Mois : octobre 2016

Primaire de la droite : Copé « bien incapable » d’imposer « quoi que ce soit », raille Sarkozy

Nicolas Sarkozy a recadré Jean-François Copé pendant le débat de la primaire jeudi soir en affirmant qu’il aurait été « bien incapable » d’imposer « quoi que ce soit » au duo exécutif qu’il formait, quand il était président, avec François Fillon. Après que François Fillon a rendu « justice » à Nicolas Sarkozy, qui avait demandé « devant le Congrès à Versailles », alors qu’il était président, une loi pour interdire le port de la burqa, Jean-François Copé a accusé l’ancien Premier ministre d’avoir « la mémoire qui flanche ». « Je voudrais dire à François Fillon qu’il a un tout petit peu la mémoire qui flanche, l’un et l’autre étaient défavorables à une loi d’interdiction de la burqa », a-t-il affirmé.

Une loi votée en 2010

La loi dont « personne ne voulait » en 2010, selon M. Copé, avait été portée par les députés. « Je me souviens il y a quelques années quand je portais la loi sur la burqa dont personne ne voulait, il fallait qu’on y aille vraiment très fortement pour convaincre à l’époque. » Nicolas Sarkozy lui a répondu sèchement : « La loi sur la burqa, pardon, Jean-François, ce n’est pas toi qui nous l’as imposée, et tu étais bien incapable d’imposer ni au Premier ministre ni au président de la République quoi que ce soit, pas plus hier qu’aujourd’hui. »

La loi visant à interdire le port du voile intégral dans l’espace public avait été votée en 2010. Après plusieurs mois de débat, le tandem exécutif d’alors, Nicolas Sarkozy et François Fillon, s’était résolu à légiférer sur ce sujet, sous l’impulsion du groupe UMP de l’Assemblée nationale présidé par Jean-François Copé.

Alain Juppé : « Plus il y aura de votants et plus j’ai de chance! »

Alain Juppé, candidat à la primaire de la droite, a mis en garde samedi contre « les manoeuvres de ceux qui veulent fermer les portes de la primaire » des 20 et 27 novembre prochains, lors d’un meeting organisé par les jeunes à Malakoff (Hauts-de-Seine). « Plus il y aura de votants et plus j’ai de chance! », a martelé le maire de Bordeaux, favori des sondages. « Ne vous laissez donc pas impressionner par les manoeuvres de ceux qui veulent refermer les portes des bureaux de vote », a lancé l’ancien Premier ministre devant ses jeunes partisans, dans une ambiance plus animée que celle de ses meetings habituels.

Depuis la semaine dernière, Nicolas Sarkozy attaque Alain Juppé, l’accusant de « compromis avec la gauche pour gagner » la primaire et de « déloyauté ». Et le patron du PSJean-Christophe Cambadélis a sonné aussi la charge contre Alain Juppé pour dissuader des électeurs de gauche de voter en sa faveur à la primaire de la droite, jugeant que sa victoire en novembre favoriserait celle du FN aux législatives, dans une interview au Figaro de samedi. Les primaires, « nous, nous allons les maintenir largement ouvertes, ouvertes à tous ceux qui veulent l’alternance » en 2017, a riposté M. Juppé à Malakoff, évoquant « l’échec désastreux de François Hollande » mais aussi « ceux qui ne veulent pas » du FN. « J’ai besoin de votre jeunesse, de votre joie de vivre, de votre appétit », a encore lancé à ses jeunes partisans l’ancien Premier ministre, 71 ans, proposant de leur apporter son « expérience », en tirant les « leçons de ses réussites -il y en a-, de ses erreurs ou de ses échecs -il y en a eu aussi ».

Les jeunes, une des priorités

Le maire de Bordeaux a développé son programme pour la jeunesse: dynamiser l’apprentissage – un artisan chocolatier strasbourgeois est venu parler de son expérience – , donner « un statut pour la colocation », « faciliter les formes de logement intergénérationnel » ou encore créer « un budget participatif sur la jeunesse ». Autre proposition pour la jeunesse, qui fut un grand thème de la campagne de François Hollande en 2012: « la suppression de la cotisation de Sécurité sociale pour les étudiants ». Il a aussi instamment demandé aux jeunes de « s’engager », notamment pour « la paix » pour laquelle il s’est dit « très inquiet » en raison « de la montée du populisme ». « Le nationalisme, c’est la guerre », a-t-il lancé citant, inhabituellement comme il l’a reconnu, l’ancien président socialiste François Mitterrand.

« Nous sommes confrontés à un risque de dislocation de l’Europe », a ajouté M. Juppé. « Engagez-vous dans la lutte contre la radicalisation des esprits », a-t-il encore exhorté. Le député-maire LR du Havre, Edouard Philippe, a raconté à la tribune comment Alain Juppé lui avait fait confiance alors qu’il avait « 31 ans ». « C’est un bon patron » et il sera « un grand président », a-t-il vanté. « Les petites phrases n’ont jamais réformé la France », a lancé en introduction Matthieu Ellerbach, président des Jeunes avec Juppé, pour lequel « on a envie de parler de l’avenir de la France, pas forcément des Gaulois », en allusion à Nicolas Sarkozy. Récemment rallié, le sénateur LR Jean-Baptiste Lemoyne, ex-copéiste de 39 ans, était présent.

Procès FN : « Jean-Marie Le Pen est un détail de l’histoire du FN »

Pressé d’en découdre, il frappe le sol avec sa canne. Assis entre son avocat Frédéric Joachim et son conseiller Lorrain de Saint-Affrique sur les bancs de la salle d’audience du tribunal de Nanterre, Jean-Marie Le Pen, 88 ans, est impatient de continuer la guerre qu’il mène depuis plusieurs mois contre sa fille. Ce mercredi après-midi, il réclame une nouvelle fois l’annulation de son exclusion du parti et son indemnisation à hauteur de 2 millions d’euros pour le préjudice subi à la suite de son exclusion.

Le « Menhir » avait été suspendu du FN en mai 2015, puis exclu en août de la même année, en raison notamment de ses propos réitérés sur les chambres à gaz, « détail » de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, qui lui ont valu en avril une condamnation à 30 000 euros d’amende, ou de sa défense du maréchal Pétain. Des provocations jugées nuisibles à la stratégie de « dédiabolisation » menée par sa fille à la tête du parti. Et comme toujours quand il s’agit d’un procès entre personnalités politiques, les argumentaires des deux parties étaient plus destinés aux journalistes qu’aux magistrats chargés de juger l’affaire.

« Et ça veut gouverner la France, ça ? »

Côté Jean-Marie Le Pen, on a cogné là où ça fait le plus mal. Joachim a notamment pointé les « couacs » de procédure du bureau exécutif « irresponsable et incompétent », ce « bureau exécuteur », auteur, selon lui, d’une « purge stalinienne ». « Et ça veut gouverner la France, ça ? », a-t-il répété à plusieurs reprises. Une attaque qui fait mouche puisque l’inexpérience et l’amateurisme des cadres du FN est un des arguments les plus récurrents contre son arrivée au pouvoir. Il s’en est également pris au nouveau FN, cette « coterie d’ambitieux » qui a remplacé l’esprit de franche camaraderie de naguère. Joachim n’a pas oublié d’accuser Marine Le Pen de « parricide », considérant que le livre Pourquoi j’ai mangé mon père était « prophétique ».

De son côté, Me Georges Sauveur, l’avocat du Front national, a déplacé le débat sur le fond, pour montrer à quel point le parti désapprouve les dérapages révisionnistes de son fondateur. Homophobie, révisionnisme, antisémitisme, il a égrainé les multiples sorties médiatiques qui ont nui au parti. « Oui, ces propos constituent des motifs graves qui justifient une exclusion. Il a été condamné ! » L’avocat a également cité de nombreuses déclarations critiques de Jean-Marie Le Pen envers la direction du FN et sa ligne politique. « Aujourd’hui, c’est M. Le Pen qui est devenu un détail de l’histoire du Front national », a-t-il conclu.

J’ai « cru entendre l’avocat du Mrap »

« Détail »? « Nous sommes tous destinés à ça, quand nous partirons dans une caisse en bois », a ironisé Jean-Marie Le Pen à la sortie de l’audience, en faisant remarquer qu’en écoutant la défense du FN, il avait « cru entendre l’avocat du Mrap », association antiraciste et l’un de ses principaux adversaires devant les tribunaux depuis des décennies.

C’était la quatrième fois que Jean-Marie Le Pen affrontait au tribunal le parti qu’il a longtemps incarné. À trois reprises l’an dernier, la justice lui a donné raison. D’abord en annulant sa suspension puis en suspendant, par deux fois, le congrès par correspondance censé supprimer son statut de président d’honneur. Le tribunal de grande instance de Nanterre rendra sa décision le 17 novembre. Quel que soit le verdict, Jean-Marie Le Pen sait qu’il ne sera politiquement jamais réintégré. Mais il continuera, tant qu’il le peut, à essayer de détruire la créature qui lui a échappé.

Primaire : Solère invite les bras droits des candidats à un déjeuner

L’invitation a été envoyée par SMS lundi 3 octobre et elle est signée Thierry Solère. Le grand organisateur de la primaire de la droite et député des Hauts-de-Seine veut convier à sa table dans un restaurant de Boulogne les directeurs de campagne des sept candidats. « Ce serait l’occasion de se réunir et d’aborder les différents sujets liés à l’élection », s’enthousiasme-t-il. Date choisie pour ces agapes républicaines ? Le mercredi 12 octobre, veille du premier débat télévisé diffusé sur TF1 et RTL.

Tandis que leurs candidats échangent douceurs et amabilités – « nullité du débat ! » crie Juppé ; « Où est la loyauté quand on appelle les électeurs de gauche à venir voter ? » s’interroge Sarkozy –, les membres des équipes de campagne, eux, continuent à échanger claques dans le dos, bonnes blagues et vannes par textos ou carrément de vive voix, attablés dans des cafés en périphérie de l’Assemblée. Ainsi, il y a quelques jours, c’est le sarkozyste Éric Ciotti qui a été aperçu en compagnie du maire du Havre, le juppéiste Édouard Philippe, en train de siroter un café.

Bref, les entourages préparent la suite. Pour preuve, parmi les sept invités de Solère, Gilles Boyer pour Alain Juppé, Gérald Darmanin pour Nicolas Sarkozy, Sébastien Lecornu pour Bruno Le Maire, et Patrick Stefanini pour François Fillon ont déjà répondu présents. Grégoire de Lasteyrie, directeur de campagne de NKM, semble, quant à lui, encore hésiter en raison de l’emploi du temps chargé de sa candidate à la veille de ce premier débat télévisé. Aux yeux de tous, le grand rassemblement qui doit avoir lieu le 28 novembre au matin représente l’enjeu majeur de cette fin d’année. « Si on se divise, on est mort », résume un député lemairiste. Espérons que l’unité, comme l’appétit, viendra en mangeant.

À la une ce mardi 4 octobre

En marche à Strasbourg.Emmanuel Macrontient sa première « conférence-meeting » ce mardi soir à Strasbourg. L’ancien ministre de l’Économie poursuit sa campagne avec le lancement de son mouvement En Marche!. Il entend s’adresser à « la France qui subit » en posant le diagnostic de l’état du pays, dressé à partir de 25 000 questionnaires soumis aux Français par les adhérents du mouvement. Deux autres réunions suivront, le 11 octobre au Mans et le 18 à Montpellier.

Alstom. Le gouvernement devrait confirmer une commande exceptionnelle de 16 TGV, annoncée lundi par le journal Le Monde. Une réunion de travail sur l’avenir du site de Belfort se tiendra ce mardi en présence du secrétaire d’État à l’Industrie Christophe Sirugue, le PDG d’Alstom Henri Poupart-Lafarge, les syndicats et les élus locaux. L’exécutif veut sauver par tous les moyens possibles l’unité de production de Belfort, menacée d’être transférée.

Dopage. Le sort de la joueuse de tennis russe Maria Sharapova, accusée de dopage, sera fixé ce mardi par le Tribunal arbitral du sport (TAS). L’athlète qui a reconnu avoir pris du meldonium, un médicament inscrit depuis janvier sur la liste des produits prohibés, avait fait appel de sa suspension pour deux ans.

Wikileaks. Julian Assange fera un discours depuis le balcon de l’ambassade d’Équateur à Londres où il est retranché depuis 2012 à l’occasion du dixième anniversaire de Wikileaks. L’enregistrement du nom de domaine wikileaks.org a en effet été effectuée le 4 octobre 2006. Le site peut se targuer d’avoir répandu le phénomène des lanceurs d’alerte et disséminé la mode des plateformes de divulgation de documents secrets sur internet dans le monde, mais son image de plus en plus écornée par ceux qui l’accusent d’être manipulé par des gouvernements ou des partis politiques et de manquer de discernement dans ses divulgations.

Espagne : le chef du Parti socialiste a démissionné

Pedro Sanchez, le chef du Parti socialiste espagnol a annoncé samedi 1er octobre au soir sa démission, ouvrant la voie à un déblocage de la crise politique qui dure depuis 9 mois en Espagne. Le leader de 44 ans a fait son annonce devant les membres du comité fédéral, sorte de parlement du parti, après avoir été mis en minorité lors d’un vote clôturant une journée de débats houleux. Mercredi, une partie de son équipe avait déjà démissionné pour forcer son départ.

Les opposants à Pedro Sanchez souhaitaient notamment qu’il lève son véto à un nouveau gouvernement du conservateur Mariano Rajoy afin de débloquer la situation d’impasse politique dans laquelle se trouve le pays. Une partie du groupe socialiste lui reprochait aussi les mauvais résultats électoraux du parti. A contrario, ses partisans estimaient qu’il était préférable de faire barrage au Parti populaire de Mariano Rajoy, même si cela prolongeait le blocage du pays.

Une désillusion pour Podemos

De son côté, Pablo Iglesias, chef du parti de la gauche radicale, Podemos, a pris acte de cette démission. Sur Twitter, il a immédiatement annoncé : « Les partisans de remettre le gouvernement au Parti populaire s’imposent au sein du PSOE « . Pour Podemos, Pedro Sanchez représentait un allié potentiel. L’ancien chef du parti socialiste envisageait en effet depuis plusieurs semaines de former un gouvernement avec le parti de Pablo Iglesias.