Mois : juillet 2016

Le coiffeur de Hollande défrise les internautes

Depuis la publication par LeCanard enchaîné de la fiche de paie du coiffeur de François Hollande, les internautes s’en donnent à cœur joie. Rebaptisée promptement « CoiffeurGate », l’affaire truste le top des tendances sur Twitter depuis le début de la journée. Petit rappel des faits, Olivier B., coiffeur personnel de François Hollande à l’Élysée, touche 9 895 euros brut mensuels, soit autant qu’un ministre. Certes, ce dernier doit en contrepartie être totalement disponible, à toute heure du jour ou de la nuit. Mais cela fait tout de même cher le coup de peigne. Les réactions ont donc fusé. Festival.

Première tendance : les adeptes des jeux de mots. Sur le sujet, les possibilités sont nombreuses, et anonymes comme célébrités s’y sont risqués avec plus ou moins de bonheur.

#CoiffeurGate Un coiffeur à 10 000 euros, c’est le coup d’état permanente !

— lettotal (@lettotal) 13 juillet 2016

Les Français ne peuvent plus voir François Hollande en teinture. #CoiffeurGate

— Guillaume Meurice (@GMeurice) 13 juillet 2016

C’était donc ça la raie publique exemplaire ?#CoiffeurGatepic.twitter.com/PgCLcgaa63

— Karl Lactaire (@KarlLactaire) 13 juillet 2016

Deuxième tendance : ceux qui jugent qu’ils n’en ont pas eu pour leur argent…

On a vraiment dépensé 504 645€ pour ça @fhollande#CoiffeurGatepic.twitter.com/Vs1apQv1Ot

— Widad.K (@widadk) 13 juillet 2016

… Et qui, à ce prix-là, font quelques suggestions.

Quand tu demandes légèrement dégarni sur les cotés #CoiffeurGatepic.twitter.com/wJKoflk0fD

— Montreux Comedy (@MontreuxComedy) 13 juillet 2016

Si encore son coiffeur lui faisait une coupe sympa… #CoiffeurGatepic.twitter.com/TcSBZZsB6K

— Caillou Bijou (@HibouChouGenou) 13 juillet 2016

Enfin, il y a ceux qui rappellent que Hollande en la matière n’a rien inventé.

Petit rappel bien dégagé derrière les oreilles aux élus LR tentés d’en faire trop avec le #CoiffeurGate de FH.. pic.twitter.com/alnVfr092F

— Guillaume Blardone (@gblardone) 13 juillet 2016

Et ceux qui voient là une excellente raison de voter… Juppé !

«Le coiffeur de #Hollande est payé

9 895 euros par mois. Votez Juppé ! » #coiffeurGate

— C’est dit ! (@LecteursVDN) 13 juillet 2016

Emmanuel Macron avance vers 2017

Il n’est toujours pas officiellement candidat, pourtant Emmanuel Macron semblait bien être en campagne à la Mutualité (Paris) face à une salle comble. Mardi, lors du premier meeting de son mouvement En Marche! le ministre de l’Economie a assuré vouloir porter son mouvement « jusqu’à 2017 et jusqu’à la victoire ». « A partir de ce soir, nous devons être ce que nous sommes, c’est-à-dire le mouvement de l’espoir », a lancé Emmanuel Macron devant 3 000 militants et sympathisants réunis à la Mutualité. Ce mouvement, « nous le porterons ensemble jusqu’à 2017 et jusqu’à la victoire », a-t-il ajouté. Sommé ces derniers jours de clarifier sa position au sein du gouvernement, il ne s’est toutefois pas déclaré officiellement candidat à la présidentielle: « nous ne sommes candidats qu’à une chose, c’est porter un programme, c’est porter une vision, c’est changer le pays ».

Par ailleurs, il a assuré « être de gauche », tout en appelant à « dépasser les clivages » pour « créer un mouvement qui rassemble ». « Je suis de gauche, c’est mon histoire, c’est ma famille », a affirmé Emmanuel Macron en rendant un hommage à Michel Rocard, décédé début juillet, en présence de l’épouse de l’ancien Premier ministre socialiste. L’évocation de la figure de Michel Rocard a provoqué une ovation debout de l’assistance. « Une soirée comme ce soir, je peux pas ne pas penser » à lui, a souligné Emmanuel Macron, tout en se défendant de vouloir le « récupérer ». « On ne récupère pas Rocard, des gens ont essayé de son vivant ils n’ont pas réussi, bon courage pour le faire maintenant », a-t-il lancé, alors que le Premier ministre Manuel Valls a multiplié les hommages et s’est redit « rocardien » après le décès de l’ancien Premier ministre.

Il remercie François Hollande

Selon le fondateur du mouvement En Marche!, « il ne s’agit pas de dire qu’il n’y a pas de différence entre la gauche et la droite ». Mais « nous devons dépasser ce clivage, nous devons aller plus loin. Non pas pour former un nouveau parti » mais pour créer « un mouvement qui rassemble », a-t-il lancé. Il a remercié François Hollande de l’avoir nommé ministre de l’Economie, lors du premier meeting de son mouvement En marche!, alors qu’il venait d’être la cible d’une charge de Manuel Valls. « Le président de la République m’a fait confiance et je ne l’en remercierai jamais assez », a lancé le jeune ministre devant une salle comble à la Mutualité à Paris, sans faire aucune référence au Premier ministre. François Hollande « m’a fait confiance parce qu’il pensait que je pouvais faire quelque chose, (…) parce que j’aime mon pays, que je voulais agir », a-t-il poursuivi.

« Je ne veux pas d’une mode qui (…) consisterait à dire du mal du gouvernement ou du président de la République, ce n’est pas ma crémerie! » a-t-il encore assuré. Il a toutefois exprimé quelques critiques voilées, en parlant d’un pays « usé des promesses non tenues » et usé « de l’entre chien et loup ». « Ce que nous sommes en train de faire, c’est commencer à écrire une nouvelle histoire », a-t-il dit, saluant les élus venus le soutenir, qui ont « pris un risque parce que nous ne sommes pas toujours bien vus des partis ». « Alors cette histoire, elle dérange aussi. Ah oui! J’en sais quelque chose! » a-t-il lancé, sans toutefois aller jusqu’à nommer ces adversaires. « Ca va être dur demain, après-demain. Il y a aura de la pluie, des quolibets, des gens s’interrogeront sur nos capacités, notre volonté d’aller jusqu’au bout, mais rien ne doit nous arrêter », a-t-il poursuivi. A deux jours de l’allocution de François Hollande le 14 juillet et à neuf mois de la présidentielle, Emmanuel Macron réunissait son mouvement politique. Un premier grand meeting du ministre qui a suscité l’agacement profond de Manuel Valls: « Il est temps que tout cela s’arrête », a-t-il tonné mardi après-midi. Le Premier ministre avait déjà affirmé fin avril que c’était au président de la République de trancher sur le cas d’Emmanuel Macron.

Plaidoyer pour la laïcité

Le ministre a de nouveau marqué sa différence avec Manuel Valls en se disant défavorable à l’interdiction du voile à l’université proposée par le Premier ministre. « Je ne crois pas pour ma part qu’il faille inventer de nouveaux textes, de nouvelles lois, de nouvelles normes, pour aller chasser le voile à l’université, pour aller traquer ceux qui lors des sorties scolaires peuvent avoir des signes religieux », a-t-il dit. Mi-avril, dans un entretien à Libération, Manuel Valls s’était dit favorable à une interdiction du voile à l’université, en jugeant qu' »il faudrait le faire ».

Dans un volet de son discours où il s’est attardé sur la laïcité et l’identité française, deux thèmes chers à Manuel Valls, Emmanuel Macron a défendu des règles « qui sont claires: toutes les religions se conforment aux règles de la République ». « Dans notre République, il n’y a pas d’inégalités entre les hommes et les femmes. Dans notre République, il y a des règles, et elles doivent être acceptées par tous », a-t-il poursuivi. « Nous avons un ennemi, une menace, Daech (l’organisation Etat islamique), mais cela, ce n’est pas l’islam », a dit Emmanuel Macron, dans une nouvelle prise de distance avec le Premier ministre qui avait désigné « l’islamisme radical » comme « ennemi ». « La laïcité ce n’est pas un mot daté, ce n’est pas un mot ringard, elle protège des identités fermées, elle permet de veiller à ce que nul ne soit assigné à résidence par son identité et sa religion », a encore déclaré Emmanuel Macron.

Selon un sondage Odoxa pour Le Parisien publié mardi, 36% des Français souhaitent que l’ex-protégé du président se présente (30% chez les sympathisants de gauche, 53% de droite) contre 14% pour le président Hollande et 26% pour Manuel Valls.

Coignard – Écologistes : primaire dans une cabine téléphonique

Le retrait de Nicolas Hulot de la course à la présidentielle, mardi 5 juillet, a rouvert la boîte à gifles au sein d’Europe Écologie-Les Verts. Depuis le début de l’année, celle-ci a pourtant déjà beaucoup fonctionné. Le parti a perdu son groupe parlementaire à l’Assemblée nationale, où ses élus siègent désormais comme non-inscrits. La propulsion de sa secrétaire nationale, Emmanuelle Cosse, au ministère du Logement ranime les vieilles querelles. Alors que celle-ci assure ne pas vouloir choisir entre le parti et le ministère, EELV la raye de la liste de ses adhérents quelques jours après sa…

Woerth sur Hollande : un joueur de foot « plutôt médiocre »

Un jour de demi-finale France-Allemagne, même les politiques parlent football. Résultat, ce jeudi matin, Éric Woerth interrogé par Public Sénat et Sud Radio s’est laissé aller à quelques confidences sur son niveau de football, mais sans oublier de tacler au passage, le président de la République. « Au fond, le président n’est pas rentré dans le costume de président, et puis il n’est pas rentré dans le costume de footballeur non plus. J’ai joué au football avec lui, contre le Variétés. Y’avait une équipe de l’Assemblée… Avant qu’il soit président ! » a déclaré l’ancien ministre du Budget. « Un bon joueur ? » renchérit alors Public Sénat, repris par le Lab : « Non, ‘fin pas meilleur que moi en tout cas, donc plutôt médiocre. Mais plutôt sympathique… Et donc, on a fait un jour un match contre le Varietés pour une association », a répliqué Éric Woerth.

François Hollande, ancien joueur du FC Rouen

Le président de la République, fan de football, est pourtant un ancien joueur dans les catégories minimes et cadets du FC Rouen dont il est resté supporteur. En février dernier, alors qu’il faisait une tournée en Amérique du Sud, le président s’était d’ailleurs essayé à quelques passes en présence de David Trezeguet, d’origine argentine. Sa prestation avait fait le buzz sur Internet, puisqu’il avait réussi à marquer un but… dans des cages vides. Une anecdote qui avait beaucoup amusé les réseaux sociaux.

À défaut d’être un bon joueur, le président, toujours présent lors des matches de l’équipe de France, répondra en tout cas à l’appel des tribunes ce jeudi, pour la demi-finale de l’Euro 2016 qui oppose la France à l’Allemagne.

Le conseil de VGE à Emmanuel Macron

Ce mardi, l’ancien président Valéry Giscard d’Estaing a conseillé à Emmanuel Macron d’acquérir de « l’expérience » et de mener une longue carrière de ministre avant de se lancer éventuellement dans une campagne présidentielle. Le slogan « Place aux jeunes » est « justifié, mais doit être complété », explique l’ancien chef de l’État dans un entretien accordé à Yahoo! et Sciences Po TV. Pour lui, le slogan devrait plutôt être « Place aux jeunes compétents! ».

Macron lui ressemble « probablement un peu »

Emmanuel Macron ou Bruno Le Maire, candidat à la primaire de la droite, « il faut qu’ils aient fait le parcours qui les prépare » à l’élection présidentielle, ajoute celui qui a été élu président de la République à 48 ans. « On ne peut pas être président de la République sans avoir été ministre sur une période assez longue », estime-t-il. François Hollande a pourtant été élu sans jamais avoir été ministre. Même si Emmanuel Macron lui ressemble « probablement un peu », il lui « manque d’avoir géré », souligne Valéry Giscard d’Estaing, rappelant avoir « géré les finances de la France pendant neuf ans » avant d’être élu président en 1974. « Il faut d’abord qu’ils (les jeunes) aient acquis l’expérience du pouvoir », conclut VGE.

Blanchiment de fraude fiscale : Serge Dassault absent de son propre procès

À l’ouverture du procès de Serge Dassault, poursuivi pour blanchiment de fraude fiscale sur des comptes cachés à l’étranger, ses avocats ont soulevé lundi plusieurs questions de procédure, susceptibles d’entraîner un report du procès du sénateur (LR) de 91 ans. Le tribunal correctionnel de Paris y répondra mercredi matin. Serge Dassault n’était pas présent à l’audience lundi.

Le parquet national financier (PNF) reproche au PDG du groupe Dassault, fondé par son père Marcel, d’avoir détenu des comptes à l’étranger pour dissimuler le produit direct de sa propre fraude fiscale. En cause, quatre comptes de fondations et de sociétés, aux îles Vierges britanniques, au Luxembourg et au Liechtenstein, qui ont abrité jusqu’à 31 millions d’euros en 2006.

Premier à prendre la parole pour Serge Dassault, Me François Artuphel a soulevé une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) sur le blanchiment de fraude fiscale. « On ne peut pas être poursuivi pour blanchiment si la fraude fiscale, en amont, n’est pas démontrée », a-t-il plaidé. Me Jacqueline Laffont a, quant à elle, soulevé une autre QPC, portant cette fois sur le régime des perquisitions dans les études notariales.

Le notaire historique de Serge Dassault avait été perquisitionné en février 2015 dans le cadre de cette enquête. Se pose, selon Me Laffont, la question de savoir s’il est conforme à la Constitution de procéder à de telles perquisitions sans la « présence active » d’un représentant de la profession et l’absence de recours effectif.

« Doute sérieux »

Le parquet national financier a demandé au tribunal de rejeter l’une et l’autre de ces QPC. Pour la première, car le blanchiment est un « délit distinct qui comprend une intention coupable différente ». Pour la seconde, notamment car « les droits de la défense ne sont en cause que chez l’avocat, pas chez le notaire ».

Serge Dassault est également jugé pour avoir omis de déclarer 11 millions d’euros en 2014 et 16 millions d’euros en 2011 à l’ancêtre de la HATVP, la Commission pour la transparence financière de la vie publique, chargée de vérifier les situations patrimoniales des élus. La HATVP avait émis un « doute sérieux » sur « l’exhaustivité, l’exactitude et la sincérité » de ses déclarations, le soupçonnant d’avoir omis de déclarer des avoirs détenus à l’étranger. Serge Dassault a depuis régularisé sa situation, tant auprès de l’administration fiscale que de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), selon une source proche de l’enquête.

Système d’achat de voix

L’existence de « cagnottes » au Luxembourg et au Liechtenstein avait déjà été évoquée dans le cadre de l’enquête sur un système présumé d’achats de voix lors des campagnes municipales de Corbeil-Essonnes (Essonne) en 2009 et 2010. Une enquête dans laquelle Serge Dassault est mis en examen avec sept autres personnes, dont l’actuel maire, Jean-Pierre Bechter (Les Républicains), qui lui a succédé à la tête de la ville.

Dans l’enquête menée par les juges d’instruction, plusieurs témoignages accréditent un système d’achat de voix. Les magistrats ont aussi saisi à la résidence et au QG politique de Serge Dassault des listes d’électeurs avec les mentions « payé » et « non payé » et des annotations (« permis de conduire », « soutien sortie détention »…), formules tendant à accréditer cette pratique frauduleuse.

L’industriel est mis en examen pour achat de votes, complicité de financement illicite de campagne et financement en dépassement du plafond autorisé. Il ne nie pas les dons d’argent, mais conteste toute corruption et tout lien avec les élections. L’affaire est toujours en cours d’instruction.