Peur et turbulences

C’est assez étrange. Quand j’étais plus jeune, je prenais l’avion, le nez scotché au hublot. Mais, peut-être à force d’entendre parler d’accidents aériens j’ai commencé à angoisser chaque fois que je devais prendre l’avion. Il y a deux mois, mon entourage m’a donc prié de m’inscrire à un stage pour combattre ma peur de prendre l’avion. Mon stage s’est passé en plein coeur de Paris un dimanche. Nous étions 6 participants réunis pour l’occasion, avec une majorité de femmes. J’avais peur quand je devais prendre l’avion mais je parvenais encore à voyager. D’autres ne pouvaient même plus : une stagiaire avait exigé de descendre après la fermeture des portes de l’appareil ! L’équipe a commencé par nous rassurer, en nous apprenant que nous n’étions pas seuls à être dans ce cas : 1 personne sur 3 est stressée à la seule idée de prendre l’avion. La première partie de ce stage était psychologique, et a consisté à gérer nos pensées négatives. Le but de ce groupe de parole était de prendre conscience des raisonnements qui alimentent nos peurs, etc. Croyez-moi, ça m’a fait beaucoup de bien de pouvoir enfin en rire. Puis la psychologue nous a appris à nous détendre par le biais de la respiration abdominale, et avec l’aide d’un logiciel de cohérence cardiaque. Puis l’après-midi, nous avons entamé les choses sérieuses : découvrir le fonctionnement d’un appareil aérien. L’idée est toute simple : c’est le fait de ne pas comprendre qui nourrit en partie la peur. Un vrai pilote de ligne nous a donc parlé de sécurité aérienne, puis a eu la lourde tâche de répondre à nos nombreuses questions, même les plus inattendues (par exemple : est-ce que le train d’atterrissage peut provoquer un crash s’il se replie mal ? Que se passe-t-il si la cabine prend feu ?). A la fin de ces deux heures d’échanges, j’étais devenu incollable sur le sujet. Puis nous sommesenfin passés à la dernière partie, la plus récréative : nous avons piloté un 737 ! Le simuateur de vol était la réplique exacte d’un cockpit de 737, et il était mis sur des vérins pour copier toutes les sensations de vol.. Un autre pilote de ligne nous a aidés à en prendre les commandes et nous avons ainsi pu atterrir à l’aéroport de Hong-Kong. Le stage s’est conclue par un débriefing où chacun a pu partager son ressenti. Depuis, j’ai repris l’avion l’esprit en paix. Je ne mentirai pas en disant que je ne ressens pas un peu d’anxiété au moment de l’embarquement, mais je sais désormais comment la gérer.