Mois : novembre 2016

François Hollande a parlé à Donald Trump

Après une allocution glaciale, un communiqué froid, François Hollande a discuté avec le président élu Donald Trump. Selon le communiqué de l’Élysée, la conversation téléphonique a duré sept à huit minutes et s’est déroulée « dans de bonnes conditions ». Les deux dirigeants ont « évoqué les sujets communs sur lesquels ils sont convenus de travailler pour clarifier les positions : la lutte contre le terrorisme, l’Ukraine, la Syrie, l’Irak et l’accord de Paris », a précisé l’entourage du président français. Ils ont la « volonté de travailler en commun ». Ils ont également « rappelé l’histoire et les valeurs que les deux pays ont en commun, les relations d’amitié entre la France et les États-Unis », a-t-on ajouté de même source.

Franchise et clarté

En marge des cérémonies du 11 novembre, le président français avait souligné vendredi matin que son « devoir, c’est de faire que nous ayons des relations, les meilleures, mais sur la base de la franchise et de la clarté ». « J’aurai à clarifier et faire clarifier des positions, nous devons nous parler franchement », avait aussi fait valoir François Hollande au sujet du président élu. Il avait rappelé « l’amitié longue » qui unit les deux pays. « Je n’oublie pas aussi ce qu’était la solidarité du peuple américain quand nous avons été frappés le 13 novembre, mais aussi en janvier après Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher et le 14 juillet. À chaque fois, le peuple américain a été à nos côtés, nos deux peuples sont très liés », a fait valoir Hollande.

Le chef de l’État, qui ne cachait pas depuis plusieurs mois sa préférence pour la démocrate Hillary Clinton et dénonçait régulièrement « les excès » de son adversaire républicain, avait salué sans chaleur mercredi l’élection du milliardaire populiste en évoquant l’ouverture d’une « période d’incertitude ».

Flou sur le terrorisme

Sur de nombreux sujets, dans lesquels Paris est impliqué au premier chef, Donald Trump a adopté des positions soit à contre-courant, soit très floues. Il avait ainsi annoncé en mai son intention d’« annuler » le traité de Paris sur le climat, décroché de haute lutte en décembre 2015, et qualifié le réchauffement climatique de « canular ». Sur le Moyen-Orient, ravagé par les guerres, et la lutte contre le terrorisme, incarné par l’organisation djihadiste État islamique, Donald Trump est jusqu’à présent resté flou.

François Hollande a très vite exprimé sa volonté d’engager « sans tarder une discussion avec la nouvelle administration américaine », précisant qu’il le ferait « avec vigilance et franchise, car certaines positions prises par Donald Trump pendant la campagne américaine doivent être confrontées aux valeurs et aux intérêts que nous partageons avec les États-Unis ».

Ressentiment

Les relations franco-américaines, parfois houleuses, voire tendues, sont restées jusqu’à aujourd’hui marquées du sceau officiel de l’« amitié » et de l’« alliance ». Après la grave crise de 2003 provoquée par l’intervention américaine en Irak, vivement contestée par la France, les relations entre Paris et Washington s’étaient apaisées. L’accession de Nicolas Sarkozy à la présidence en 2007 avait marqué un virage atlantiste prononcé, avec notamment la réintégration de la France dans le commandement militaire intégré de l’Otan.

Sous la présidence Hollande, les relations avec les États-Unis sont restées empreintes d’un ressentiment, celui d’avoir été lâché en rase campagne en 2013, lorsque le président Barack Obama a abandonné le projet de frappes militaires contre le régime syrien, accusé d’avoir mené une attaque à l’arme chimique. Les tensions sont aussi apparues dans les négociations sur le nucléaire iranien. En même temps, la France est un des principaux contributeurs de la coalition anti-djihadiste menée par les États-Unis et les deux pays collaborent dans la lutte antiterroriste au Sahel.

Vrai/faux : la désindustrialisation enfin enrayée ?

« La désindustrialisation n’est pas une fatalité. » En visite jeudi dans l’usine de semi-conducteurs X-Fab (ex-Altis, ex-IBM), Manuel Valls a tenu un discours résolument optimiste après le coup de tonnerre de l’élection de Donald Trump aux États-Unis. Sur ce site moderne à forte valeur ajoutée qui vient d’être repris par le groupe allemand après un passage en redressement judiciaire, le Premier ministre a estimé que le gouvernement avait « inversé la tendance » de la désindustrialisation en France.

L’emploi encore en déclin

Qu’en est-il ? Les chiffres de l’emploi industriel publiés le matin même par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) semblent démentir cette affirmation. Au troisième trimestre, l’emploi a continué à reculer dans l’industrie de 0,3 %, soit 9 100 destructions d’emploi. La tendance est ininterrompue depuis début 2001, soit 62 trimestres consécutifs dans le rouge.

Si la tendance sur l’emploi est encore mauvaise, la compétitivité de l’industrie française se redresse pourtant, en tout cas lorsqu’on regarde la compétitivité par les coûts. En 2015, le coût horaire de la main-d’œuvre dans l’industrie est repassé sous la barre du coût allemand (37,6 euros contre 38 euros). Ce n’était plus arrivé depuis 2004 et la période d’austérité salariale assumée outre-Rhin.

Un coût du travail bien orienté

Le crédit d’impôt compétitivité-emploi (CICE) ainsi que le pacte de responsabilité ont clairement joué. En tenant compte de la productivité, les coûts français ont progressé moins vite que ceux de la zone euro en moyenne depuis 2012.

Mais cette amélioration ne doit pas non plus être surestimée, car le prix des services aux entreprises compte pour beaucoup dans les coûts de production industriels (15 % des branches manufacturières en 2014, selon le rapport social économique et financier annexé au projet de loi de finances 2017). Or, le coût horaire de la main-d’œuvre dans les services reste supérieur à celui de l’Allemagne. Mais cela n’a pas non plus empêché les coûts « unitaires » de main-d’oeuvre (qui tiennent compte de la productivité de salariés) dans l’ensemble de l’économie française de progresser beaucoup moins vite que de l’autre côté du Rhin depuis 2009.

Des marges qui commencent à se redresser

Autre indicateur positif, le redressement des taux de marge des entreprises. En d’autres termes, elles sont redevenues plus profitables et peuvent se permettre d’investir, notamment pour améliorer leur compétitivité hors coût, si elles le jugent nécessaire.

« Après avoir atteint son plus bas niveau depuis 1985 au quatrième trimestre 2013, à 29,8 %, le taux de marge des sociétés non financières a fortement rebondi pour atteindre 31,4 % de la valeur ajoutée en 2015 », écrit Bercy. C’est encore en dessous du niveau observé au début des années 2000 (entre 32 et 33 %), mais le redressement est spectaculaire. Au deuxième trimestre 2016, le taux de marge a atteint 31,7 %. Évidemment, la baisse du prix du pétrole a beaucoup joué. Mais la politique gouvernementale aussi.

Incertitudes

Mais, pour l’heure, l’investissement des entreprises françaises n’est pas au rendez-vous. Après un fort rebond en début d’année, le soufflé est retombé, probablement à cause d’un climat d’incertitude économique marqué (attentats, inondations, Brexit, élection de Donald Trump, etc.)

Beaucoup expliquent cette faiblesse par un manque de demande. Avec des carnets de commandes dégarnis, les industriels hésiteraient à appuyer sur l’accélérateur. Mais cette analyse ne fait pas consensus parmi les économistes. « Les hausses de la demande intérieure en France conduisent à une forte progression des importations, qui révèle l’inadéquation de l’offre de biens et de services exportables à la demande ; cette inadéquation est confirmée par la dégradation en tendance de la balance commerciale hors énergie », explique Patrick Artus dans une note.

Un manque de robots

Pour le directeur de la recherche économique chez Natixis, « le problème essentiel de l’économie française est l’inadaptation croissante de l’appareil productif à la nature de la demande » et « la baisse du niveau de gamme de la production ». « La France est, en dehors du Royaume-Uni, le grand pays de l’OCDE où la modernisation du capital industriel est la plus lente. » Un constat dressé à partir de la faible robotisation des usines françaises.

Sa conclusion est déprimante. Pour Patrick Artus, il ne sert donc à rien de relancer la demande ou de diminuer davantage le coût du travail. « C’est une spirale sans fin puisque les pays qui ont le même niveau de gamme que la France ont des coûts salariaux beaucoup plus faibles », écrit-il sur Le Point.fr. Pour lui, le problème vient « du faible dynamisme de la majorité des entrepreneurs en France qui serait aussi responsable, par exemple, du faible nombre d’entreprises exportatrices ».

>> À lire aussi : Pourquoi les entreprises n’investissent-elles pas assez ?

EELV : Jadot fustige les programmes écologiques des autres candidats

À peine désigné candidat d’Europe Écologie-Les Verts pour la présidentielle de 2017, Yannick Jadot a déjà dénoncé le manque d’ambitions écologiques dans les programmes de ses adversaires, au premier rang desquels Emmanuel Macron. Pour le vainqueur de la primaire EELV, l’ancien ministre ferait un « magnifique adversaire » même si, « sur l’écologie, il est nul ».

« Macron, ce n’est pas mon logiciel politique, mais je trouve que ce serait un magnifique adversaire, au moins il renouvelle le paysage politique », a ainsi déclaré Yannick Jadot sur le plateau de « l’Épreuve de Vérité » de Public Sénat-Radio-Classique-Les Echos-AFP. Il a raconté apprécier le fait que le leader d’En Marche! soit « un libéral qui s’assume », contrairement à « Hollande ou Valls [qui] se prétendent des socialistes, mais font quand même plutôt une politique libérale, qu’ils n’assument pas ». Malgré tout, le libéralisme d’Emmanuel Macron ne séduit pas vraiment le candidat écologiste, car c’est « un libéralisme très à la française quand même, très Medef quand même : on ne tape pas aux rentes du Medef, on ne tape pas aux rentes de la finance, on ne tape pas aux rentes du nucléaire ». Sans compte que « sur l’écologie, il est nul ».

« François Hollande, c’est déjà le passé »

Celui qui est arrivé devant Michèle Rivasé n’a pas réservé ses critiques qu’à Emmanuel Macron. À droite, il s’est dit « très inquiet que le parti Les Républicains » devienne « un parti anti-écologiste », c’est-à-dire « pas seulement qui arrête de parler la protection de la planète ». À gauche, il n’a pas non plus épargné Arnaud Montebourg, qui « il y a encore une semaine soutenait Notre-Dame-des-Landes (…), qui soutient le nucléaire, qui soutient le diesel… »

Enfin, Yannick Jadot a une nouvelle fois pris ses distances avec Jean-Luc Mélenchon. « Évidemment, il a progressé » en termes d’écologie, estime le candidat, mais « le nationalisme et l’étatisme sont des réponses incompatibles avec ce qui est pour moi la mise en oeuvre de bonnes solutions », a-t-il argumenté. « Moi, je veux renforcer le pouvoir des citoyens et moi, je combats toutes les dictatures, je ne considère pas un moment que Poutine est plus sympa qu’Obama parce que je suis anti-américain », a poursuivi le député européen. « Le coeur du projet écologique, c’est la démocratie, là-dessus, on a quelques divergences Jean-Luc Mélenchon ».

Le candidat écologiste a cependant réservé ses piques les plus sévères au président François Hollande. « Il est temps qu’il prenne de très grandes vacances », a-t-il affirmé, ajoutant : « François Hollande, c’est déjà le passé ». « On a l’impression qu’il ne gouverne plus ce pays, que quand il parle, au bout d’une minute et demie, vous arrêtez de l’écouter (…), il ne prend plus en main les grandes réformes qu’il devait prendre, il a renoncé ».

Législatives : Hidalgo contre une candidature d’El Khomri à Paris

La bataille commence pour les législatives. La maire PS de ParisAnne Hidalgo a affirmé lundi qu’une candidature de la ministre socialiste du Travail, Myriam El Khomri, aux élections législatives dans la 18e circonscription de la capitale était une « très mauvaise idée ». « J’ai fait savoir que c’était une très mauvaise idée. Je pense qu’il y a un traumatisme très fort autour de la loi (travail) qui porte son nom et que ça ne correspond pas tout à fait à ce qu’attendent de nous les Parisiens », a indiqué devant la presse la maire de Paris, en marge du Conseil de Paris.

Myriam El Khomri a annoncé le 12 octobre qu’elle était candidate à l’investiture socialiste pour les élections législatives dans la 18e circonscription de Paris, où le député PS Christophe Caresche ne se représente pas. Dans une lettre aux militants, elle avait écrit que la « loi travail, je le sais, fera partie » du débat. Anne Hidalgo « travaille avec les équipes de la fédération parisienne, avec nos partenaires sur le dispositif concernant les législatives et les sénatoriales », a ajouté l’élue qui, « dans une perspective 2017 qui n’est a priori pas hyper favorable à la gauche » a « besoin d’avoir des gens qui porteront ce que nous sommes à Paris », a-t-elle encore précisé. « Maintenant, les militants auront à voter, je suis respectueuse des procédures de mon parti », a-t-elle conclu.

La ministre du Travail n’est pas la seule candidate à cette investiture. La conseillère de Paris du 18e Afaf Gabelotaud a fait également connaître aux militants sa volonté d’être investie. La maire de Paris est en froid notoire avec Myriam El Khomri, qui fut l’une de ses porte-parole lors de la campagne des municipales, après son entrée au gouvernement. Les responsables socialistes parisiens avaient depuis quelque temps fait savoir que si Anne Hidalgo n’empêchait pas la ministre d’être candidate, car elle a la légitimité d’être une élue parisienne, elle ne la soutiendrait pas.

Claude Chirac rassure sur la santé de son père

« Il va plutôt, franchement, bien. » La déclaration, au sujet de Jacques Chirac, hospitalisé en septembre, sort de la bouche de sa fille. Claude Chirac a répondu samedi aux questions des journalistes sur l’état de santé de son père. « Il a dû surmonter un moment un peu difficile (…) avec une infection pulmonaire, un peu sévère, mais honnêtement, il est quand même très, très solide parce qu’il va plutôt bien », a insisté Claude Chirac.

La fille de l’ancien président de la République a confirmé publiquement samedi son soutien à Alain Juppé, candidat (LR) à la primaire de la droite en vue de la présidentielle de 2017, lors d’un déplacement du maire de Bordeaux en Corrèze. Jacques Chirac « a été mon mentor en politique, c’est lui qui m’a tout apporté, c’est lui qui m’a convaincu de m’engager en politique », a déclaré son ancien Premier ministre devant la presse. « Et puis il (Jacques Chirac) m’a donné ma chance à plusieurs reprises », a ajouté Alain Juppé lors de la visite de la Maison d’Hestias, un établissement accueillant des autistes adultes créé par la Fondation Chirac, aux côtés de la fille de l’ancien chef de l’État.

Absence de Bernadette Chirac

Alain Juppé a rappelé ses « relations plus qu’amicales, je dirais quasiment filiales » avec Jacques Chirac. « Je pense bien entendu aujourd’hui à lui qui se débat dans la maladie », a-t-il ajouté. Donnant sa propre définition du « Chirac spirit », le favori des sondages à droite a déclaré : « C’est la compétence, la persévérance et aussi l’humanisme. Ce sont de belles vertus que je m’emploie à partager » avec Jacques Chirac.

Bernadette Chirac, fervent soutien du rival d’Alain Juppé, Nicolas Sarkozy, n’était pas présente lors de cette rencontre. Claude Chirac a simplement expliqué que sa mère souffrait d’une « bronchite », avant d’ajouter sans autres commentaires qu' »elle est juste fatiguée ».

La conférence nationale du PCF refuse le ralliement à Mélenchon pour 2017

Coup de théâtre au sein du Parti communiste français. La conférence nationale du parti a voté samedi contre un ralliement à Jean-Luc Mélenchon en vue de l’élection présidentielle, contre l’avis du secrétaire national du PCFPierre Laurent.

Sur les 519 votants qui se sont exprimés sur la stratégie à adopter, 274 (55%) ont choisi l’option d’une candidature communiste pour la présidentielle. L’option appelant à voter pour Jean-Luc Mélenchon, qui était portée par Pierre Laurent, n’a recueilli que 218 voix. Mais ce sont les quelque 50 000 militants qui prendront la décision finale lors d’un scrutin prévu du 24 au 26 novembre et organisé dans chaque section ou fédération du PCF.

« Une belle leçon de démocratie »

« Je crois qu’il est important que nous soyons comptables de la poursuite démocratique de ces débats et que l’ambiance qui a prévalu, d’écoute et de respect, soit maintenue pour la période qui s’ouvre », a exhorté Pierre Laurent, évoquant « une belle leçon de démocratie » malgré ce revers personnel. Vendredi, le secrétaire national avait effectivement témoigné de sa préférence à un ralliement à Jean-Luc Mélenchon, qui avait déjà remporté la consultation interne du PCF en 2011 et avait, avec cet appui, été candidat à l’élection présidentielle de 2012 sous la bannière du Front de gauche.

« Les camarades ont bien vu que ce que portait Jean-Luc Mélenchon aujourd’hui n’était pas ce qui faisait notre campagne commune en 2012 », a déclaré à l’Agence France-Presse Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF. « Il y a peut-être dans le vote de la conférence nationale l’expression de cela », a-t-il poursuivi. Durant la journée de débats à la Cité des sciences et de l’industrie de Paris, plusieurs secrétaires fédéraux ont fait part de leurs sérieuses inquiétudes concernant le cadre proposé par le mouvement de Jean-Luc Mélenchon, La France insoumise.

« Vous croyez que je fais tout ce que j’ai fait pour aujourd’hui (…) me plier aux injonctions de La France insoumise ? Vous rigolez ! » avait tenté de rassurer depuis la tribune Pierre Laurent, promettant que le PCF garderait son « autonomie d’initiatives ». Parmi les opposants au ralliement à Jean-Luc Mélenchon, le député du Puy-de-Dôme, André Chassaigne, a dit ne pas croire qu’« au sein d’une campagne menée par Jean-Luc Mélenchon, on puisse porter (leurs) propres idées, ce n’est pas possible ». « Je pense donc qu’il nous faut notre propre candidat », a-t-il ajouté, suivi en ce sens par la majorité de la salle.

Un soutien à Arnaud Montebourg ?

En 2011, Jean-Luc Mélenchon avait largement remporté la consultation interne du PCF et avait, avec cet appui, été candidat à l’élection présidentielle de 2012 sous la bannière du Front de gauche, une coalition qu’il a quittée pour créer en février dernier son propre mouvement, « La France insoumise ». Lâché en rase campagne, le PCF cherche à clarifier un positionnement décidément bien flou pour la présidentielle, puisqu’il a été aussi fait allusion plusieurs fois cette semaine à un possible soutien à Arnaud Montebourg s’il gagnait la primaire de la gauche organisée par le PS.

Ce dernier, interrogé sur le vote des cadres du PCF, a refusé « par délicatesse » de commenter. Arnaud Montebourg a néanmoins prôné à nouveau « l’union des gauches ». « Les partis politiques s’autodéterminent librement. Je n’ai pas à intervenir dans les choix des autres partis de gauche ». Dans un entretien au Journal du Dimanche la semaine dernière, Arnaud Montebourg s’était dit prêt à faire l’union avec le PCF dès le premier tour, et il avait dénoncé la « radicalité » de Jean-Luc Mélenchon.

Calais : les mineurs de la « jungle » évacués à partir de mercredi

Les quelque 1 500 mineurs isolés qui vivent dans les conteneurs du Centre d’accueil provisoire (CAP) situés sur l’ancienne « jungle » de Calais seront évacués à partir de mercredi, deux jours après la fin du démantèlement du bidonville, a-t-on appris mardi de sources concordantes. Demain les mineurs du Centre d’accueil provisoire partiront par bus dans des centres pour mineurs partout en France où leur demande de transfert au Royaume-Uni sera traitée par les autorités britanniques », indique un document de la préfecture du Pas-de-Calais à destination des jeunes migrants diffusé mardi et dont l’Agence France Presse s’est procuré une copie. Une source proche du dossier a confirmé cette information. « Plus aucune demande de transfert vers le Royaume-Uni sera traitée à Calais. Le suivi des dossiers et les départs vers le Royaume-Uni se feront à partir des centres pour mineurs », ajoute ce document qui précise que « les autorités britanniques » accompagneront les migrants lors du trajet.

Les bus partiront depuis le Centre d’accueil provisoire et les départs, qui commenceront à 8 heures, auront lieu toute la journée, détaille encore ce texte qui certifie que « tout le monde aura une place réservée ». « Dans les prochains jours, il ne devrait plus y avoir de mineurs étrangers à Calais », avait affirmé François Hollande dans un entretien publié mardi par le quotidien régional La Voix du Nord. Les mineurs isolés « vont être accompagnés dans des centres dédiés, où des officiels britanniques pourront examiner leur cas » et « ceux qui ne partiraient pas (vers la Grande-Bretagne, NDLR) seront pris en charge par les services de l’aide sociale à l’enfance à travers tout le territoire », avait-il précisé.

Heurts entre migrants mineurs

Mardi, en début de soirée, une rixe a éclaté entre une centaine de migrants mineurs érythréens et afghans sur le site de l’ex-bidonville, faisant quatre blessés légers qui ont été transportés au centre hospitalier de Calais, selon la préfecture du Pas-de-Calais. « Les forces de l’ordre sont intervenues immédiatement pour séparer ces deux groupes », a précisé cette source, ajoutant que « le dispositif de sécurité a été renforcé au sein du CAP » et qu’il sera maintenu « toute la nuit ». Ces heurts ont eu lieu à proximité de l’église de la zone sud de la « jungle », selon un correspondant de l’Agence France Presse sur place. Cette petite église, tout comme deux petites mosquées, n’ont pas encore été démolies « pour permettre aux mineurs encore présents au sein du CAP de s’y recueillir », avait déclaré la préfecture.

Lundi soir, un an et demi après la naissance du camp, s’était achevé le démantèlement de la « jungle » de Calais, mais le gouvernement devait encore régler le sort de ces 1 500 mineurs isolés vivant dans les conteneurs aménagés en bordure de l’ancien bidonville. L’évacuation de ces jeunes migrants est un enjeu pour les pouvoirs publics à la fois symbolique, en parachevant le démantèlement promis de ce vaste bidonville, et pratique, en supprimant un lieu vu comme un point de fixation des migrants, déjà attirés par la proximité de Calais avec les côtes britanniques.