sur Netflix, Making a Murderer, qui suit le parcours de Steven Avery, emprisonné pendant dix-huit ans pour viol avant d’être innocenté puis accusé d’un autre crime, suscite aux Etats-Unis un emballement sans précédent.

Musique. Chargé de confectionner la bande-son idéale, le superviseur musical fait son apparition dans le cinéma français. Un poste clé qui s’articule entre choix artistiques et contraintes budgétaires.

Voyage. Jericoacoara, dans le Nordeste brésilien, est une destination encore peu connue. Repaire de touristes brésiliens, de hipsters européens ou de routards, il faut se dépêcher de la visiter avant l’ouverture d’un futur aéroport.

Maltraitances filmées dans une maison de retraite : trois lycéennes poursuivies

En stage dans une maison de retraite de Seine-et-Marne, elles ont violenté des résidents et posté leurs vidéos sur un réseau social : trois jeunes filles, mineures, ont été mises en examen vendredi pour violences en réunion avec préméditation, diffusion sur internet de scènes de violence et atteinte à la vie privée, et placées sous contrôle judiciaire.

Les stagiaires, âgées de 16 et 17 ans, avaient commencé lundi un «stage d’apprentissage professionnel» dans un établissement pour personnes âgées d’Annet-sur-Marne. Au début de la semaine, elles ont posté 33 vidéos de moins de 20 secondes sur la plateforme Snapchat, «montrant des personnes handicapées ou atteintes de maladies type Alzheimer», selon la gendarmerie. L’application de photos et de vidéo Snapchat, populaire auprès des adolescents, permet d’envoyer par smartphones des messages qui disparaissent après quelques secondes.

Depuis Annet-sur-Marne, la commune de 3 000 habitants où se trouve l’établissement d’accueil, la secrétaire d’Etat en charge des personnes âgées Laurence Rossignol a indiqué que selon les premiers éléments de l’enquête, trois personnes âgées avaient subi «des faits d’humiliation, de violence verbale, d’atteinte à la dignité», mais pas de «violence» ou de «maltraitance physique».

«Emus» par la violence des images, des «camarades» qui avaient visionné les vidéos ont alerté le corps enseignant, qui a retiré les élèves de la maison de retraite et prévenu la direction. Selon Laurence Rossignol, l’établissement «avait l’habitude d’accueillir des stagiaires» et ces dernières étaient suivies par une «tutrice».  

AFP